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Le contexte
Depuis plusieurs mois, la France s’interroge sur sa stratégie énergétique à moyen et long termes. Lors de la conférence environnementale
des 20 et 21 septembre 2013, les grandes lignes de la politique énergétique que devra traduire la future loi de programmation ont été
annoncées.
L’UFE se félicite que ces orientations intègrent une triple dimension : la lutte contre le changement climatique, la compétitivité économique
du pays et la sécurité d’approvisionnement.
Elle se félicite également que le facteur « temps », paramètre fondamental, soit pris en compte car, notamment pour l’électricité, l’intensité
capitalistique de la production comme de la consommation, nécessite de s’inscrire dans une perspective de long terme.
L’UFE rappelle que depuis les années 1980, la France est l’un des seuls pays développés à avoir réduit fortement son intensité
carbone. Dans ce domaine, la France figure au 1er rang des grands pays européens ; elle émet 25% de moins de CO2 que l’Allemagne par
unité de PIB. Cette performance climatique est due au tournant nucléaire et aux efforts d’efficacité énergétique engagés dans les années
1970, en réaction aux crises pétrolières. Par conséquent, sur le plan climatique, la France est non seulement en avance, mais
peut se prévaloir de son expérience acquise.
L’UFE rappelle également que l’intensité énergétique de l’économie française (1) a connu une amélioration de l’ordre de 30 % depuis les
années 1980. Là encore dans ce domaine, la France a une forte expérience et des industries performantes.
La France représente 1% des émissions mondiales de Gaz à Effet de Serre (GES) et ce poids relatif est appelé à diminuer assez fortement
compte tenu de la croissance des émissions de GES des pays émergents - les émissions de la Chine représentent aujourd’hui environ
23 fois celles de notre pays.
Il est donc important que la France, riche de cette performance, obtienne de ses partenaires des engagements lors de la future conférence
mondiale sur le climat.
En effet, la France est engagée dans une compétition économique internationale que la mondialisation rend chaque
jour un peu plus intense. La compétitivité relative est donc un facteur clé : le prix des énergies, ainsi que celui des
équipements énergétiques, en est une composante essentielle.
Or, que constate-t-on ? Une avance précieuse sur le plan des émissions de GES, mais, en revanche, un retard inquiétant et croissant dans le
domaine industriel. Si l’Allemagne a une facture énergétique élevée, 93 Md€ contre 69 Md€ pour l’hexagone en 2012, les exportations de
son industrie compétitive dépassent largement ses importations. Tel n’est pas le cas de la France, dont le déficit commercial est du même
ordre de grandeur que le déficit énergétique. Ainsi, en dépit d’une électricité compétitive, la France se désindustrialise et perd des parts de
marché.
L’UFE souligne que la France est en avance sur le plan climatique et que son impact sur l’environnement est faible au niveau mondial.
Par contre, la dynamique de son économie est préoccupante.
Il est donc essentiel de paramétrer avec soin les grandes options du projet de loi de programmation à venir. A travers les propositions
suivantes, l’UFE souhaite y contribuer.
(1) Toute économie a besoin d’énergie pour produire des richesses : l’intensité énergétique mesure la quantité d’énergie qu’il faut consommer pour produire une unité de
richesse soit une unité de Produit Intérieur Brut.
PRÉAMBULE
LES DÉFIS ÉNERGÉTIQUES DE LA FRANCE
LA VISION DE L’UFE