Concours de l’ACP 2003
Probl`
eme 2
En admettant qu’une r´
esonance est responsable des grandes
amplitudes de mar´
ee dans la Baie de Fundy, cela doit ˆ
etre dˆ
u
aux forces de mar´
ee exerc´
ees par la Lune qui font affluer et
refluer l’eau dans la baie et qui excitent l’un de ses modes
propres de vibration. L’alternance des mar´
ees peut alors
ˆ
etre repr´
esent´
ee par une ondulation de tr`
es grande longueur
d’onde se propageant `
a la surface de l’eau. Les conditions aux
limites qui pr´
evalent `
a l’entr´
ee et au fond de la baie sont celles
qui donnent lieu `
a une onde stationnaire le long d’une corde
dont une extr´
emit´
e (l’entr´
ee de la baie dans ce cas-ci) est fixe,
l`
a o`
u le d´
eplacement vertical est `
a son minimum, et l’autre
extr´
emit´
e (le fond de la baie) est libre et dont le d´
eplacement
est le plus grand. La longueur d’onde de ce mode serait alors
λ= 4L,L´
etant la longueur de la corde, donc, dans notre cas,
la longueur de la baie: L= 260 km.
En prenant v= 25 m/s comme vitesse de propagation de
l’onde, sa p´
eriode s’´
ecrit:
T=λ
v=4L
v
=4(2.60 ×105m)
25 m/s = 4,16 ×104s
= 11,6heures
Or la p´
eriode des mar´
ees devrait ˆ
etre d’environ 12,4 heures.
En effet, si la position de la Lune ´
etait fixe par rapport `
a la
Terre, les points de mar´
ee haute se d´
eplaceraient dans la di-
rection oppos´
ee `
a celle de la rotation de la Terre et, en un point
donn´
e, il y aurait mar´
ee haute toutes les 12 heures. Mais en
fait, la Lune se d´
eplace sur son orbite dans la direction de
la rotation terrestre avec une p´
eriode d’environ 29 jours en
moyenne, ie, 6,2◦dans le ciel toutes les 12 heures (ou toutes
les 720 minutes). La Lune met donc 25 minutes `
a parcourir
cette distance angulaire, ce qui augmente l’intervalle entre les
mar´
ees hautes de 0,4 heure, soit 12,4 heures en tout.
Notre analyse d´
emontre que la p´
eriode des mar´
ees dans la
baie, calcul´
ee en tenant compte du mouvement apparent de
la Lune, est comparable au r´
esultat fourni par notre mod`
ele
tr`
es simplifi´
e du mode fondamental de r´
esonance dans la
Baie de Fundy. Compte tenu de toutes nos approximations,
l’accord entre les deux valeurs est excellent, et nous pou-
vons conclure que ce m´
ecanisme explique bien le ph´
enom`
ene
d’amplification des mar´
ees.
Probl`
eme 3
(a) On cherche une configuration dans laquelle le t´
elescope,
la Terre et le Soleil sont immobiles les uns par rapport
aux autres dans un r´
ef´
erentiel tournant `
a vitesse angu-
laire constante ω. C’est-`
a-dire que, dans le r´
ef´
erentiel
tournant, le t´
elescope a une acc´
el´
eration nette:
a=ω2x−GM1
x2±GM2
(R±x)2
avec le signe + lorsque x > R et le signe −lorsque
x < R. (D´
etail technique: le fait de travailler dans ce
r´
ef´
erentiel non-inertiel tournant `
a vitesse angulaire ωfait
n´
ecessairement apparaˆ
ıtre une pseudo-acc´
el´
eration (dite
de Coriolis) qui d´
epend de dx/dt. Comme nous sup-
posons l’orbite circulaire, dx/dt= 0, et la contribution
de Coriolis est nulle.)
La condition pour que as’annule s’´
ecrit alors:
ω2x=GM1
x2±GM2
(R±x)2
(b) D’apr`
es la troisi`
eme loi de Kepler, GM1=ω2R3; en
introduisant le param`
etre α≡M2/M1, on peut ´
eliminer
ω2et M1:
x=R3
x2±α R3
(R±x)2
En multipliant par x2/R3et en r´
earrangeant, on trouve,
apr`
es avoir pos´
eu≡x/R:
u3−1 = ±α u2
(1 ±u)2
(c) D’apr`
es le r´
esultat obtenu en (a), il doit exister un
point L1 sur la ligne joignant la Terre au Soleil o`
u
la condition d’´
egalit´
e entre l’acc´
el´
eration centrifuge
ω2x1et l’acc´
el´
eration gravitationnelle nette (laquelle est
inf´
erieure `
a celle due au Soleil) peut ˆ
etre satisfaite pour
une valeur de ωidentique `
a celle de la Terre, de sorte que
x1< R. Ce point est situ´
e`
a une distance de 1,5 million
de km, soit cent fois plus pr`
es que le Soleil.
D’autre part, cette mˆ
eme condition est satisfaite en un
point L2 situ´
e un peu au-del`
a de l’orbite terrestre, l`
a o`
u
les acc´
elerations gravitationelles dues `
a la Terre et au
Soleil cette fois s’additionnent, et donc x2> R. L2
devrait se situer (et c’est le cas) `
a peu pr`
es `
a la mˆ
eme
distance de l’orbite terrestre que L1.
Enfin, en un point L3 de l’autre cˆ
ot´
e du Soleil, la condi-
tion peut ˆ
etre satisfaite l`
a o`
u l’acc´
el´
eration totale due au
Soleil et `
a la Terre est ´
egale `
aω2x3. Cette fois, la Terre
se trouvant beaucoup plus loin de L3 que de L2, L3 de-
vrait ˆ
etre situ´
e beaucoup plus pr`
es de Rque L2. C’est
l’endroit id´
eal pour ne jamais ˆ
etre vu de la Terre.
M1M2
R
x
×
L1 ×
L2
×
L3
ω
2