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Les
CHANTIERS
NOMADES
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Les
CHANTIERS
NOMADES
édito
« Mes meilleures peintures naissent souvent du hasard d’une tache, d’une forme
imprévue, accidentelle. Les actions qu’elles peuvent suggérer sont sans précédent. De même au rugby, on ne doit pas se laisser enfermer dans la répétition
ennuyeuse de tactiques ou de gestes attendus. Comme dans toute stratégie, on
est dans l’obligation de toujours surprendre. En peinture et au rugby, j’aime ce
qui s’atteint d’aventure. » Pierre Soulages
Ce qui s’atteint d’aventure. Ces mots de Pierre Soulages, nous souhaitons les
faire nôtres. Un tissage entre stratégie et imprévu, entre projet et intuition, entre
savoir et improvisation. Le plateau n’est pas seulement le lieu de la re-présentation, mais accueille une aventure des corps et de la pensée. C’est elle que nous
souhaitons accompagner.
L’équipe des Chantiers Nomades
Les
2016
sommaire
Célie Pauthe & Denis Loubaton
Faire théâtre de l’écriture romanesque
de Duras ; ou l’égarement dans réel
1er au 13 février 2016 - page 4
Denis Loubaton / Lionel Gonzalez /
Thierry Thieû Niang / Anne-Françoise
Benhamou / Pascal Papini
L’art de la transmission du théâtre
Février à octobre 2016 - page 5
Cie KompleX KapharnaüM
Les immobiles
CHANTIERS
NOMADES
Cyril Teste et Joël Jouanneau
Per(f)ilmique
7 au 27 septembre 2016 - page 14
Pierre Meunier & Marguerite Bordat
Le couple, la vase - exploration burlesque
12 – 30 septembre 2016 - page 15
Brigitte Seth & Roser Montlló Guberna
Le corps du texte et vice versa
19 au 30 septembre 2016 - page 16
7 au 18 mars 2016 - page 6
Juliette Heymann & Stéphane Michaka
François Cervantes & Catherine Germain
17 octobre au 4 novembre 2016 - page 17
Frédéric Ferrer
« J’écoutais un bruit presque oublié » - l’utilisation du son dans l’écriture d’un spectacle
Automne 2016 - page 18
Le clown, création d’acteur et d’auteur
7 au 18 mars 2016 - page 7
Colloque ou l’art du conférencier
4 au 22 avril 2016 - page 8
Magali Mougel & Johanny Bert
Ecriture d’un langage marionnettique,
une parole qui agît
18 au 31 mai 2016 - page 9
Jean-Yves Ruf
La mise en scène - l’acteur interprète ou créateur ?
8 au 24 juin 2016 - page 10
Guy Alloucherie & Nadège Prugnard
In Situ (fiction radiophonique)
Thierry Besche
Kaori Ito & Pedro Kadivar
Eveiller nos instants
26 octobre au 4 novembre 2016 - page 19
Yves Guerre (Arc-en-Ciel Théâtre)
Un théâtre à mains nues Comment le théâtre et la société se parlent
Novembre 2016 - page 20
Chantiers-rencontres
Théâtre et crise
Avec Eugène Green
au Théâtre 145 à Grenoble
Avec Lilo Baur, Jean Bellorini
et Jean-Yves Ruf au TGP à St Denis
page 21
Jean-Yves Ruf
Présentation des Chantiers Nomades
Comment s’inscrire à un chantier ? - page 22
No border
27 juin au 8 juillet 2016 - page 11
Árpád Schilling
4 au 20 juillet 2016 - page 12
Action artistique - enjeux et outils de méthodologie
29 août au 9 septembre 2016 - page 13
Partenaires/ Équipe - page 23
Les Chantiers Nomades s’associent aux réflexions menées par les Centres Dramatiques de
Besançon et de Dijon autour des problématiques artistiques de territoire. La formation est
l’un de ces axes. Aussi, nous proposons ensemble deux chantiers dans la nouvelle grande région
Bourgogne Franche-Comté.
L’un, à l’initiative de Célie Pauthe directrice du CDN Besançon Franche-Comté, autour du texte
Emily L, intitulé « Faire théâtre de l'écriture romanesque de Duras ; ou l'égarement dans le
réel ». Ouvert aux professionnels de la région et de toute la France, il se déroulera au CDN de
Besançon (formation gratuite hors frais d’inscription et sans formalités Afdas).
L’autre, intitulé « L’art de la transmission du théâtre » a pour vocation de réunir les artistes de la
nouvelle grande région autour des problématiques de la transmission du théâtre, de réfléchir, au
contact de professionnels, à leur pédagogie, la mettre en partage, se ressourcer. Conventionné
par l’Afdas, il se déroulera par modules dans les CDN de Besançon et Dijon.
Théâtre
par
Chantier rencontre
gratuit (hors frais
d’inscription)
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CDN
Besançon
FrancheComté
1er au 13 février 2016 - 2 semaines / 70 heures / 2 x 5 jours
CDN Besançon Franche-Comté
Chantier ouvert à 12 artistes interprètes et metteur-es en scène
professionnel-les
CÉLIE PAUTHE Directrice du CDN Besançon Franche-Comté
DENIS LOUBATON Comédien, danseur, collaborateur artistique, pédagogue
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Faire THÉÂ
ROMANESQUE de DURAS
ou l'égarement dans le réel
Mettre en jeu et en espace l'écriture romanesque de Marguerite Duras est, plus encore que pour son théâtre,
entrer dans sa scène intime : une scène qui est toujours celle de la mise à mort de l'amour*, mais aussi bien
celle de l'attente : l'attente "de cela et seulement de cela, de l'amour". Ecrit en 1987, Emily L. dépeint, avec
cette impudeur caractéristique, l'étrange ménage qu'elle forme avec Yann Andréa. Cette Saison en enfer à
Quillebeuf, avec ses hallucinations, l'abus d'alcool, les interminables virées le long de la Seine, laisse apparaitre soudain la vision foudroyante d'un autre couple dans un bar. Deux anglais, voyageurs insatiables,
comme l'étaient les protagonistes du Marin de Gibraltar : un couple échoué là, ivre, défait et néanmoins
sublime. Parce-qu'il n'y a d'écriture que "poétiquement romanesque", Marguerite Duras hallucine la vie
d'Emily L. D'autres figures, d'autres lieux - certains réels, d'autres rêvés - apparaissent, entremêlant le
présent et le passé, transformant le bar de l'hôtel de la Marine en une chambre de visions et d'apparitions.
Nous tenterons - ensemble - par les moyens du jeu, de l'espace et de l'improvisation, par la mobilisation et
l'invention poétique de tous, de voyager au travers les strates de ce court roman, de déplier l'enchâssement
envoutant des fictions qui le composent.
(*) on n'écrit jamais que "sur le corps mort de l'amour"
Célie Pauthe & Denis Loubaton
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Théâtre
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par
CDN DE
Besançon
et Dijon
22 au 26 février / 25 au 29 avril / 26 au 28 août et 29 au 31 août /
24 au 27 octobre 2016 - 4 sessions / 140 heures / 2 x 5 jours + 6 jours + 4 jours
CDN de Besançon et de Dijon
Chantier ouvert à 15 comédien-nes, metteur-es en scène professionnel-les
résidant en priorité en Bourgogne et Franche-Comté
DENIS LOUBATON Comédien, pédagogue
LIONEL GONZALEZ Metteur en scène, enseignant
THIERRY THIEÛ NIANG Danseur, chorégraphe
ANNE-FRANÇOISE BENHAMOU Professeur en études théâtrales et
directrice du Département d’Histoire et théorie des Arts à l’ENS
PASCAL PAPINI Responsable pédagogique du département d’art dramatique
du conservatoire à rayonnement régional de Toulouse
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L’ART de la T
du THÉÂTRE
Le théâtre est un art de la transmission. Une transmission faite, tout autant de tradition que de ruptures, telles
que le théâtre en a toujours connues dans son histoire. Interroger la pratique de l'enseignement du théâtre est
une manière de travailler au théâtre d'aujourd'hui, et de préparer celui de demain ; un art vivant, sans cesse en
mutation, mais néanmoins toujours relié à une mémoire collective : celle de l'acteur et celle du spectateur.
Organisé par les Chantiers Nomades et les CDN de Besançon et de Dijon, ce chantier, véritable laboratoire des
pratiques d'enseignement du théâtre, est destiné aux artistes professionnels, animateurs, ou futurs animateurs d'ateliers théâtre de la nouvelle région Bourgogne Franche-Comté. En accueillant les modules, les CDN
de Besançon et de Dijon, souhaitent que des praticiens d'un même territoire puissent trouver un lieu propice,
un temps pour eux, afin de pouvoir réfléchir à leur pédagogie, la mettre en partage, se ressourcer et continuer
ainsi de faire que le théâtre soit cet art vivant toujours capable d'interroger le réel, les rêves et l'imaginaire qui
le constituent tout aussi bien, et le monde présent.
Avec le développement de l’enseignement artistique et particulièrement celui du théâtre, les comédien(e)s
trouvent de nouveaux débouchés professionnels et tendent à s’impliquer de plus en plus dans des actions
pédagogiques ; que ce soit dans des ateliers (spectateurs avertis, amateurs, formation initiale..), lors d'interventions en milieu scolaire, dans des conservatoires, ou dans le cadre des PREAC (Pôle de Ressources pour l’Éducation Artistique et Culturelle) dont l’un est piloté par le CDN de Dijon par exemple ou enfin pour des acteurs
professionnels au sein de stages proposés par les Centres Dramatiques, les organismes de formation, etc.
Si des compétences spécifiques sont nécessaires à l’art de la transmission, elles ne peuvent être dissociées
d'expériences artistiques. L’artiste formateur se doit d'être au contact de la scène et de nourrir en permanence
ses savoir-faire.
Il s’agira donc, dans cette formation en 5 modules, de renforcer les connaissances théoriques et pratiques des
stagiaires en matière de transmission du jeu théâtral, de les inciter à mettre en partage, confronter et approfondir leurs pratiques artistiques par des exercices collectifs et leur offrir la rencontre avec des praticiens
d’horizons divers à leur écoute.
Denis Loubaton
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Théâtre
7 au 18 mars 2016 - 2 semaines / 70 h / 2 x 5 jours
KompleX KapharnaüM / Villeurbanne/ Région Rhône-Alpes
Chantier ouvert à 15 artistes interprètes professionnel-les
par
KompleX KapharnaüM questionne les hommes et les paysages, à la
recherche de leur singulière beauté. La ville est son terrain de jeu, sa source d'inspiration et son espace de représentation. Son équipe artistique réunit les talents
de vidéastes, musiciens, techniciens, écrivains, performers, plasticiens, concepteurs, constructeurs… autant de compétences indispensables à la création de
leurs interventions.
© Camille Pettavino
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KompleX
KapharnaüM
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KompleX KapharnaüM développe depuis 20 ans des formes artistiques dédiées à la ville.
Ecriture in situ, dispositifs scénographiques, un des moteurs de création est cette imbrication entre ce qui fait
l'urbain et l'objet artistique qui va trouver son écrin dans cet urbain.
Dans l'écriture, le travail de KompleX KapharnaüM se pense à travers une affirmation de l'individu dans l'espace
public. Comment, dans la ville anonyme organisée et orchestrée, provoquer le surgissement de destins singuliers qui, réunis, nous disent une fable universelle sur l'homme contemporain ?
Il y a donc la question de la présence dans la ville.
Et d'une parole portée par cette présence.
Si KompleX KapharnaüM a souvent imaginé ses interventions à partir de témoignages vidéos glanés aux quatre
coins de la ville, nous souhaitons, avec les Chantiers Nomades, ouvrir un nouvel espace d'exploration. Un espace
dont l'esquisse est une rencontre avec des corps et leurs histoires et l'exploration de comment les faire apparaitre, exister, dans le flux quotidien d'une ville jusqu'à, peut-être, provoquer un ralentissement de celui-ci.
« Les Immobiles » prennent appui sur un texte écrit par Stéphane Bonnard, L'Immobile.
Il s'agit du monologue d'un homme qui s'est arrêté dans le flux urbain d'un quartier d'affaires et ne repart plus.
Sorte de Bartleby moderne, « il préfère ne pas » et personne ne parvient à le déloger de là.
Son entêtement finit par dérégler le flux urbain, métaphore du flux libéral : à la fin du texte d'autres corps l'ont
rejoint dans cette position de l'immobile, participent à un ralentissement du flux, proposent, ainsi, de nouvelles
conditions d'écoute entre les êtres puisque libérés de la course à l'efficacité, à la rentabilité...
C'est à partir de cette figure finale de corps immobiles que s'ouvre le chantier nomade de KompleX KapharnaüM.
L'envie est d'explorer une présence physique dans la ville, un état de corps.
De regarder comment cet état de corps lorsqu'il se multiplie peut provoquer des modifications de « l'humeur
urbaine ».
D'imaginer, à partir de là, si une parole peut surgir et être entendue.
De réfléchir à des dispositifs scéniques pour accompagner ces corps et ces voix, les soutenir.
De penser la relation acteur/spectateur si celle-ci n'est pas déclarée.
Enfin, une réflexion pourra être menée sur "l'empreinte" dans la ville qui peut rester de cette performance des
corps.
Cie KompleX KapharnaüM
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Théâtre
Clown
7 au 18 mars 2016 - 2 semaines / 70 h / 2 x 5 jours
Pavillon Mazar / Toulouse / Région Midi-Pyrénées
Chantier ouvert à 15 artistes interprètes professionnel-les
© Pascal Marais
FRANÇOIS CERVANTES Auteur, metteur en scène
par
François Cervantes étudie le théâtre à l’Espace Acteur de Paris puis à Montréal avec
Eugène Lion. Il écrit pour le théâtre depuis 1981 et crée la compagnie l’Entreprise en
1986, dont il assure la direction artistique, à la recherche d’un langage théâtral qui
puisse raconter le monde d’aujourd’hui. En 2004, la compagnie s’installe à la Friche la
Belle de Mai à Marseille pour y développer un projet de permanence artistique : une
troupe, un répertoire, une relation longue et régulière avec le public. François
Cervantes a de nombreuses mises en scène à son actif, dont Les clowns, La curiosité
des anges, le Sixième jour, Carnages, Le prince séquestré, Prison possession. De 2014
à 2017, il est auteur associé au CNSAD et accompagne l’Ensemble 24 de l’ERAC. Il est
également auteur de nouvelles, romans et textes critiques.
© Melania Avanzato
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CATHERINE GERMAIN Comédienne
Elle travaille avec François Cervantes depuis la création de la Cie l’Entreprise en 1986.
Leur collaboration a donné lieu à une recherche approfondie sur le travail de l’acteur,
notamment dans le domaine du clown et du masque (La Curiosité des Anges, Le
Voyage de Penazar, Les Clowns…). En 1987, elle crée le clown Arletti qui, depuis cette
date, apparaît dans plusieurs spectacles écrits et mis en scène par François
Cervantes. Elle co-écrit avec lui le solo d’Arletti : Le Sixième jour, ainsi que Le clown
Arletti, vingt ans de ravissement - coéditions Magellan & cie et les Editions Maison.
Depuis 1994, elle dirige des ateliers sur le travail de l’acteur à l’occasion de stages
dans différentes écoles d’art (Le CNAC, La Faculté Antoine Vitez, Le Conservatoire
d’Avignon, l’ACADEMIE, l’ERAC, l’ENSATT...) et également pour les Chantiers Nomades.
Pavillon
Mazar
Le CLOWN,
création d’acteur et d’auteur
Pendant ce moment de transmission, nous aborderons le clown comme un être intérieur qui aspire à l'incarnation, qui porte en lui des désirs impossibles, mais qui ne les abandonne pas pour autant, se mettant ainsi dans
des situations difficiles !
Il s'agit d'un théâtre d'apparition : le premier évènement, c'est l'arrivée de cet être devant le public, avec ses
désirs, et toute histoire naît de cette apparition.
Le théâtre d'apparition demande à l'acteur d'être également auteur, pleinement responsable et conscient du moment de
plateau qu'il organise. Pendant que le public voit un être qui vient d'arriver dans la catastrophe et le délice de la chair,
l'acteur, lui, travaille à faire apparaître cet être en lui, à donner une forme à ce qui n'a pas de forme.
Il sera donné de l'importance au costume et au maquillage, mais aussi à la dramaturgie de ce théâtre particulier,
pour que l'acte intérieur de l'acteur corresponde point par point aux actions scéniques extérieures de cette créature sur le plateau.
Ce qui est particulier dans ce théâtre de clown que nous avons exploré pendant une vingtaine d'années, c'est que
le corps et le texte ne doivent faire plus qu'un.
Il ne s'agit jamais d'être interprète mais de trouver les points de rencontres entre mots et muscles.
Pendant cette rencontre, nous pourrons nous consacrer à des temps de découvertes de films, de documents
sonores et de livres pour élargir notre recherche.
Nous inviterons peut-être d'autres compagnons de route pour des moments de conversation ou de travail.
François Cervantes & Catherine Germain
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Théâtre
4 au 22 avril 2016 - 3 semaines / 105 heures / 3 x 5 jours
Paris / Région Ile-de-France
Chantier ouvert à 15 artistes interprètes professionnel-les
FRÉDÉRIC FERRER Auteur, metteur en scène, comédien
Depuis 2003, Frédéric Ferrer crée des spectacles à partir de ses textes et de
sources documentaires, où il interroge notamment les figures de la folie (Apoplexification à l’aide de la râpe à noix de muscade et Pour Wagner) ou les dérèglements du climat à travers Les Chroniques du réchauffement. En 2010, il traite
de territoires inattendus : après A la recherche des canards perdus et Les Vikings
et les satellites, Les déterritorialisations du vecteur et Pôle Nord, il crée en 2015 la
cinquième cartographie de son atlas, Wow !, autour des possibilités de vie extraterrestre. Parallèlement il a mis en scène son premier spectacle jeune public
Sunamik Pigialik ? (Que faire ? en inuktitut). Frédéric Ferrer a été lauréat de l’Aide
à la création dramatique du Centre National du Théâtre pour Kyoto Forever et
travaille sur un nouveau projet, Kyoto Forever 2, qui proposera la mise en jeu
d’une conférence de l’ONU sur le changement climatique.
© Vanina Montiel
COLLOQUEou l’art du conférencier
Entre spectacle et performance, les conférences sont de plus en plus nombreuses aujourd’hui dans la programmation des théâtres et festivals. Souvent jugées comme mineures par le passé, ces formes sont devenues peu à peu l'un des procédés artistiques importants du questionnement de l'art, du théâtre, et du monde.
Une conférence interroge forcément son conférencier et le discours qu'il souhaite produire. Mais quand elle se
veut acte artistique, que deviennent ce conférencier et son discours ? Quels nécessités et objectifs pour
l’artiste ? Quelle dramaturgie ? Quelle part de l'oralité ? Du texte ? Du théâtre ? De l'intime ? De l'accident ?
Quelles frontières entre le vrai et le faux, le réel et l'imaginaire, la réalité et la fiction ? Y a-t-il autant de types
de conférences que de conférenciers ? L'art de la conférence est-il un art inné, indéfectiblement lié à la personnalité du conférencier ? Ou bien y a-t-il, comme pour le clown, un travail à entreprendre pour trouver sa conférencière, son conférencier ?
L'objectif principal de ce chantier est que chaque participant puisse créer sa propre conférence. Chacun devra
d’abord déterminer un sujet qu’il souhaite développer et interroger : tous les thèmes sont possibles a priori,
mettant en jeu l’intime, l’individu, l’humanité, le monde, la pensée, les actions, les idées, les mouvements, les
évènements, les lieux, la science... Le travail consistera ensuite à chercher un questionnement puis une
progression articulée, raisonnée ou déraisonnée, qui puisse faire l’objet d’une exposition devant un auditoire.
Chacun-e apportera ainsi ses matériaux (textes, visuels, sons, objets, films, documents scientifiques, idées...)
afin « d’écrire » à la table et au plateau son discours tout en expérimentant sa conférencière, son conférencier,
et la conférence qu'elle ou il donnera.
Riches de toutes nos inventions, nous travaillerons parallèlement à la mise en jeu d’une forme collective, sous
la forme d’un colloque international que j’espère aussi improbable que délirant.
Pour nourrir le travail, nous assisterons au cours de ce chantier et grâce à internet à quelques conférences
artistiques contemporaines, ou la singularité du conférencier le dispute à celle de son sujet. Nous accueillerons aussi un chercheur en Sciences de la Vie et de la Terre afin qu’il nous parle de ses travaux, de ses
méthodes et qu’il nous fasse une conférence sur l’un de ses objets d’étude, pour ne pas oublier, dans notre
colloque, que tout est histoire de regard, et qu’à partir de là, tout peut arriver.
Frédéric Ferrer
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Théâtre
marionnettique
18 au 31 mai 2016 - 2 semaines / 84 h / 4 jours - 6 jours - 2 jours
Le Tricycle / Grenoble / Région Rhône-Alpes
Chantier ouvert à 15 artistes interprètes, marionnettistes, auteur-es professionnel-les
© Jean-Pierre Angei
MAGALI MOUGEL Auteure
Magali Mougel est auteure pour le théâtre et enseigne, aujourd’hui, à l’ENSATT dans
le département d’écriture dramatique où elle a suivi sa formation. Depuis 2011, elle
se prête régulièrement à l’exercice de la commande d’écriture. Elle écrit entre
autres, en 2015-2016, pour Johanny Bert Elle pas princesse, Lui pas héros, pour
Simon Delattre Poudre Noire, pour Olivier Letellier Je ne veux plus et pour Baptiste
Guiton Cœur d’acier. Depuis 2015, elle ouvre de nouveaux champs de collaboration
notamment avec la Cie EXIT ou avec le sculpteur de masque Etienne Champion et la
metteure en scène Catherine Javaloyès. Ses textes Erwin Motor, dévotion, Guerillères ordinaires, Suzy Storck, Penthy sur la Bande (à paraître) sont édités chez
Espaces 34 ; Elle pas Princesse, Lui pas Héros chez Actes Sud – Heyoka Jeunesse.
par
JOHANNY BERT Metteur en scène, marionnettiste
© Jean-Louis Fernandez
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Tricycle
3ème
bureau
Johanny Bert a élaboré au fur et à mesure des rencontres et des créations, un
langage théâtral personnel qui part de l’acteur en le confrontant à d’autres disciplines artistiques comme le théâtre d’objet, la forme marionnettique. En 2001, il
crée la Cie Théâtre de Romette, espace d’expérimentation et de création, avec
laquelle il a mené une recherche qui s’est élargie au fur et à mesure des créations
autour des nouvelles écritures scéniques. Parmi ses créations récentes, on
retrouve : De Passage de Stéphane Jaubertie (2014 CDN Le Fracas et Les Tréteaux
de France CDN) - Peer Gynt de Ibsen (2015 CDN Le Fracas) - Elle pas Princesse/Lui
pas héros (2016 pour le festival Odysées CDN de Sartrouville) ou encore Pastoussalafoi de Matteo Franceschini - livret de Philippe Dorin (2015 - Opéra Théâtre de St
Etienne, Le Traffo au Luxembourg). Il a dirigé le CDN de Montluçon de 2012 à 2015.
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MARIONNETTIQUE,
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une parole qui agît
Nous formerons un groupe constitué d’auteur-e-s, de metteu-r-se-s en scène et de comédien-ne-s pour interroger les protocoles d’écritures dramatiques possibles quand l’objet et la marionnette figurative (ou non) sont
posés comme outil de langage, au même titre que les mots ou le corps des acteurs.
Le jeu auquel les participants seront invités à se prêter au cours de ces deux semaines, sera de savoir ce que
l’objet, tout comme la marionnette peuvent faire au texte dramatique : en quoi cela le modifie-t-il, le réinvente-t-il, le pousse-t-il dans ses retranchements, l’autorise-t-il à se tourner vers des formes narratives et poétiques plus expérimentales, même s’il s’agit encore de raconter des histoires et/ou de faire perdurer la présence
du poème.
Chacun-e des participant-e-s sera amené-e à endosser d’autres rôles que celui qu’il/elle occupe habituellement :
tour à tour interprète, manipulateur, ou auteur, les participant-e-s jongleront entre la scène et la feuille pour se
lancer dans un processus d’écriture collective, non pour aboutir à un résultat finalement, mais davantage pour
inventer une méthodologie permettant de comprendre comment on travaille ensemble au plateau.
Pour accompagner ce temps de recherche, nous rythmerons ce chantier en proposant des rencontres avec des
invités ponctuels qui viendront partager leur expérience d’auteur, de plasticien ou de dramaturge.
Magali Mougel
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Théâtre
8 au 24 juin 2016 - 3 semaines / 91 heures / 3 jours - 2 x 5 jours
Pavillon Mazar / Toulouse / Région Midi-Pyrénées
par
Chantier ouvert à 12 artistes interprètes et metteur-es en scène professionnel-les
© Benjamin Chelly
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Pavillon
Mazar
JEAN-YVES RUF Metteur en scène, comédien
Après une formation littéraire et musicale, Jean-Yves Ruf intègre l’Ecole nationale
supérieure du Théâtre National de Strasbourg (1993-1996) puis l’Unité nomade de
formation à la mise en scène (2000), lui permettant notamment de travailler avec
Krystian Lupa à Cracovie et avec Claude Régy.
Parmi ses récentes mises en scène, on peut noter Les trois sœurs de Tchekhov (Le
Maillon / TGP), Elena de Cavalli (Festival d’Aix-en-Provence), Don Giovanni de
Mozart (Opéra de Dijon), Troïlus et Cressida (Comédie Française), Agrippina de
Haendel (Opéra de Dijon), Lettre au père de Kafka (Vidy-Lausanne, Théâtre des
Bouffes du Nord), La panne de Dürrenmatt (Vidy-Lausanne), Eugène Onéguine de
Tchaikovski (Opéra de Lille). Sa dernière mise en scène, une écriture de plateau à
partir d’improvisations, Jachère, sera jouée au Théâtre Gérard Philippe en janvier
2016.
De 2007 à 2010, il a dirigé la Manufacture – Haute école de théâtre de Suisse
romande.
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l’acteur interprète ou créateur ?
La mise en scène est un art assez récent, qui ne cesse de muter, de chercher sa place, sa nécessité. A l’heure
des collectifs, le metteur en scène omniscient, seul garant de l’intelligence du spectacle, est une figure qui tend
déjà à disparaître. Dans un contexte aussi mouvant, transmettre l’art de la mise en scène devient une gageure
complexe et passionnante, tant on se trouve au cœur des questions contemporaines. Notamment sur la question de la direction d’acteur. S’agit-il de diriger un acteur, ou de l’accompagner, de le guider ? L’acteur est-il un
interprète qui épouse l’univers d’un metteur en scène, ou un créateur à part entière, comme le suggère Claude
Régy ?
Il ne s’agira évidemment pas de répondre définitivement à ces questions durant ce chantier, mais de les évoquer, de les partager. En partant de l’expérience du plateau chacun avancera dans son propre questionnement
et sa propre démarche. Nous évoquerons les rapports entre le corps de l’acteur, le corps de la langue, et le
corps de l’écrivain. Entre le souffle et la pensée, entre l’écoute et l’espace, le sens et la sensation, la voix et la
présence. Nous aborderons aussi, avec Fréderic Meyer de Stadelhofen, spécialiste de la voix parlée, la question
de la connexion du corps et de la voix.
Ce chantier s’adresse à des metteurs en scène, mais aussi à tous ceux, comédiens, scénographes, régisseurs,
etc… qui ont besoin ou envie de se poser la question de la direction d’acteur. Pour ne pas rester au stade théorique, nous inviterons des comédiennes et comédiens professionnels à se prêter à nos expériences. Nous partagerons ensemble une recherche sur chacun des textes choisis. Il ne s’agira pas de fixer des règles, de décider
ce qui serait « juste » ou « faux », mais d’expérimenter des processus de recherche, de créer du hasard pour
provoquer de l’intuition, de chercher l’endroit d’où les lignes de force du texte se dessinent, s’entendent,
s’ouvrent à la perception.
Jean-Yves Ruf
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Théâtre
27 juin au 8 juillet 2016 - 2 semaines / 70 heures / 2 x 5 jours
Culture Commune - Scène nationale du Bassin Minier du Pas-de-Calais /
Loos-en-Gohelle / Région Nord-Pas de Calais
Chantier ouvert à 15 artistes interprètes professionnel-les
© Jérémie Bernaert
GUY ALLOUCHERIE Metteur en scène, auteur
Guy Alloucherie débute au théâtre dans les années 80 où il rencontre Eric Lacascade. Ensemble, ils créent le Ballatum théâtre qu’ils codirigeront pendant 15 ans.
Avec le Ballatum, il met en scène des spectacles originaux de théâtre contemporain
avant de revisiter les classiques tels Sophocle, Racine, Tchekhov ou Marivaux.
En 1997, il accède à la direction du CDN de Caen avec Eric Lacascade avant d’orienter différemment son parcours et de monter sa propre compagnie.
En créant la Compagnie Hendrick Van der Zee (HVDZ), il choisit de revenir travailler
dans sa région d’origine, le Nord-Pas de Calais.
L’histoire de la compagnie est marquée par les collaborations et compagnonnages.
HVDZ a conçu plusieurs créations avec d’autres compagnies et partagé des collaborations artistiques avec les cies Anomalie, KompleX KapharnaüM ou Hors série...
par
NADÈGE PRUGNARD Metteure en scène, auteure, comédienne
© Pascale Angelosanto
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Nadège Prugnard dirige la compagnie Magma Performing Théâtre depuis 1999 et a
travaillé comme artiste associée au Théâtre d’Aurillac (scène conventionnée pour
les nouvelles écritures) de 2008 à 2014. Elle écrit à la fois pour le théâtre, les arts
de la rue, la performance, la scène rock et travaille, en parallèle de ses créations, à
la mise en œuvre d’événements artistico-politiques. Auteure prolifique, elle a écrit
depuis 2003 une vingtaine de pièces de théâtre au sein de sa compagnie et à l’occasion de rencontres artistiques et de commandes d’écriture dont : Monoï, M.A.M.A.E,
Women 68 même pas mort, Putain de route de campagne !, Fuckin’Cendrillon avec
Générik vapeur, Sexamor avec Pierre Meunier, L’élan des langues avec Eugène
Durif, Les Pendus pour Kumulus … Elle vient de créer Alcool, un petit coin de Paradis.
Culture
commune
NOBORDER
Il s’agira de se confronter avec l’écriture de Nadège Prugnard, une écriture immergée dans les secousses
sociales et les problématiques politiques, philosophiques et existentielles de l’homme d’aujourd’hui. Nous
travaillerons en présence de l’écrivaine, et le texte évoluera au fur et à mesure du travail.
Notre chantier consistera à attaquer un sujet abordé dans un texte, en tout cas inspiré par celui-ci, par différents
angles de réflexions et d’actions : le corps, le mouvement, l’agrès de cirque, la vidéo, la danse et bien sûr la voix
et l’improvisation.
Et dans l’esprit de ce qui fonde les travaux de la compagnie, nous nous affronterons à la matière, celle qui
empêche de marcher droit, de tourner rond (les briques, le charbon, la tourbe, le sable, le vent).
Les textes de Nadège Prugnard porteront sur l’impossibilité du poème, sur des sujets qui nous préoccupent tous,
et en particulier l’émigration. Comment chacun éprouve dans son corps (ou pas), dans sa tête (ou pas) cette
impossibilité, cette culpabilité quand personne ne se sent responsable ? Et d’un autre côté, du côté des migrants,
comment ça se passe (une telle inhumanité) ? Comment c’est tenable ? Quels sont la parole et le comportement
des associations humanitaires ?
Nous proposons une formation au jeu, à l’écriture et une réflexion collective, à mettre en scène selon les propositions de chacun des participants à cette « aventure-formation-expérimentation-recherche ».
Guy Alloucherie & Nadège Prugnard
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Théâtre
4 au 20 juillet 2016 - 2 semaines et demi / 105 heures / 2 x 6 jours et 3 jours
Maison Jacques Copeau / Pernand-Vergelesses / Région Bourgogne
par
Chantier ouvert à 15 artistes interprètes, metteur-es en scène, réalisateur-trices,
vidéastes, plasticien-nes professionnel-les
© Tóth Ridovics Máté
te
n a r i at
Maison
Jacques
Copeau
ÁRPÁD SCHILLING Metteur en scène
Diplômé de l’Université du Théâtre et du Film de Budapest, Árpád Schilling fonde
le Théâtre Krétakör en 1995. Le théâtre est devenu la compagnie indépendante la
plus connue de la Hongrie au cours des 13 années de son existence, ayant acquis
également une renommée internationale. Ses mises en scènes, ont été maintes
fois primées. En 2008 il dissout la compagnie pour créer « L’atelier de performance et de média Krétakör ».
L’activité principale de Krétakör est centrée sur la production des Jeux Communautaires Créatifs qui permettent, par leur esthétique moderne et leur méthodologie innovatrice, de créer des liens entre des groupes sociaux différents, de
contribuer au développement du talent, indépendamment de la position sociale,
et d’aboutir à la naissance des entreprises culturelles faisant preuve d’un engagement social.
THÉÂTRE etCRISE
Sur la base de mes expériences théâtrales diversifiées, j’ai passé mon temps au cours des dernières années à
examiner les différentes formes du théâtre communautaire. Mon but est de trouver un passage entre les traditions théâtrales classiques et les formes les plus innovantes des arts médiatiques et des performances artistiques. Avec les participants des séances d’atelier que j’anime, nous cherchons des réponses aux questions
suivantes :
Qu’est-ce que le rôle ?
À partir de quel point la personnalité devient-elle une question professionnelle ?
Que faire avec le spectateur ?
Comment le théâtre peut-il contribuer au développement du dialogue social ?
Est-ce que la crise de la société est celle du théâtre aussi ?
Qui écrit les paroles : l’écrivain, le metteur en scène, l’acteur ou le spectateur ?
Est-ce que le théâtre peut adopter une prise de position éthique ? Et politique ?
Que faire avec la tradition théâtrale à l’époque du changement de paradigme social et technologique ?
Comment la méthode Stanislavski peut-elle devenir un élément intégrant de l’actionnisme au théâtre ?
Quel est le lien entre le réalisme, la stylisation et l’engagement social ?
Qu’est-ce que le théâtre-forum ?
Qu’est-ce que la pédagogie du théâtre ? Qu’est-ce que le film participatif ?
Qu’est-ce que l’art communautaire ?
Quels sont les rôles possibles d’un artiste au 21e siècle ?
J’envisage volontiers de travailler avec divers artistes de la scène : des acteurs, des artistes de cirque, des metteurs en scène et des réalisateurs, voire des cinéastes.
Árpád Schilling
12
Théâtre
par
Chantier d'Alsace
te
n a r i at
29 août au 9 septembre 2016 - 2 semaines / 70 heures / 2 x 5 jours
Théâtre National de Strasbourg / Région Alsace
Chantier ouvert à 12 artistes interprètes professionnel-les résidant en priorité
dans la grande région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine
JEAN-YVES RUF Metteur en scène, comédien
Après une formation littéraire et musicale, Jean-Yves Ruf intègre l’Ecole nationale
supérieure du Théâtre National de Strasbourg (1993-1996) puis l’Unité nomade de
formation à la mise en scène (2000), lui permettant notamment de travailler avec
Krystian Lupa à Cracovie et avec Claude Régy.
Parmi ses récentes mises en scène, on peut noter Les trois sœurs de Tchekhov (Le
Maillon / TGP), Elena de Cavalli (Festival d’Aix-en-Provence), Don Giovanni de
Mozart (Opéra de Dijon), Troïlus et Cressida (Comédie Française), Agrippina de Haendel (Opéra de Dijon), Lettre au père de Kafka (Vidy-Lausanne, Théâtre des Bouffes du
Nord), La panne de Dürrenmatt (Vidy-Lausanne), Eugène Onéguine de Tchaikovski(Opéra de Lille). Sa dernière mise en scène, une écriture de plateau à partir
d’improvisations, Jachère, sera jouée au Théâtre Gérard Philippe en janvier 2016.
De 2007 à 2010, il a dirigé la Manufacture – Haute école de théâtre de Suisse
romande.
Des spécialistes de la thématique abordée interviendront tout au long du chantier.
TNS
© Benjamin Chelly
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ACTIO
enjeux et outils de méthodologie
L’action artistique et culturelle bénéficie aujourd’hui d’une mise en lumière particulière par la multiplicité des
dispositifs portés ou accompagnés par l’Etat, les Régions ou les Départements. En coopération avec les institutions artistiques ou culturelles, elle engage enseignants, équipes pédagogiques, animateurs, professionnels
de la santé ou du milieu carcéral par exemple, et artistes. Si des constats très positifs sont faits, tant du point
de vue de l’enseignant ou de l’encadrant que de celui des artistes intervenants, c’est du côté du public concerné
que l’enthousiasme est le plus frappant.
Les premiers témoignent d’enrichissement personnel, d’incidences sur leurs pratiques professionnelles, de
plaisir du travail en commun (équipe pédagogique, relation enseignant-artiste,..), et de modifications sensibles
du comportement, par exemple des élèves, dans l’appréhension du travail scolaire en général. Le public parle
de plaisir, d’imagination, d’émotion, d’enrichissement des connaissances, d’ouverture sur le monde, de
confiance en soi.
Si ces données peuvent paraître évidentes, il n’en reste pas moins que la mise en œuvre de projets d’action
artistique n’est pas chose aisée et demande des outils de méthodologie et un véritable investissement de la
part de toutes les parties.
Les artistes sont au cœur des dispositifs. Ils participent à la démocratisation de la culture par une sensibilisation et une éducation à l’art et à la création. Dans un récent ouvrage, Marie-Christine Bordeaux rappelle que
« réduire l’expérience esthétique à l’émotion, aux sensations et à l’imagination passe sous silence le fait, pourtant essentiel, que l’expérience esthétique est une expérience cognitive, qui met aussi en jeu l’intelligence et la
raison ». C’est dire si les enjeux sont de taille.
En lien étroit avec leurs processus de création, les artistes s’engagent dans des projets d’action artistique et se
confrontent à un certain nombre de problématiques. Nous souhaitons, au travers de ce Chantier d’Alsace, proposer aux artistes professionnels du territoire d’engager une réflexion sur leur pratique, mettre en discussion
leurs difficultés et apporter collectivement un certain nombre de propositions.
Jean-Yves Ruf
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Théâtre
7 au 27 septembre 2016 - 3 semaines / 105 heures / 3 jours - 2 x 5 jours - 2 jours
Théâtre de St Quentin en Yvelines, Scène nationale / Région Ile-de-France
Chantier ouvert à 15 artistes interprètes professionnel-les
© François Deladerrière
CYRIL TESTE Metteur en scène
Formé à l’ERAC, puis au CNSAD de Paris, Cyril Teste fonde en 2000 le Collectif MxM.
Son travail a été présenté dans différents festivals.
C’est en 2010 qu’il commence à collaborer avec Joël Jouanneau, sur Reset et Sun en
2011, présenté au Festival d’Avignon.
Depuis 2011 Cyril Teste et le Collectif MxM travaillent sur le concept de performance filmique où l’on invente une écriture théâtrale appuyée sur un dispositif
cinématographique et soumise à une charte précise.
Il en réalise quatre : Patio en 2011 d’après On n’est pas là pour disparaître de Olivia
Rosenthal, Park en 2012, Punk Rock en 2015 et Nobody d’après Falk Richter, performance filmique in situ en 2013 et (re)créé au plateau en 2015 (long métrage
présenté en sélection officielle du Festival Cinemed en 2014).
Il développe depuis 2009 avec le Collectif MxM, le Laboratoire Nomade d’Arts Scéniques.
par
JOËL JOUANNEAU Auteur, metteur en scène
te
n a r i at
Né en 1946, Joël Jouanneau anime le collectif amateur du Théâtre du Grand Luxe de
1962 à 1983 tout en effectuant divers métiers, d’instituteur à journaliste. En 1984 il
devient professionnel et fonde sa compagnie L’Eldorado, alternant depuis écriture,
mise en scène, et enseignement du Théâtre. Il est auteur de 21 pièces - dont 7 pour
enfants (toutes publiées chez Actes-Sud Papiers) et le Syndicat National de la
Critique lui décerne à deux reprises son Grand Prix (en 1989 avec Le Bourrichon et
en 1994 avec Alegria Opus 147), la SACD le consacrant meilleur auteur dramatique
en 1991 pour Gauche Uppercut. Il a par ailleurs réalisé plus de 50 mises en scène,
essentiellement de théâtre contemporain et dirigé le CDN de Sartrouville durant
trois ans. Pédagogue il a enseigné au TNS ainsi qu’au CNSAD de Paris.
Théâtre
St-Quentin
en-Yvelynes
© DR
E
PER(f )ILMIQU
Les recherches menées par le collectif MxM sur la grammaire commune du théâtre et de l’image mènent
aujourd’hui naturellement à une convergence idéale du processus, de la forme et du sujet. Electronic City
annonçait déjà ce que MxM développe depuis 2011 : la performance filmique, une écriture théâtrale qui s’appuie
sur un dispositif cinématographique en temps réel et à vue, en décor naturel ou au plateau. Cette forme performative, en rupture avec l’esthétisme des projets théâtraux du Collectif, injecte dans le temps du cinéma le
présent du théâtre, créant ainsi une seule image, éphémère et unique. C’est un nouveau défi artistique et technique, une nouvelle écriture scénique et cinématographique, réalisation formelle de ce qui fonde le travail de
MxM : la fictionnalisation du réel. Comme le Dogme95 établissait au cinéma les règles de nouveaux enjeux créatifs, la performance filmique s’identifie par une charte qui démarque son territoire de création :
1. la performance filmique est une forme théâtrale, performative et cinématographique
2. la performance filmique doit être tournée, montée et réalisée en temps réel sous les yeux du public
3. la musique et le son doivent être mixés en temps réel
4. la performance filmique peut se tourner en décors naturels ou sur un plateau de théâtre, de tournage
5. la performance filmique doit être issue d’un texte théâtral ou d’une adaptation libre d’un texte théâtral
6. les images préenregistrées ne doivent pas dépasser 5 minutes et sont uniquement utilisées pour des
raisons pratiques à la performance filmique
7. le temps du film correspond au temps du tournage
J’ai demandé à l’écrivain Joël Jouanneau de se prêter au jeu de cette grammaire commune. Nous interrogerons
ensemble la frontière entre les écritures théâtrales et cinématographiques et nous poserons les questions du
processus d’écriture propre à la performance filmique.
14
Cyril Teste
Théâtre
12 au 30 septembre 2016 - 3 semaines / 105 heures / 3 x 5 jours
Le Cube / Hérisson / Région Auvergne
Chantier ouvert à 15 artistes interprètes professionnel-les
© Julie Bertucelli
par
PIERRE MEUNIER Comédien, metteur en scène, auteur
Le parcours artistique de Pierre Meunier traverse le cirque, le théâtre et le cinéma.
Il a travaillé avec Pierre Etaix, Annie Fratellini, Philippe Caubère, Zingaro, La Volière
Dromesko, Giovanna Marini, François Tanguy, Matthias Langhoff, Joël Pommerat...
En 2009, il met en scène Vivant de Annie Zadek au Studio de la Comédie Française.
Il fabrique avec son équipe des spectacles qui mettent en jeu le fer, le ressort, le
caillou… Ainsi, L’Homme de Plein Vent, Le Chant du Ressort, Le Tas, les Egarés, Au
Milieu du Désordre, Eloge du Poil, Sexamor, Du Fond des gorges, La bobine de
Ruhmkorff, Forbidden di sporgersi ou encore Badavlan se nourrissent de cette
relation poétique et ludique avec le cœur caché des choses.
Il est également auteur-réalisateur de plusieurs courts et moyens métrages et a
publié Le Bleu des pierres et Au milieu du désordre aux Solitaires Intempestifs.
te
n a r i at
MARGUERITE BORDAT Scénographe, costumière, créatrice de marionnettes
et de maques
Elle collabore notamment aux spectacles de Joël Pommerat, Bérangère Vantusso,
Éric Lacascade, Pierre-Yves Chapalain, Lazare.
Embarquée pour la création du Tas dès 2001, Marguerite Bordat forme avec Pierre
Meunier, le duo rêveur et concepteur de leurs aventures théâtrales.
Elle dirige un atelier de scénographie à Censier Paris III et intervient également
comme conférencière à l’Ecole des Arts Décoratifs.
Elle est membre de la Compagnie Trois Six Trente.
Le Cube
© Arnaud Cheron
,
Le COUPLE
La VASE
exploration burlesque
Le travail consistera à explorer de multiples situations générées par le couple menacé par l'enlisement, enlisé,
voire post-enlisé.
L'imminence et la menace seront des dimensions clés à rendre concrètes.
Nous visionnerons une sélection de films burlesques, dans le but de les analyser et de nourrir l'inspiration du
groupe.
Procédant par improvisations de plus en plus poussées, nous essaierons d'aboutir à une variété kaléidoscopique
de scènes sur ce thème d'une richesse sans fond.
L'axe du burlesque sera dominant, ce qui suppose de mettre l'accent sur l'engagement du corps, la cascade, le
rythme, la musicalité.
Un atelier avec un outillage de base permettra de construire des dispositifs basiques au fur et à mesure des
besoins. Piochage possible dans les Emmaüs et autres dépôts-vente des environs.
Nous devrons être inventifs, audacieux, endurants physiquement, généreux et désireux de partager une vision
collective du travail.
Rien à prouver, rien à montrer, sinon une ouverture imaginaire au thème et aux autres.
A l'issue des trois semaines, nous présenterons au public du Cube une soirée de fin de chantier.
Pierre Meunier
15
Théâtre
Danse
19 au 30 septembre 2016 - 2 semaines / 70 h / 2 x 5 jours
Pavillon Mazar / Toulouse / Région Midi-Pyrénées
Chantier ouvert à 16 artistes interprètes professionnel-les
© Brigitte Eymann
BRIGITTE SETH & ROSER MONTLLÓ GUBERNA,
Cie Toujours après minuit
par
Metteures en scène, chorégraphes, danseuses, comédiennes
La multiplicité des cultures et des expériences de Brigitte Seth et Roser Montlló Guberna les conduit lorsqu’elles se rencontrent à créer des spectacles où le
théâtre, la danse et la musique sont liés. Depuis 1995 elles mènent un travail
de recherche théâtrale et chorégraphique. Elles sont metteures en scène
associées et codirigent la Cie Toujours après minuit. Elles créent également
des mises en scène pour l’opéra, notamment avec Jean-Claude Malgoire à la
direction musicale.
Parmi leurs dernières créations, nous pourrons retrouver Coûte que coûte en
décembre 2015 au Théâtre National de Chaillot et ¡ Esmerate ! (Fais de ton
mieux !) en tournée en France en 2016.
© Brigitte Eymann
te
n a r i at
Pavillon
Mazar
S
Le CORPdu
TEXTE
et vice versa
Nous élaborons jour après jour un langage issu de notre rencontre artistique, qui découle de nos deux cultures et
parcours respectifs. Il existe donc un vocabulaire et une grammaire - non exhaustifs - de ce que nous appelons
le corps du texte et vice versa. En effet, notre travail théâtral et chorégraphique part souvent des mots, parfois
ils restent, parfois seule la danse s’exprime. À partir d’exercices corporels, mais aussi textuels, les stagiaires
prennent conscience des possibilités qu’offre la complémentarité du théâtre et de la danse. Il s’agit de développer cette perception et de guider les stagiaires vers un travail d’improvisation et d’écriture.
L’habitude n’a pas sa place sur scène ; être en état de veille, s’écouter, se parler, se porter engendre à chaque fois
des sensations nouvelles, vraies. Il nous faut partager ces sensations, partager le plateau, « l’air » ; chercher
toujours la complicité pour inventer et accroître la théâtralité du jeu, du mouvement, de la parole. Nous choisissons toujours de mettre l’accent sur un processus de création, une évolution de l’écriture d’un spectacle possible.
In fine, nous ouvrirons les portes, non pas pour une restitution mais pour permettre au public qui le souhaite,
d’assister à ce travail en cours et partager un moment singulier.
Brigitte Seth & Roser Montlló Guberna
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Radio
17 octobre au 4 novembre 2016 - 3 semaines / 105 h / 3 x 5 jours
Le CENTQUATRE / Paris / Région Ile-de-France
Chantier ouvert à 15 artistes interprètes professionnel-les
© DR
JULIETTE HEYMANN Réalisatrice de fictions radiophoniques
par
D'abord comédienne puis collaboratrice artistique au théâtre (notamment avec
Joël Jouanneau), Juliette Heymann fait ses premiers pas pour la radio en 2001
en tant qu'auteur et adaptatrice avec sa propre pièce La Frileuse et l'adaptation
d'Œdipe sur la route d'Henry Bauchau.
Depuis, pour France Culture, elle a adapté plusieurs textes, comme Kafka sur le
rivage de H. Murakami, Jeu de société de D. Lodge, Inferno d'A. Strindberg. Devenue réalisatrice tout en continuant parallèlement les adaptations, elle a mis en
onde de nombreuses fictions comme L'Ile saline de D. Danis, Le Daguet de N.
Caligaris, Marylin dernière séance de M. Schneider, Il était un piano noir de Barbara, Rien ne s’oppose à la nuit de Delphine de Vigan et récemment Jane Eyre de
C. Brontë. Elle a également réalisé les cycles Yoko Ogawa et Laurent Gaudé.
© DR
te
n a r i at
STÉPHANE MICHAKA Auteur
Depuis La Fille de Carnegie, un premier roman publié chez Rivages, Stéphane
Michaka écrit des histoires qui mêlent et décloisonnent les genres. Elles se
situent sur le fil ténu qui sépare rêve et réalité, masculin et féminin, passé et
avenir. Auteur de romans (Cité 19, Ciseaux) et de pièces pour la jeunesse (Les
Enfants du docteur Mistletoe), il a signé plusieurs adaptations pour France
Culture (Le Château de Kafka) et trois concerts-fictions avec l'Orchestre National de France dont Dracula et Alice & Merveilles.
France
Culture
IN SITU
Quand la radio sort du studio, elle fait bruit, voix, ambiance de tout ce qu'elle trouve. En plantant nos micros
dans les recoins d'un lieu vivant, bruyant, démesuré, en les promenant d'une passerelle à une autre, d'un
café à une librairie, d'une piste de danse à une brocante, nous investirons un espace, vingt espaces, pour les
transformer en autant de petits théâtres de l'imaginaire radiophonique.
Voix intérieures, dialogues, narrations, chœurs : à partir d'un canevas écrit par Stéphane Michaka, nous
explorerons comment extraire les potentialités sonores d'un lieu qui, à l'inverse du studio, n'attend pas les
comédiens pour prendre corps. Le CENTQUATRE nous prêtera ses cris d'enfants, ses musiques tonitruantes,
ses pas cadencés, et, accompagnés d'une bruiteuse et d'un chef-opérateur, nous y glisserons nos corps, nos
histoires et nos voix pour fabriquer une fiction.
S'appuyer sur le réel, donc, mais pour inviter au contraste, au passage, au glissement vers l'imaginaire. Tel est
le sens de cette immersion radiophonique in situ : prendre en compte le lieu où nous enregistrons et, tantôt
acteurs, tantôt auditeurs, sans cesse bricoleurs, en extraire les substantifiques ondes pour explorer du nouveau.
Juliette Heymann & Stéphane Michaka
17
Théâtre
Son
Automne 2016 - 2 semaines / 84 heures / 2 x 6 jours
Théâtre Le Colombier/ Cordes sur Ciel / Région Midi-Pyrénées
Chantier ouvert à 12 artistes interprètes, metteur-res en scène, auteur-es,
musicien-nes, scénographes, régisseur-sseuses professionnel-les
par
THIERRY BESCHE Directeur de l’association « J’écoute sans répit ». Co-fon-
te
n a r i at
dateur et directeur du GMEA – Centre National de Création Musicale d’Albi-Tarn
de 1981 à 2015.
De formation musicale classique, il plonge dans l’électroacoustique et la création
sonore en 1977. Son parcours se confond avec celui du GMEA dont il est le co-fondateur et directeur de 1981 à 2015. Il poursuit aujourd’hui au sein de l’association
« J’écoute sans répit » son implication sur les écritures du son au plateau et son
engagement dans la création sonore et musicale. Il s’attache à participer à une
critique constructive de l’utilisation du son au théâtre (édité dans la revue Friction).
Des membres de l’équipe du GMEA participeront aussi à l’animation de ce chantier :
Benjamin Maumus, ingénieur du son, régisseur, création et réalisation sonore.
Julien Rabin, chargé de la recherche et des chantiers d’expérimentation.
GMEA
© DR
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« J’écou presque OUBLIÉ* ... »
l’utilisation du son dans l’écriture d’un spectacle
* « J'écoutais en moi un bruit presque oublié, comme si mon cœur, arrêté depuis longtemps, se remettait doucement à battre. Et maintenant, éveillé, je reconnaissais un à un les bruits imperceptibles dont était fait le
silence. » L’été - Albert Camus
Aujourd’hui, dans le spectacle vivant, il n’est plus envisageable de considérer le son comme un simple collage,
une illustration ou un accompagnement. Comme le grain de la voix, perçu avant le sens, le son est un être à lui
seul, il permet une écriture à part entière qui nécessite pour s’y adonner, un apprentissage de l’écoute. Il reste
dès lors un son à fabriquer, à articuler dans sa relation avec tous les éléments du théâtre en train de s’inventer,
dans une « interdépendance sensible » comme l’écrit Claude Régy (L’ordre des morts).
Ce chantier propose une sensibilisation à l’art d’écouter, à l’art d’écrire le son au plateau. Il s’adresse à tous :
metteur en scène, comédien, régisseur et créateur sonore, scénographe. Il sera aussi l’occasion de découvrir
les environnements numériques d’écritures qui, alliés aux nouvelles interfaces et aux possibilités d’interactivité, autorisent pour le régisseur le retour du geste sensible, connecté au présent du plateau. Le régisseur n’est
plus en situation d’exécutant mais en situation réelle d’interprète, en capacité alors de faire corps avec le jeu
des interprètes.
Pour accompagner et stimuler la réflexion de metteurs en scène et compagnies qui cherchent à prendre à bras
le corps la question de l’écriture du son et à l’envisager comme un réel paramètre de la mise en scène, ce chantier s’appuiera sur le partage critique de l’utilisation du son dans différents spectacles. Nous organiserons la
rencontre avec des praticiens aguerris et nous nous attacherons à concrètement réaliser un travail d’écriture
du son au plateau.
S’il est à voir, le monde est aussi à entendre.
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Thierry Besche
26 octobre au 4 novembre 2016 - 2 semaines / 63 h / 4 et 5 jours
Danse
Pavillon Mazar / Toulouse / Région Midi-Pyrénées
Chantier ouvert à 15 artistes interprètes professionnel-les
© Gregory Batardon
KAORI ITO Chorégraphe, danseuse, comédienne
Née au Japon, Kaori Ito étudie le ballet classique dès l’âge de 5 ans. A 20 ans, elle part
à New-York pour intégrer la section danse de l’Université Purchase.
Dès 2003, elle tient le premier rôle dans la création de Philippe Decouflé, Iris. Elle
collabore ensuite avec Véronique Caye, James Thierrée, Sidi Larbi Cherkaoui, Guy Cassiers, Aurélien Bory, Alain Platel ou encore Edouard Baer et Denis Podalydès.
En 2008, elle crée son premier spectacle Noctiluque, puis présente en 2009 sa deuxième création Solos au Merlan à Marseille (recréé pour la biennale de Lyon en 2012).
En 2010, Island of no memories, obtient le 1er prix du concours (Re)connaissance.
Parmi ses dernières créations : Je danse parce que je me méfie des mots et Religieuse
à la Fraise.
En 2015, elle reçoit le prix Nouveau talent chorégraphie de la SACD et est nommée
chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres.
par
PEDRO KADIVAR Auteur, metteur en scène
© DR
te
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Pavillon
Mazar
Pedro Kadivar, auteur iranien, est installé à Berlin depuis 1996. Il y met en scène de
nombreuses pièces de théâtre et dit qu’il est « partout et nulle part chez lui ». C’est à
partir de 2004, lors d’une lecture-mise en espace de Une très douce soirée au festival
Frictions (Dijon), qu’il commence à mettre en scène ses propres textes, dont Pièce
d’automne – Un jour d’automne quelque part. Cette œuvre constitue le premier volet
de Tétralogie de la Migration qui continue avec Pièce d’hiver - Une visite au musée.
Il a été auteur en résidence à la Maison des Auteurs à Limoges en 2012. Sa pièce Pays
obtient le Prix SACD 2014 de la dramaturgie de langue française et est lauréate de
l'aide à la création du CNT en novembre 2014.
Son dernier ouvrage Petit livre des migrations vient d’être publié dans la collection
« le sentiment géographique » chez Gallimard.
LER
EVEILnos
INSTANTS
Kaori Ito, danseuse d’origine japonaise, et Pedro Kadivar, écrivain et metteur en scène d’origine iranienne,
conjuguent leurs expériences pour interroger les notions d’enracinement et de déracinement.
La racine n'est pas une chose fixe et immuable, enterrée à jamais dans une certaine terre à un certain endroit du
monde. Elle n'est pas simplement une donnée du passé.
Elle se déplace et grandit avec nous. Elle change de forme et de couleur au fur et à mesure que l’on avance dans
la vie. Notre regard sur elle, notre rapport à elle changent avec le temps. Nos corps se promènent dans le
monde. Ils se transforment de même que notre propre perception de nos corps. On s’enracine et on se déracine,
quelque part nous sommes tous « immigrés de nos propres vies ». Cependant, en élargissant notre conscience,
nous pouvons créer notre propre identité et la déplacer avec nous. Peut-être en ayant conscience des interrogations qui nous sont communes et qui nous relient.
Chacun écrira une série de questions qui le touchent de près, qui pourront être à la fois profondes et légères, et à
partir desquelles nous allons développer et personnaliser un univers pour chacun et élaborer une matière
textuelle commune.
A partir d’improvisations individuelles et collectives, d’un travail sur la sensibilité animale, sur l’écoute de l’autre
et de l’espace, il s’agira de trouver un lâcher-prise, d’agrandir l’énergie invisible, de convoquer une danse qui
parle instinctivement du corps, et ainsi d’agrandir sa propre présence.
Kaori Ito & Pedro Kadivar
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Théâtre
forum
Novembre 2016 - 3 semaines / 105 heures / 3 x 5 jours
Paris / Région Ile-de-France
Chantier ouvert à 12 artistes interprètes et metteurs en scène professionnel-les
YVES GUERRE Metteur en scène, auteur
Après des études de philosophie, il commence son parcours de théâtre auprès
de Miguel Demuynck, crée le Théâtre du Trèfle, puis est compagnon d’Augusto
Boal entre 1979 et 1991 au Centre du théâtre de l’Opprimé.
Il fonde la Compagnie Arc-en-Ciel Théâtre en 1992 établissant la pratique du
théâtre institutionnel comme moyen de culture, d’intervention sociétale et
politique.
Il a publié trois ouvrages de réflexions théoriques et méthodologiques aux
éditions de l’Harmattan.
Il coordonne maintenant Résonnances revue d’éducation populaire tout en
restant conseiller artistique du réseau national des Compagnies Arc-en-Ciel
Théâtre.
© DR
Un THÉÂTRE
à MAINS NUES
Comment le théâtre et la société se parlent
Longtemps une pratique du théâtre immergée dans les enjeux de société a été considérée comme anecdotique,
voire avec mépris, au mieux comme un pis-aller.
Pourtant de nombreux professionnels comédiens ou responsables de troupes, sentaient bien qu’il y avait dans le
geste du théâtre-action bien autre chose que de l’action sociale ou de l’animation culturelle.
L’état actuel de notre société leur donne raison.
Car le théâtre, dans sa dimension non spectaculaire, est un extraordinaire outil de culture pour tenter d’égaler le
pouvoir des dieux, de remodeler le monde à l’image de nos rêves tout en en mesurant les conséquences.
Être un artiste en relation avec les enjeux de vie qui sont ceux auxquels nous sommes tous confrontés, demande
d’étranges qualités d’empathie, d’ingéniosité, de rigueur et de clarté.
Un projet artistique et son organon, en somme.
Retrouver le plaisir de mettre le théâtre au milieu de nos semblables pour les accompagner dans un voyage qui
conduit à la réappropriation de leur souveraineté de citoyens, reste à notre portée.
Nous proposons à un groupe de comédiens et metteurs en scènes professionnels de s’atteler à ce défi, à la fois
en travaillant à partir de ses propres envies, mais aussi en s’immergeant dans le monde de tous les jours, dans
un compagnonnage au plus près des réalités de ce que les « hommes vivent ».
Ce chantier prendra en compte l’expérience des participants qu’il mettra en tension avec les enjeux philosophiques, politiques et artistiques de la crise que traverse nos sociétés.
Yves Guerre
20
Chantiersrencontres
c
Trois jours ave
Eugène GREEN
En 2016, nous nous associons au Tricycle à Grenoble et
au TGP à Saint-Denis pour proposer deux rencontres qui
nous tiennent à cœur, deux intentions pour poursuivre la
rêverie, pour partager émotions et expérimentations au
contact d’artistes militants.
19 - 20 et 21 février 2016
Le Tricycle - Théâtre 145 / Grenoble / Région Rhône-Alpes
Chantier-rencontre ouvert à tous, professionnels et amateurs
Qu’est-ce que le cinéma ?
Cette interrogation pourrait paraître naïve ou prétentieuse, dans la mesure où le cinématographe, qui existe
depuis plus d’un siècle, a inspiré tant d’écrits théoriques, et surtout, a produit tant d’exemples pratiques.
Mais quel rapport y a-t-il entre une superproduction du Bois de houx, en trois dimensions, reposant sur des
« effets » numériques, et une œuvre, par exemple, d’Apichatpong ? On qualifie les deux de « cinéma », et on
pourrait, dans certains cas, les voir sur le même écran, mais à part la distinction sémantique qui fait que le
réalisateur thaïlandais réalise des « films », tandis que, dans leur idiome sonore, les Étatsunitiens appellent
leurs contributions des « bougeants » (movies). Ceux-ci constituent une représentation virtuelle d’un monde
qui n’existe nulle part, tandis que l’autre utilise des fragments réels du monde matériel pour faire voir une
réalité cachée. Ainsi, les bougeants se caractérisent par l’absence de réalité, et les films par une présence
réelle. Le but de ce bref chantier sera de permettre aux participants de mieux distinguer entre les différents
types d’œuvres revendiquant l’appartenance au genre cinématographique, et de les juger en connaissance
de cause. Il présentera aussi une réflexion sur le rôle de l’interprète, s’ouvrant à une alternative à la conception véhiculée par le Studio des acteurs.
Eugène Green
Automne 2016
Une semaine
Théâtre Gérard Philippe / St Denis / Région Ile-de-France
Chantier ouvert à 45 artistes interprètes professionnel-les
(gratuit hors frais d'inscription)
au TGP avec
Lilo BAUR, Jean BELLORINI et Jean-Yves RUF
Au départ, une envie de rencontre, trois metteurs en scène, une quarantaine de comédiennes et comédiens
et deux équipes, celles du TGP et des Chantiers Nomades. Une envie de partager et d’expérimenter, hors des
sentiers battus, hors de l’urgence d’une production, d’un cursus d’école, d’un stage conventionné. Ici c’est une
semaine complètement libre, qu’on inventera ensemble. Des moments en groupes réduits, des respirations
collectives, des échauffements, des moments de dialogues, des expériences de plateau. Pour ne pas éparpiller nos cerveaux et multiplier les textes à lire et à préparer, nous choisirons, Lilo Baur, Jean Bellorini et
moi-même, un matériau commun et susceptible de se prêter à des expériences diverses, un travail de dramaturgie, un déchiffrage textuel, des improvisations verbales et/ou physiques, etc… Nous rêvons cette
semaine libre, intense, et gratuite, dans tous les sens du terme.
Jean-Yves Ruf
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Les
CHANTIERS
NOMADES
2016
Qui sont les Chantiers Nomades ?
Structure entièrement dédiée à la recherche et à la formation continue des artistes, les Chantiers
Nomades proposent aux professionnels de participer, partout en France, dans le cadre de leur
formation permanente, à des « Chantiers », moments de recherche et de formation exploratoire
autour des problématiques artistiques d’aujourd’hui, du spectacle vivant, du cinéma et de la radio.
Chaque année, en partenariat, avec des structures de création ou de diffusion, une quinzaine de
chantiers trouvent place en région, sur l’ensemble du territoire national.
Sauf actions spécifiques (chantiers-rencontres, etc...), toutes les formations font l’objet d’une
demande de conventionnement déposée auprès de l’AFDAS, fond d’assurances formation des
entreprises du spectacle et des intermittents, qui participe au financement des ayants droits.
Parallèlement à cette offre, les Chantiers Nomades collaborent avec les collectivités et
établissements publics à la mise en place d’un cycle de perfectionnement à caractère
interdisciplinaire pour jeunes artistes (La Classe Labo en région Midi-Pyrénées) et à la mise en
place de formations destinées aux artistes-intervenants théâtre en Guadeloupe.
Comment participer à l’un des chantiers proposés ?
1 Contactez-nous le plus tôt possible, pour recevoir les réponses à vos questions et/ou un dossier
de candidature à nous retourner accompagné d’un CV, d’une lettre de motivation dactylographiée
et d’une photo pour la formation que vous aurez choisie. Les inscriptions peuvent également se
faire en ligne sur notre site internet. Il est conseillé de s’inscrire au plus tard 4 semaines avant le
début du chantier.
2 Contacter l'AFDAS de votre région (sauf pour les chantiers-rencontres)
pour recevoir un dossier de demande de prise en charge dans le cadre d’un
plan de formation www.afdas.com
3 Si vous ne pouvez bénéficier d’une prise en charge AFDAS (à l’exclusion de la carence), les Chan-
tiers Nomades peuvent soumettre votre candidature au programme de bourses proposé par
l’ADAMI. Nous contacter pour connaître les conditions d’éligibilité.
4 Les Chantiers Nomades, avec les intervenants, choisissent le mode de sélection adapté à chaque
action de formation et selon les cas, des rencontres peuvent être organisées pour constituer le
groupe.
5 Après avoir reçu l’accord de prise en charge de l’AFDAS (ou de l’Adami) et la validation de votre
participation par les Chantiers Nomades, contactez votre Pôle Emploi pour recevoir une Attestation d’Inscription à un Stage de Formation.
22
Les Chantiers Nomades se réservent le droit d’annuler une action de formation
si le nombre de participants n’est pas suffisant.
Nos soutiens précieux
Nos compagnons de route et partenaires
En 2016
LE CUBE
Studio Théâtre d’Hérisson
Au fil des chantiers
FOOTSBARN Théâtre
L’ÉQUIPE
Direction : Nathalie Rizzardo
Programmation :
Nathalie Rizzardo et Jean-Yves Ruf
Administration : Cécile Suzzarini
Accueil, communication :
Estelle Pantalone
Comptabilité : Céline Dubreuil
CONTACTS
3 rue de la Paix
38800 Le Pont de Claix
Tél. 04 76 25 21 95 - 06 78 77 00 39
Fax 04 76 62 51 40
[email protected]
www.chantiersnomades.com
Siret 50108707600029 - Organisme de formation n°82380421938
Les
CHANTIERS
NOMADES
CHANTIERS NOMADES
3 rue de la Paix
38800 Pont de Claix
Tél. 04 76 25 21 95 - 06 78 77 00 39
Fax 04 76 62 51 40
[email protected]
www.chantiersnomades.com
Célie PAUTHE
Denis LOUBATON
Lionel GONZALEZ
Thierry THIEÛ NIANG
Anne-Françoise BENHAMOU
Pascal PAPINI
Eugène GREEN
François CERVANTES
Catherine GERMAIN
Stéphane BONNARD
Géraldine BERGER
Frédéric FERRER
Magali MOUGEL
Johanny BERT
Jean-Yves RUF
Frédéric MEYER DE STADELHOFEN
Guy ALLOUCHERIE
Nadège PRUGNARD
Árpád SCHILLING
Cyril TESTE
Joël JOUANNEAU
Pierre MEUNIER
Marguerite BORDAT
Brigitte SETH
Roser MONTLLÓ GUBERNA
Jean BELLORINI
Lilo BAUR
Juliette HEYMANN
Stéphane MICHAKA
Thierry BESCHE
Kaori ITO
Pedro KADIVAR
Yves GUERRE
Et les techniciens intermittents du spectacle
studiodesperado.over-blog.com
2016
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