Tiphaine, Germaine, Monique, Yvonne BRULIN

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ÉCOLE NATIONALE VETERINAIRE D’ALFORT
Année 2004
Suivi clinique de l’infection par le virus de la diarrhée virale
bovine / Maladie des muqueuses (BVD/MD).
Suivi en élevage et exemples du Groupe de Défense Sanitaire
(GDS) de la Somme (80).
THESE
Pour le
DOCTORAT VETERINAIRE
Présentée et soutenue publiquement devant
LA FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL
le 23 septembre 2004
par
Tiphaine, Germaine, Monique, Yvonne BRULIN
Née le 2 juin 1979 à Amiens (Somme)
JURY
Président : Mme. Isabelle DURAND ZALESKI
Professeur à la Faculté de Médecine de CRETEIL - Epidémiologie
Membres
Directeur : Mr. Renaud MAILLARD
Maître de conférences – Pathologie du bétail
Assesseur : Mr. Pascal ARNE
Maître de conférences – Zootechnie
Invités : Mr. Denis MARTIAL – laboratoire INTERVET
Mr. Jean-Michel BONCZAK – directeur du GDS 80
Merci à Mme Isabelle DURAND ZALESKI président de thèse.
Merci à M. Renaud Maillard et à M. Pascal Arné
pour leur précieuse aide dans la réalisation de ce travail.
Merci à M. Jean Michel Bonczak, directeur du GDS 80,
sans qui la réalisation pratique de cette étude n’aurait pu s’effectuer.
Merci au laboratoire Intervet, et en particulier à M. Denis Martial,
pour leur soutien financier.
Merci aux éleveurs de la Somme qui m’ont chaleureusement accueillie
et mis leurs animaux à disposition pour ce travail.
Merci à mes parents, de m’avoir aidé à réaliser mes projets
et de me soutenir dans chacun d’entre eux.
Merci à Bruno, pour son soutien quotidien.
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION ………………………………………...17
PREMIERE PARTIE :
L’INFECTION PAR LE VIRUS BVDV
I : GENERALITES
21
A : Définition ………………………………………………………...
21
B : Synonymie…………………………………………………...……
21
C : Historique ………………………………………………………..
22
D : Répartition géographique ……………………………………....
23
E : Importance économique ……………………………………...…
23
II : ETUDE DU VIRUS BVD/MD (BVDV)
27
A : Taxonomie ……………………………………………………......
27
B : Caractéristiques structurales et chimiques ……………………
27
a : Morphologie
27
b : Génome et protéines virales
27
c : Souches cytopathogènes / non-cytopathogènes
30
d : Diversité antigénique
32
e : Résistance
34
C : Caractéristiques biologiques …………………………………....
35
a : Multiplication virale
35
b : Tropisme viral et pouvoir pathogène
35
c : Transmission interspécifique
36
III : PATHOGENIE DU SYNDROME BVD/MD
A : Infection d’un bovin par une souche NCP …………..…….….
37
37
a : Bovin non gravide
37
b : Vache gravide
37
B : Infection d’un bovin par une souche CP………………..……...
39
C : Caractéristiques des animaux IPI ………………………..…….
40
D : Pathogénie de la maladie des muqueuses……………………..
41
IV : EPIDEMIOLOGIE DU SYNDROME BVD/MD
A : Epidémiologie descriptive ……………………………………...
43
43
a : Espèces et types d’animaux concernés
43
b : Répartition géographique et fréquence de l’infection
45
c : Importance de l’infection
46
B : Epidémiologie analytique ………………………………………
47
a : Animaux excréteurs
47
b : Sources d’infection
47
c : Modalité de contagion
48
™ Transmission horizontale directe
48
™ Transmission horizontale indirecte
48
™ Modalité de contagion
48
C : Epidémiologie synthétique ……………………………………
49
a : Origine de la contamination d’un élevage
49
b : Persistance de la contamination au sein de l’élevage
49
V : TABLEAU CLINIQUE ET LESIONNEL DU SYNDROME
BVD/MD
51
A : Maladie des muqueuses ………………………………………...
51
a : Maladie des muqueuses aiguë
51
b : Maladie des muqueuses chronique
52
B : BVD aiguë…………………………………………………………
53
a : Avortements
53
b : Troubles de la reproduction
54
™ Mortalité embryonnaire – retour en chaleur
54
™ Momification du fœtus
55
™ Infertilité femelle
55
™ Infertilité mâle
55
™ Taux de rétention placentaire
56
c : Syndrome du veau faible – retard de croissance
56
d : Anomalies congénitales
56
e : Pathologies néonatales
57
f : Diarrhée aiguë contagieuse
58
g : Chute de production
58
h : Autres
58
C : BVD : les souches virulentes ………………………...………….
58
D : Quand penser à une infection par le BVDV au sein de
l’élevage ? …………………………………………………………………...
60
E : Diagnostic différentiel……………………………………………
a : Affections associant diarrhées et lésions buccales
62
62
™ Intoxications
62
™ Coryza gangréneux
63
™ Syndrome de déficience d’adhésion des leucocytes bovins
(BLAD)
63
b : Affections s’exprimant essentiellement par des lésions de la cavité
buccale
63
™ Parasitisme
63
™ Salmonellose
63
™ Paratuberculose
63
™ Carence en cuivre, en sélénium, en cobalt
63
™ Amyloïdose rénale
63
c : Affections s’exprimant par de la diarrhée en l’absence de lésions de
la cavité buccale
63
™ Fièvre aphteuse
63
™ Stomatite papuleuse
63
™ Stomatite nécrotique
63
™ Fièvre catarrhale du mouton
63
VI : ANALYSES DE LABORATOIRE
A : Les outils du diagnostic de laboratoire. …………………...…..
a : Tests virologiques
65
65
65
™ Isolement viral
65
™ Détection des antigènes viraux
66
™ Cytométrie en flux
67
™ Mise en évidence du génome viral
67
™ Interprétation des tests virologiques
69
b : Tests sérologiques
69
™ Tests de séroneutralisation
69
™ Tests ELISA
70
™ Tests d’immunofluorescence indirecte
72
™ Interprétation des tests sérologiques
72
c : Méthodes alternatives
73
™ Recherche d’anticorps dans le lait de mélange
73
™ Recherche du génome viral par RT-PCR dans le lait de mélange
75
d : Caractéristiques des méthodes d’analyses
B : Utilisation pratique de ces analyses ……………………………
75
77
a : Interprétation de la virologie et de la sérologie couplées
77
b : Diagnostic individuel
78
c : Diagnostic de troupeau
78
d : Diagnostic lors d’avortements
80
e : Diagnostic lors d’infertilité-infécondité
81
VII : STRATEGIES DE LUTTE
A : Prophylaxie sanitaire ……………………………………………
83
83
a : Dépistage et élimination des IPI
83
b : Suivi des troupeaux
83
c : Contrôle à l’introduction
83
d : Contrôle des taureaux
84
e : Autres mesures sanitaires
84
B : Prophylaxie médicale ……………………………………………
a : Les différents types de vaccins existant sur le marché
85
85
™ Les vaccins vivants modifiés
85
™ Les vaccins inactivés
86
b : Efficacité des vaccins existant en France et durée de l’immunité
86
™ Mucosiffa®
86
™ Mucobovin®
89
™ Rispoval®
91
™ Bovilis®
92
c : Les protocoles de vaccination
™ Prévention de la naissance d’IPI
94
94
™ Prévention de l’immunodépression des jeunes bovins (JBV)
en lot
95
™ Mucosiffa®
95
™ Mucobovin®
96
™ Rispoval®
96
™ Bovilis®
96
d : Vaccins et analyses
99
C : Exemples de plan de lutte……………………………………….
97
DEUXIEME PARTIE :
Etude expérimentale
I : ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT
99
A : Le département de la Somme…...………………………………
99
B : Un milieu hétérogène…………………………………………….
100
a : A l’Est : le Santerre
100
b : Au centre : le Plateau Picard
100
c : Au Nord-ouest : le Ponthieu
100
d : A l’Ouest : le Marquenterre
100
e : Au Sud-ouest : le Vimeu
101
II : MATERIEL ET METHODES
103
A : Population d’étude………………………….………………...…
103
B : Constitution de l’échantillon d’étude………...………………...
103
a : Détermination de la taille de l’échantillon
103
b : Tirage aléatoire de l’échantillon
103
C : Obtention des données……………………………………...…...
105
a : Modalités et méthodes de prélèvements
105
b : Analyses des prélèvements
105
c : Enquête par questionnaire
106
D : Données générales……….…………...………………………….
106
a : Proportion d’élevage mixte, laitier ou allaitant
106
b : Effectif moyen des cheptels
107
c : Pratiques d’élevage
108
™ Pratiques de pâturage
108
™ Pratiques d’achat
110
d : Connaissances sur le BVD
III : RESULTATS
111
115
A : Bilan sanitaire des troupeaux……………………………..…….
115
a : Principaux problèmes dans les élevages pouvant être liés au BVDV
115
b : Proportion des élevages effectuant la vaccination
116
™ Protocoles mis en place
117
™ Pourcentage d’élevage ayant mis en place cette vaccination
après un passage de BVDV dans le troupeau
B : Les sérologies……....……….………..………………………..….
117
118
a : Interprétation des sérologies
118
b : Prévalence des élevages contenant au moins un IPI
118
C : Etude sur les animaux IPI……………………………………….
a : Caractéristiques des animaux IPI
119
119
™ Répartition des IPI par classes d’age
119
™ Différence d’age entre les IPI
121
™ Descendance ou fratrie d’IPI
122
™ Répartition par sexe
122
™ Devenir des IPI
123
b : Nombre d’IPI par élevage
124
IV : DISCUSSION GENERALE
127
A : Les élevages infectés…………………………………...……...…
127
a: Ces résultats sont-ils en relation avec les symptômes observés ?
127
b : Ces résultats sont-ils en relation avec la pratique de vaccination ?
127
c : Ces résultats sont-ils en relation avec la pratique d’achat ?
128
d : Ces résultats mettent-ils en évidence une zone à risque ?
128
B : Les élevages contenant au moins un IPI……………………….
131
a: Quels sont les signes cliniques les plus fréquents ?
131
b : Quelle a été la réaction de l’éleveur face à ce diagnostic ?
132
™ Pourcentage de dépistage et d’élimination des IPI
132
™ Pourcentage de vaccination
132
c : Ces résultats mettent-ils en évidence une cause prépondérante ?
133
d : Répartition géographique des élevages hébergeant au moins un IPI
133
CONCLUSION.………………………………………….. 137
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
Tableaux relatifs à la synthèse bibliographique :
Tableau 1 : prévalence du BVD au sein de différents pays entre 1990-2000
23
Tableau 2 : coût estimé des pertes liées au BVDV dans un élevage
26
Tableau 3 : caractéristiques des polypeptides des pestivirus
29
Tableau 4 : principales différences entre les souches cytopathogènes et non cytopathogènes
32
Tableau 5 : tropisme cellulaire des souches cytopathogènes et non cytopathogènes
36
Tableau 6 : nombre de bovins IPI détectés et (réformés) par catégorie d’animaux en 1999
44
Tableau 7 : répartition des IPI selon la différence d’âge
44
Tableau 8 : répartition des IPI selon la différence d’âge entre le plus jeune et le plus âgé
44
Tableau 9 : diagnostic clinique, nécropsique et différentiel de la maladie des muqueuses aiguë
52
Tableau 10 : diagnostic clinique, nécropsique et différentiel de la maladie des muqueuses
chronique
53
Tableau 11 : anomalie congénitales associées au BVD
57
Tableau 12 : interprétation des tests virologiques
69
Tableau 13 : interprétation des test sérologiques
72
Tableau 14 : interprétation selon le pourcentage d’inhibition du lait individuel
74
Tableau 15 : caractéristiques des méthodes d’analyses
75
Tableau 16 : interprétation des couplages sérologie-virologie
77
Tableau 17 : interprétation des résultats sérologiques lors d’avortements
81
Tableau 18 : protection fœtale homologue lors de primo-infection au Mucobovin® suivie de
vaccination au Mucosiffa®
89
Tableau 19 : innocuité du vaccin Rispoval®
92
Tableau 20 : protection fœtale du vaccin Bovilis®
93
Tableaux relatifs à la partie expérimentale :
Tableau 21 : répartition des élevages de l’enquête selon le type d’élevage
107
Tableau 22 : répartition des élevages selon la taille du cheptel
108
Tableau 23 : pratiques de pâturage
108
Tableau 24 : distance maximale entre l’élevage et les pâtures
110
Tableau 25 : attitude des éleveurs vis à vis des achats
110
Tableau 26 : connaissances générales des éleveurs sur la BVD/MD
112
Tableau 27 : sources d’information sur la BVD/MD citées par les éleveurs
113
Tableau 28 : symptômes principaux de la BVD/MD
115
Tableau 29 : pourcentage d’avortement dans les élevages
116
Tableau 30 : protocole de vaccination : animaux vaccinés
117
Tableau 31 : protocole de vaccination : spécialités utilisées
117
Tableau 32 : répartition des IPI par classe d’âge
119
Tableau 33 : différence d’âge entre IPI du même élevage
121
Tableau 34 : répartition des IPI par sexe
122
Tableau 35 : répartition des IPI selon leur devenir
124
Tableau 36 : nombre d’IPI par élevage
125
Tableau 37 : pratique de vaccination dans les cheptels infectés
128
Tableau 38 : répartition géographique des élevages infectés
130
Tableau 39 : distance maximale entre deux élevages infectés
130
Tableau 40 : symptômes principaux de la BVD/MD dans les élevages contenant au moins
un IPI.
131
Tableau 41 : pratique de vaccination dans les cheptels contenant au moins un IPI.
132
Tableau 42 : répartition géographique des foyers d’IPI dans la Somme
133
Tableau 43 : distance minimale entre deux foyers comportant au moins un IPI
135
Figures relatives à la synthèse bibliographique :
Figure 1 : pertes économiques liées à une infection par une souche peu virulente
24
Figure 2 : pertes économiques liées à une infection par une souche très virulente
25
Figure 3 : représentation schématique du génome du BVDV
28
Figure 4 : comparaison de la structure génomique d’une souche NCP et de 7 souches CP de
BVDV montrant les réarrangements à l’origine de la synthèse de la protéine NS3
31
Figure 5 : arbre phylogénique partiel fondé sur une séquence N terminale du gène E2
34
Figure 6 : épidémiologie du BVD
39
Figure 7 : pathogénie de la maladie des muqueuses
42
Figure 8 : présentation dichotomique des tableaux cliniques associés à des souches BVD de
type 1 et 2
60
Figure 9 : motifs d’appels des plans BVD
61
Figure 10 : conduite du diagnostic épidémio-clinique par le BVDV
62
Figure 11 : technique ELISA appliquée à la détection d’antigènes viraux
66
Figure 12 : limites de l’ELISA indirect en diagnostic de la BVD-MD
70
Figure 13 : principe de l’ELISA Blocking
71
Figure 14 : démarche diagnostique générale
79
Figure 15 : évolution des anticorps neutralisants après une injection de Mucossifa®
87
Figure 16 : leucopénie après épreuve virulente sur veaux vaccinés avec Mucossifa®
88
Figure 17 : contrôle d’activité de Mucobovin®
90
Figure 18 : évolution des anticorps au cours de la gestation chez les vaches vaccinées et
témoins
91
Figure 19 : virémie après épreuve de virulence
93
Figure 20 : infection leucocytaire
93
Figures relatives à la partie expérimentale :
Figure 21 : répartition géographique des élevages entrant dans l’étude sérologique
104
Figure 22 : répartition des élevages de l’enquête selon le type d’élevage
107
Figure 23 : répartition des élevages selon la taille du cheptel
108
Figure 24 : pratiques de pâturage
109
Figure 25 : distance maximale entre l’élevage et les pâtures
109
Figure 26 : attitude des éleveurs vis à vis des achats
111
Figure 27 : connaissances générales des éleveurs sur la BVD/MD
112
Figure 28 : sources d’information sur la BVD/MD citées par les éleveurs
113
Figure 29 : symptômes principaux de la BVD/MD
115
Figure 30 : pourcentage d’avortement dans les élevages
116
Figure 31 : protocole de vaccination : animaux vaccinés
117
Figure 32 : protocole de vaccination : spécialités utilisées
117
Figure 33 : répartition des IPI par classe d’age
119
Figure 34 : différence d’age entre IPI du même élevage
122
Figure 35 : répartition des IPI par sexe
122
Figure 36 : répartition des IPI selon leur devenir
124
Figure 37 : nombre d’IPI par élevage
125
Figure 38 : pratique de vaccination dans les cheptels infectés
127
Figure 39 : répartition géographique des élevages « sérologiquement infectés »
129
Figure 40 : répartition des élevages infectés
130
Figure 41 : distance maximale entre deux élevages infectés
130
Figure 42 : symptômes principaux de la BVD/MD dans les élevages contenant au moins un
IPI.
131
Figure 43 : pratique de vaccination dans les cheptels contenant au moins un IPI.
132
Figure 44 : répartition géographique des foyers d’IPI dans la Somme
133
Figure 45 : répartition géographique des foyers contenant au moins un IPI.
134
Figure 46 : distance minimale entre deux foyers comportant au moins un IPI
135
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Principe de la technique de détection des anticorps
1
Annexe 2 : Questionnaire sur le BVD
7
Annexe 3 : Questionnaire des éleveurs ayant eu au moins IPI dans leur cheptel
9
LISTE DES ABREVIATIONS
Ac :
Anticorps
ACP :
Amplification en chaîne par la polymérase
ARN :
Acide RiboNucléique
BDV :
Border Disease Virus
BLAD :
Bovine Leukocyte Adhesion Deficiency
Bv :
Bovin
BVD/MD :
Bovine Viral Disease/Mucosal Disease
BVDV :
Bovine Viral Disease Virus
Co :
Cobalt
Cp :
Caprin
CP :
Cytopathogène
Cu :
Cuivre
DI :
Particules défectives interférentes
EDTA :
Ethylene Diamine Tetra-acetic Acid
ELISA :
Enzyme-Linked Immunosorbent Assay
GDS :
Groupement de défense sanitaire
IA :
Insémination artificielle
IBR :
Rhinotrachéite infectieuse bovine
IPI :
Infecté Permanent Immunotolérant
Kb :
Kilobase
Kd :
Kilodalton
MD :
Mucosal Disease
Mo :
Molibdène
NCP :
Non cytopathogène
n.d :
Non diffusé
Ov :
Ovin
P:
Porcin
PI3 :
Parainfluenza 3
PCR :
Polymérase Chain Reaction
PPC :
Peste Porcine Classique
RSV :
Respiratory Syncytial Virus
RT-PCR :
Reverse transcriptase polymerase chain reaction
Se :
Selenium
SNC :
Système Nerveux Central
°C :
Degré Celsius
INTRODUCTION
Le syndrome Diarrhée Virale Bovine – Maladie des Muqueuses, également connu
sous le nom de BVD (Bovine Viral Diarrhea) est une affection cosmopolite fréquemment
rencontrée par les vétérinaires praticiens. Evoluant souvent à bas bruit, cette maladie
infectieuse virale des bovins causée par un Pestivirus est caractérisée par des symptômes
polymorphes, une pathogénie complexe et une importance économique non
négligeable. Depuis quelques années, des stratégies de lutte efficaces mais aussi
économiquement envisageables sont mises en place sur le terrain. Jusqu’à présent, les
actions entreprises sont limitées au niveau départemental ou régional notamment en
raison du rapport coût / bénéfice d’une telle mesure.
Après une synthèse bibliographique récapitulant les connaissances actuelles sur le
syndrome BVD/MD, nous étudierons plus particulièrement l’épidémiologie descriptive
de ce syndrome à travers une enquête menée au cours de l’année 2003-2004 dans le
département de la Somme. Cette étude expérimentale, réalisée en collaboration avec le
Laboratoire Départemental Vétérinaire et le Groupement de Défense Sanitaire de la
Somme, vise à établir les fondations nécessaires à l’élaboration d’un plan de lutte
départemental. L’enquête a pour but de fournir une image objective de la situation dans
ce département en déterminant notamment la prévalence de l’infection par le virus
BVD et en analysant l’influence de divers paramètres d’élevage. Il s’agit d’une enquête
sérologique basée sur la détection des anticorps spécifiques anti BVD/MD. D’autre
part, une enquête a été menée dans les exploitations ayant présenté un ou plusieurs IPI
entre septembre 2000 et juillet 2003 afin d’étudier les conséquences en élevage ainsi que
la mise en œuvre sur le terrain des différentes mesures d’éradication.
PREMIERE PARTIE :
L’INFECTION PAR LE VIRUS BVDV
I : GENERALITES
A - Définition
L’infection des troupeaux par le virus de la diarrhée virale bovine (BVDV) fut
décrite pour la première fois par Olafson en 1946 (83, 84). Ses différentes conséquences
en élevage : troubles de la reproduction, avortement, chute de production, mortalité
subite… furent découvertes par la suite. Il fallut attendre quarante ans pour que la
relation causale entre l’infection par le BVDV dans le premier tiers de la gestation et la
formation d’un animal infecté permanent immunotolérant (IPI) soit montrée (19, 21).
Bien que la prévalence soit variable d’un pays à l’autre, l’infection par le BVDV est
cosmopolite et endémique dans la plupart des pays. Ainsi de nombreuses mesures ont
été prises pour la limiter. Depuis les dernières décennies, des mesures de contrôle
reposant sur la vaccination ou sur le dépistage des IPI et des mesures de biosécurité ont
été prises.
B - Synonymie
La diversité des termes utilisés depuis une cinquantaine d’années est à relier à la
distinction des deux composantes du syndrome et à leur grande variabilité d’expression
clinique.
Ainsi, la maladie a été nommée successivement « Viral Diarrhea » par OLAFSON et
al. (83, 84), « X disease » la même année puis « Virus diarrhea », « Epizootic Enteritis »,
« Erosive Gastroenteritis », « Muzzle Disease », « Atypisk Katarrh Fever », « Cow Cholera ».
Depuis PRITCHARD en 1963 (90), le sigle BVD/MD est le plus couramment utilisé.
C - Historique
La connaissance du syndrome BVD/MD a demandé de nombreuses décennies :
- en 1946, OLAFSON et al. ont décrit une gastro-entérite contagieuse
chez les bovins, appelée diarrhée virale bovine, en 1947 ils reproduisent
expérimentalement la maladie et mettent en évidence le virus (83, 84).
- en 1953, RAMSEY et CHIVERS décrivirent une maladie mortelle
chez les bovins touchant principalement les jeunes, la maladie des
muqueuses (92).
- en 1961, pour la première fois, GILLEPSY et al. démontrèrent la
parenté antigénique entre les agents viraux responsables de ces deux
affections (39).
- en 1963, les virus impliqués dans ces deux affections ont été
regroupés au sein du complexe BVD/MD (90).
- en 1973, la relation pathogénique entre les deux affections a été
introduite par LIESS (64).
- en 1984-85, BROWNLIE et BOLIN introduisent la notion d’animal
infecté permanent (IPI) et reproduisent expérimentalement la maladie des
muqueuses (13, 14, 17, 21).
-
en
1985-87,
RENARD,
grâce
à
l’obtention
d’anticorps
monoclonaux, séquence le génome viral (95).
Malgré cette évolution, une grande part du syndrome BVD/MD reste inconnue.
Ainsi, de nombreux travaux se poursuivent afin d’approfondir la pathogénie,
l’épidémiologie de cette affection ainsi que les méthodes de lutte pouvant être mises en
place contre ce virus (35, 37).
D - Répartition géographique
Le virus BVD/MD est répandu sur les cinq continents, dans la plupart des pays
avec un pourcentage d’individus séropositifs compris entre 18% et 89% selon la
localisation géographique (86).
Ces prévalences entre 1990 et 2003 sont regroupées au sein du tableau suivant :
Pays
Prévalence Ac
Prévalence IPI
Royaume.-Uni
64,9 %
1,8 %
Danemark
64 %
1,1 %
Suède
41 %
1,3 %
Norvège
18,5 %
Quasi éradiqué.
Suisse
56 %
0,5 %
France (Rhône-Alpes)
56,6%
0,8 %
U.S.A.
57 - 89 %
1,7 %
Chili
74 %
-
Nouvelle-Zélande
63 %
-
Tableau 1 : prévalence du BVD au sein de différents pays entre 1990-2000 (40)
E - Importance économique
Les pertes économiques sont difficiles à chiffrer puisqu’elles comprennent la baisse
de production laitière, l’infécondité, les problèmes respiratoires, les avortements, les
mortalités, les malformations et les retards de croissance. De plus, elles dépendent du
statut immunologique de la population et de la pathogénicité de la souche virale.
HOUE (47) a ainsi montré que les souches faiblement virulentes provoquaient un
maximum de pertes lorsque le taux d’incidence était de 45%. En effet, à une incidence
supérieure les pertes sont moins importantes puisque de nombreux animaux présentent
des anticorps avant leur premier vêlage et diminuent ainsi le risque de créer des
animaux IPI (cf. infra).
La figure 1 montre la répartition des pertes en fonction du taux d’incidence lors d’une
infection par une souche faiblement virulente.
Pertes économiques pour mille vêlages en k$
70
Pertes totales
Animaux IPI
Anomalies fœtales
Infection aiguë
60
50
40
30
20
10
0
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Incidence annuelle du risque d’infection (%)
Fig. 1 : pertes économiques liées à une infection par une souche peu virulente (47)
Par contre, les souches hautement virulentes provoquent un maximum de pertes
économiques lorsque le taux d’incidence est de 65% (47). Les souches hautement
virulentes augmentent considérablement le risque de mort subite de 0,25% lors de
souche « classique » à 10%, le risque d’avortement de 5-20% à 10-40% selon le stade de
gestation, les pertes laitières de 10% à 20% et les problèmes respiratoires de 2% à 5%
(47).
La figure 2 montre la répartition des pertes en fonction du taux d’incidence lors
d’une infection par une souche hautement virulente.
Pertes économiques pour mille vêlages en k$
Pertes totales
Animaux IPI
Anomalies fœtales
Infection aiguë
70
60
50
40
30
20
10
0
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Incidence annuelle du risque d’infection (%)
Fig. 2 : pertes économiques liées à une infection par une souche très virulente (47)
Ainsi, en considérant un taux annuel d’incidence de 34% (cas du Danemark), HOUE
(47) est arrivé aux évaluations suivantes :
- les pertes suite à une infection par une souche faiblement virulente
s’élèveraient à 20 millions de dollars par million de vêlages.
- les pertes suite à une infection par une souche hautement
virulente s’élèveraient à 57 millions de dollars par million de vêlages.
Dans une autre étude Rault (93) a estimé les pertes en prenant en considération les
élevages sur un département fictif de 3 300 élevages dont 51% laitiers et 49% allaitants
contenant au total 235 000 bovins dont 95 000 vaches. Les pertes prises en compte pour
le calcul sont les pertes directes liées à la maladie des muqueuses d’animaux IPI, les
pertes directes liées aux maladies néonatales, les pertes liées aux avortements, y
compris les pertes de lait, les pertes liées aux retour en chaleur et les pertes liées à la
réforme des IPI. Au total, les pertes liées à cette maladie dans ce département fictif sont
de 11€ par vache et par an. Le détail de ce coût est résumé dans le tableau 2.
Nature des pertes
Coût estimé (en k€)
Traitement des animaux IPI
430
Réforme prématurée des IPI
70
Morbidité des maladies néonatales
40
Mortalité des maladies néonatales
180
Avortements
215
Retour en chaleur
95
Total
1030
Tableau 2 : coût estimé des pertes liées au BVDV dans un élevage (93)
A ces pertes s’ajoute le coût du programme de contrôle et d’éradication qui dépend
également du risque d’infection et de la souche virale. Malgré des coûts d’analyses
(ELISA
antigénémie
ou
anticorps
~
7,60
€,
séroneutralisation
~
9,10
€,
immunofluorescence sur coupe ~ 18,25 € (85)) et des coûts de vaccination (de 4 € à 7,5 €
la dose) relativement élevés, ces programmes sont économiquement satisfaisants. En
effet, les dépenses du Danemark pour ces programmes sur trois ans se sont élevées à 27
millions de dollars, contre des pertes annuelles de 20 millions de dollars minimum (47).
En France, l’évolution comparée du coût de la maladie sur 20 ans et du coût de mise
en place du plan de maîtrise a mis en évidence un retour financier qui ne deviendrait
positif qu’à partir, au minimum, de la seizième année d’éradication (93), cependant un
plan d’éradication vient d’être initié par les groupements de défense sanitaire (GDS)
bretons.
II : ETUDE DU VIRUS BVD/MD (BVDV)
A - Taxonomie
Le BVDV appartient au genre pestivirus de la famille des Flaviviridae (famille dans
laquelle on retrouve les virus de la fièvre jaune et de l’hépatite C chez l’homme).
Classés auparavant dans la famille des Togaviridae, les pestivirus s’en distinguent par
l’absence d’ARN subgénomique et d’une queue polyadénylée à leur extrémité 3’, ainsi
que par leur organisation génomique (106).
D’autres virus bien connus appartiennent à ce même genre :
- le virus de la peste porcine classique ou Hog Cholera Virus (HCV)
- le virus de la maladie de la frontière du mouton ou Border
Disease (BDV).
B - Caractéristiques structurales et chimiques
a - Morphologie
Le BVDV est un petit virus sphérique (40-60 nm de diamètre), constitué d’une
capside icosaédrique et d’une enveloppe.
b - Génome et protéines virales
Le génome est constitué par un brin d’ARN monocaténaire de polarité positive.
Comme tous les pestivirus, il ne possède qu’une seule phase de lecture ouverte qui
couvre la quasi-totalité du génome (12-13 kb) pour une longueur codée de 450 kD. Cette
phase de lecture est encadrée par une séquence 5’ non codante de 385 nucléotides
environ et par une séquence 3’ non codante variant entre 186 et 224 nucléotides selon
les souches (37, 39).
La totalité du génome a été séquencé et cloné dès 1988 par Renard et al. La figure 3
schématise l’ensemble de la phase de lecture (77, 86).
5’
1000
2000
3000
3’
Protéines
p125
structurales
Npro
C
E0
E1
E2
NS2-3
NS4
NS4B
NS5A-B
A
p20
p14
gp48
gp25
gp53
NS2
NS3
NS5A
NS5B
p80
Fig. 3: représentation schématique du génome du BVDV (86)
Les protéines E2 (anciennement nommée gp53) et E0 (gp48) sont les principales
protéines structurales, elles constituent une partie de l’enveloppe du virus. La
glycoprotéine E2, très immunogène, induit après infection l’apparition de forts taux
d’anticorps neutralisants. Elle jouerait également un rôle important dans l’attachement
aux
cellules
et
leur
infection.
E0
serait
impliquée
dans
le
phénomène
d’immunodépression en induisant l’apoptose cellulaire.
Les protéines NS2-3 (gp125) et NS3 (p80) sont les principales protéines non
structurales. NS2-3 est synthétisée lors de la multiplication virale. Lors d’infection
cellulaire par une souche cytopathogène (cf. infra c), NS2-3 est clivée en NS3 et NS2. Ces
deux protéines entraînent une forte production d’anticorps non neutralisants
n’intervenant pas dans l’élimination du BVDV mais étant de très bons marqueurs de
l’infection (34, 77).
Le tableau 3 reprend les fonctions des protéines virales.
Ancien
Rôle
Immunogénicité
nom
N pro
p20
(Auto) protéase
-
C
p14
Protéine de la nucléocapside +
-
compactage ARN+ signal de la
translocation de la protéine E0
E0
gp48
Glycoprotéine d’enveloppe
+
+ARNase homodimère
E1
gp25
Glycoprotéine d’enveloppe
-
ARNase hétérodimères avec E2
E2
gp53
Glycoprotéine d’enveloppe
++
ARNase (transmembranaire) +
rôle dans l’adsorption du virus
( ?) + cible des Ac neutralisant
p7
p7
Maturation des glycoprotéines
-
et morphogenèse du virion
NS2/3
p125
Pas d’induction d’apoptose
+
NS2
p54
Hydrophobe + domaine « doigt
-
de zinc »
NS3
p80
Hélicase, NTPase, protéase
+
sérique,
Induction de l’apoptose
NS4A
p10
?
-
NS4B
p32
Cofacteur de NS3
-
NS5A
p58
?
-
NS5B
p75
ARN-polymérase ARN
-
dépendante
Tableau 3 : caractéristiques des polypeptides des pestivirus (30, 33, 77).
Auparavant ces polypeptides étaient désignés par leur masse moléculaire car leur
rôle était inconnu, maintenant la nouvelle nomenclature permet la comparaison avec les
autres pestivirus (30).
c - Souches cytopathogènes / non-cytopathogènes
L’étude approfondie du génome permet de différentier deux biotypes du BVDV : la
souche cytopathogène (CP) et la souche non cytopathogène (NCP). La souche
cytopathogène a un effet lytique sur la culture cellulaire. La mort cellulaire provient par
apoptose suite à un stress oxydatif cellulaire. Selon DEHAN et al. (30) les monocytes
infectés participeraient également à l’apoptose des autres types cellulaires.
La souche NCP est responsable de la quasi-totalité des manifestations cliniques chez
les animaux non infectés permanents immunotolérants. Elle est également la seule
responsable des infections transplacentaires : avortements, malformations congénitales,
formation de veau infectés permanents immunotolérants (IPI) …Les IPI n’hébergent
donc que les souches NCP. Sur les animaux atteints cliniquement de maladie des
muqueuses on isole à la fois des souches cytopathogènes et des souches noncytopathogènes (34, 86).
Les souches CP dériveraient des souches NCP hébergées par les porteurs
asymptomatiques. Les mutations à l’origine du biotype CP peuvent être :
- insertion d’une séquence d’ARN
- duplication et remaniement du génome viral dans la zone
incriminée
- production de particules défectives interférentes (DI) constituées
d’un mini génome sans protéines structurales. Il n’y a pas de formation de
virions mais ces DI sont à l’origine de l’expression de protéine NS3 (30).
Ces hypothèses de mutation sont renforcées par l’existence d’une protéine précurseur
de 120 kD (NS2-3) chez les deux souches, dont dériverait une protéine non structurale
de 80 kD (NS3) présente uniquement chez la souche CP. La mutation se situerait
toujours au niveau du gène codant la protéine non structurale NS2-3. Elle apparaîtrait
de manière aléatoire et entraînerait un clivage de la protéine NS2-3 en NS3. A
l’exception de cette protéine, les deux biotypes codent les mêmes protéines (86).
La deuxième hypothèse est la recombinaison entre l’ARN cellulaire de l’animal et le
génome viral : celle-ci provoquerait une modification de la protéine de 120 kD.
L’existence d’une séquence nucléotidique supplémentaire chez la souche CP
confirmerait cette hypothèse. De plus, cette séquence serait quasi identique à celle de
l’ubiquitine animale (30).
C E0 E1 E1
C E0 E1
NS2-3
E1
NS2
NS4B
NS5
BVDV NCP
NS4B
NS5
CP7
C E0 E1
E1
NS2
NS4B
NS5
NADL
C E0 E1
E1
NS2
NS4B
NS5
Osloss
C E0 E1
C E0 E1
E1
E1
NS2-3
NS2-3
Npro
Séquence cellulaire
Ubiquitine
Insertion courte
NS4B
NS5
CP1
NS4B
NS5
Pe 515
NS4B
NS5
CP9
NS4B
NS5
CP BVDV-2
Fig. 4 : comparaison de la structure génomique d’une souche NCP et de 7 souches CP
de BVDV montrant les réarrangements à l’origine de la synthèse de la protéine NS3 (30)
Le tableau 4 résume les principales différences entre ces deux types de biotypes.
Souches cytopathogènes (CP)
Souches
non
cytopathogènes
(NCP)
Apparition d’anticorps
25e jour post-infection
14e jour post-infection
Taux maximal d’anticorps faible
Taux maximal d’anticorps élevé
Virémie
rare
fréquente
Portage asymptomatique
non
oui
Passage de la barrière placentaire
non
oui
neutralisants
Tableau 4 : principales différences entre les souches cytopathogènes et non
cytopathogènes (59)
d - Diversité antigénique
La diversité antigénique entre les différentes souches est très importante. Elle serait
due à la transmission horizontale du virus provoquant une infection aiguë. La protéine
E2 impliquée dans l’immunité protectrice a une variabilité marquée. Les protéines non
structurales sont beaucoup plus conservées. Les souches NCP seraient antigéniquement
et génétiquement stables.
Par comparaison des séquences de nucléotides de certaines souches comme NADL,
Oslo (CP) et SD-(NIP) il a été remarqué une similarité de 78 à 88% sur la totalité du
génome. Les régions conservées comme la région 5’UTR avait une similarité de 86 à
93%. D’autres souches nouvellement isolées, dites de type 2, ne présentent dans ces
régions 5’ UTR que 75% d’homologie avec les souches « classiques », de type 1, contre
90% d’homologie entre elles (33, 96, 97). Le plus grand degré de variabilité antigénique
entre ces deux types de BVDV est observé dans la séquence de la glycoprotéine E2 (29).
Ces nouvelles souches de type 2 ont d’abord été isolés dans des élevages vaccinant
contre le BVDV de type 1 (29). Ces nouvelles souches sont responsables d’épidémies
hypervirulentes aux Etats-Unis alors que la plupart de ces souches trouvées en Europe
sont de virulence modérée à faible (45, 58).
D’autre part, il existe une forte parenté antigénique entre les pestivirus.
DARBYSHIRE (28) a été le premier à remarquer la proximité antigénique entre le virus
de la peste porcine classique et le BVDV lors de réaction croisée sur des gels de
diffusion. Par la suite, de nombreuses réactions croisées ont été montrées dans
différents tests : neutralisation, fixation du complément, immunofluorescence…(87)
Puis, la séroneutralisation (utilisation d’anticorps spécifiques à E2) a été fortement
utilisée pour montrer les différences et les similitudes entre pestivirus. Par la suite des
séquences de pestivirus ont été publiées. Il y a en effet conservation d’un bloc de
séquences d’aminoacides dans les protéines non structurales (33, 55, 76). De plus les
virus BVD, BDV et HC sont très proches ( 67% de similarité entre le BVDV et HC) (33),
comme le montre la figure 5, ce qui tendrait à prouver que ces trois virus sont des
mutants de spectre d’hôtes (34, 86). L’adaptation après transmission à différents hôtes
ainsi que l’échappement à différents systèmes immunitaires auraient augmenté la
diversité de ces pestivirus (105).
Deer G
Dee
-b
SH9-b
A
-h
b-721-b
BD
112-r
CULI
CULI -i
L
-h
519-b
150022-r
SingerA-e
NAD -f
NAD
Oregon-p
1138-r
SD1-g
-b
Pe 515-c C86
B -h
Hastings-e
Hasting
A1263-r
-q
CP7 Korevaar-r
Koreva
BVDV-1
Osloss -d
Osloss
SF4-t
-e
BD78-s Sil Lk
-t
Q140
24301-e
SCP-b
890-u
Q4812-t 178003-r
BVDV-2
HC
Aveyronit
Alfor
Alfo
-m
X818 -a
Chinese-n
Chinese
Weybridge-y
Weybridg
B -31-v
BDV
Fig. 5 : arbre phylogénique partiel fondé sur une séquence N terminale du gène E2 (109)
Cependant, la virulence ne peut pas être reliée aux ressemblances génétiques ou
antigéniques puisque par exemple la souche de BVDV de type 2 BD78 extrêmement
virulente est très proche de la souche 178003 peu virulente (109).
e - Résistance
Le BVDV bien qu’enveloppé est relativement résistant puisqu’il persiste jusqu’à 10j
dans le fumier, 6j à 4°C dans les tissus infectés. Il n’est pas détruit par la congélation
(-20°C) pendant plusieurs mois, le risque persiste donc lors d’insémination artificielle.
D’ailleurs sa conservation au laboratoire s’effectue à -70°C. Par contre, il est inactivé
rapidement par la chaleur (56°C), les rayons ultraviolets, les détergents ioniques et non
ioniques tels que l’eau de Javel, la soude, le formol, le chloroforme, les iodophores, la
chlorhexidine… (23, 59). Par ailleurs, une diminution considérable de l’infectiosité est
obtenue en traitant des suspensions de BVDV avec de la trypsine (0,5 mg/ mL, 37°C, 60
min.) (63).
Le pH « idéal » est de 7,4 mais le virus est relativement stable entre 5,7 et 9,3. Au
dessus de 9,3 la dégradation est rapide (63).
C - Caractéristiques biologiques
a - Multiplication virale
Seules les cultures cellulaires des Artiodactyles (Bv, Ov, Cp, P) permettent la
multiplication du BVDV. Une seule cellule peut produire de 100 à 1000 virions. Dix
heures après l’infection, des virions ont été détectés dans l’espace extracellulaire, ce qui
prouve la rapidité du cycle viral (34). Expérimentalement, les systèmes les plus
couramment utilisés sont les lignées cellulaires de type FBK (Fœtal Bovine Kidney) et
les cellules primaires de testicule de veau (23).
b - Tropisme viral et pouvoir pathogène
Le BVDV a un tropisme pour les tissus réticulolymphoplasmocytaires : leucocytes
sanguins, cellules endothéliales, cellules épithéliales kératinisées, et les organes
lymphoïdes (23). Alors que les souches cytopathogènes ont un tropisme relativement
étroit pour le tractus digestif, les souches non cytopathogènes ont un tropisme
beaucoup plus large au sein de l’organisme. Le tableau 5 résume ces deux situations (17,
86).
Localisation
Souches cytopathogènes (CP)
Souches non cytopathogènes (NCP)
Majoritaires dans le tractus digestif :
Cellules sanguines
Duodénum, jéjunum, rumen, réseau.
Organes associés à la circulation sanguine
Tractus respiratoire
Système nerveux central (IPI)
Tableau 5 : Tropisme cellulaire des souches cytopathogènes et non cytopathogènes (17,
86)
c - Transmission interspécifique
La spécificité d’hôte est relativement faible. Seule l’espèce dont le virus est issu
permet de classer le virus en biotype ovin ou bovin. En effet, l’infection par le BVDV
induit chez le mouton des symptômes comparables à la Border Disease et inversement
(23). La transmission interspécifique est donc très fréquente et ne s’arrête pas qu’aux
ovins, elle peut également atteindre les porcins et les autres ongulés sauvages (cerfs,
chevreuils, buffles, gazelles…) (59).
III : PATHOGENIE DU SYNDROME BVD/MD
A : Infection d’un bovin par une souche NCP
Les souches NCP sont responsables de la quasi-totalité des manifestations cliniques
chez les animaux non IPI.
a - Bovin non gravide
La transmission du BVD est horizontale directe : elle s’effectue généralement par
contact direct, par aérosol, par contact avec des sécrétions infectées.
Après une phase initiale de multiplication nasopharyngée, en particulier dans les
tonsilles pharyngées, le virus envahit l’organisme par voie sanguine (24, 100). Cette
phase virémique transitoire dure généralement 3 à 10 jours mais peut se prolonger
jusqu’à 30 jours.
La première infection entraîne une réaction immunitaire classique, les anticorps
apparaissent dès 15 jours dans le sang, avec un pic vers la cinquième semaine. Les
animaux deviennent alors séropositifs. Cette séropositivité peut persister pendant
plusieurs années (33).Une fois la réaction immunitaire installée, les animaux résistent à
de nouvelles infections par ce même virus. Ainsi la séroconversion avant la gestation
permettrait d’éviter les conséquences d’une infection en cours de gestation (111).
b - Vache gravide
La gestation des bovins de 280j en moyenne s’effectue en différents stades :
- du 19e j au 40e j s’effectue la nidation embryonnaire.
- à partir de 120-125 j le fœtus acquiert son immunocompétence.
Avant, il ne peut distinguer les anticorps du soi et ceux du non soi. Ainsi
aucun anticorps n’est dirigé contre les antigènes viraux lors de
contamination à ce stade.
- vers 150j l’organogenèse se termine.
Ainsi l’infection pendant la gestation a différentes conséquences selon le stade de
gestation :
- de la mort embryonnaire à l’avortement en début de gestation
- des effets tératogènes sur le fœtus jusqu’à la formation de veau
infecté permanent immunotolérant pendant une grande partie de
cette gestation.
- à une infection intra-utérine qui peut être bénigne à la fin de la
gestation.
Les quatre premiers mois de gestation semblent être les plus importants car c’est
pendant ces premiers mois qu’apparaissent les signes les plus graves de l’infection au
BVDV (24, 35, 86, 101).
La figure 6 résume cette situation.
Malformations
Naissance de veaux non
virémiques possédant
des Anticorps colostraux
possédant des
Naissance des veaux IPI
1
40
80
120
160
200
240
280
____
___________________ _______________________________________________
implantation
acquisition de la tolérance
maturation du système immunitaire
embryonnaire (8-20) immune vis à vis du BVD
Gestation
Mortalité et résorption
embryonnaire
Mortalité fœtale,
Avortement direct ou différé
Fig. 6 : épidémiologie du BVD (24, 87)
B : Infection d’un bovin par une souche CP
Si l’animal est infecté par une souche cytopathogène, les conséquences de l’infection
fœtales sont nettement moins importantes. Ces souches pourraient également traverser
la barrière placentaire mais sans provoquer d’avortement ou de veau IPI, les cellules
cibles n’étant pas différenciées avant la période d’immunocompétence. Cette infection
pourrait tout de même entraîner des mortinatalités, et si l’infection a lieu après le 110e
jour de gestation une séroconversion du veau (24).
C : Caractéristiques des animaux IPI
Lorsqu’une vache est infectée pendant sa gestation par une souche NCP, le virus
peut traverser la barrière placentaire et contaminer le fœtus. Certaines souches CP
peuvent traverser la barrière placentaire mais ne sont pas pathogènes pour le fœtus.
Une vache au statut immun : sérologie négative, infectée par une souche virulente
NCP entre 40 et 125 j de gestation peut donner naissance à un veau IPI. Ce veau n’ayant
pas encore acquis l’immunotolérance, subit une virémie généralisée et excrète
continuellement le virus dans l’environnement et peut ainsi contaminer le reste du
troupeau (35, 86, 101).
Ces IPI seront donc toujours virologiquement positifs car porteurs du virus, mais
malgré l’absence de synthèse d’anticorps contre la souche infectante ils peuvent
présenter une sérologie positive. En effet, le colostrum d’une vache infectée pendant sa
gestation peut contenir des anticorps spécifiques contre le BVDV, ainsi le veau IPI peut
présenter une sérologie positive pendant 4 à 6 mois après la naissance (24, 86).
De plus, le système immunitaire d’un IPI reste actif contre les autres souches de
BVDV, ainsi un IPI peut séroconvertir.
En plus d’excréter continuellement du virus, une vache IPI par transmission
placentaire va obligatoirement donner naissance à un IPI, un transfert d’embryon à
partir d’une vache donneuse IPI peut plus rarement donner naissance à un IPI. Un
taureau IPI peut aussi transmettre le virus par son sperme (24, 101).
Il serait alors facile d’éviter l’apparition de nouveaux IPI si ils étaient facilement
détectables. On considère souvent que les IPI sont des veaux chétifs, aux poils
ébouriffés, ayant des troubles de croissance… mais ils peuvent être tout à fait normaux,
à croissance normale ce qui rend beaucoup plus difficile leur détection clinique sur le
terrain.
D : Pathogénie de la maladie des muqueuses
La maladie des muqueuses fut tout d’abord qualifiée comme une maladie mortelle
chez les bovins, puis elle intégra le complexe BVD/MD lorsque la similitude entre les
deux virus fut admise. Il s’agit donc du même virus BVDV qui est à l’origine de ces
deux maladies. Lors de BVD « classique » sur les non IPI, sont souvent isolées des
souches NCP, sur les IPI on isole également le plus souvent des souches NCP. Sur les
animaux ayant déclaré la maladie des muqueuses on isole pas une mais deux souches
pathogènes : généralement une NCP et une CP antigéniquement proches, et plus
rarement deux souches NCP antigéniquement proches. Il a été également montré que
seuls les animaux IPI déclaraient cette maladie des muqueuses (16, 17, 23, 87).
La maladie des muqueuses provient d’une nouvelle infection par le BVDV chez des
IPI. Mais elle n’interviendra que si la nouvelle souche infectante est antigéniquement
proche de la souche NCP hébergée par l’animal. Si il s’agit de deux souches de type
différent : NCP et CP, l’animal débutera une maladie des muqueuses classique avec une
issue fatale en deux jours jusqu’à 3 semaines. Alors que si il s’agit de deux souches
NCP, l’animal débutera une maladie des muqueuses d’évolution chronique appelée
également « runting disease » qui aboutit à une issue fatale en deux à neuf semaines (17,
86). Ces différentes situations sont résumées dans la figure suivante.
« Hétérologie »
« Homologie »
CPA
NCPA
2-3 semaines
« Homologie partielle »
CPB
NCPA
2-3 semaines
CPA’
NCPA
3-4 mois post
surinfection
Maladie chronique
1-2 mois
NCPA
CPA
Maladie des muqueuses
NCPA
Anticorps anti
CPB
Réponse immune
NCPA
CPA’
Runting disease
Fig. 7 : pathogénie de la maladie des muqueuses (20)
On admettait généralement que les souches surinfectantes CP ou NCP provenaient
de mutation de la souche NCP hébergée par l’animal au vu de ressemblance
antigénique (29, 49, 74). Plus récemment, une deuxième hypothèse apparaît : celle de la
recombinaison entre l’ARN cellulaire de l’animal et le génome viral provoquant ainsi
une modification de la protéine 120 kD (30).
IV : EPIDEMIOLOGIE DU SYNDROME BVD/MD
A : Epidémiologie descriptive
a - Espèces et types d’animaux concernés
Généralement, ce sont les bovins les plus touchés par le syndrome BVD/MD, mais
d’autres espèces animales telles que les ovins, les caprins, les porcins et des ongulés
sauvages et même peut-être l’homme (49) peuvent être infectés par le BVDV (21).
Les animaux d’un même élevage ne sont pas tous sensibles de la même façon à la
circulation virale. En effet, il a été montré que seules 48% des génisses seraient
séropositives après une seule circulation virale contre 78% des vaches multipares-3
veaux, contre 91% des vaches multipares-5veaux, toutes ces vaches étant comparables
sur leur statut immunologique vis-à-vis du BVDV à l’origine de l’étude (97).
Comme nous l’avons déjà précisé auparavant, seuls les animaux IPI peuvent
exprimer une maladie des muqueuses. Celle-ci se développe selon deux formes : la
forme aiguë qui touche des animaux entre 3 semaines et 3 mois avec une évolution
rapide vers la mort en 2 à 3 jours jusqu’à 2 ou 3 mois, et la forme d’évolution chronique
qui touche la même classe d’âge d’animaux mais évolue plus lentement en 2 à 9
semaines (35, 101).
Ainsi on peut remarquer le plus souvent que la maladie des muqueuses ne touche
que des animaux IPI appartenant à la classe des animaux entre 3 mois et 3 ans. Cela
peut s’expliquer aisément par la répartition des IPI selon les classes d’âge : près de 78%
étant des animaux entre 6 mois et 3 ans, seul 7% atteignant l’âge adulte. Le tableau 6
résume cette situation (50).
Sérologie +
Sérologie -
Total
%+
% parmi les IPI
.Vaches
13
111
124
10,5%
7,21%
.Génisses (>6 m)
125
236
361
34,6%
69%
.Mâles (>6 m)
14
52
66
21,2%
7,8%
.Veaux (<6m)
29
284
313
9,3%
16%
Total
181
683
864
20,9%
Tableau 6 : nombre de bovins IPI détectés et (réformés) par catégories d’animaux en
1999 (50).
Le faible pourcentage d’IPI adultes s’explique par une espérance de vie très courte
(24-36 mois), 50% des IPI mourant dans leur première année, et seulement 10% des
génisses de remplacement IPI intégrant le troupeau de production (34, 43).
Généralement, une infection par le BVDV ayant entraîné l’apparition d’un veau IPI
entraîne l’apparition d’autres veaux IPI se répartissant en deux groupes d’âge. HOUE
(48) a analysé dans une étude les différences d’âge entre deux veaux IPI au sein du
même troupeau résumé dans le tableau 7, et les différences d’âge entre l’IPI le plus
jeune et le plus vieux du même troupeau résumé dans le tableau 8 :
Différence d’âge
Pourcentage
entre deux IPI
Différence d’âge entre l’IPI
Pourcentage
le plus jeune et le plus âgé
Moins de 2 mois
81,5%
Moins de 2 mois
26,3%
2 mois-12 mois
13%
6 mois-14 mois
52,7%
1 an- 2 ans
4,6%
14 mois-22 mois
6,9%
2 ans-3 ans
0,9%
Plus de 22 mois
13,9%
Tableau 7 : répartition des IPI
Tableau 8 : répartition des IPI selon la
selon la différence d’âge entre
différence d’âge entre le plus jeune et le
eux (48).
plus âgé (48).
Ces répartitions peuvent s’expliquer par différents mécanismes. Tout d’abord, un
fort pourcentage, ou relativement élevé, des veaux répartis dans des classes de moins
de deux mois de différence d’âge peut s’expliquer par la présence de vaches au même
stade de gestation (40-120j) lors de l’infection. Cette classe n’est pas la plus représentée
dans la répartition du plus jeune et du plus âgé, puisque généralement cette première
génération d’IPI va infecter d’autres vaches en gestation de 40 à 120 jours sur plusieurs
cycles successifs. Lors de la naissance de la deuxième vague d’IPI, généralement les
conséquences connues du BVD se sont largement développées. L’éleveur prend alors
des mesures, ce qui explique une troisième vague (14-22 mois) beaucoup moins
conséquente. Une différence d’âge plus importante entre le plus jeune et le plus âgé,
supérieure à 22 mois, s’explique par la naissance de veau IPI issus de mères ellesmêmes IPI. Il n’y a pas de veaux IPI entre 2 et 6 mois de différence d’âge car les vaches
dont la gestation est plus avancée (supérieure à 120j) ne vont pas donner naissance à
des veaux IPI.
b - Répartition géographique et fréquence de l’infection
Le virus BVD/MD est répandu sur les cinq continents avec une prévalence
individuelle comprise entre 36 et 88% selon la localisation géographique. Cette
prévalence est difficile à chiffrer, mais elle serait environ de 34% au Danemark et de
50% en France (16, 47, 40).
Aussi même si les IPI ne représentent qu’un faible pourcentage de la population
bovine (entre 0-2%), il y aurait 15% des troupeaux qui en hébergeraient aux USA, 53%
au Danemark, 45% en Allemagne et entre 20 et 30% dans l’ouest de la France (16, 47,
101).
Aussi, le BVD continue sans cesse de circuler car il y aurait entre 70 et 95% des
troupeaux qui hébergeraient des bovins séropositifs (101). De plus, la prévalence des
animaux séropositifs serait de 87% (pouvant même atteindre 100%) dans des troupeaux
renfermant des IPI contre 43% dans les élevages n’en refermant pas (16). Il y aurait alors
un risque annuel de néo-infection de 30% environ avec un taux d’incidence individuelle
de 52% au Danemark et de 8-12% en Suède (47).
c - Importance de l’infection
Il a été montré dans des expériences précédentes que 30 à 50% des femelles
soumises au risque d’infection au sein d’un troupeau et qui se trouvent dans une
période sensible avortent. Pourtant le risque d’avortement lié au BVD n’est pas le plus
important l’année de l’infection mais dans les années qui suivent. En effet, le risque
d’avortement est multiplié par 2,6 dans l’année qui suit l’introduction du virus et
multiplié par 11 la deuxième année (24).
Même si les avortements semblent être une part importante du tableau clinique du
BVD seuls 1 à 7% des avortements sont dus au BVD seul (112). Le BVDV apparaît
également comme un facteur prédisposant d’avortements induits par d’autres
pathogènes. Ainsi, il a été retrouvé associé aux champignons Actinobacterium pyogenes
dans 33% des avortements imputés à ces champignons.
Lors de ces avortements, seul 10 à 20% des fœtus serait infectés par le BVDV (24).
L’immunité maternelle semble minimiser les pertes liées à l’avortement. En effet, le
taux de gestation à j 21 des femelles ayant été inséminées avant leur séroconversion
(22%) est nettement inférieur à celui des femelles ayant été inséminées au cours de leur
séroconversion (8-15 j après l’infection : 44%), lui même nettement inférieur à celui des
femelles ayant été inséminées après leur séroconversion (77%) (73).
Les veaux faibles et chétifs sont un autre aspect du tableau clinique du BVD. Cet
aspect est un peu plus représentatif de l’état virologique ou sérologique de l’animal
puisque dans 60% des veaux faibles le BVDV est impliqué. Mais tout veau faible n’est
pas un IPI, et tout IPI n’est pas systématiquement un veau faible (24).
Les IPI, véritables bombes à retardement au sein des troupeaux, ne représentent
que 1-2% des bovins. Un IPI naît à la suite d’une infection maternelle par une souche
NCP pendant le premier tiers de gestation chez une vache séronégative, ou naît d’une
vache IPI elle-même. Le plus important dans la formation d’un IPI est donc le statut
immunologique de la mère et le moment de l’infection.
Ainsi, il a été montré (54) que si l’infection avait lieu :
- entre 4 et 11 jours après l’insémination artificielle (IA), on obtenait
36% de veau IPI.
- à 18 jours après l’IA, on obtenait 86% de veau IPI.
- entre 30 et 34 jours après l’IA, on obtenait 100% de veau IPI.
B : Epidémiologie analytique
a - Animaux excréteurs
L’excrétion du virus s’effectue par les animaux infectés de façon transitoire ou
définitive. Ainsi, les animaux infectés de façon transitoire, qu’il s’agisse de bovins ou
des autres espèces potentiellement porteuses, excrètent une faible charge virale dans un
laps de temps limité : entre le quatrième et le dixième jour après la contamination. Les
IPI eux sont considérés comme « des bombes à virus » puisqu’ils excrètent une charge
virale considérable, toute leur vie mais en quantité variable. Un animal IPI infecterait
90% du troupeau en moins de 3 à 4 mois (47).
b - Sources d’infection
Les matières infectantes potentielles sont les fèces, le jetage, la salive, le sang,
l’urine, le sperme, les sécrétions utérines et le placenta (59).
Le sperme d’un animal IPI est bien une source d’infection puisque à la suite d’une
insémination par ce sperme il a été retrouvé de fort taux de mortalité embryonnaire,
d’avortement, mais seulement 3% d’IPI, l’immunité maternelle limitant de nouveau les
pertes. Chez la vache séronégative inséminée avec du sperme d’un animal IPI, on
retrouve un titre en anticorps supérieur à 1:128 comparable à une protection acquise. Ce
taux de séroconversion est très faible lors d’insémination avec du sperme d’animaux
infectés transitoires (24, 75).
Aussi, la longue persistance du virus dans l’appareil génital (jusqu’à 53 jours) rend
possible une contamination du fœtus au cours du cycle suivant (74).
c - Modalité de contagion
Le BVDV peut se transmettre par différentes voies au sein d’un même troupeau.
™ transmission horizontale directe
Cette transmission s’effectue par contact direct avec un animal infecté ou avec des
matières infectantes. Cette transmission peut également se faire à partir des autres
ongulés : ruminants sauvages, ovins, porcs, caprins. Les voies d’infection peuvent être
respiratoire, orale et vaginale…(59, 86).
™ transmission horizontale indirecte
Cette transmission est possible par des vecteurs animés ou inanimés tels que les
aiguilles hypodermiques, le matériel médical (57), les insectes piqueurs, les produits
biologiques : milieu de transfert d’embryon pouvant contenir du sérum de veau fœtal
contaminé, des vaccins vivants BVD atténués, des vaccins contaminés (59). Il a
également été montré que des mouches piqueuses sont capables de transmettre le
BVDV et que le virus pouvait survivre sur ces espèces de mouches pendant 96 heures
(44).
L’air pourrait également apparaître comme contaminant sur quelques mètres (47).
™ transmission verticale
Cette transmission s’effectue généralement par passage trans-placentaire du virus
lors d’une infection transitoire chez une femelle gravide, ou chez une femelle elle même
IPI (86). Cette transmission peut également s’effectuer directement par le sperme de
taureaux IPI ou infectés transitoires, la charge virale étant plus abondante dans le
premier cas.
C : Epidémiologie synthétique
a - Origine de la contamination d’un élevage
Plusieurs causes peuvent être à l’origine de l’introduction du BVD au sein de
l’élevage :
- les achats : les achats d’un animal ou d’animaux IPI, de génisses
ou de vaches pleines d’un veau IPI, d’animaux infectés transitoires.
La prévalence des animaux IPI étant de 2% , le risque (P) d’introduire des animaux
IPI par achat sans test à l’introduction est :
P=1- (0,98)n , n étant le nombre d’animaux
achetés (47).
De la même façon, le risque annuel de néo-infection étant environ de 30%, 50% de la
population possédant des anticorps et la virémie persistant pendant 10 jours (2,7% de
l’année),
le
risque
(P’)
d’introduire
un
animal
virémique
transitoire
est :
P’= 0,3x0,5x0,025=0,4%. On a donc P=1- (0,996)n, n étant le nombre d’animaux achetés
(47).
- les reproducteurs : taureau ou sperme d’un animal IPI ou infecté
transitoire ;
- le voisinage : lors de contact de pâtures avec des animaux IPI ou
infectés transitoires, avec des animaux sauvages porteurs du virus,
ou lors de cohabitations multiespèces domestiques (artiodactyles) ;
- les marchés et foires.
b - Persistance de l’infection au sein de l’élevage
La persistance de l’infection par le BVDV au sein d’un élevage peut-être due à deux
causes majeures. Tout d’abord, il peut s’agir de réinfection régulière du cheptel par
voisinage ou par achat. La cause la plus fréquente reste tout de même la persistance
d’un animal IPI dans le troupeau. Cet IPI contamine sans cesse ces congénères et permet
la formation de nouveaux IPI qui maintiennent eux aussi la charge virale dans l’élevage.
Cette notion importante sera évidemment prise en compte dans les mesures de lutte.
V : TABLEAU CLINIQUE ET LESIONNEL DU SYNDROME BVD/MD
A : Maladie des muqueuses
La maladie des muqueuses (MD) a tout d’abord était définie comme étant une
maladie bovine mortelle puis on a par la suite découvert que seuls les animaux IPI
étaient susceptibles de l’exprimer. Ensuite, deux types de MD ont été découverts (86).
a - Maladie des muqueuses aiguë
Elle apparaît lors d’une nouvelle infection par une souche CP antigéniquement
comparable à la souche NCP hébergée par l’animal. Ces cas sont donc le plus souvent
sporadiques.
Cette maladie se traduit cliniquement par un syndrome fébrile, une diarrhée
nauséabonde parfois hémorragique ou nécrofibrineuse et une stomatite ulcéreuse
s’accompagnant de ptyalisme. Le diabète sucré de type I peut parfois s’ajouter à ce
tableau clinique (35).
Les lésions caractéristiques de cette affection sont : (35, 101)
- des ulcères sur l’ensemble du tractus digestif : cavité buccale,
œsophage, piliers du rumen, et caillette.
- une proctite conjonctivo-hémorragique, typhlocolite mucoïde
hémorragique ou nécrofibrineuse.
- une nécrose focale des plaques de Peyer
- des lésions cutanées ulcératives interdigitées, sur la vulve et sur le
trayon.
Cependant ce tableau clinique n’est pas toujours aussi net, ainsi le diagnostic
différentiel avec une diarrhée parasitaire : (fasciolose, œstertagiose), une diarrhée
infectieuse : ( salmonellose, coryza gangréneux), paratuberculose, une diarrhée
carentielle : ( Cu, Se, Co), une diarrhée toxique : ( Mo)b est parfois délicat (35).
Le tableau 9 résume cette situation.
Symptômes :
Age des animaux :
Lésions :
Diagnostic
Maladie des
.syndrome fébrile
3 semaines à 3 ans
Sur le tractus
différentiel :
muqueuses
.diarrhée
évolution :
digestif,
.diarrhées parasitaires
(MD)
nauséabonde
2-3j à 2 semaines
surtout stomatite
.diarrhées infectieuses
aiguë
.ptyalisme
Névrose focale des
.diarrhées carentielles
plaques de Peyer
.diarrhées toxiques
Tableau 9 : diagnostic clinique, nécropsique et différentiel de la maladie des muqueuses
aiguë (35).
b - Maladie des muqueuses chronique
Cette forme de la maladie apparaît lors d’une nouvelle infection par une souche
NCP antigéniquement comparable à la souche NCP hébergée par l’animal.
Elle se traduit cliniquement par une diarrhée intermittente ou continue entraînant
un amaigrissement progressif jusqu’à la cachexie (35, 101).
Les lésions caractéristiques de cette affection sont : (35, 101)
- une stomatite en fin d’évolution
- des lésions cutanées : ulcères de l’espace interdigité et de la sphère
génitale, alopécie et hyperkératinisation
Le diagnostic différentiel doit s’effectuer avec toutes les affections cachectisantes, les
diarrhées chroniques parasitaires, infectieuses, carentielles, ou encore une maladie
génétique telle que le BLAD (Bovine Leukocyte Adhesion Deficiency)(35).
Cette situation est résumée dans le tableau 10.
Symptômes :
Age des
Lésions : id que MD
Diagnostic
.amaigrissement
animaux :
aiguë
différentiel :
progressif
3 semaines à 3
.stomatite en fin
.diarrhées chroniques
muqueuses
.puis cachexie
ans
d’évolution
.BLAD
chronique
.diarrhée intermittente
évolution :
.ulcération cutanée
.affections
2 à 9 semaines
.alopécie
cachectisantes
Maladie
des
.hyperkératinisation
Tableau 10 : diagnostic clinique, nécropsique et différentiel de la maladie des
muqueuses chronique (35).
B : BVD aiguë
Une infection par le BVD entraîne généralement une diarrhée bénigne et transitoire,
une hyperthermie transitoire, une leucopénie passagère et une chute de production
laitière provisoire mais cette infection peut entraîner de nombreuses conséquences au
sein de l’élevage à plus ou moins long terme (35).
a - Avortements
Ces avortements apparaissent généralement pendant les deux premiers tiers de
gestation, 9 à 30 jours après l’infection pouvant intervenir jusqu’au 125e jour de
gestation. De temps en temps, ces avortements peuvent également intervenir plus
tardivement (60, 101).
Le virus peut atteindre directement le fœtus par voie transplacentaire ou créer une
placentite perturbant les échanges fœto-placentaires (86, 112).
Généralement, aucune lésion spécifique n’est retrouvée sur le placenta et le fœtus
(24). On peut tout de même retrouver un retard de croissance intra-utérine (24), une
atrophie thymique, une déplétion du tissu lymphoïde associée au tube digestif, une
pneumonie, une inflammation ou nécrose du myocarde, une nécrose ou hémorragie
vasculaire pulmonaire, ou une hypomyélinisation (112).
Trois avortements ou plus regroupés sur quelques semaines au sein d’un même
élevage doivent suggérer un passage du BVDV dans le dernier mois (101).
b - Troubles de la reproduction
™ mortalité embryonnaire - retour en chaleur
Cette mortalité embryonnaire passe souvent inaperçue au sein de l’élevage, et se
traduit par de nombreux retours en chaleur plus ou moins tardifs. Elle constitue en fait
des avortements très précoces liés à une infection contemporaine de l’insémination ou
de la saillie (24, 101).
Cette mortalité embryonnaire ou non fécondation peuvent être reliées à trois
causes :
- une diminution du taux de fécondation des ovocytes (41)
- des effets délétères directs sur l’embryon (8, 9)
- un milieu utérin hostile dû aux infiltrations lymphocytaires et
plasmocytaires de l’endomètre (2).
La contamination du milieu utérin peut s’effectuer par deux voies : oronasale ou
intra-utérine.
Généralement, lors de passage de BVDV la baisse de fécondité est transitoire, par
contre lors d’utilisation d’un mâle IPI ce trouble de fécondité persiste (35). Lors d’une
progression lente du virus, les vaches s’infectent entre les gestations ce qui provoque
une évolution subclinique, se séroconvertissent et se protègent progressivement. Alors
que lors d’une introduction d’un IPI, l’expression clinique est grave (24).
Mais le BVDV est rarement responsable de « repeat-breading » : il y a une
augmentation du nombre d’IA pour avoir l’IA fécondante sur de nombreux animaux et
non pas une augmentation très importante du nombre d’IA sur quelques animaux (24).
™ momification du fœtus
Généralement, aucune lésion caractéristique n’est associée aux avortements, mais
parfois les fœtus peuvent être momifiés (16, 35). Les mécanismes de cette momification
fœtale ne sont pas encore connus.
™ infertilité femelle
Cette infertilité femelle est due à une anomalie du fonctionnement ovarien pouvant
s’expliquer par :
- une ovarite interstitielle diffuse entraînant une perturbation de la
croissance folliculaire. On remarque une diminution du nombre des
follicules tertiaires, pré ovulatoires ou atrésiques (49) ainsi qu’une
diminution du diamètre maximal et du rythme de croissance des follicules
(24).
- une ovulation anormale, seul 17% des follicules ayant ovulés (51),
due à des profils hormonaux anormaux : une augmentation du taux du
cortisol supprimant la libération de LH (74).
- une diminution du nombre de corps jaunes directement liée à la
chute du taux d’ovulation (51).
Ces anomalies ont pour conséquences une fertilité très faible chez les vaches IPI,
une intensité d’expression des chaleurs beaucoup plus faible chez les femelles infectées
ou IPI (51), et une réponse diminuée au traitement de super ovulation chez ces mêmes
animaux (24).
™ infertilité mâle
La fertilité des taureaux IPI est très variable, certains spermes étant tout à fait
normaux, d’autres semences étant de mauvaise qualité avec une faible motilité, une
faible concentration et de nombreuses anomalies des spermatozoïdes (52, 53, 72, 75).
Lors d’infection aiguë, il y a une détérioration de la qualité du sperme 7 jours après
infection jusqu’à 30 à 50 jours. Il y a une diminution du volume, une diminution de la
motilité et de la concentration, une augmentation du pourcentage des spermatozoïdes
morts et anormaux (88).
Histologiquement, on remarque une dégénérescence et une nécrose des tubules
séminifères, un œdème modéré des testicules, et une infiltration lymphocytaire des
glandes annexes réversibles après 80 jours (24).
™ taux de rétention placentaire
Le risque de rétention placentaire est multiplié par trois lors d’infection par le
BVDV au sein d’un élevage (60).
c - Syndrome du veau faible – retard de croissance
Souvent, lors d’une infection in utero par le BVDV dans les 150 premiers jours de
gestation, le veau subit un retard de croissance remarquable dès la naissance. Ces veaux
généralement chétifs, présentant une faiblesse généralisée, meurent dans la plupart des
cas dans les 3 premiers jours. Certains de ces veaux sont des IPI, mais tous les IPI n’ont
pas de retard de croissance et inversement tous ces veaux ne sont pas des IPI (35, 101).
d - Anomalies congénitales
Une infection par le BVDV pendant la gestation entre le 100° et le 150° jours peut
entraîner de nombreuses malformations néonatales. Cette période correspond, en effet à
l’organogenèse.
Ces
malformations
atteignent
différents
systèmes :
nerveux,
immunitaire, musculo-squelettique, respiratoire, oculaire et cutané, mais en général au
sein d’un même élevage les anomalies sont de même nature (35, 101).
Les lésions nerveuses sont très fréquentes et variables dans leur nature et leur
intensité allant de la démyélinisation, d’une réaction inflammatoire jusqu’à la réduction
discrète ou totale de certains types cellulaires. Cette diversité peut s’expliquer par la
pathogénicité et le tropisme des souches virales, le génotype de l’hôte, le stade de
l’infection… Elles touchent préférentiellement l’hippocampe, le cortex cérébral et le
cervelet. Cela se traduit cliniquement par des veaux faibles, ataxiques, tremblants,
présentant un nystagmus, parfois une amaurose, incapables de se lever et de téter… (10,
82, 101)
Ces veaux présentent généralement une stature trapue, courte, des malformations
faciales…(24).
Le tableau 11 rassemble les différentes malformations associées au BVD.
SYSTEME
NERVEUX
(80-120j
de
gestation)
Microencéphalie, porencéphalie, hydrocéphalie,
hydranencéphalie, hypoplasie cérébelleuse,
hypomyélinogenèse médullaire.
ŒIL (80-160j de gestation)
Atrophie
et
dysplasie
rétiniennes,
névrite
optique,
cataracte uni- ou bilatérale, microphtalmie,
kératite interstitielle, amaurose.
SYSTEME IMMUNITAIRE
Aplasie et hypoplasie thymique
PEAU
Hypotrichose, alopécie, hirsutisme
SYSTEME MUSCULO-SQUELETTIQUE
Brachygnatie,
retard
de
croissance,
arthrogrypose,
anomalies osseuses, syndrome du veau faible,
torticolis, opisthotonos.
APPAREIL RESPIRATOIRE
Aplasie et hypoplasie pulmonaire
Tableau 11 : Anomalies congénitales associées au BVD (35, 101).
Tous ces troubles apparaissent suivant le moment de l’infection au cours de la
gestation.
e - Pathologie néonatale
Une étude a montré que l’infection conjointe des virus RSB (respiratoire syncytial
bovin) et BVDV a reproduit une affection clinique visible et a provoqué des lésions plus
graves et plus étendues que dans le cas de chaque infection simple. L’histologie a révélé
que le BVDV potentialise l’action du virus RS sur l’épithélium respiratoire (19).
En augmentant, la fréquence et la gravité des diarrhées et pneumopathies, le BVDV
apparaît comme un facteur favorisant au moins les co-infections suivantes : BHV1, PI3,
RSV, rotavirus, Pasteurella hemolytica (4, 60, 89,98, 101, 108).
f - Diarrhée aiguë contagieuse
Le BVD peut également se traduire par une diarrhée aiguë contagieuse touchant
essentiellement les animaux de 6 à 18 mois (35, 108). Cette diarrhée très contagieuse
présente une morbidité élevée mais une létalité faible : 10 à 20% (101).
g - Chute de production
La chute de production pouvant atteindre 10% transitoirement est liée au pic fébrile
accompagné plus ou moins d’une leucopénie. Cette chute peut persister 10 jours puis le
niveau de production augmente sans jamais retrouver le niveau antérieur (24, 35, 79).
Ces symptômes infra-cliniques sont très fréquents puisque 70 à 90% des infections se
déroulent sans manifestation clinique visible (1).
h - Autres
Parfois le BVDV est lié à d’autres symptômes tels que l’hydropisie des enveloppes
fœtales, ou encore l’augmentation de la fréquence des mammites (+7,1% en Norvège)
de par son effet immunosuppresseur (110).
Cependant l’infection est infra-clinique et représenterait 60 à 90% des cas. Elle se
traduit par une hyperthermie modérée et transitoire accompagnant une leucopénie, une
réduction de l’appétit et un ramollissement des bouses qui passe souvent inaperçu (16).
C : BVD : les souches virulentes
Les souches virulentes isolées sont des souches non-cytopathogènes de type 2 en
Amérique du Nord mais certaines souches virulentes de type 1 ont été isolées en
Europe (35).
Ces souches sont à l’origine d’un syndrome hémorragique d’évolution rapide (fatale
dans 50% des cas en moins de deux jours) qui touche essentiellement les jeunes (26).
Cliniquement, ces animaux présentent une forte hyperthermie, une hématurie et des
fèces hémorragiques, un épistaxis et des saignements aux sites d’injection.
Histopathologiquement, on remarque un allongement du temps de saignement, un taux
d’hémoglobine inférieur à 90g/l, d’hématocrite inférieur à 20%, et une numération
plaquettaire inférieure à 50000/mm 3. Il s’agit alors d’une anémie microcytaire
hypochrome périphérique associée à une thrombocytopénie marquée (4, 26, 27, 35, 61,
94, 101).
Lors de l’autopsie de ces animaux, on remarque des hémorragies et un purpura sur
l’ensemble des muqueuses, sur le caecum, le mésentère, l’épiplon, la sous-muqueuse
œsophagienne et l’épicarde (27, 35, 61, 94).
Cet aspect de l’infection par le BVDV se rapproche beaucoup plus des symptômes
qu’entraînent les autres pestivirus : ceux de la peste porcine et de la border disease que
de la BVD classique.
La figure suivante résume les différentes situations pré-citées.
Infection par le BVDV
Type I
•
•
•
Type II
Hypervirulence
Asymptomatique
Diarrhée Légère / sévère
Rarement :
o Ulcères gastro-intestinaux
o Troubles respiratoires
Non
Identique au
type I
Si infection pendant la gestation
(par une souche NCP)
Surinfection par souche
cytopathogène (CP)
Non
IPI
(1% du cheptel)
Oui
•
•
•
30ème au 120ème jour de gestation
Veau Infecté Permanent
Immunotolérant (IPI)
normal ou anormal
Oui
Syndrome
hémorragique
Forte mortalité
Atteinte respiratoire
souvent associée
Autre période
• Résorption fœtale
• Avortement
• Veau anormal
o Anomalie SNC
o Lésions oculaires
o Lésions des phanères
• Veau normal séropositif
Maladie des muqueuses
(mortalité : 100%)
Fig. 8 : présentation dichotomique de l’infection par le BVDV (30)
D : Quand penser à une infection par le BVDV au sein d’un élevage ?
Selon une étude menée par les GDS bretons (3, 7), trois formes principales
représentent à elles seules plus de 90% des motifs d’appels des plans BVD : un ou
plusieurs cas de maladie des muqueuses (40%), les retards de croissance (10%), et les
avortements et mortalités embryonnaires (40%).
Motifs d'appel des plans BVD
2%
2%
2%
4%
Maladie des
muqueuses
Mortalités
embryonnaires et
avortements
Retards de croissance
10%
40%
diarrhées néonatales
diarrhées des adultes
Malformations
40%
Divers
Fig. 9 : motifs d’appels des plans BVD (3, 7).
Les motifs d’appels secondaires sont : la diarrhée virale bovine, les malformations
congénitales, le syndrome hémorragique, les infections respiratoires.
D’ autre part, la circulation du BVD dans un élevage est soupçonnée lorsque celui-ci
présentent un ou plusieurs signes évocateurs. Ces signes peuvent être classés en
majeurs ou mineurs.
Signes évocateurs majeurs
Signes évocateurs mineurs
.cas de MD
.retours en chaleur
.avortement, fœtus momifiés
.chute de production
.anomalies congénitales en série
.pic fébrile
.syndrome hémorragique
.diarrhée aiguë contagieuse
.retards de croissance
.pathologie néonatale
↓
Présomption de circulation de BVDV dans
l’élevage
↓
Diagnostic de
laboratoire
Fig. 10: conduite du diagnostic épidémio-clinique par le BVDV (35, 101).
Les aspects cliniques divers de l’infection par le BVD peuvent suggérer une
infection par le BVDV mais rendent difficiles l’établissement d’un diagnostic avec
certitude. Les outils du diagnostic de laboratoire sont donc nécessaires pour le
confirmer.
E : Diagnostic différentiel
Nous évoquerons ici uniquement les affections s’accompagnant de troubles digestifs
(18).
a - Affections associant diarrhées et lésions buccales.
™ Intoxications
On rencontre de telles affections lors d’intoxications par des végétaux ou des
toxiques comme le sureau, les glands ou l’arsenic…
™ Coryza gangréneux
™ Syndrome de déficience d’adhésion des leucocytes bovins
(BLAD)
b - Affections s’exprimant essentiellement par des lésions de la cavité
buccale
™ Fièvre aphteuse
™ Stomatite papuleuse
™ Stomatite nécrotique
™ Fièvre catarrhale du mouton (Blue Tongue)
c - Affections s’exprimant par de la diarrhée en l’absence de lésions de la
cavité buccale
™ Parasitisme
™ Salmonellose
™ Paratuberculose
™ Carences en cuivre, sélénium ou cobalt
™ Amyloïdose rénale
VI : ANALYSES DE LABORATOIRE
A : Les outils du diagnostic de laboratoire
a - Tests virologiques
™ Isolement viral
L’isolement viral est la méthode de référence. Celle-ci s’effectue in vitro sur des
cultures primaires de cellules embryonnaires de cornets nasaux ou de cellules
testiculaires bovines. La mise en évidence de souche cytopathogène est rapide car il y a
une altération cellulaire en moins de 48h. L’identification virale est par la suite réalisée
par séroneutralisation et la souche peut être déterminée à l’aide d’un panel d’anticorps
monoclonaux spécifiques (35). La mise en évidence de souches non cytopathogènes est
moins aisée puisqu’elles n’entraînent aucun effet sur la culture cellulaire. On identifie
donc
le
virus
directement
par
immunofluorescence
ou
par
un
test
à
l’immunoperoxydase après isolement (18). La première méthode, de par sa rapidité et
sa
précision,
est
considérée
comme
la
méthode
de
référence.
Cependant,
l’immunoperoxydase effectuée en 5 à 7 jours peut s’effectuer sur un plus grand nombre
d’échantillons, entraîne moins de frais et demande une technicité bien moins
importante (pas de matériel spécifique, pas de qualification spécifique du personnel)
(18). Mais les risques de faux positifs sont plus importants, les péroxydases existant
dans les cellules de nombreux tissus.
Pour effectuer cette recherche, de nombreux prélèvements sont possibles : sérum,
sang total, sécrétion nasale, semence chez les animaux vivants ou les organes
lymphoïdes tels que la rate, les plaques de Peyer, les nœuds lymphatiques
mésentériques et le thymus sur un cadavre (35).
™ Détection des antigènes viraux
L’identification des antigènes viraux sur coupes d’organes congelés s’effectue par
immunohistochimie, immunofluorescence, ou immunoperoxydase (18, 35, 105).
L’inconvénient majeur de cette technique est que l’on ne peut faire la différence entre
une virémie transitoire et un état immunotolérant avec infection persistante.
A partir de prélèvements sanguins, on utilise un test ELISA (Enzyme-Linked
Immunosorbent Assay). Cette technique peut également être utilisée à partir de caillots,
d’extraits leucocytaires ou encore de broyats d’organes lymphoïdes traités par un
tampon lytique (65). Des travaux sont en cours sur les matières fécales et les premiers
résultats sont encourageants (99). Ces échantillons sont déposés sur des cupules
tapissées d’un mélange d’anticorps monoclonaux dirigés contre différent épitopes de la
protéine NS2/3 (80/125). D’autres tests du même type sont réalisés avec un ou
plusieurs anticorps monoclonaux dont p80/125 (99). L’ajout successif de sérum, de
réactif et de substrat, comme le montre la figure 12 (105), permet de révéler le complexe
formé. La quantité d’antigène viral est alors proportionnelle à la densité optique
obtenue (101, 105).
Tampon de lyse
ETAPE 1
Sang de l’animal IPI
Plaque sensibilisée avec
Ac monoclonaux anti- p80
Apport de l’échantillon et capture de la p80 /125
ETAPE 2
ETAPE 3
Conjugué chèvre
anti Ig-G de lapin/peroxydase
Amplification immunologique
Sérum de lapin
anti-p80
ETAPE 4
Substrat
Révélation immunologique
Développement (substrat) puis lecture
Fig. 11 : technique ELISA appliquée à la détection d’antigènes viraux (105).
Les titres viraux des animaux IPI est très élevé. La sensibilité de ce test (la sensibilité
étant l’aptitude d’un test à fournir une réponse positive chez un individu infecté) est
très bonne (supérieure à 90-95%) (101). Pour THIBAULT et al. (105) elle atteint 97,6%
sur des échantillons de sang de total et 100% sur les leucocytes et les broyats d’organes.
Cette sensibilité reste tout de même médiocre lors d’infection transitoire, les titres
viraux étant faibles. Pour ce cas, on préférera donc l’isolement viral (101). La spécificité
de ce test (la spécificité étant l’aptitude d’un test à fournir une réponse négative chez un
individu indemne) est excellente quelle que soit la nature de l’échantillon puisque 100%
des animaux non IPI ont présenté un seuil inférieur à celui de positivité (105). Ce test
permet un résultat rapide à moindre coût et permettant de traiter un grand nombre
d’échantillon simultanément. Toutefois, la valeur prédictive positive de ce test (la
valeur prédictive positive étant la proportion des vrais positifs parmi l’ensemble des
réponses positives fournies par un test de dépistage) dépend de la prévalence de
l’infection (1-2% d’animaux IPI), celle-ci est donc moyenne : 50% environ. Il ne sera
astucieux dès lors d’utiliser ce test que sur des animaux suspects après étude clinique et
couplé à une sérologie.
™ Cytométrie de flux
Cette technique consiste à trier les cellules infectées des non-infectées après
marquage spécifique. Les performances sont comparables à l’isolement viral mais il
persiste de nombreuses contraintes matérielles qui ont tendance à laisser ces méthodes
dans le domaine des laboratoires spécialisés. De plus, on ne peut distinguer qu’une
seule souche virale à la fois et on ne peut isoler la souche en cause (45, 105).
™ Mise en évidence du génome viral
Cette technique fait appel à une phase d’amplification du génome viral par réaction
de polymérisation en chaîne (PCR) suivie d’une révélation du produit de cette
amplification et permet de détecter l’ARN génomique viral sans interférer avec les
anticorps neutralisants. Ce test s’effectue à partir de sérums, d’homogénats de
poumons, rate ou placenta et d’écouvillons nasaux et amygdaliens. Il se déroule sur
deux jours (99, 105). La spécificité de ce test est nettement supérieure à celle de
l’isolement viral. De même, la sensibilité est 10 à 1000 fois supérieure à celle de
l’isolement viral (45). Ce test n’interférant pas avec les anticorps colostraux est tout à
fait indiqué pour la recherche du statut des jeunes veaux, et des veaux à venir après
élimination du dernier IPI (99). Ce test permet également de différencier les IPI des
animaux virémiques transitoires. De plus, cette méthode est utilisable sur des
échantillons de 20 sérums. Actuellement, se développe la PCR temps réel. Il s’agit de la
même méthode utilisant une sonde Taqman la révélation se faisant en même temps que
l’amplification. Les résultats sont visualisables sur un écran informatique relié à
l’appareil et sont quantifiables par le Ct (nombre de cycles) qui permet d’atteindre un
niveau de fluorescence spécifique de la sonde. Elle permet également de différencier
des animaux IPI des virémiques transitoires, la différence de Ct étant de l’ordre d’un
facteur 10 (la différence de charge virale de 210). Cette dernière méthode est encore plus
sensible et spécifique grâce à l’utilisation de sondes marquées fluorescentes en
complément des amorces (103). Ainsi, la PCR devient plus rapide et facile, plus
spécifique et sensible, et diminue le risque de contamination lors d’amplification.
FULTON et al. (38) ont montré que la méthode de RT-PCR (reverse-transcriptase
polymerase chain reaction) permet de détecter et de différencier différents types de
pestivirus. Leur étude portait sur :
- des souches de référence du BVDV ;
- des isolats de BVDV provenant d’analyses ;
- des souches vivantes CP modifiées de BVDV provenant de
vaccins ;
- des souches de références du virus de Border Disease.
Une première épreuve d’amplification en chaîne par la polymérase (PCR) a permis de
mettre en évidence 25 ARN de pestivirus sur 30. Une deuxième épreuve de PCR
spécifique de type a permis de mettre en évidence les 30 ARN et de les différencier les
uns des autres. Ce test est très intéressant pour l’identification et la caractérisation du
BVDV puisqu’il présente à la fois une excellente spécificité et sensibilité, et puisqu’il
n’interfère pas avec la vaccination éventuelle.
™ Interprétation des tests virologiques
Les animaux présentant un test virologique positif sont soit des animaux IPI soit des
animaux infectés transitoires. Les animaux IPI présentent une virémie présente toute la
vie de l’animal avec un titre très élevé variant dans le temps. Dans le cas des animaux
infectés transitoires, la virémie est intermittente avec un titre beaucoup plus faible.
Les deux cas peuvent être différenciés par un second test trois semaines – un mois
après : l’IPI reste viropositif alors que l’infecté transitoire est redevenu vironégatif.
Un test négatif signifie que l’animal n’est pas porteur du virus au moment des
prélèvements.
Animal IPI
Animal infecté
Animal non contaminé
transitoire
1er test virologique
+
+
-
2e test virologique (3 à 4
+
-
-
semaines après)
Tableau 12 : interprétation des tests virologiques (18).
b - Tests sérologiques
Ils consistent à détecter les anticorps spécifiques des antigènes viraux du BVDV
dans le sérum de l’hôte.
™ Test de séroneutralisation
Ce test sérologique de référence nécessite environ 3 à 5 jours pour être réalisé. Le
point faible de cette méthode est qu’il n’y a pas de standardisation entre les différents
laboratoires, aucune comparaison n’est alors possible (45) :
- il n’y a pas de souche virale de référence, les laboratoires en
utilisent plusieurs : NADL, Singer, Oregon C24V. Selon le degré
d’homologie entre la souche du test et la souche infectante, les titres en
anticorps sont plus ou moins élevés.
- Les types de techniques varient également d’un laboratoire à
l’autre : le type cellulaire utilisé, le nombre de passage sur les cellules…
™ Test ELISA
Ce test pour la recherche des anticorps totaux est très fiable et peu coûteux. Il
s’effectue sur un échantillon de sérum individuel et constitue le test le plus couramment
utilisé en routine (45).
Le test ELISA indirect utilise des structures bien conservées telle que NS2/3
(p80/125), mais il y a une incertitude quant à la présence quasi systématique de
quelques épitopes variables pouvant révéler une séroconversion plus ou moins
importante chez les IPI recontaminés (105). Ces IPI reconvertis présentent généralement
une faible séropositivité (99).
La Figure 12 résume cette situation.
-Animal vacciné ou
contaminé
-IPI recontaminé par
souche B
épitopes
« type A »
épitopes
« type B »
Présence d’anticorps
anti-BVD-MD
Fixation des
antiglobulines de
bovins marquées
S
Substrat
S
Réaction colorée
- animal séro O
+
protégé
- « IPI O
+»
Fig.12 : limites de l’ELISA indirect en diagnostic de la BVD-MD (106)
L’ELISA dite de compétition ou « Blocking ELISA » apporterait une meilleure
spécificité. Cette technique ne prendrait en compte qu’un seul épitope commun à tous
les pestivirus et faisant partie du complexe structural NS2/3 (p80/125). Ainsi les
animaux IPI resteraient séronégatifs (105).
La Figure 13 montre cette méthode.
Virus A
Virus B
Sérum d’IPI
recontaminé
par un virus
Protéine p80 purifiée
est un épitope partagé
par toutes les souches de
BVD conter lequel l’IPI
ne fabriquera jamais
d’anticorps
Apport du conjugué : Ac monoclonal marqué
dirigé contre l’épitope
commun
Fixation au
site resté libre
S
Apport du substrat : une réaction colorée traduit
ici un animal séronégatif
S
(vis-à-vis de ∆)
Séronégatif = animal jamais contaminé
ou
= IPI
Fig. 13 : principe de l’ELISA Blocking (105).
THIBAULT et al. (105) ont montré que ce test présente une excellente spécificité de
l’ordre de 99%, et une très bonne sensibilité de l’ordre de 95%. En effet, 98,8% des IPI
ont présenté une sérologie inférieure au seuil de positivité, 100% des animaux
immunocompétents non vaccinés non contaminés ont présenté une sérologie négative
et 95% des animaux naturellement infectés ont présentés une sérologie positive.
Le test spécifique NS3 (p80) est nettement moins courant à cause des difficultés
techniques et de son manque de sensibilité 15% des IPI seraient séropositifs (105).
™ Test d’immunofluorescence indirecte
Ce test est maintenant très peu utilisé en pratique.
™ Interprétation des sérologies
L’interprétation est résumée au sein du tableau 13. Cette interprétation est générale
à toutes ces méthodes, seul le blocking ELISA indique comme séronégatif les IPI
recontaminés.
SEROLOGIE POSITIVE
SEROLOGIE NEGATIVE
-
Animal immunocompétent ou contaminé
-
Animal vacciné par un vaccin vivant
-
Animal sain, jamais contaminé
-
Présence d’anticorps colostraux
-
Animal en cours de séroconversion
-
(IPI recontaminé par une souche différente
-
Animal IPI non recontaminé
de la souche d’origine)
Tableau 13 : interprétation des tests sérologiques (18)
Le statut sérologique définitif d’un animal est généralement établi au bout de 2 tests
sérologiques distants de 3 semaines.
Cette sérologie n’est pas interprétable pour les animaux de moins de 6 mois à cause
de la présence d’anticorps colostraux. En effet, les veaux ayant reçu du colostrum dans
les heures suivant la naissance présentent une montée du titre en anticorps rapide et
intense. Chez les veaux IPI les anticorps disparaissent progressivement pour aboutir à
une séronégativation entre le 3e et le 4e mois, alors qu’un veau non IPI présente une
disparition beaucoup plus lente des anticorps colostraux avec une séroconversion vers 6
mois minimum. La sérologie est également difficilement interprétable pour les animaux
vaccinés avec un vaccin vivant, le virus vaccinal entraînant une séroconversion durable
mais moins intense (105).
c - Méthodes alternatives
™ Recherche d’anticorps dans le lait de mélange par le test ELISA
(5, 6, 56, 80, 81)
Le principe de ce test est de réaliser une compétition entre les anticorps du BVDV
des échantillons à tester et une solution contenant des anticorps monoclonaux dirigés
contre la protéine NS3 (p80). Dans le cas d’un échantillon positif, les anticorps anti-BVD
contenus dans cet échantillon se lient à l’antigène et empêche la fixation des anticorps
monoclonaux. Dans le cas d’un échantillon négatif, les anticorps monoclonaux peuvent
alors se fixer sur les sites antigéniques restés libres. Le matériel non fixé est éliminé par
lavage. Les anticorps monoclonaux sont révélés par coloration.
Cette méthode permet de faire la relation entre la prévalence des animaux positifs
dans le troupeau et le pourcentage d’inhibition du lait de tank en tenant compte de
l’effet potentiel des autres variables explicatives. Il a été montré que ces deux variables
étaient liées par l’équation suivante :
P+ = β0+β1xInh+taille+Primi+Nbre de traite+e
Avec P+ = prévalence des animaux positifs, β0 = l’ordonnée à l’origine, β1 = la pente de
la courbe, Inh = pourcentage d’inhibition du lait de tank, taille = effet du nombre de
prélèvements réalisés dans le troupeau, Primi = effet du pourcentage de primipares
dans le troupeau, Nbre de traite = effet du nombre de traites dans le tank au moment
du prélèvement, e = erreur. Le pourcentage d’inhibition étant calculé par la relation
suivante :
Inh = 100(ODcontrôle-ODéchantillon)/ODcontrôle
Où OD = densité optique mesurée par réfractomètre à 450 nm.
De même la relation entre le pourcentage d’inhibition du lait de tank et la circulation
virale récente dans le troupeau est traduite dans l’équation suivante :
Ln [p/(1-p)] = β0+Inh+taille+primi+e
Où p = probabilité d’existence d’au moins une vache primipare positive dans le
troupeau.
Ainsi au niveau individuel un animal est considéré positif si le taux d’inhibition est
supérieur à 50%. Les valeurs seuil et l’interprétation associée des pourcentages
d’inhibition du lait individuel sont regroupées dans le tableau suivant :
Inh individuel
Interprétation
<30%
Négatif
30-50%
Douteux
>50%
Positif
Tableau 14 : interprétation selon le pourcentage d’inhibition du lait individuel (5, 6, 56)
Ce test est beaucoup plus utilisé dans les interprétations collectives sur le lait de
tank. Ainsi, un troupeau ayant un taux d’inhibition du lait de tank inférieur à 30%
comporte en général moins de 20% d’animaux positifs, alors que ceux présentant un
taux supérieur à 70% auraient plus de 70% de leurs animaux positifs. Cependant, étant
donnée la faible prévalence des troupeaux avec une circulation virale récente (15%) la
valeur prédictive de ce test reste faible. Ce qui signifie que seuls les troupeaux
présentant un taux supérieur à 80% seraient caractérisés de façon quasi certaine par une
circulation virale récente.
De plus, si l’on ne prend pas en compte le facteur taille on surestime la prévalence
des animaux positifs du troupeau dans ceux contenant plus de 20 bovins. Si l’on ne
prend pas en compte le faible pourcentage des primipares (<25%) on sous-estime cette
prévalence. Il est également important de prendre en compte le statut vaccinal des
troupeaux puisque les troupeaux vaccinés présentent un taux d’inhibition du lait de
tank supérieur à 60%, les différences selon les spécialités commerciales et les protocoles
étant inconnues à ce jour.
La sensibilité et spécificité de ce test varient d’une publication à l’autre de 65% (56) à
97% (5). Kramps et al (56) expliquent ce manque de sensibilité par la faiblesse du taux
d’immunoglobines vingt fois plus faible dans le lait que dans le sang.
™ Recherche du génome viral par RT-PCR dans le lait de mélanges
Après extraction des cellules somatiques du lait par centrifugation la technique
d’amplification et d’hybridation ou de révélation en temps réel est la même que sur le
sérum. Cette méthode permet d’identifier les troupeaux infectés et ceux contenant un
IPI de façon très sure puisque la sensibilité est 14,6 fois celle de l’isolement virale et
permet ainsi de détecter un IPI ou un virémique transitoire dans un tank de 400 vaches.
Ainsi, un résultat positif indique la présence de l’infection mais un résultat négatif ne
certifie pas l’absence de l’infection à cause des vaches dont le lait n’est pas testé (vaches
taries, vaches traitées ou fraîchement vêlées, élèves…) (91).
De plus, sur le lait individuel on peut différencier les IPI des virémiques transitoires
la différence des charges virales étant d’un facteur 102 (soit deux log) (91).
d - Caractéristiques des méthodes d’analyses
Le tableau 15 résume les grandes caractéristiques de ces tests.
AVANTAGES
Isolement viral
INCONVENIENTS
PRELEVEMENTS
DETECTION IPI
-Différenciation
- 48h-15j
Sérum, sang total,
Non pas de différenciation d’avec les virémiques
souches CP/NCP
-Sensible que si
semence, organes
transitoires
-Identification de
passages multiples
lymphoïdes
la souche possible
-Petites séries
-Spécifique
-Installation
Ag immunohistochimie
Ag ELISA
Cytométrie en flux
Coupe d’organes
2e examen à 15j
2e examen à 15j
-Rapide 1-3j
-Sensibilité
Sang total, extrait
-Faible coût
-Pas d’isolement
leucocytaire,
-Grande série
-Manipulation
broyats d’organes
-Spécificité
complexe
lymphoïdes, fèces
-Spécifique
-Pas d’isolement
2e examen à 15j
-Une seule souche
virale à la fois
-Matériel
PCR
-2j
Sérum, placenta
-Spécificité et sen
homogénat de
sibilité>isolement
poumon, rate,
viral
écouvillons
2e examen à 15j
-Pas interférence
avec Ac colostraux
-Mélange
de
20
sérums possible
Séroneutralisation
Sérum
Ne différencie
-3-5j
-Pas de
-Réponse
standardisation
pas les IPI
quantitative
des labos, pas de
recontaminés
comparaison
Ac ELISA totaux
-1j
-Sensibilité varie
-Spécifique
-Souche dépendant
Sérum
Ne différencie
pas les IPI
recontaminés
-Peu coûteuse
-Grande série
-Le + utilisé
Ac ELISA p80/125
-Spécifique
-Ac non protecteur
Sérum
Tous les IPI
-Sensible
recontaminés ou non sont séro
-Grande série
négatifs
-Souche
indépendant
Immunofluorescence
-1j
-Non spécifique
Sérum
-Petite série
pas les IPI
-Souche dépendant
Ac ELISA lait
RTPCR lait
-Facile
-VPP faible
-Bon résultats de
-Peu d’intérêt pour
troupeau
l’individuel
-Facile, rapide
Ne différencie
recontaminés
Lait
Estimation du pourcentage IPI au sein du
troupeau
Lait
Détection des élevages infectés.
-Excellente sensibilité
et spécificité
-Grand
échantillon
400 Vaches
Tableau 15 : caractéristiques des méthodes d’analyses (5, 6, 56,71, 91)
B : Utilisation pratique de ces analyses
a - Interprétation de la sérologie et de la virologie couplées
Cette interprétation est résumée dans le tableau 16
-
SEROLOGIE
-
VIROLOGIE
INTERPRETATION
+
Sain
ou
incubation
en
+
-
+
Début d’infection,
Animal immunisé,
Animal
IPI
IPI de moins de 6
transitoire,
IPI
mois ayant bu du
vacciné
ou
colostrum
surinfecté, IPI de
de
infecté
Vaches
moins de 6 mois
séroconverties
ayant
bu
colostrum
du
de
vaches
séroconverties
2e TEST
IPI
Infecté transitoire
Si
sérologie
faiblement
positive : IPI
Tableau 16 : interprétation des couplages sérologie-virologie (18)
En couplant la sérologie et la virologie, la détection des animaux IPI entre 0 et 6
mois devient plus sensible puisque 89% des IPI peuvent être alors détectés (50).
Un animal de moins de 6 mois, IPI ayant bu du colostrum de vache récemment
séroconvertie peut présenter une sérologie positive et une virologie négative. La
sérologie s’explique par la présence des anticorps maternels. La virologie négative peut
s’expliquer par une sensibilité moindre du test, en effet lors d’une forte concentration
d’anticorps colostraux ceux-ci peuvent se fixer sur les antigènes et ainsi les masquer.
b - diagnostic individuel
Le diagnostic peut être individuel lors d’une suspicion clinique d’animal IPI.
Celui-ci s’effectue tout d’abord par une analyse sérologique à partir d’un prélèvement
sur tube sec, puis si celle-ci est négative on réalise une virologie sur un échantillon
prélevé sur tube hépariné, sec ou EDTA. Si la sérologie est positive on peut la réaliser
de nouveau 15-20 jours après pour s’assurer qu’il s’agit bien d’un infecté transitoire.
Ce diagnostic peut également s’effectuer post-mortem ou lors d’avortement.
Ce diagnostic peut aussi s’effectuer par une seule prise de sang quel que soit l’âge
de l’animal par analyse PCR. Sur les animaux de moins de 6 mois le prélèvement doit se
faire impérativement sur tube EDTA, pour les animaux de plus de 6 mois sur tube
EDTA ou sur tube sec.
c - diagnostic de troupeau
Lors de diagnostic d’un animal IPI au sein d’un élevage ou lors de suspicion de
passage du BVDV, on réalise un diagnostic de troupeau. Ces analyses se font très
rarement sur l’ensemble des bêtes car cela serait non seulement très contraignant mais
également coûteux.
Des plans de dépistage ont alors été mis en place. Généralement on effectue une
sérologie sur les 6-12 mois et sur les vaches n’ayant pas de descendance testée. Une
antigénémie est réalisée sur les animaux dont la sérologie est négative et sur les mères
de veaux porteurs de virus. Une deuxième virologie est réalisée sur ces animaux dont la
première virologie est positive (68). Les taureaux sont également testés sérologiquement
et virologiquement si nécessaire (40). Cette démarche diagnostique générale peut être
résumée dans la figure suivante.
Suspicion clinique
de BVD
Suspicion d’échec vaccinal
Sérologies
- Suspicion clinique : sur malades et voisins par
sérologies couplées à 3 semaines d’intervalle.
- Recherche des IPI : 5 PS par lot d’animaux de
plus de 6 mois élevés ensemble ou tous les
animaux de 6 à 24 mois
Lot mixte
- Recherche des IPI parmi
les séronégatifs.
- ou contrôle 1 mois plus
tard
Sérologie
Chercher une
séroconversion
Forte majorité de
séropositifs
Si >80% : présence probable
d’un IPI parmi les
séronégatifs.
Virologie
ou Antigénémie
Elimination des
IPI
Prophylaxie
médicale
Fig. 14 : démarche diagnostique générale (69)
IPI déclaré
Virologie ou Antigénémie
Elimination des IPI
Séronégatifs
Si >80% :
présence d’un
IPI peu
probable
Les animaux dont les deux virologies sont positives sont des IPI. Par contre la
présence d’au moins une sérologie positive montre un passage récent du BVDV avec
peut-être de nouveaux IPI à naître donc à contrôler ultérieurement.
Ce plan de dépistage présente à la fois une très bonne valeur prédictive VPP=0,98,
sensibilité Se=0,99 et spécificité Sp=0,995 ce qui explique l’utilisation à grande échelle
de cette méthode (50).
Ces tests peuvent être utilisés dès 6 mois d’âge malgré la persistance éventuelle des
anticorps colostraux. Ces anticorps disparaissant très rapidement chez les animaux IPI,
la probabilité qu’un IPI présente une sérologie positive est infime. La probabilité qu’un
non-IPI présente à cet âge une sérologie positive est également faible : 3-4%.
L’interprétation au niveau du lot ne sera donc pas modifiée (50). Chez ces animaux la
recherche est effectuée le plus rapidement possible.
Cette détection grâce aux techniques PCR va maintenant être simplifiées et surtout
moins coûteuses puisque un IPI ou un animal virémique transitoire peut être détecté
sur un échantillon de lait de tank pour 400 vaches, ou sur un échantillon contenant 20
sérums.
d - diagnostic lors d’avortements
Lors d’avortement, on effectue généralement des sérologies couplées sur la vache
avortée et sur une dizaine d’autres vaches (primipares et multipares) du même lot avec
deux prises de sang à 3-4 semaines d’intervalles. La sérologie de la seule vache avortée
n’apporte pas d’éléments diagnostiques de certitude puisque de façon générale une
forte proportion de bovins sont séropositifs (68, 85). Dans 43% des cas où l’avortement
est lié au BVDV on a un taux d’anticorps circulants multiplié par 4 dans les 4 premières
semaines qui suivent l’avortement (68). Dans les cas où l’infection a eu lieu plusieurs
semaines avant l’expulsion, le taux d’anticorps est très élevé dès la première prise de
sang.
On effectue aussi une recherche virale sur les organes de l’avorton : rate, thymus,
ganglions, poumons, sang cardiaque, foie et rein (68).
Le tableau suivant résume les conclusions des différents résultats sérologiques :
FAIBLE SUSPICION D’AVORTEMENT A BVD
FORTE SUSPICION D’AVORTEMENT A BVD
- une ou plusieurs vaches ayant avorté sont séro –
- la quasi totalité des vaches ayant avorté sont
- un ou plusieurs animaux du même lot séro –
séro+ avec en séroneutralisation des taux élevés
surtout des primipares
pour celles ayant avorté depuis plus de 6 semaines
on peut soumettre les animaux séro – à une autre
- une forte proportion d’animaux séro + dans les
sérologie 3-4 semaines plus tard, si il n’y a pas de
congénères du même lot
séroconversion l’hypothèse BVD doit être rejetée
- une grande proportion de veau séro + ou IPI
Tableau 17 : interprétation des résultats sérologiques lors d’avortements (86)
e - diagnostic lors d’infertilité-d’infécondité
L’objectif est de prouver une circulation virale par sérologie ou par analyse du lait
de tank dans le troupeau reproducteur et l’absence du virus dans le cheptel de
renouvellement (68).
Après le diagnostic de circulation virale au sein d’un troupeau, de nombreuses
mesures sont à mettre en place afin d’assainir ce troupeau et de maintenir cette situation
le longtemps possible.
VII : LES STRATEGIES DE LUTTE
A : Prophylaxie sanitaire
a - dépistage et élimination des IPI
La rupture du cycle d’infection est essentielle pour diminuer le plus rapidement
possible l’incidence de l’infection au sein du troupeau. Il faut donc détecter tous les
animaux IPI et les éliminer le plus rapidement possible (35).
b - suivi des troupeaux
Après élimination des IPI il est indispensable de contrôler que l’élimination des IPI
a été totale et de s’assurer que le troupeau ne soit pas soumis à une nouvelle
contamination. Ces contrôles s’effectuent sur le lait de tank ou sur un pool de sérum des
jeunes animaux (6 mois-2 ans) (99). Il est également indispensable de vérifier le statut
des veaux à naître le plus rapidement possible.
c - contrôle à l’introduction
Généralement, on effectue en pratique une sérologie pNS2/3 (p80/125) couplée
d’une virologie si la sérologie ressort négative. S’il s’agit d’une vache gravide le contrôle
est doublé par le contrôle du produit à la naissance ou à 6 mois. Généralement, les
vaches porteuses d’IPI ont des taux d’anticorps très élevés lorsqu’elles ne sont pas IPI
elles-même, ce qui permet une bonne détection (18).
Une quarantaine de trois semaines est indispensable puisque des virémiques
transitoires peuvent être considérés comme sains. En effet, le test ELISA de détection
d’antigène viral détecte le plus grand nombre d’IPI tout en laissant négatifs les animaux
non virémiques ou quelques virémiques transitoires (59, 68).
Dans cette situation également, la PCR est utilisable afin de détecter à la fois les
animaux IPI et virémiques transitoires. Seul le statut des fœtus des génisses gravides
n’est pas déterminé. L’évolution vers la qualification, comme s’en approchent les
bretons, faciliterait la résolution de ces cas plus complexes. En effet, une vache gravide
provenant d’un élevage au statut A (3 laits de tank négatifs et dont le test PCR est
négatif) donne une garantie maximale à l’acheteur.
d - contrôle des taureaux
Ce contrôle peut s’effectuer au cours d’un examen morphologique de semence par
antigénémie. Dans les centres d’insémination artificielle, ils subissent une quarantaine
de deux mois avec deux antigénémies à 4 semaines d’intervalle (68).
e - autres mesures sanitaires
D’autres mesures peuvent ensuite s’ajouter aux précédentes telles que :
- la séparation des différents cheptels : bovins, porcins, ovins au
sein d’une même exploitation ;
- l’optimisation des conditions de pâturage : éviter les contacts avec
les autres cheptels, munir les pâtures jouxtant un autre élevage de clôtures
électrifiées composées de deux fils séparés de quelques mètres ;
- le contrôle des animaux participant à chaque regroupement ou
concours ;
- le contrôle des donneuses et des receveuses lors de transplantation
embryonnaire ;
- des mesures d’hygiène strictes sur le matériel d’injection et
d’insémination (59).
Ces mesures de contrôle et mesures sanitaires conduisent à une classification des
élevages et certainement à terme vers une certification ou une qualification des cheptels.
B : Prophylaxie médicale
a - Les différents types de vaccins existant sur le marché
Il existe plus de 140 vaccins aux Etats-Unis. Les principales qualités recherchées sont
l’efficacité : assurer une bonne protection immunitaire et l’innocuité : ne pas induire de
troubles après administration.
™ Les vaccins vivants modifiés (11, 62, 66)
Il s’agit généralement de virus de souche CP atténués par passages successifs sur
des cellules ou mutés par thermosensibilisation. Ils existent sous forme lyophilisée et se
présentent dans les formes commerciales soit sous une seule valence soit avec d’autres
valences virales ou bactériennes.
Ces vaccins présentent de nombreux avantages. En effet, un petit nombre de
particules virales suffit pour induire une immunité du fait de la réplication virale dans
l’organisme. Ainsi, lors de la primovaccination une seule injection est nécessaire et
l’immunité à médiation cellulaire est rapide à se mettre en place, environ 3 semaines et
persiste longtemps, 1 an au minimum voire plusieurs années selon les cheptels.
Cependant, un stockage inapproprié ou une mauvaise utilisation du vaccin
entraverait le pouvoir immunogène ou pourrait engendrer une maladie post vaccinale,
la virulence du vaccin se trouvant augmentée. Un risque de contamination du vaccin
existe également. Aussi, il persiste un risque de déclencher une maladie des muqueuses
sensu stricto chez les IPI 1 à 4 semaines après vaccination ou, de provoquer une
recombinaison génétique avec l’acide nucléique d’un autre virus ou avec les cellules de
l’animal vacciné et d’aboutir à la création d’un virus déclenchant une maladie des
muqueuses. La contre-indication majeure de ces vaccins est l’utilisation pendant les six
premiers mois de gestation par crainte d’infection fœtale bien que la formation d’IPI
soit improbable puisque ces vaccins renferment des souches CP dont la capacité à
traverser la barrière placentaire est nulle. Par ailleurs, une brève immunodépression
favoriserait l’émergence d’agents infectieux.
™ Les vaccins inactivés (11, 15, 46)
Il s’agit habituellement de vaccins bivalents contenant une souche CP et une souche
NCP avec un adjuvant qui renforce le pouvoir immunogène.
Les risques d’induire une maladie vaccinale en utilisant ces vaccins sont
négligeables car la production de ceux-ci nécessite l’intervention de différents produits
tuant le virus ainsi que tout autre agent viral ou bactérie opportuniste. Ainsi ils peuvent
être utilisés sur des vaches gravides, le virus tué ne pouvant infecter le fœtus. De plus
ils ne peuvent induire ni immunodépression ni recombinaison génétique.
Cependant une réaction au point d’injection, un choc anaphylactique ou une chute
de production laitière peuvent se produire juste après vaccination. L’immunité induite
par ces vaccins est plus longue à se mettre place et entraîne une protection immunitaire
de courte durée (parfois moins d’un an) ce qui pose de nombreux inconvénients en
milieu contaminé. De plus, la primo vaccination nécessite deux injections avec ainsi une
manipulation supplémentaire des animaux et un coût augmenté.
b - Efficacité des vaccins existant en France et durée de l’immunité
A ce jour, quatre vaccins sont commercialisés en France.
™ Mucosiffa® [Mérial] (16, 22, 31)
Il s’agit d’un vaccin à virus vivant modifié, contenant la souche CP C24 V Oregon,
commercialisé en France depuis une quinzaine d’année sous forme lyophilisée de 2ml
injectable en intramusculaire.
L’innocuité de ce vaccin a été prouvée par les différentes expériences suivantes :
- l’injection d’une ou de dix doses en intramusculaire n’a entraîné
aucun signe clinique sur les bovins ;
- tous les essais de mise en évidence de transmission de la souche
vaccinale vers les animaux témoins se sont révélés négatifs ;
- les animaux vaccinés avec cette spécialité et préalablement
immunodéprimés avec de l’Endoxan® (cyclophosphamide) durant 12 jours
n’ont montré aucune modification de leur réactivité lymphocytaire pendant
21 jours après vaccination.
Cependant, il reste une contre indication majeure de ce vaccin utilisé seul dans les
six premiers mois de gestation bien que seules les souches NCP semblent capables de
traverser la barrière placentaire.
L’efficacité clinique de ce vaccin a également été prouvée. En effet, à la suite d’une
injection d’une dose en intramusculaire à des veaux de deux mois sans anticorps et non
virémiques, il y a comme le montre la figure 15 une séroconversion en 14 – 21 jours avec
atteinte du maximum de la concentration en anticorps en 1 à 2 mois suivie d’une lente
diminution.
Fig.15 : évolution des anticorps neutralisants après une injection de Mucossifa®(16).
Ces mêmes animaux ont été soumis à des épreuves de virulence à J7, J30, et J180
après vaccination. Les animaux témoins ont présenté des signes cliniques
d’hyperthermie, de leucopénie alors que les animaux vaccinés ont présenté moins de
signes et très frustes comme le montre la figure 16.
Fig.16 : leucopénie après épreuve virulente sur veaux vaccinés avec Mucosiffa® (16).
Il existe hors AMM un nouveau protocole de vaccination associant une vaccination
avec Mucosiffa® et une primo injection de Mucobovin®. Ce protocole permettrait
d’obtenir une protection efficace et durable ainsi qu’une protection fœtale contre le
virus BVDV homologue ou hétérologue (36, 42, 78).
Huit génisses témoins ont reçu une primo injection de Mucobovin® à l’âge de 4
mois, une primo vaccination de Mucosiffa® à l’âge de 5-6 mois et un rappel de
Mucosiffa® 1 à 2 mois avant l’insémination. Ces 8 génisses ainsi que 2 génisses témoins
non vaccinées ont subi entre le 60e et le 80e jour de gestation une épreuve par
inoculation intra nasale avec la souche homologue NCP 22146. Toutes vaches vaccinées
et veaux issus de ces veaux sont virologiquement négatifs et ne présentent pas de signes
cliniques. Les génisses témoins sont toutes deux virologiquement positives ainsi que
leur veaux. Ces résultats sont résumés dans le tableau suivant (36, 78)
virémie
sérologie
clinique
Lot
Vaches
Négatif
Positif
RAS
vacciné
Veaux
Négatif
Négatif
RAS
Lot
Vaches
Positif J5-J10
témoin
Veaux
Positif
Négatif
1 mort né, 1 IPI
Tableau. 18 : protection fœtale homologue lors de primo-infection au Mucobovin®
suivie de vaccination au Mucosiffa® (36, 79).
Neuf génisses témoins ont reçu une primo injection de Mucobovin® et une primo
vaccination de Mucosiffa® 30 jours plus tard et 4 semaines avant la saillie. Ces 9
génisses ainsi que six génisses témoins non vaccinées ont subi entre le 30e et le 120e jour
de gestation une épreuve par inoculation intra nasale avec un mélange de virus BVDV1 (souche 22146) et de virus BVDV-2 (souche CS 8644). Les génisses témoins sont toutes
virémiques à partir du 5e jour, alors que toutes les génisses vaccinées sont restées
négatives pendant la période d’observation exceptée une génisse positive transitoire en
BVDV-2 le 5e jour post inoculation. Les veaux issus des génisses témoins sont tous
virémiques : 1veau étant mort né, 1 autre veau mort à 2 jours et les 4 autres chétifs et
malformés, alors que tous les veaux issus de mères vaccinées sont parfaitement sains,
négatifs en sérologie et en virologie (42).
™ Mucobovin® [Mérial] (31, 32)
Il s’agit d’un vaccin inactivé contenant deux souches NCP : New York et Aveyron.
Cette spécialité se présente sous forme prête à l’emploi à injecter en sous-cutané.
Ce vaccin a été testé en deux doses par voie sous-cutanée en une seule injection sur
un lot de bovin et en trois doses à sept jours d’intervalle sur un autre lot sans provoquer
d’hyperthermie ni de réaction locale.
Il s’est également avéré efficace puisque :
- les animaux ayant reçu une injection (la primovaccination
nécessitant en fait deux injections à trois semaines d’intervalle) et ayant
subi une épreuve virulente 171 jours après n’ont présentés ni
hyperthermie ni virémie transitoire alors que le lot témoin non vacciné a
présenté une virémie primaire avec hyperthermie comme le montre la
figure 17.
Taux d’Ac en SN (moy. En log)
4
NEW
YORK
NEW
YORK
3
AUCUN VIREMIQUE
TRANSITOIRE
2
1
Témoins
Témoins
TOUS VIREMIQUES
TRANSITOIRES
0
J0 21 28 35 42 56 74 79 86 93 107 121 135 149 162 171 185
EPREUVE
VIRULENTE
Fig.17 : contrôle d’activité de Mucobovin® (32).
- des vaches saines ont été inséminées neuf mois après la première
injection. A deux mois de gestation, ces vaches ont été en contact étroit
avec des IPI. Ces vaches ne présentent aucune trace de virémie et aucun
veau n’est IPI. Par contre les veaux de mères non vaccinées et soumis à la
même épreuve sont tous IPI.
MUCOBOVIN
Taux d’Ac en SN (moy.en log)
4
VEAUX NON IPI
3
TEMOINS
2
VEAUX IPI
GESTATION
EPREUVE
I.A. VIRULENTE
1
MISE BAS
Par contact
avec l’IPI
0
0
J+6Mois
+9
+11
+12
+13
+17
MISE BAS et PRISE
COLOSTRALE
Evolution des anticorps chez les vaches vaccinées (naissance de veaux non I.P.I.)
Evolution des anticorps chez les vaches témoins (naissance de veaux I.P.I.)
Fig.18 : évolution des anticorps au cours de la gestation chez les vaches vaccinées et
témoins (32).
La vaccination des futures gravides réduit le risque de contamination fœtale et de
naissance de veaux IPI.
™ Rispoval® [Pfizer] (12, 67)
Il s’agit d’un vaccin à virus vivant de souche CP RIT 4350 modifié par
thermosensibilisation car ne pouvant plus se multiplier au delà de 39,5°C. Il se présente
sous forme monovalente ou bivalente associé avec le vaccin atténué du virus
respiratoire syncytial bovin.
L’innocuité de ce vaccin a évidemment été prouvée puisque :
- l’injection d’une ou de dix doses en intramusculaire n’a entraîné
aucun signe clinique sur les bovins ;
- sept veaux immunodéprimés à la dexaméthasone puis vaccinés
n’ont pas présenté d’hyperthermie significative et un seul une leucopénie
transitoire ;
- des animaux IPI ont été vaccinés et n’ont présentés pendant 3,5
mois d’observation ni hyperthermie ni leucopénie ;
- ce vaccin semble également présenter un intérêt sur les femelles
gestantes comme le montre le tableau 19. Sur les 59 vaches séronégatives
vaccinées à différents stades de gestation il n’y a aucun signe d’infection
fœtale et les recherches virales et d’anticorps sur les veaux avant la prise
colostrale sont toutes négatives.
Trimestre de
Avortement
gestation
Anomalies
Anticorps pré
congénitales
colostraux
Virémie
1er
0/9
0/9
0/9
0/9
2e
0/25
0/25
0/10
0//7
3e
0/25
0/25
0/23
0/23
Tableau 19 : innocuité du vaccin Rispoval® (67)
Ce vaccin est également immunogène puisque la vaccination de 233 bovins
sérologiquement négatifs les a séroconverti à 95%, le titre sérique restant supérieur au
seuil de détection pendant 14 à 17 mois. Aussi, sur 68 animaux vaccinés soumis à des
épreuves de virulence seuls deux d’entre eux étaient virémiques transitoires non
excréteurs. Ce vaccin n’est pas enregistrée pour la protection fœtale.
™ Bovilis® [Intervet]
Il s’agit d’un vaccin inactivé contenant une souche vaccinale de type I : C86. Ce
vaccin est le premier homologué contre l’infection transplacentaire si la vaccination a
été finalisée au moins 4 semaines avant la saillie ou l’insémination. En effet, 11 génisses
vaccinées puis inséminées (3 mois après) et 7 génisses témoins gestantes (insémination
aux mêmes dates) ont été mises en contact avec 3 IPI entre le 80e et le 120e jour de
gestation. Les veaux nés des génisses vaccinées étaient tous sains, alors que les témoins
ont toute donné naissance à des IPI ou avorté à cause du BVD comme le résume le
tableau 20 :
Génisses
V
V
V
V
V
V
V
V
V
V
V
T
T
T
T
T
Avortement
T
T
X
X
BVD
Veaux IPI
X
Avortement
X
X
X
X
X
X
non BVD
Veaux sains
X
X
X
X
X
X
X
X
X
Tableau 20 : Protection fœtale du vaccin Bovilis® (29, 70)
Il présente une excellente tolérance locale et générale.
Un essai avec une épreuve virulente contenant 12 souches classiques de type I a été
effectué de façon à tester la protection croisée. On remarque alors comme le montre les
figures 20 et 21 une absence de virémie libre et une réduction significative de l’infection
leucocytaire chez les animaux vaccinés (29, 70).
% animaux à
infection
leucocytaire 120
Titre viral
1,8
1,6
100
1,4
1,2
80
1
60
0,8
0,6
40
0,4
0,2
20
0
1
3
5
7
9
11
13 jours
0
jours
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
Titre viral (log10 DICT50/ml) Témoins
% animaux à infection leucocytaire Témoins
Titre viral (log10 DICT50/ml) vaccinés
% animaux à infection leucocytaire vaccinés
Fig.19 :
virémie
virulence (29, 70)
après
épreuve
de
Fig. 20 : infection leucocytaire (29, 70)
De la même façon la protection croisée contre les souches de type II cytopathogènes
et non cytopathogènes a été testé. Les animaux témoins ont alors présenté une diarrhée,
une forte hyperthermie, une excrétion virale dans les sécrétions nasales et lors des
autopsies des lésions typiques de syndrome hémorragique. Les animaux vaccinés n’ont
présenté ni symptômes cliniques, ni excrétion virale dans leur sécrétion nasale, ni lésion
significative d’une infection par le BVDV (29, 70).
Il semble ainsi assurer une protection croisée contre les souches CP et NCP de type I
et II et contre le virus de la Border disease (70). La protection fœtale contre les virus de
type II est en cours d’étude.
c - Les protocoles de vaccination
Avant d’engager l’éleveur dans un lourd protocole vaccinal, il est nécessaire d’avoir
bien précisé le statut viral du troupeau. Ainsi, deux types de protocoles peuvent être
entrepris selon l’objectif posé.
™ Prévention de la naissance d’IPI (25, 102)
Les élevages de reproduction qui veulent éviter tous les problèmes liés à la
contamination virale des femelles dont surtout la naissance des IPI, vaccinent les
femelles à un stade précis de la gestation.
La primovaccination est effectuée sur les génisses environ un mois avant la saillie
ou l’insémination avec une ou deux injections selon la spécialité commerciale. Cela
réduit ou empêche la genèse d’IPI dans un troupeau qui représente à la fois un risque
sanitaire (source importante et permanente du virus) et un risque économique (mort à
plus ou moins long terme). Mais la vaccination n’empêchera jamais la naissance d’un
veau IPI à partir d’une femelle IPI.
Les rappels sont réalisés environ un mois avant le vêlage et renforcent l’immunité
colostrale des veaux nouveaux-nés dans le cadre de la maîtrise des diarrhées néonatales.
Ce protocole doit se prolonger au moins trois ans ou au moins un an après
l’élimination du dernier IPI après avoir mis en place des mesures sanitaires minimisant
le risque de nouvelles infections.
™ Prévention de l’immunodépression des jeunes bovins (JBV) en
lot (25, 102)
La vaccination des JBV a pour objectif de diminuer la pathologie pulmonaire. A
l’intérieur de ces lots, les animaux n’ont pas tous reçu la même immunité colostrale et
une importante circulation virale existe à partir des IPI ou infectés transitoires. La
vaccination évite ainsi l’apparition de signes cliniques graves qui entravent la
croissance et diminuent la charge virale.
La vaccination s’effectue très précocement dès quelques jours de vie ou entre trois et
six mois lors du regroupement. La première vaccination nécessite une ou deux
injections selon les spécialités. Il est également possible de demander la vaccination des
bovins plus âgés de cinq mois, un mois avant la vente.
La protection des veaux contre les formes néonatales peut s’effectuer par
vaccination des gravides au moins un mois avant la mise bas avec une administration
précoce de colostrum en quantité suffisante.
Ainsi chaque spécialité a son propre protocole avec une primovaccination en une ou
deux injections, un rappel annuel ou bi-annuel. Les vaccins inactivés sont plus chers
que les virus vivants et nécessitent souvent deux injections en primovaccination. Ainsi
lors de vaccination en urgence lors d’un foyer aigu ou lors de vaccination de bovins
allaitants moins manipulables, les vaccins vivants sont préférés.
™ Mucosiffa®
Sur les génisses, la primovaccination s’effectue en une injection à 6 mois d’âge avec
un rappel au plus tard un mois avant la saillie.
Les vaches gravides, ont une primovaccination en deux injections à 4 semaines
d’intervalle la deuxième injection étant effectuée deux semaines avant la mise bas au
plus tard. Le rappel annuel s’effectue entre 2 et 6 semaines avant la mise bas.
Les veaux des mères non vaccinées reçoivent une première injection à 8 jours d’age
et un rappel entre 5 à 6 mois. Les veaux de mères vaccinées reçoivent une injection à
3 mois et une deuxième à 6 mois en milieu infecté.
Les jeunes bovins de plus de 6 mois reçoivent une injection et un rappel annuel.
™ Mucobovin®
Les génisses sont primovaccinées en recevant deux injections en sous-cutanée à 3-4
semaines d’intervalle un mois avant la saillie ou l’insémination.
Les vaches gestantes sont primovaccinées ou reçoivent un rappel deux à six mois
avant la mise bas.
Les veaux de vaches vaccinées reçoivent une première injection à partir de six mois,
les veaux de vaches non vaccinés ont reçu un premier vaccin à 15 jours de vie. Leur
rappel est effectué au moins un mois avant la mise à la reproduction.
™ Rispoval®
Les génisses reçoivent deux injections à trois semaines d’intervalle la deuxième
injection ou le rappel annuel s’effectuant trois semaines avant la saillie ou
l’insémination.
Les vaches gestantes subissent un rappel annuel dans leur huitième mois de
gestation.
On répète le protocole de primovaccination (deux injections en intramusculaire) à
trois mois en raison de l’interférence possible des anticorps maternels.
™ Bovilis®
La vaccination peut se commencer dès 8 mois d’âge. La primovaccination se fait
grâce à deux injections à 4 semaines d’intervalle, quatre semaines avant la saillie ou
l’insémination.
Le rappel s’effectue par une injection quatre semaines avant la nouvelle gestation. Si
les vêlages sont étalés ou si la conduite d’élevage ne permet pas ce protocole on peut
effectuer une injection de rappel tous les six mois quel que soit le stade de gestation. Ce
deuxième protocole facilite la manipulation des animaux surtout dans les élevages
allaitants, ainsi un rappel est effectué à l’entrée de l’étable et un à la mise à l’herbe.
d : Vaccins et analyses
Les vaccins vivants tels que le Mucosiffa® induisent une multiplication virale chez
l’animal vacciné. Celui-ci développe donc des anticorps contre les protéines virales dont
NS3 (p80) et E2 (GP53). Par contre, le vaccin inactivé Bovilis® n’induit pas de
multiplication virale, l’animal vacciné développe des anticorps E2 (GP53) mais pas
d’anticorps NS3 (p80).
E2 (GP53) est très variable antigéniquement et les anticorps anti-E2 sont des
anticorps neutralisants protecteurs. NS3 (P80) est très stable mais ne montre pas la
protection. Pour connaître l’efficacité de ces vaccins par sérologie il faudrait alors
utiliser un test ELISA E2, non utilisé à cause de la variabilité antigénique. Une sérologie
classique NS2/3 ou une recherche anticorps NS3 sur le lait négative pour une vache
vaccinée par Bovilis®reflète l’absence du passage de BVDV. Il s’agit donc d’un vaccin se
comportant comme un vaccin « marqué ». Par contre, les mêmes tests sur une vache
vaccinée par Mucosiffa® ne prouve ni efficacité du vaccin, ni passage du BVDV dans le
troupeau.
Ainsi éliminer le virus BVD/MD d’un élevage entraîne l’application de mesures de
prophylaxie sanitaire, puis l’utilisation facultative des vaccins permet une protection à
plus long terme. Cette prophylaxie médicale nécessite un suivi rigoureux du troupeau
et demande un certain investissement financier.
C : Exemples de plan de lutte contre le BVDV (40)
Il existe différents plans de lutte au niveau national et régional. Ils reposent tous sur
les mêmes bases.
Ils développent surtout la prophylaxie sanitaire avec un dépistage systématique et
complet puis l’éradication rapide des IPI, avec une mise en place de contrôle lors de
l’introduction d’animaux ou lors de regroupement.
Certains mettent en place une vaccination dans les régions d’élevages concentrés où
le risque est plus important. Cependant, la difficulté à établir la différence entre des
animaux vaccinés et des animaux infectés rend le statut viral difficile à définir. C’est
une raison pour laquelle certains pays (Norvège, Pays Bas…) n’autorisent pas la
vaccination contre le virus BVD/MD.
DEUXIEME PARTIE :
ETUDE EXPERIMENTALE
Cette étude a été effectuée dans le département de la Somme sur les campagnes
2002-2003 et 2003-2004. Elle est constituée de deux enquêtes indépendantes l’une de
l’autre :
Tout d’abord, une enquête sérologique à but quantitatif : en effet, nous
souhaitions estimer la proportion d’élevages atteints par le BVDV dans la Somme.
Celle-ci a également été accompagnée d’un questionnaire sur les pratiques d’élevage et
les principaux problèmes rencontrés dans ces élevages analysés.
D’autre part, une enquête par questionnaire aux élevages ayant détecté la
présence d’un IPI dans leur cheptel ces dernières années. Ainsi nous souhaitions
connaître l’attitude des éleveurs face à ce diagnostic.
I : ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT (chambre d’agriculture de la Somme,
GDS 80)
A : Le département de la Somme
Le département de la Somme a une superficie de 627 000 hectares dont 500 000 sont
cultivés et 50 000 boisés. Son étendue représente 46% de la Picardie et 1,1% du territoire
français.
La Somme compte 556 000 habitants avec une densité de 90 habitants au km2.
Aujourd’hui 5,3% de la population active travaille en exploitation agricole contre 4% au
niveau national.
B : Un milieu hétérogène (cf fig.21)
a - A l’Est : le Santerre
Cette région plane, aux qualités physiques remarquables est constituée des
meilleurs sols du département. C’est pourquoi, les exploitations sont orientées vers des
cultures à forte valeur ajoutée : pomme de terre, betterave sucrière, légumes et céréales.
Les élevages sont peu nombreux et forts dispersés, la densité de population bovine est
la plus faible du département : 9 animaux/km2.
b - Au centre : le Plateau Picard
C’est la région centrée sur la capitale régionale la plus vaste (2127 km2 avec 15
cantons), la plus accidentée, aux multiples vallées sèches, avec des terres difficiles à
travailler ou médiocres. C’est pour cela que les exploitations se sont tournées vers
l’élevage porcin, laitier et en culture de céréales, colza et protéagineux. L’élevage bovin
n’est pourtant pas prioritaire puisque la densité n’atteint que 29 animaux/km2
(quatrième densité départementale).
c - Au Nord-ouest : le Ponthieu
Plus proche de la barrière maritime, il s’agit d’une région où l’on trouve tous les
types de sols. L’élevage bovin (40 animaux/km2) et les cultures de céréales sont les
dominantes.
d - A l’Ouest : le Marquenterre
Cette zone est située sur la côte picarde, ne comprenant que 3 cantons et se
répartissant sur 219km2. Ce sont des terres difficiles à travailler à cause de l’excès
d’humidité fréquent. C’est pour cela que l’on trouve beaucoup de productions
céréalières et des prairies qui permettent aux élevages bovins de conserver une forte
densité (129 animaux/km2).
e - Au Sud-ouest : le Vimeu
Plateaux et vallons aux limons argilo-sablonneux se succèdent. Ce qui implique des
imperméables avec une pluviométrie assez importante. Ainsi les exploitations se
tournent vers une prédominance des prairies et de l’élevage laitier. Cette région est la
deuxième région la plus peuplée en élevages bovins (62,67 animaux/km2 regroupés
dans 0,77 élevages/km2).
II : MATERIEL ET METHODES
A : Population d’étude
Les sérologies ont été effectuées sur les élèves mâles ou femelles ayant entre 6 et 18
mois d’age. Ces résultats nous permettent ainsi de connaître l’impact d’une récente
infection par le BVDV dans cette région. Les animaux de moins de six mois n’ont pas
été testés dans cette étude pour éviter l’interférence sérologique avec éventuellement les
anticorps maternels et ainsi compliquer l’interprétation.
B : Constitution de l’échantillon d’étude
a - Détermination de la taille de l’échantillon
Dans ce département, il y a 3000 élevages bovins mixtes, laitiers ou allaitants. La
taille de notre échantillon sera pour des raisons pratiques et économiques inférieure à
300 élevages, soit un taux de sondage inférieur à 10%.
La prévalence de l’infection par le BVDV dans ce département étant totalement
inconnue, nous avons posé l’hypothèse suivante : la prévalence attendue est de 30%.
Souhaitant une précision relative de 30%, nous devons, d’après B. TOMA (108), sonder
100 élevages au minimum.
b - Tirage aléatoire de l’échantillon
210 élevages mixtes, laitiers ou allaitants ont ainsi tirés au sort parmis les 2956
élevages disponibles. Seuls les élevages ayant une activité suffisante au moment de
l’étude (plus de 5 vaches présentes) et ayant acceptés notre passage ont été testés. Les
principaux motifs de refus sont : cessation d’activité récente ou dans un futur proche
40%, maladie ou problèmes familiaux 25%, non intéressé par l’enquête 25%, et aucun
moyen de contention présent dans l’élevage 10%. Ainsi, 134 élevages répartis dans tout
le département, comme le montre la figure 21 ont été pris en compte dans notre étude.
C : Obtention des données
La collecte des données a été réalisée entre le mois de décembre et février des
années 2002-2004. Les éleveurs ont été informés par courrier des objectifs de l’étude. Les
résultats des analyses relatives à leur élevage leur seront communiqués. La situation
départementale fera l’objet d’une communication par le GDS 80.
a - Modalités et méthodes de prélèvements
J’ai effectué ces prises de sang à la veine caudale sur tube sec et les ai adressées au
Laboratoire Départementale Vétérinaire de la Somme où les sérums ont été recueillis et
congelés à -20°C. Les sérums ont été décongelés à température ambiante avant d’être
analysés pour recherche d’anticorps dirigés contre le virus BVDV.
Dans chacun de ces élevages, a été prélevé un échantillon de 5 à 10 animaux choisis
au hasard parmi les animaux de 6 à 18 mois. Le nombre d’échantillons dépendait non
seulement de l’effectif du cheptel mais aussi de la facilité de manipulation des élèves.
Les animaux prélevés étaient les premiers disponibles et parfois les moins récalcitrants.
b - Analyses des prélèvements
L’analyse sérologique des sérums est réalisée à l’aide d’un test ELISA par
compétition (SERELISATM BVD p80 Mono Blocking – Synbiotcs Europe, 2, rue
Alexander Fleming, F-69367, Lyon CEDEX 07) permettant de mettre en évidence les
anticorps dirigés contre la protéine NS2/3 (p80/125) du virus. Cette protéine non
structurale a l’avantage d’être commune à toutes les souches du virus BVDV et de ne
pas induire la formation d’anticorps chez les sujets IPI. Elle a également la particularité
de n’être induite qu’en cas de multiplication virale. Comme la multiplication virale peut
être la conséquence d’une infection naturelle ou d’une vaccination à l’aide d’un vaccin
vivant atténué, les animaux vaccinés avec de tels vaccins ont été exclus de l’étude.
Cependant ces exclusions ont eu très peu d’impact sur l’étude, la primovaccination
étant souvent effectuée sur des élèves plus âgées : dans un seul élevage il a fallu prélevé
les animaux de 6-12 mois pour cette raison.
La technique analytique comprend trois étapes (annexe 1) :
- distribution des sérums dans des cupules sensibilisées avec la
protéine NS2/3 (p80/125) et une incubation d’une nuit à +5°C.
- après lavage, addition d’un conjugué d’anticorps monoclonal anti
p80/125-peroxidase et une incubation de 30 minutes à température
ambiante et à l’obscurité.
- après lavage, adjonction du substrat de la peroxydase et lecture de
la densité optique à 450 nm après blocage de la réaction enzymatique.
L’interprétation des résultats est faite par référence à des témoins positifs et
négatifs. Elle conduit à classer chaque échantillon dans l’une des trois catégories
suivantes : positif, négatif, douteux.
c - Enquête par questionnaires
Au cours de la visite, j’ai soumis à l’éleveur un questionnaire (annexe 2) permettant
de déterminer les données générales de l’élevage (type d’élevage, effectif moyen,
pratiques d’élevage) et un bilan sanitaire succinct vis à vis du BVDV.
D : Données générales
a - Proportion d’élevage mixte, laitier ou allaitant
Dans ce département, la répartition des élevages est très équilibrée puisque 43,3%
des élevages sont des élevages laitiers, 43,3% sont des élevages allaitants, 13,33% des
élevages mixtes.
Dans cette étude, la proportion des élevages laitiers et mixtes est plus importante,
respectivement de 53% et 26% (fig. 22). Cette différence peut s’expliquer par le fait que
seuls les élevages ayant accepté l’enquête sont pris en compte. Les animaux de race
laitière étant généralement plus facilement contemptibles que les animaux de race
allaitante, les élevages laitiers ont ainsi plus facilement accepté le sondage.
21%
26%
allaitant
laitier
mixte
53%
Type
d'élevage
lait
mixte
viande
Nombre
69
33
27
Pourcentage
53,50%
25,60%
20,90%
Fig. 22 et Tableau 21 : Répartition des élevages de l’enquête selon le type d’élevage
b - Effectif moyen des cheptels
La majorité des cheptels testés (73%) comportent entre 20 et 60 vaches alors que seul
4% comportent plus de 100 vaches. Ces pourcentages sont comparables à ceux de la
région puisque 67% des élevages indifféremment laitiers ou allaitants comportent entre
20 et 60 vaches.
Pourcentage
50,00%
45,00%
40,00%
35,00%
30,00%
25,00%
20,00%
15,00%
10,00%
5,00%
0,00%
<20
20-40 40-60 60-80
Nombre de vaches
80-
>100
100
Nombre de vaches
<20
20-40
40-60
60-80
80-100
>100
Nombre d'élevages
14
61
33
11
5
5
Pourcentage
10,90%
47,30%
25,70%
8,60%
3,90%
3,90%
Fig. 23 et Tableau 22 : répartition des élevages selon la taille du cheptel.
c - Pratiques d’élevage
™ Pratiques de pâturage
Une grande majorité des élevages (82%) ont leurs génisses au sein du même site
d’élevage que les vaches, et les génisses vont dès leur première année en pâture. Ces
élevages sont à risque vis à vis du BVD puisque seuls 2,4% des élevages dans la Somme
ont des pâtures isolées de leur voisinage. Ces élevages isolés sont situés dans le
Santerre, cela peut être expliqué par la faible densité des élevages dans cette région
beaucoup plus céréalière.
Dans cette région où les pâtures sont encore importantes, 18% des élevages
pratiquent le zéro pâturage et limitent ainsi le risque d’infection au risque d’achat.
Génisses dans l'élevage
Génisses dans l'élevage +
Génisses isolées + pas de
Pratique de pâturage
+ pâture
pas pâture
pâturage
Nombre
106
15
8
Pourcentage
82,20%
11,60%
6,20%
6%
12%
G dans l'élevage + pature
G dans l'élevage + pas
pature
G isolées + pas de
paturage
82%
Fig. 24 et Tableau 23 : Pratiques de pâturage
Les pâtures sont généralement regroupées autour du site d’élevage entre 0 et 10 km,
mais des pratiques de marais communaux ou de co-pâturage éloigné de l’élevage existe
encore dans ce département. Ces pratiques expliquent que l’infection d’un foyer par le
BVDV peut se répandre par pâturage aux communes environnantes ou beaucoup plus
éloignées.
7%
2%
4%
12%
0-5 km
5-10 km
51%
10-15 km
15-20 km
20-30 km
>30 km
24%
Fig. 25 : distance maximale entre l’élevage et les pâtures.
Distance
0-5 km
5-10 km
10-15 km
15-20 km
20-30 km
>30 km
Nombre
63
30
15
5
8
2
Pourcentage
51,20%
24,40%
12,20%
4%
6,50%
1,60%
Tableau 24 : distance maximale entre l’élevage et les pâtures.
™ Pratiques
d’achat
(fréquence,
contrôle
à
l’introduction,
quarantaine)
La pratique des achats a tendance à évoluer vers une démarche plus sécuritaire mais
elle est encore loin de l’idéal. En effet, 39% des élevages ne réalisent aucun achat pour
éviter toute contamination possible. Parmi ces éleveurs 56% d’entre eux ont déjà eu un
problème sanitaire : BVD, paratuberculose… suite à un achat. 18% des éleveurs
cautionnent la vérification du statut de l’animal à l’entrée dans le cheptel mais sans
pour cela réaliser de quarantaine réellement. La plupart d’entre eux décrivent des
pratiques techniquement irréalisables tel que par exemple la quarantaine lors de l’achat
d’une vache en lactation. 11% des éleveurs affirment réaliser un isolement d’au moins
15 jours lors d’un achat, mais souvent cet isolement ne peut être sanitairement parlant
considéré comme une quarantaine puisque l’animal acheté est placé dans un parc isolé
mais au sein du même bâtiment. Les structures au sein de l’élevage bovin ne sont pas
encore adaptées à de telles évolutions sanitaires. Cela explique aussi que 32% des
éleveurs n’effectuent ni vérification ni isolement à l’entrée d’une bête dans leur cheptel
et n’en voit pas l’utilité.
Achat
vérifié non isolé non vérifié non isolé vérifié isolé non verifié isolé pas achat
Nombre
23
41
5
9
51
Pourcentage
17,80%
32%
3,90%
7%
39,50%
Tableau 25 : attitude des éleveurs vis à vis des achats.
18%
vérifié non isolé
39%
non vérifié non isolé
vérifié isolé
non verifié isolé
32%
7%
pas achat
4%
Fig. 26 : attitude des éleveurs vis à vis des achats.
d - Connaissances sur le BVD
A la question: « Le BVD c’est quoi pour vous ? », les réponses étaient multiples et
diverses. Elles s’étalent pour 11% des éleveurs à une connaissance quasi totale du sujet
(concernant la pathologie et les modes de contagion principalement) à une
méconnaissance complète pour 28,6% des éleveurs. Souvent les éleveurs connaissant le
sujet avaient déjà été concernés par un passage de BVDV au sein de leur élevage.
Ensuite la réponse la plus fréquente était « BVD-maladie des muqueuses » mais la
réalité clinique et épidémiologique n’était pas souvent associée. La différence entre le
BVD et l’IBR ne semble pas très nette pour les éleveurs, puisque 10% d’entre eux m’ont
cité les problèmes respiratoires comme principaux symptômes liés au BVD. Cette
association est peut-être liée aux abréviations régulièrement usitées pour ces deux
maladies. Ensuite, les principaux symptômes : diarrhée, avortements, problème de
croissance ont été cités à la même fréquence. Les problèmes de reproduction ont été
moins cités certainement du fait qu’ils sont souvent multifactoriels et que la cause n’est
pas facile à mettre en évidence. Les malformations n’ont été citées que dans 1,2% des
cas mais cela doit être dû à la rareté des cas.
Connaissances
Bonnes connaissances
Aucune connaissance
Maladie des muqueuses
Diarrhées
Nombre
18
46
36
11
Pourcentage
11,20%
28,60%
22,40%
6,80%
Respiratoire
Reproduction
17
4
10,60%
2,50%
Croissance
7%
Avortement
Malformations
12
15
2
7,50%
9,30%
1,20%
1%
11%
Bonnes connaissances
Aucune connaissance
Respiratoire
22%
Reproduction
Croissance
Avortement
Maladie des muqueuses
Diarrhées
Malformations
30%
9%
7%
2%
11%
Fig. 27 et Tableau 26 : Connaissances générales des éleveurs sur la BVD/MD
On remarque également que les éleveurs (49%) s’informent en premier lieu auprès
de leur vétérinaire mais dans ce cas, il s’agit d’une information au coup par coup selon
le problème rencontré dans l’élevage au moment de la visite. Les autres sources
fréquemment citées sont les publications agricoles, les brochures spécialisées envoyées
par le GDS ou certains vétérinaires ou encore les réunions d’informations.
6%
4%
9%
49%
Vétérinaires
Publications
GDS
Entourage
32%
Sources
Autres
Vétérinaires Publications
GDS
Entourage
Autres
Nombre
106
69
19
8
12
Pourcentage
49,50%
32,20%
8,90%
3,70%
5,60%
Fig. 28 et Tableau 27 : Sources d’information sur la BVD/MD citées par les éleveurs
III : RESULTATS
A : Bilan sanitaire des troupeaux
a - Principaux problèmes dans les élevages pouvant être liés au BVDV
Nous avons considéré un élevage ayant des problèmes de reproduction, un élevage
présentant plus de 1,8 inséminations par vache en moyenne (taux limite non spécifique
au BVDV), et ceux ayant des problèmes de diarrhée ou respiratoires, et ceux qui ont eu
des pertes liées à cette cause les dernières années.
Symptômes ulcères buccaux mort subite infertilité diarrhée
Nombre
7%
19%
74%
syndrome hémorragique
respiratoire
2%
45%
48%
infertilité
80
70
diarrhée
60
respiratoire
50
40
mort subite
30
20
10
ulcères
buccaux
syndrome
hémorragique
0
Fig. 29 et Tableau 28 : symptômes principaux de la BVD/MD
De ce questionnaire, il ressort que les principaux problèmes des élevages sont
l’infertilité, les diarrhées et les problèmes respiratoires. Seuls 5% des élevages ont
présenté dans les dernières années (5 ans maximum) des cas d’ulcères buccaux.
Pour les avortements, seuls ceux remarqués par les éleveurs (c’est à dire ceux dans
la deuxième moitié de gestation) ont été notés. Ainsi 58,9% des éleveurs déclarent ne
pas avoir d’avortement ou très rarement. Il y a tout de même 17,8% des élevages qui
présentent 5% d’avortement et 8,6% d’élevages qui présentent 10% ou plus
d’avortements. 52,8% de ces élevages ayant présenté des avortements n’ont pas effectué
d’analyses, 41,5% ont reçu des résultats négatifs pour la recherche du BVDV contre
5,7% des résultats positifs.
Pourcentages d'avortements dans les élevages
4; 3%
15; 12%
1%
2%
76; 58%
23; 18%
5%
10%
>10%
6; 5%
pas d'avortement
5; 4%
Pourcentages d'avortement
1%
2%
5%
10%
>10%
pas d'avortement
Nombre
4
15
23
6
5
76
Pourcentages
3,10%
11,60% 17,80% 4,70% 3,90%
58,90%
Fig. 30 et Tableau 29 : Pourcentage d’avortements dans les élevages
b - Proportion des élevages effectuant la vaccination
Nous avons 20,2% des élevages ayant mis au point une vaccination sur les vaches
ou génisses et 8,5% des élevages une vaccination sur les veaux.
™ Protocoles mis en place
50% des élevages effectuent un programme de vaccination avec la spécialité
Mucosifa®, 38,5% avec Rispoval® et 11,5% avec Bovilis®. 61,5% de ces protocoles sont
effectués à la fois sur les vaches et génisses, 19,2% ne sont effectués que sur des vaches
et 19,2% d’entre eux que sur les génisses. 34,6% de ces élevages vaccinent également les
veaux.
12%
19%
Génisses + Vaches
Génisses
Mucosifa
50%
Rispoval
Vaches
19%
Protocole
Bovilis
38%
62%
Génisses + Vaches Génisses
Vaches
Spécialité
Mucosifa
Rispoval
Bovilis
Nombre
16
5
5
Nombre
13
10
3
Pourcentage
61,50%
19,20%
19,20%
Pourcentage
50%
38,50%
11,50%
Fig. 31 et Tableau 30 : protocole de vaccination : Fig. 32 et Tableau 31 : protocole de
animaux vaccinés
vaccination : spécialités utilisées
™ Pourcentage d’élevage ayant mis en place cette vaccination après une
infection par le BVDV dans le troupeau
84,6% des élevages ayant mis en place une vaccination sur les vaches ou les génisses
avaient déjà subi une infection par le BVDV dans les 5 dernières années.
B : Les sérologies
Ces sérologies (soit 1020 au total) ont été effectuées au sein des 134 élevages entrant
dans l’étude.
a - Interprétation des sérologies (107)
Nous considèrerons un cheptel atteint de BVD lorsque le pourcentage de sérologie
positive au sein de l’échantillon dépassera 30% (104) et que cet élevage présente des
symptômes pouvant être associées au BVDV. Ainsi, nous obtenons 33 élevages positifs
dans un total de 134 élevages testés.
Soit p la prévalence du BVD dans la somme : p= (33/134) x 100= 24,6%.
Soit n le nombre d’élevage entrant dans l’étude, et q le complément à 1 de p
On a np= 134x33/134 =33 donc np>5, et nq= 134x(1-(33/134))=101 donc nq>5, ainsi
afin d’obtenir l’écart-type on peut appliquer la formule suivante :
s=e(pq/n) = e[(33/134x(1-33/134))/134] = 0,037
Donc si on considère un intervalle de confiance à 95% on a une prévalence dans la
somme de 24,6% ± 7,4%.
b - Prévalence des élevages contenant au moins un IPI
D’après une étude en Rhône-Alpes en 1993 (104), lorsque la prévalence de sérologie
positive au sein d’un échantillon dépasse 70% nous pouvons suspecter la présence d’un
IPI avec une spécificité de 85%. Cependant, la prévalence des élevages contenant au
moins un IPI peut-être surestimée lorsque les élevages étudiés sont de faibles effectifs
(<20 vaches). De ce principe 20 élevages, soit 60,6% des élevages considérés infectés,
sont susceptibles de contenir au moins un IPI. On obtient alors une prévalence de
p= 20/134=14,9%.
C : Etude sur les animaux IPI
Cette étude s’est effectuée sur tous les animaux IPI répertoriés dans le département
de la Somme de septembre 2000 à juillet 2003. Ces IPI ont été détectés par sérologie
négative et sérologie positive au laboratoire départemental de la Somme. Cette étude a
été réalisée grâce à la participation du GDS 80.
a - Caractéristiques des animaux IPI
™ Répartition des IPI par classes d’âge
Les résultats obtenus sont résumés dans le tableau 32 et la figure 33
0-1 an
1-2 ans
2A6
>4 ans
<2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
M
M
M
M
M
M
M
M
M
M
1A
M
2A
M
3A
M
>4A
d'IPI
4
5
11
9
5
20
26
20
10
5
25
46
28
22
7
8
4
Pourcentage
1,6
2
4,3 3,5
2
8
10
7,8
3,9
2
9,8
18
11
8,6
2,7
3,1
1,6
Age
1 an 6
2-4 ans
3A6
Nombre
54,9
29
Nombre d'IPI par classes d'age
50
40
30
20
10
0
<2
M
4M
6M
8 M 10 M 1 AN
2
3 >4A
ANS ANS
Fig. 33 et Tableau 32: répartition des IPI par classe d'age
14,4
1,6
2-4 ans
14%
>4 ans
2%
0-1 an
55%
1-2 ans
29%
Fig. 33 et Tableau 32: répartition des IPI par classe d'age
Ces données désignent l’âge auquel l’animal a été reconnu IPI de façon certaine
(sérologie négative et virologie positive).
Sur la courbe des âges, on remarque une première vague de diagnostic vers l’âge de
4 mois, une deuxième plus importante vers 8 mois et une dernière plus importante
encore vers 18 mois. La répartition par pourcentage montre que plus de la moitié des
animaux IPI ont été identifiés avant l’âge de 1 an et un tiers entre 1 et 2 ans. A contrario
16% n’ont été identifiés que tardivement (après l’âge de 2 ans).
Ainsi, on remarque que la majorité de ces animaux présentent une clinique
évoquant une infection par le BVD dès les premiers mois de vie (anomalies
congénitales, troubles de la croissance, diarrhées ne répondant pas aux traitements…),
ce qui rend un diagnostic précoce possible. Ce diagnostic est d’autant plus facile a
établir si on se trouve dans un contexte où un grand nombre de sujets du même âge
(jusqu’à 3 mois d’écart) sont atteints, où de nombreux avortements ou infertilité sont
apparus quelques mois plus tôt. Cependant, les signes cliniques peuvent être beaucoup
plus frustes et on ne découvrira ainsi la maladie dans l’élevage que beaucoup plus
tardivement. Les génisses pourront faire l’objet d’examens approfondis suite à une
infertilité inexpliquée. Ceci expliquant les diagnostics plus nombreux vers l’âge de 18
mois à 2 ans. Les animaux plus âgés généralement ne sont pas identifiés par leurs signes
cliniques mais par les conséquences qu’ils engendrent au sein de l’élevage. En effet, ces
IPI contaminent les autres vaches gravides avec qui ils sont en contact et permettent la
formation de nouveaux IPI. A la suite de cette nouvelle vague d’IPI un dépistage
systématique de l’ensemble du cheptel sera mis en place. Ainsi, les premiers IPI de
l’élevage seront identifiés. Dans ces cas là les IPI dépistés ont généralement plus de
deux ans. En effet, le plus souvent le pré-troupeau est élevé séparément des vaches ce
qui impose un décalage pour le diagnostic.
™ Différence d’âge entre les IPI
On remarque qu’une grande majorité d’IPI (66%) a moins de 5 mois de différence
d’âge en moyenne avec un autre IPI du même troupeau. Cela s’explique par une
infection passagère du troupeau par le BVDV. Le virus infectant alors des vaches au
même stade de gestation et formant ainsi de nombreux IPI dans une période très courte.
Lorsque la différence d’âge entre IPI augmente, l’infection par le BVDV provient
certainement d’un IPI déjà présent dans le troupeau.
Différence d'âge entre
IPI
Nombre
1A
0m
1m
2m 3m 4m 5m 6m 7m 8m 9m 10m 11m 1A
115 132 102 61
60
27
27
15
25
15
16
17
1A5m 1A6m 1A7m 1A8m 1A9m 1A10m 1A11m 2A
18
8
1
4
6
6
4
12
1A
1m
1A2m
3m
1A4m
19
4
13
9
2A-
2A6m-
2A6m
3A
>3A
12
14
1
5
Tableau 33 : Différence d’age entre IPI du même élevage.
140
120
100
80
Nombre
60
40
20
0
0m
5m
10m
1A 3m
1A8m
2A2A6m
age
Fig. 34 : différence d’âge entre IPI du même élevage.
™ Descendance ou fratrie d’IPI
Bien que la probabilité d’avoir une descendance d’une mère IPI soit faible (taux
élevé de mortalité d’un IPI avant l’âge de 2 ans, taux d’avortement élevé..), il arrive
qu’un IPI non détecté atteigne l’âge adulte et donne naissance à d’autres IPI. Dans notre
enquête 6 IPI soit 2,15% proviennent de mère IPI. Ce taux peut être biaisé puisque
toutes les mères d’IPI non pas été testées.
De la même façon, 28 IPI, dans notre étude soit 10,04%, présentent un frère ou sœur
IPI lui même issu de la même gestation en cas de gémellité ou d’une autre gestation en
cas de mère IPI.
™ Répartition par sexe
Sexe
Mâle
Femelle
Nombre
56
219
Pourcentage
20,4%
79,6%
Tableau 34 : répartition des IPI par sexe
Répartition des IPI selon le sexe
20,4%
Mâle
Femelle
79,6%
Fig. 35 : répartition des IPI par sexe
Dans cette étude, on remarque que la grande majorité des IPI détectés sont des
femelles. Cela tient principalement aux pratiques d’élevage. En effet, les mâles en
grande majorité ne sont pas conservés au sein de l’élevage : ils sont soit vendus très
jeunes soit destinés à la boucherie.
™ Devenir des IPI
On remarque que 57% des IPI présentent des symptômes relativement francs
puisqu’ils meurent soit subitement, soit l’éleveur décide de les euthanasier suite à
l’évolution de leurs symptômes. 26% sont envoyés à la boucherie suite à un dépistage le
plus souvent systématique sans que l’animal concerné ne présente de symptômes.
Pourtant 16% des IPI identifiés restent au sein de l’élevage (une trop grande perte
économique brutale est le principal motif, mais généralement que pour quelques mois,
91,2% des éleveurs (83 éleveurs sur 91) déclarant par sondage téléphonique éliminer
tous les IPI après un dépistage systématique.
Devenir IPI
Mort subite ou
Boucherie Troupeau Vente
euthanasie
Nombre IPI
159
72
43
3
Pourcentage
57,4
26
15,5
1,2
Troupeau
15%
Boucherie
26%
Vente
1%
Mort subite ou
euthanasie
57%
Fig. 36 et Tableau 35 : répartition des IPI selon leur devenir
b - Nombre d’IPI par élevage
On remarque que la majorité, soit 53% des élevages, ne présente qu’un seul et
unique IPI. Dans ces élevages, l’infection doit être récente puisque cet IPI n’a pas
engendré la formation d’autres IPI.
Dans 22,90% des cas, l’élevage présente plus de 4 IPI. Cette situation peut être
expliquée par deux cas :
- soit l’infection par le BVDV s’est produite lorsqu’une grande
partie des vaches étaient dans leur premier tiers de gestation : cas des
groupage de chaleurs. Il y a alors un grand nombre d’IPI qui naît dans une
période relativement courte ;
- soit un IPI subsiste dans l’élevage et contamine les vaches
gestantes, dans le premier tiers de gestation, qui lui sont en contact. Dans
ce cas les IPI peuvent être nombreux mais naissent dans un espace temps
beaucoup plus long jusqu’à ce que le dépistage de tous les IPI soient
effectués.
Nombre IPI/élevage
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10 11 12 13 14 15 16 17 18 19
Nombre
51
13
10
6
2
2
3
3
1
1
Pourcentage
53
14
10
1
6,3 2,1 2,1 3,1 3,1 1,1 1,1
53% 14% 10%
1
1,1
1,1 1,1
22,9%
22,90%
1
53%
10%
2
3
>4
14%
Fig. 37 et Tableau 36 : nombre d’IPI par élevage
1
1
1,1
IV : DISCUSSION GENERALE
A : Les élevages infectés
a - Ces résultats sont-ils en relation avec les symptômes observés ?
Les symptômes les plus observés au sein des troupeaux infectés sont les problèmes
liés aux diarrhées (59,4% des cheptels infectés présentent ce symptôme), à l’infertilité
(50%), aux pneumopathies (46,9%). Les avortements sont également beaucoup plus
fréquents dans ce groupe d’élevage puisqu’ils ont été observés dans 43,75% de ces
élevages contre 27% dans la totalité des élevages sondés. Nous avons considéré pour
cela les taux d’avortement supérieurs à 5%.
b - Ces résultats sont-ils en relation avec la pratique de vaccination ?
Au sein de ces élevages infectés seuls 21,9% pratiquaient une vaccination sur les
vaches ou les génisses (pas de différence significative avec les pourcentages du
département).
13%
9%
Vache + Génisse
Vache
13%
veau
pas de vaccination
65%
Fig. 38 : Pratique de vaccination dans les cheptels infectés.
Protocole
Vache + Génisse
Vache
Veau
pas de vaccination
Nombre
4
3
4
21
Pourcentage
12,50%
9,40% 12,50%
65,60%
Tableau 37 : pratique de vaccination dans les cheptels infectés.
c - Ces résultats sont-ils en relation avec les pratiques d’achat ?
Nous remarquons que 30% des élevages infectés n’effectuent pas d’achat ou très
rarement. Il y a également 42% des élevages infectés qui n’effectuent ni de dépistage
lors d’entrée dans le troupeau ni d’isolement. Ces deux pourcentages ne présentent pas
de différence significative avec les pourcentages de l’étude générale, la pratique d’achat
dans cette étude ne semble donc pas un facteur de risque très important.
d - Ces résultats mettent-ils en évidence une zone à risque ?
A partir de notre étude, nous mettons en évidence une région particulièrement
touchée : le Vimeu, et une région quasi-indemne : le Santerre (cf. figure 39). Cependant,
ces résultats montrent surtout une différence de pratiques d’élevage au sein du
département. En effet, dans le Vimeu, les exploitations sont nombreuses, proches les
unes des autres avec de nombreuses pâtures en contact (densité=0,77 élevages/km2).
Par contre, le Santerre, une région beaucoup plus céréalière, présente peu
d’exploitations (densité=0,16 élevages/km2) séparées généralement l’une de l’autre par
des parcelles céréalières.
Répartition géographique des élevages infectés :
pourcentage selon les régions
27%
Plateau Picard
Santerre
40%
Ponthieu
Marquenterre
0%
Vimeu
9%
24%
Zone
géographique
Plateau Picard
Nombre
9
0
8
3
13
Pourcentage
27,30%
0%
24,20%
9,10%
39,40%
Santerre Ponthieu Marquenterre
Vimeu
Fig. 40 et Tableau 38 : Répartition géographique des élevages infectés.
On remarque également que 64% des élevages considérés infectés sont distants de
moins de 5 km d’un autre élevage infecté. Cette concentration de foyer infecté
s’explique par la concentration des élevages au sein d’une même zone, par la pratique
de pâturage et par l’épidémiologie du virus, celui-ci se propageant très bien d’animal en
animal par simple contact de pâturage.
15%
3%
0-5 km
5-10 km
18%
10-15 km
> 15 km
64%
Distance
0-5 km
5-10 km 10-15 km > 15 km
Nombre
21
6
5
1
Pourcentage
63,60%
18,20%
15,20%
3%
Fig. 41 et Tableau 39 : Distance maximale entre deux élevages infectés.
B : Les élevages contenant au moins un IPI
Les élevages (91 au total) ayant présenté un IPI entre 2000 et 2003 ont été
questionnés par téléphone (annexe 3) pour répondre aux questions suivantes.
a - Quels sont les signes cliniques les plus fréquents ?
Nous avons considéré un élevage ayant des problèmes de reproduction un élevage
présentant plus de 1,8 inséminations par vache en moyenne, et ceux ayant des
problèmes de diarrhée ou respiratoires ceux qui ont eu des pertes liées à cette cause les
dernières années.
Mauvaise
Maladie des
Croissance
Symptômes
muqueuses
des veaux infertilité diarrhée mortalité
Nombre
5,5%
51%
Peu
18,2%
25,5%
25,5%
important
respiratoire
16,4%
12,7%
60,00%
50,00%
40,00%
30,00%
20,00%
10,00%
respiratoire
Peu
important
mortalité
diarrhée
infertilité
Croissance
des veaux
Maladie des
muqueuses
0,00%
Fig. 42 et Tableau 40 : symptômes principaux de la BVD/MD dans les élevages
contenant au moins 1 IPI.
De ce questionnaire, il ressort que les principaux problèmes des élevages contenant
au moins un IPI sont les difficultés de croissance des veaux, les diarrhées et les
mortalités subites. Tout de même, 16,4% des élevages n’ont pas présenté de problèmes
importants, le diagnostic d’IPI ayant parfois était posé de façon fortuite lors de
dépistage systématique.
Pour les avortements, seuls ceux remarqués par les éleveurs (c’est à dire ceux dans
la deuxième moitié de gestation) ont été noté, 25,5% de ces élevages ont présenté des
avortements dans les mois ayant précédés ou suivis le diagnostic d’IPI.
b - Quelle a été la réaction de l’éleveur face à ce diagnostic ?
™ Pourcentage de dépistage et élimination des IPI
Suite au diagnostic d’IPI au sein d’un troupeau, le GDS envoie une plaquette
explicatrice avec la conduite à tenir. De cette façon, 91,2% des élevages (83 élevages sur
91) ont effectué un dépistage suivi d’une élimination des IPI dans les six mois après le
diagnostic. Parmi ces éleveurs 28,6% n’ont effectué qu’un dépistage partiel. Il reste tout
de même 8,6% des élevages n’ayant effectué aucune démarche.
™ Pourcentage de vaccination
Au sein de ces élevages infectés, 41 élevages (soit 45%) ont mis en place une
vaccination suite au diagnostic d’IPI au sein du troupeau.
29%
Vache + Génisse
Vache
Veau
56%
pas de vaccination
8%
7%
Protocole
Vache + Génisse
Vache
Veau
pas de vaccination
Nombre
28
8
7
52
Pourcentage
29,5%
8,4%
7,4%
54,8%
Fig. 43 et Tableau 41 : pratiques de vaccination dans les cheptels contenant au moins un IPI.
c - Ces résultats mettent-ils en évidence une cause prépondérante ?
Vu les pratiques d’élevage dans la Somme deux causes d’infection et donc de
contamination et d’IPI restent prépondérantes : l’achat d’IPI ou de virémiques
transitoires (37%) et le contact par pâture (29%). Les foires et marchés étant très rares
dans cette région ces causes ont été écartées. Il reste tout de même 33% des infections
dont l’origine reste inconnue des éleveurs. Ces résultats n’ont pas été vérifiés et ne
restent que des présomptions des éleveurs selon leur pratique d’élevage.
d - Répartition géographique des élevages hébergeant au moins un IPI
Les différents foyers ayant présentés au moins un IPI sont répertoriés sur la carte
suivante (fig. 45). On remarque encore une concentration dans la région du Vimeu. En
effet, 56% des foyers ont été répertoriés au sein de cette seule petite région (fig.44). Ceci
pourrait s’expliquer essentiellement par l’importance de l’élevage bovin dans cette
région et la proximité entre chaque élevage.
Marquenterre
Plateau picard
Ponthieu
Santerre
Vimeu
Nombre de foyers
5
17
12
5
52
Pourcentage
5,5%
18,7%
13,2%
5,5%
57,1%
5%
19%
Marquenterre
Plateau picard
57%
Ponthieu
14%
Santerre
Vimeu
5%
Fig. 44 et Tableau 42 : répartition géographique des foyers d’IPI dans la Somme.
On remarque également que 48% des élevages contenant un IPI sont distants
de moins d’un kilomètre d’un autre élevage contenant un IPI et 97% distant de moins
de 5 km. Cela démontre encore l’importance du pâturage dans l’infection du troupeau
par le BVDV.
Distance
<1km
1-2km
2-3km
3-4km
4-5km
>5km
Nombre
48
20
16
3
1
3
Pourcentage
52,7
22
17,6
3,3
1,1
3,3
50
45
40
35
30
Nombre
25
20
15
10
5
0
<1km
1-2km
2-3km
3-4km
4-5km
>5km
Distance minimale entre deux foyers
3%
1% 3%
18%
<1km
1-2km
2-3km
53%
3-4km
4-5km
>5km
22%
Fig. 46 et Tableau 43 : Distance minimale entre deux foyers comportant au moins un IPI.
CONCLUSION
Le syndrome Diarrhée Virale Bovine – Maladie des Muqueuses causée par un
pestivirus est une affection ubiquiste caractérisée par des symptômes polymorphes et
évoluant le plus souvent à bas bruit. Les aspects cliniques divers peuvent suggérer une
infection par le BVDV mais rendent difficiles l’établissement d’un diagnostic avec
certitude. Les outils du diagnostic de laboratoire sont donc nécessaires pour le
confirmer. Après mise en évidence de circulation virale au sein d’un troupeau de
nombreuses mesures sont à mettre en place afin d’assainir ce cheptel et de maintenir
cette situation le plus longtemps possible.
L’enquête réalisée auprès de 134 élevages répartis dans toute la Somme nous a
permis de déterminer la prévalence de l’infection par le BVDV dans ce département soit
24,6%. Une région, le Vimeu, semble plus particulièrement touchée par ce virus, les
conditions d’élevage et de pâturage semblant être les principaux facteurs de risques.
Afin d’améliorer cette étude, il faudrait, dans les élevages sérologiquement positifs,
effectuer une analyse sérologique complète couplée à une virologie pour les sujets
séronégatifs afin d’identifier la présence d’éventuel IPI. La deuxième partie de l’enquête
sur les élevages ayant diagnostiqués la présence d’un IPI au sein de leur cheptel, nous
montre que les éleveurs sont sensibles à ce problème puisque 90% d’entre eux
effectuent un dépistage complet et éliminent les IPI. D’un autre côté, les mesures
sanitaires lors d’achat (contrôle à l’achat et quarantaine) ne sont pas encore
systématiques dans la majorité des élevages.
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ANNEXE 1
QUESTIONNAIRE SUR LE BVD
Que savez-vous du BVD ?
Quelle est la source de vos
informations
Type d’élevage
Nombre de vaches
Statut indemne
Voisins et entourages ‫ڤ‬
Inséminateur ‫ڤ‬
Contrôleur laitier ‫ڤ‬
Publications ‫ڤ‬
Vétérinaire ‫ڤ‬
Techniciens ‫ڤ‬
Laboratoire ‫ڤ‬
Autre ‫ڤ‬
Lait ‫ٱ‬
Mixte ‫ٱ‬
Viande ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
INDETERMINE ‫ڤ‬
NON ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
POSITIF
NON ‫ٱ‬
NEGATIF
OUI ‫ٱ‬
POSITIF
OUI ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
NEGATIF
NON ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
Expression clinique de la
maladie des muqueuses
Présence d’ulcères buccaux, T°
Mort subite
Quand ?
Age des animaux touchés
Expression clinique du BVD
Avortement
Nombre
Analyses
Résultats
Anomalies congénitales : ataxie,
microphtalmie, cataracte
Nombre
Analyses
Résultats
Syndrome hémorragique
Infécondité, Fertilité
Y a t-il eu des modifications des
résultats de reproduction avant et
après l’épisode de BVD :
augmentation du nombre IA
fécondante ?
Diarrhées néonatales
Y a t-il une vaccination 2 mois
avant vêlage afin d’enrichir le
colostrum ?
Pathologie respiratoire
OUI ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
Rispoval ‫ٱ‬
Bovilis ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
Avant la mise à la repro
‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
Avant la mise à la repro
‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
Mucosifa ‫ٱ‬
Mucobovin ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
Pendant la gestation ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
Les Génisses sont-elles élevées à OUI ‫ٱ‬
part ?
Les génisses vont-elles en pâture ? OUI ‫ٱ‬
Quelle est la pâture la plus
éloignée ?
NON ‫ٱ‬
Signes d’appel
Protocole mis en place
Protocole : Détection des IPI
Elimination des IPI
Vaccination des IPI
Vaccination de tous
Vaccination
Effectuée
Tous les ans
Depuis quand ?
Quel produit ?
Protocole génisses
Quand ?
Toutes ensembles
Protocole vaches
Quand ?
Toutes ensembles
Protocole veau
Quand ?
NON ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
Pendant la gestation ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
Achat d’animaux
Statut BVD vérifié à l’entrée du
troupeau
Quarantaine
Combien de temps ?
Amélioration
Après la mise en place du
protocole
Après la vaccination
Situation de l’élevage
ANNEXE 2
NON ‫ٱ‬
QESTIONNAIRE DES ELEVEURS AYANT EU
AU MOINS UN IPI DANS LEUR CHEPTEL
Expression clinique du
BVD
Avortement
Anomalies congénitales : ataxie,
microphtalmie, cataracte
Infécondité, Fertilité
Syndrome
hémorragique
Peu de Symptômes
Mortalité ou maladie
des muqueuses
Pathologie respiratoire
Diarrhées néonatales
Problème de croissance
Protocole mis en place
Protocole : Détection des IPI
Elimination des IPI
Vaccination des IPI
Vaccination de tous
OUI ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
Rispoval ‫ٱ‬
Bovilis ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
Avant la mise à la repro
‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
Avant la mise à la repro
‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
Mucosifa ‫ٱ‬
Mucobovin ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
Pendant la gestation ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
OUI ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
Vaccination
Effectuée
Tous les ans
Depuis quand ?
Quel produit ?
Protocole génisses
Quand ?
Toutes ensembles
Protocole vaches
Quand ?
Toutes ensembles
Protocole veau
Quand ?
NON ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
Pendant la gestation ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
NON ‫ٱ‬
Origine supposée de
l’infection
Achat ou entrée d’un animal
porteur
Pâturage
Foire, marché, concours
Ne sais pas
Suivi clinique de l’infection par le virus de la diarrhée virale
bovine/Maladie des muqueuses (BVD/MD).
Suivi en élevage et exemples du Groupe de Défense Sanitaire (GDS) de la
Somme (80).
NOM et Prénom : BRULIN Tiphaine
Le syndrome Diarrhée Virale Bovine-Maladie des Muqueuses, également connu
sous le nom de BVD (Bovine Viral Diarrhea) est une affection ubiquiste causée par un
pestivirus et évoluant souvent à bas bruit. Elle est caractérisée par des symptômes
polymorphes, une pathogénie complexe et une importance économique non
négligeable. Depuis quelques années des plans de lutte départementaux ou nationaux,
comprenant à la fois des mesures sanitaires et des mesures médicales sont mis en place
pour éviter la contamination ou la recontamination des cheptels.
L’analyse sérologique de 1020 bovins âgés de 6 à 18 mois au sein de 134 élevages
repartis de façon aléatoire dans tout le département de la Somme, nous révèle une
prévalence de sérologies positives de 24.6% ± 7,4% (avec un intervalle de confiance à
95%). Une zone géographique : le Vimeu semble beaucoup plus touchée que les autres,
contenant à elle seule 40% des élevages infectés. Ce fait peut s’expliquer par une densité
en élevage importante : 0,77 élevages/km2. Dans cette région, les pratiques d’élevage et
le pâturage semblent donc les principaux facteurs de risque précédant les pratiques
d’achat et de vaccination.
L’étude des élevages ayant diagnostiqués la présence d’au moins un IPI au sein
de leur cheptel, nous montre que la majorité des éleveurs sont très sensibles à ce
problème puisque plus de 90% d’entre eux déclarent dépister et éliminer les IPI et 45%
mettre en place une vaccination. La répartition géographique de ces élevages coïncide
avec celle des résultats sérologiques puisqu’ils sont en majorité (56%) dans le Vimeu,
cependant le facteur de risque cité en premier par ces éleveurs est la pratique d’achat
suivi de près par le pâturage.
Mots clés : diarrhée virale bovine, maladie des muqueuses, BVD, pestivirus, contrôle
des maladies, prophylaxie, suivi sanitaire et d’élevage, sérologie, bovin, Somme
(France).
Président : Pr. Isabelle DURAND ZALESKI
Directeur : Mr. Renaud MAILLARD
Assesseur : Mr. Pascal ARNE
Invités : Mr. Denis MARTIAL, Mr Jean-Michel BONCZAK
Adresse de l’auteur : 115 rue Thuillier Delambre 80136 RIVERY
Clinical follow-up of the infection by the BVD virus mucosal disease.
Follow-up in farms and examples from the Somme's Health Defence Group
(80)
SURNAME and Given name: BRULIN Tiphaine
The BVD syndrome is a cosmopolitan ailment caused by a Pestivirus and it often
develops insidiously. It's main features are polymorphic symptoms, a pathogenic
complexity and its economic importance which is not inconsiderable. For a few years
local and national plans of action including both health measures and medical ones of
being set-up to avoid the contamination and recontamination of the livestock.
With serology tests on 1020 six to eighteen-month-old head of cattle within 134
farms spread out randomly all over the Somme county, we are revealed a prevalence of
positive serologies of 24,6% +/- 7,4% (reliable rate within 5%). One geographical area,
the Vimeux seems to be far more affected than the others as 40% of infected farms are
found there.A high cattle-breeding density: 0,77 cattle farm/km2
(2 cattle
farms/ml2) can account for it. So in this region, cattle-breeding abits and pastures seem
to be the main risk factors before purchasing and vaccination practices.
When studying the cattle farms which have diagnosed there is at least one IPI
within their livestock, we realize that most cattle breeders are very sensitive to this
problem since more than 90% of them declare they can detect and eliminate the IPI and
45% admit they organize vaccination.The geographical dispachings of these farms and
of the serological results are similar as most of them (56%) are in the Vimeux,
nevertheless the risk factor first mentionned by these cattle-breeders is the purchasing
practice closely followed by the pastures.
Keywords: Bovine viral diarrhoea, Mucosal disease, BVD, pestivirus, diseases’ control,
prophylaxy, clinical follow-up and follow-up in farm, serology,head of cattle, Somme
(France).
Président : Pr. Isabelle DURAND ZALESKI
Director : Mr. Renaud MAILLARD
Assesor : Mr. Pr. Pascal ARNE
Guest : M. Mr. Denis MARTIAL, Mr Jean-Michel BONCZAK
Author’s address: 115 rue Thuillier Delambre 80136 RIVERY
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