Glaucome
Images en Ophtalmologie
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Vol. IV
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octobre-novembre-décembre 2010
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Légendes
Figure 1. Diagnostic différentiel : blocage
pupillaire. L’iris est convexe, le corps ciliaire
en position normale (a, b). L’angle est
fermé mais l’iris est en contact avec le cris-
tallin uniquement au niveau du sphincter.
La fermeture de l’angle sera résolu par une
iridotomie périphérique.
Figure 2. Diagnostic différentiel : les kystes
du corps ciliaire peuvent mimer un iris
plateau, à l’examen clinique. Les kystes sont
multiples, étendus au corps ciliaire et à la face
postérieure de l’iris (a).
Le kyste est isolé, limité au corps ciliaire
et peut être moins parlant, de découverte
systématique (b). Les kystes isolés sont en
fait assez fréquents.
Figure 3. Biomicroscopie ultrasonore de l’œil
droit : iris plateau. Le corps ciliaire se trouve
en avant d’une ligne imaginaire perpendicu-
laire à la cornée passant par l’éperon scléral.
Dans cet exemple, la racine de l’iris forme un
angle qui vient s’accoler en dilatation.
Glaucome • Angle fermé • Iris
plateau • Iridoplastie.
Angle closure glaucoma
• Plateau iris • Iridoplasty.
Cas clinique
Angle étroit : un iris plateau
Angle closure glaucoma: plateau iris
H. Bresson-Dumont, X. Zanlonghi
(Clinique Sourdille, Nantes)
Une femme, âgée de 60 ans, consulte pour un renouvellement de ses lentilles.
Elle se plaint de fatigue visuelle et de quelques céphalées le matin au réveil.
Elle présente un astigmatisme de 2 dioptries et une hypermétropie de 6,5 dioptries
au niveau des deux yeux.
Examen
À l’examen biomiscropique, la chambre antérieure est de profondeur normale au
centre mais étroite avec un signe du limbe positif en périphérie. La pression intra-
oculaire est normale (pachymétrie : 510µm). Les nerfs optiques ne sont pas excavés,
mais de petite taille, comme souvent chez les hypermétropes.
L’examen gonioscopique montre un angle très étroit, pratiquement fermé sur 360° et
un aspect de double bosse à la gonioscopie dynamique.
Les fibres visuelles à la tomographie par cohérence optique
(Optical Coherence Tomo-
graphy
[OCT]
)
et le champ visuel sont normaux.
La biomicroscopie ultrasonore
(Ultrasound BioMicroscopy
[UBM]
)
confirme l’iris
plateau. En effet, le corps ciliaire se trouve en avant par rapport à la ligne perpen-
diculaire à la cornée passant par l’éperon scléral. L’angle a de plus tendance à se
fermer en mydriase.
Traitement
La patiente présente un syndrome d’iris plateau mais sans retentissement sur le nerf
optique, elle ne présente donc pas de glaucome chronique secondaire à des blocages
itératifs. Le traitement doit éviter les blocages et ainsi la constitution de synéchies
angulaires qui entraîneraient une hypertonie oculaire et un glaucome chronique à
angle fermé, potentiellement très évolutif.
Nous réalisons donc dans un premier temps une iridotomie périphérique au laser,
qui permet de lever le blocage pupillaire très souvent associé. Cependant, l’angle
se ferme encore en dilatation à l’UBM dynamique, caractéristique de l’iris plateau.
Une iridoplastie aulaser argon de la base de l’iris est donc réalisée pour rouvrir
l’angle et le rigidifier. La patiente ne se plaint d’ailleurs plus de céphalées nocturnes. Il
faudra continuer la surveillance gonioscopique car la situation pourrait se déstabiliser
lorsque le cristallin grossira.
Discussion
L’aspect de double bosse à la gonioscopie dynamique évoque un obstacle rétro-irien
à l’ouverture de l’angle. Un angle étroit par blocage pupillaire simple
(figure1)
[sans
synéchie périphérique] se rouvrira de façon harmonieuse à la dépression du verre de
gonioscopie. En revanche, en présence d’un obstacle rétro-irien (kystes
[figure2]
,
iris plateau ou tumeur, par exemple), l’aspect de l’iris à la dépression évoque une
double bosse car l’obstacle postérieur périphérique empêche la réouverture péri-
phérique. Il est donc possible de suspecter un iris plateau dès l’examen clinique
(figures3 et4)
.