institut de l’Élevage - Concilier production et environnement en systèmes bovins allaitants 3
> Les puits de carbone compensent jusqu’à 55 %
des émissions de GES
L'élevage allaitant a la particularité de valoriser
des prairies permanentes, souvent entourées de
haies, qui stockent du carbone dans les sols de
manière pérenne et stable. Il est en effet reconnu
que les principaux puits de carbone terrestres
sont les forêts, les prairies permanentes et les
haies. Ce phénomène biologique et naturel
permet de compenser partiellement, voire
totalement, selon les systèmes, un autre
phénomène biologique qu’est la fermentation
entérique. Cette compensation par le stockage de
carbone est représentée en Figure 3 : la flèche
noire indique la part des émissions de CH4
entérique compensée par la prise en compte du
stockage de carbone. On parle alors
«d’empreinte nette ».
La compensation atteint entre 50 % et 100 % du
méthane entérique émis, et entre 25 % et 55 %
des émissions totales de gaz à effet de serre sur
l’exploitation. Les systèmes basés sur la
valorisation de l’herbe (en lien avec la zone de
production) possèdent la plus forte
compensation grâce à la part importante de
prairies et à la présence de haies.
Pour les systèmes Naisseurs du bassin allaitant,
cette compensation est relativement importante.
Le meilleur compromis est ensuite à trouver entre
les systèmes basés sur de la prairie permanente
avec achat de paille et d'aliments et les systèmes
plus autonomes basés sur une part plus faible de
prairies permanentes, des prairies temporaires
et des céréales.
> Des émissions de gaz à effet de serre variables
d’un système de production à l’autre
Les émissions brutes de GES (sans prise en compte
du stockage de carbone) s’élèvent en moyenne à
4334 kg éq CO2/UGB/an soit 14,8 kg éq CO2/kg
de viande vive. Les émissions nettes de GES (avec
prise en compte du stockage de carbone)
atteignent en moyenne 2 524 kg éq CO2/UGB/an
soit 8,3 kg éq CO2/kg de viande vive.
Les écarts observés entre types de système, sur les
émissions brutes et nettes de GES exprimées par
UGB, dépendent des pratiques en lien avec les types
de produits commercialisés (figures 4 et 4bis).
Les systèmes Naisseur Engraisseur (NE) de Jeunes
Bovins (JB), plus intensifs (recours aux intrants plus
élevé, part de pâturage plus réduite,…), possèdent
des émissions à l'UGB plus élevées
comparativement aux systèmes Naisseurs purs, NE
de femelles et NE de boeufs. Néanmoins, ramenée
au kg de viande vive produit, l'empreinte carbone
est sensiblement identique car ces systèmes plus
intensifs ont une productivité plus élevée.
Chiffres-clés
570 kg de carbone/ha/an sont stockés en moyenne par les
prairies permanentes.
80 kg de carbone/ha/an sont stockés en moyenne par les
prairies temporaires soumises à des phénomènes de stockage
et de déstockage en fonction de la fréquence du travail du sol.
125 kg de carbone/100 mètres linéaires/an sont stockés
en moyenne sous les haies (racines).
Figure 3 : Effet de la prise en compte du stockage de carbone sous prairies et sous haies
sur les émissions de Gaz à Effet de Serre de 4 systèmes allaitants
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
4000
4500
5000
Naisseurs purs NE de femelles NE de JB NE de bœufs
Gaz à Effet de Serre (kg éq CO
2/UGB)
Autres postes
Méthane entérique après stockage C
Méthane entérique avant stockage C
Source : Réseaux d’élevage, 2008 – 234 exploitations allaitantes spécialisées
Figures 4 et 4 bis : Emissions annuelles de Gaz à Effet de Serre par UGB (brutes et nettes
après déduction du stockage de carbone) et empreinte carbone par kg de viande vive
(brutes et nettes) de 4 familles de systèmes bovin viande
Source : Réseaux d’élevage, 2008 – 234 exploitations allaitantes spécialisées
0
5
10
15
20
25
Naisseurs purs NE de femelles NE de JB NE de bœufs
Gaz à Effet de Serre (kg éq CO
2/kgvv)
Sans stockage C Avec stockage C
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
Naisseurs purs NE de femelles NE de JB NE de bœufs
Gaz à Effet de Serre (kg éq CO
2/UGB)
Sans stockage C Avec stockage C