Concilier production et environnement en systèmes

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collection l’essentiel
Concilier production et environnement en systèmes
bovins allaitants : état des lieux et pistes de progrès
Avec plus de 75 000 exploitations spécialisées en France, l’élevage bovin viande se caractérise
par une grande diversité de systèmes de production tant sur les types d’animaux produits
(animaux maigres et gras) qu’au niveau de sa localisation territoriale.
Outre sa production qui concourt à près de 65 % des volumes de viande produits en France et aux
exportations d’animaux (de l’ordre de 1 million de têtes), l'élevage bovin viande contribue
également à de nombreux services environnementaux : valorisation de surfaces en herbe souvent
inconvertibles en cultures, entretien du milieu, qualité des paysages, biodiversité...
Cependant, il fait l'objet de débats controversés vis à vis des questions environnementales et
notamment sur les émissions de gaz à effet de serre.
Il convient donc d'intégrer tous ces éléments (figure 1) dans les analyses visant à caractériser et
évaluer les principaux systèmes d'élevage bovin viande aussi bien sur le plan de leur efficacité
technico-économique que sur celui de leurs performances environnementales.
Afin de faire le point sur le rôle que jouent les exploitations bovin viande sur l’environnement
mais aussi d’identifier des voies de progrès, l’empreinte environnementale de ces 234
exploitations calculée à partir d’une méthodologie élaborée par l’Institut de l’Élevage (base de
données des Réseaux d’Élevage, année 2008).
Les résultats présentés ici montrent une variabilité importante des indicateurs des impacts
environnementaux au sein de chaque système de production. Ceci permet d'envisager des leviers
d'action notamment en matière de conduite des troupeaux et des surfaces fourragères. Par
ailleurs, un lien fort a pu être mis en évidence entre les impacts environnementaux, les
indicateurs de pratiques et les résultats économiques.
Aléas
climatiques
Présence
de coproduits
à proximité
Cours des
matières
premières
Territoire et sol
Stockage de carbone
Maintien de la biodiversité
Entretien du paysage
Choix techniques
• Niveau de chargement
• Itinéraire technique en lien
avec le potentiel
pédoclimatique
Disponibilité
en maind’œuvre
Politique
Air
agricole et
Gaz à effet de serre eenvironnementale
Ammoniac
Particules
Parcellaire
• Possibilité
de mécanisation
• Accessibilité
des parcelles
Contexte pédo-climatique
• Possibilités de cultures
• Potentiels de rendements en fonction
du type de sol, de l’altitude, de
la pluviométrie et de
la température
Marchés/
débouchés
Qualité
des produits/
Cahier des
charges
Eau
Lessivage des nitrates
Ruissellement du phosphore
Figure 1 : Les enjeux environnementaux (bulles violettes) et les facteurs influençant les choix de production (bulles blanches) dans les exploitations bovin viande
institut de l’Élevage - Concilier production et environnement en systèmes bovins allaitants
1
L'évaluation environnementale des systèmes bovins allaitants
Afin d’évaluer l’efficacité environnementale des
exploitations allaitantes, l’Institut de l’Élevage se
base sur la méthode d’Analyse du Cycle de Vie
(ACV). Cette méthode évalue les impacts
environnementaux des différentes activités sur
l’exploitation (gestion des déjections, pâturage,
fertilisation…) mais aussi les impacts indirects
des intrants (fioul, aliments du bétail…)
consommés par l’activité d’élevage. Les impacts
potentiels les plus fréquemment étudiés sont les
émissions de Gaz à Effet de Serre (GES), le
potentiel d’eutrophisation (qualité de l’eau) et la
contribution au maintien de la biodiversité.
Évaluation des émissions de gaz à effet de serre (GES)
> La fermentation entérique, le principal poste d’émission de GES
Le changement climatique est associé à un accroissement dans
l’atmosphère des émissions de gaz à effet de serre, dont les trois
principaux sont le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O) et le
dioxyde de carbone (CO2). Dans le secteur de l’élevage, de
nombreux postes contribuent aux émissions de GES (figure 2).
Le méthane entérique (issus des fermentations dans le rumen)
représente le poste prédominant (55 %), suivi de la gestion des
déjections au bâtiment/stockage/épandage (22 %) et des
émissions au pâturage (11 %).
L’expression des impacts environnementaux
dépend de l’unité fonctionnelle choisie.
Les impacts environnementaux sont généralement
exprimés par kg de viande vive afin de ramener
l'impact total à l'acte de production. Cette unité
fonctionnelle ne suffit toutefois pas pour refléter la
réalité et proposer des solutions viables.
Ainsi, les impacts environnementaux sont
également ramenés à des unités plus
structurelles comme l’UGB (Unité Gros Bovins) ou
l'ha afin d'évaluer plus finement la performance
environnementale du système de production et
la pression exercée sur le milieu.
Origine des GES émis en élevage allaitant
• Les émissions de méthane (300 g CH4 /UGB/jour ),
sont majoritairement générées par la fermentation
entérique dans le rumen (phénomène naturel
permettant aux animaux de digérer efficacement la
cellulose) et par la fermentation des déjections
animales au bâtiment.
• Les émissions de protoxyde d’azote (9 g
N2O/UGB/jour) sont principalement issues de la
nitrification/dénitrification dans les sols cultivés,
ces phénomènes étant accentués par l’apport
d’engrais azotés (minéraux et organiques). Elles
proviennent aussi des déjections des animaux sur
la pâture et du lessivage des nitrates.
• Les émissions de dioxyde de carbone (1 650 g
CO2/UGB/jour) proviennent de la consommation
d’énergie directe (fioul, électricité…) sur les
exploitations, de la fabrication et du transport des
intrants (engrais, aliments…).
2
Figure 2 : Contribution des différents postes d’émission de gaz à effet de serre en élevage
allaitant
Source : Réseaux d’élevage, 2008 – 234 exploitations allaitantes spécialisées
Chiffres-clés
36 % c’est l’objectif de réduction des émissions de GES d’ici
2030 fixé par l’Union Européenne.
4 c’est le facteur de réduction que s’est fixé la France d’ici les
années 2050.
institut de l’Élevage - Concilier production et environnement en systèmes bovins allaitants
> Des émissions de gaz à effet de serre variables
d’un système de production à l’autre
Gaz à Effet de Serre (kg éq CO2/UGB)
L'élevage allaitant a la particularité de valoriser
des prairies permanentes, souvent entourées de
haies, qui stockent du carbone dans les sols de
manière pérenne et stable. Il est en effet reconnu
que les principaux puits de carbone terrestres
sont les forêts, les prairies permanentes et les
haies. Ce phénomène biologique et naturel
permet de compenser partiellement, voire
totalement, selon les systèmes, un autre
phénomène biologique qu’est la fermentation
entérique. Cette compensation par le stockage de
carbone est représentée en Figure 3 : la flèche
noire indique la part des émissions de CH4
entérique compensée par la prise en compte du
stockage de carbone. On parle alors
« d’empreinte nette ».
La compensation atteint entre 50 % et 100 % du
méthane entérique émis, et entre 25 % et 55 %
des émissions totales de gaz à effet de serre sur
l’exploitation. Les systèmes basés sur la
valorisation de l’herbe (en lien avec la zone de
production)
possèdent
la
plus
forte
compensation grâce à la part importante de
prairies et à la présence de haies.
Pour les systèmes Naisseurs du bassin allaitant,
cette compensation est relativement importante.
Le meilleur compromis est ensuite à trouver entre
les systèmes basés sur de la prairie permanente
avec achat de paille et d'aliments et les systèmes
plus autonomes basés sur une part plus faible de
prairies permanentes, des prairies temporaires
et des céréales.
5000
4500
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
Naisseurs purs
NE de JB
NE de bœufs
Autres postes
Méthane entérique après stockage C
Figure 3 : Effet de la prise en compte du stockage de carbone sous prairies et sous haies
sur les émissions de Gaz à Effet de Serre de 4 systèmes allaitants
Source : Réseaux d’élevage, 2008 – 234 exploitations allaitantes spécialisées
Chiffres-clés
570 kg de carbone/ha/an sont stockés en moyenne par les
prairies permanentes.
80 kg de carbone/ha/an sont stockés en moyenne par les
prairies temporaires soumises à des phénomènes de stockage
et de déstockage en fonction de la fréquence du travail du sol.
125 kg de carbone/100 mètres linéaires/an sont stockés
en moyenne sous les haies (racines).
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
Naisseurs purs
NE de femelles
Sans stockage C
NE de JB
NE de bœufs
Avec stockage C
25
Gaz à Effet de Serre (kg éq CO2/kgvv)
Les émissions brutes de GES (sans prise en compte
du stockage de carbone) s’élèvent en moyenne à
4 334 kg éq CO2/UGB/an soit 14,8 kg éq CO2/kg
de viande vive. Les émissions nettes de GES (avec
prise en compte du stockage de carbone)
atteignent en moyenne 2 524 kg éq CO2/UGB/an
soit 8,3 kg éq CO2/kg de viande vive.
Les écarts observés entre types de système, sur les
émissions brutes et nettes de GES exprimées par
UGB, dépendent des pratiques en lien avec les types
de produits commercialisés (figures 4 et 4bis).
Les systèmes Naisseur Engraisseur (NE) de Jeunes
Bovins (JB), plus intensifs (recours aux intrants plus
élevé, part de pâturage plus réduite,…), possèdent
des émissions à l'UGB plus élevées
comparativement aux systèmes Naisseurs purs, NE
de femelles et NE de boeufs. Néanmoins, ramenée
au kg de viande vive produit, l'empreinte carbone
est sensiblement identique car ces systèmes plus
intensifs ont une productivité plus élevée.
NE de femelles
Méthane entérique avant stockage C
Gaz à Effet de Serre (kg éq CO2/UGB)
> Les puits de carbone compensent jusqu’à 55 %
des émissions de GES
20
15
10
5
0
Naisseurs purs
NE de femelles
Sans stockage C
NE de JB
NE de bœufs
Avec stockage C
Figures 4 et 4 bis : Emissions annuelles de Gaz à Effet de Serre par UGB (brutes et nettes
après déduction du stockage de carbone) et empreinte carbone par kg de viande vive
(brutes et nettes) de 4 familles de systèmes bovin viande
Source : Réseaux d’élevage, 2008 – 234 exploitations allaitantes spécialisées
institut de l’Élevage - Concilier production et environnement en systèmes bovins allaitants
3
Au delà des différences entre systèmes qui ont
trait à des produits et des débouchés distincts,
cette étude met en évidence la variabilité des
émissions de GES au sein d'une même famille de
systèmes. La barre noire indique la plage de
variation des résultats des émissions de GES des
exploitations d'une même famille de systèmes.
Cela met en évidence des écarts pouvant
atteindre 30 à 50 % (voire 100 % en prenant en
compte le stockage de carbone) entre
exploitations. Ces variations substantielles au
sein de chaque système de production
dépendent de plusieurs facteurs :
• Les pratiques mises en place et leur
efficacité (intrants, gestion du troupeau…),
• La
structure
des
exploitations
(agencement des parcelles et des
bâtiments, type de bâtiment, transports
entre divers lieux de l'exploitation…) et
leur localisation géographique (part
d’herbe, conditions pédoclimatiques…).
À même niveau de chargement, les systèmes basés sur les
cultures fourragères présentent globalement les mêmes pertes.
Enfin, les systèmes très intensifs (par exemple des ateliers
d’engraissement de JB) peuvent avoir des pertes d’azote
importantes, du fait d’entrées d’azote plus fortes.
Dans le cadre du PMPOA (Programme de Maîtrise des Pollutions
d’Origine Agricole), la pollution de l’eau par les nitrates est prise en
compte depuis les années 1990 au travers de la mise en conformité
des bâtiments et des mesures de gestion de la fertilisation. Ce
programme qui s’est traduit par des investissements conséquents
(bâtiment, stockage…) a concerné plus de 22 000 exploitations
allaitantes. Des efforts importants ont été mis en œuvre par les
éleveurs pour améliorer la valorisation agronomique des déjections
animales. Ces efforts ont ainsi eu un effet positif sur la qualité de
l’eau (figure 6), mais également sur les émissions de gaz à effet de
serre puisque la réduction d’utilisation des engrais minéraux a
entraîné une réduction des émissions de protoxyde d’azote.
Néanmoins, les systèmes allaitants sont peu concernés par les
problèmes de nitrates.
60
50
Eutrophisation (kg éq PO4/ha)
Même si la structure des exploitations et le
contexte pédoclimatique influent sur les résultats
environnementaux, les moyens d’action de
l’éleveur restent limités dans ce domaine. En
revanche, les pratiques et leur efficacité sont le
premier levier accessible pour réduire les
émissions de GES.
40
30
20
10
L'évaluation des impacts sur la qualité
de l’eau
Naisseurs purs
NE de femelles
NE de JB
NE de bœufs
NE de JB
NE de bœufs
0,10
0,09
Eutrophisation (kg éq PO4/kgvv)
En agriculture, le potentiel d’eutrophisation est
dû essentiellement au lessivage de l’azote et au
ruissellement du phosphore, associés aux apports
de déjections organiques et d’engrais minéraux.
Le potentiel d’eutrophisation en systèmes
allaitants s’élève en moyenne à 18 kg éq
PO4/ha/an soit 0,044 kg éq PO4/kg/an de viande
vive. Il varie en fonction du type de système de
production (figures 5 et 5 bis) et des écarts
importants s’observent également entre
exploitations d’un même système.
0
0,08
0,07
0,06
0,05
0,04
0,03
0,02
0,01
Cette variabilité est liée aux pratiques mises en
œuvre et plus particulièrement au niveau de
chargement animal et à la gestion de l’azote.
Les systèmes herbagers type Naisseurs ou NE de
bœufs perdent ainsi moins d’azote du fait d’un
plus faible chargement.
4
0,00
Naisseurs purs
NE de femelles
Figures 5 et 5 bis : Potentiel d’eutrophisation des systèmes allaitants exprimé par ha ou
par kg de viande vive
Source : Réseaux d’élevage, 2008 - 234 exploitations allaitantes spécialisées
institut de l’Élevage - Concilier production et environnement en systèmes bovins allaitants
La pollution des eaux...
…par les nitrates et le phosphore
La qualité de l’eau repose notamment sur la teneur en nitrates, rencontrée dans les eaux souterraines et de surface. Combinés
au phosphore, ces nitrates sont à l’origine du phénomène d’eutrophisation (augmentation des éléments nutritifs dans l’eau)
provoquant ainsi un développement d’algues dans les rivières, lacs et estuaires, avec pour conséquence une dégradation de la
qualité des eaux par appauvrissement en oxygène.
En France, les zones sensibles à l’eutrophisation sont classées en zones vulnérables (44% du territoire) par la Directive Nitrates.
Cette directive précise les principes à mettre en œuvre pour assurer la protection des eaux contre la pollution par les nitrates
d’origine agricole.
…par les produits phytosanitaires
Au-delà de la pollution des eaux par les nitrates, les données de l’Institut Français de l’Environnement (IFEN) mettent en évidence une
présence quasi généralisée des produits phytosanitaires dans les eaux souterraines et de surface. Les herbicides sont parmi les
molécules les plus fréquemment détectées.
Cependant, à l’échelle de la France, ce sont les régions herbagères d’élevage allaitant qui apparaissent comme les zones où la
pression est la plus faible. D’après l’Inra sur des données du ministère de l’Agriculture, l’utilisation de produits phytosanitaires
représente en moyenne 9 €/ha pour les prairies et 66 €/ha pour les fourrages cultivés (moyenne SAU française : 91 €/ha). Les
prairies et les fourrages cultivés (45 % de la SAU française) représentent ainsi 8,5 % des produits phytosanitaires utilisés en
France (67 % pour les grandes cultures).
Figure 6 : Évolution de la qualité des eaux de surface au regard des nitrates entre 1985 et 2005
Les fumiers et le lisier : de l’engrais évité !
La valorisation des déjections animales permet
d’éviter la production industrielle de 660 000 tonnes
d’azote minéral, 500 000 tonnes de phosphate (P2O5)
et 1,6 millions de tonnes de potasse (K2O). Cela
correspond à une économie de 1,2 millions de tonnes
équivalent pétrole et 4,5 millions de tonnes
d’équivalent CO2, soit une économie de 40 % des
émissions liée à la fabrication des engrais.
institut de l’Élevage - Concilier production et environnement en systèmes bovins allaitants
5
Evaluation de la contribution au
maintien de la biodiversité
En élevage, le potentiel de biodiversité est évalué
de manière indirecte par le dénombrement des
infrastructures agro-écologiques (IAE) reconnues
pour être des zones favorables à la biodiversité
(prairies naturelles, haies, arbres…).
Ces dernières sont alors traduites en ares
équivalent de biodiversité selon les coefficients
retenus dans les Bonnes Conditions Agricoles et
Environnementales BCAE VII et la Prime à l’Herbe
Agri-Environnementale PHAE 2.
Figure 7 : Contribution des infrastructures agro-écologiques au maintien de la biodiversité
en élevage allaitant
1 ha équivalent de biodiversité c’est...
1 ha de prairies permanentes
100 mètres linéaires de haies
200 arbres
4 %, c’est la part d’infrastructures agroécologiques obligatoire dans la SAU en 2013.
9,2 millions d’ha, c’est la surface de prairies
permanentes et de parcours jamais labourés
valorisés par les élevages d’herbivores français.
Des relevés précis sur les prairies, les haies, mais
également les arbres, les bordures de champs…
ont été réalisés sur un échantillon de
37 exploitations bovin viande spécialisées dans
le cadre du programme CASDAR DURABEEF de
manière à évaluer la contribution de l’élevage à
la biodiversité. Même si les prairies et les haies
représentent l’essentiel (79 %) de la contribution
à la biodiversité, les autres infrastructures agroécologiques présentes sur les exploitations
jouent un rôle déterminant pour la préservation
de la biodiversité de l’espace agricole (figure 7).
Concernant l’évaluation de la contribution des
exploitations des Réseaux d’Élevage à la
biodiversité, seules les contributions des prairies
naturelles et des haies ont été prises en compte,
les autres éléments (arbres, bosquets, …) n’étant
Source : Durabeef
350
Contribution au maintien de la biodiversité
(ares éq de biodiversité/ha)
Chiffres-clés
300
250
200
150
100
50
0
Naisseurs purs
NE de femelles
NE de JB
NE de bœufs
Figure 8: Contribution au maintien de la biodiversité selon les systèmes allaitants
Source : Réseaux d’élevage, 2008 - 234 exploitations allaitantes spécialisées
pas connus. Dans ces conditions, la contribution au maintien de
la biodiversité s’élève en moyenne à 165 ares éq. de
biodiversité/ha. Cette contribution au maintien de la biodiversité
dépendante du type de système (figure 8) doit être affinée en
élargissant l’échelle au territoire et en intégrant à l’analyse le
milieu environnant.
Ainsi, on observe que dans de nombreuses exploitations
d’élevage la densité en infrastructures agro-écologiques est
proche de celle observée à l’échelle du territoire. Ces
exploitations, quel que soit leur système d’appartenance,
contribuent ainsi aux caractéristiques paysagères du territoire et
au maintien des zones de régulation écologiques favorables aux
espèces les plus mobiles comme les oiseaux.
L’élevage bovin allaitant a une incidence positive sur la biodiversité !
La biodiversité correspond à la diversité naturelle des organismes vivants, en nombre d’espèces dans un écosystème, en diversité
génétique ou en type d’habitat. Il est désormais reconnu (expertise collective scientifique de l’Inra de 2008) que les pratiques agricoles
ont un effet marqué sur la biodiversité. La spécialisation agricole de certaines régions a un effet négatif, alors qu’à l’inverse, la diversité
de productions, la présence d’une mosaïque de couverts végétaux différents, la présence d’infrastructures agro-écologiques (IAE) ont
un effet positif. L’élevage allaitant, utilisateur de prairies et de haies, de cultures fourragères et de céréales, dispose donc de réels atouts
parce qu’il est directement gestionnaires de surfaces, de milieux et d’infrastructures agro-écologiques importantes et diversifiées, qui
fournissent à la collectivité de nombreux services éco-systémiques et environnementaux comme la filtration des eaux, le stockage de
carbone, la lutte contre l’érosion…. Le plan d’action en faveur de la diversité biologique, mis en œuvre en 2001 dans le domaine de
l’agriculture, rappelle les liens étroits existant entre la biodiversité et les pratiques extensives. Il recommande de soutenir des pratiques
extensives, et les relie explicitement à des instruments communautaires comme les Mesures Agri-Environnementales (MAE) ou les
Indemnités Compensatoires de Handicap Naturel (ICHN).
6
institut de l’Élevage - Concilier production et environnement en systèmes bovins allaitants
Quelles conditions et quels leviers pour maîtriser et réduire
l’empreinte environnementale des systèmes bovins allaitants?
Au-delà des changements positifs intervenus ces
dernières années, les évaluations conduites sur
les systèmes de production mettent en évidence
une variabilité importante des résultats
environnementaux et de production.
Ces travaux montrent qu’une bonne efficience
des pratiques mises en œuvre est un gage d’un
bon compromis entre performances de
production et performances environnementales.
Ainsi, la majorité des exploitations présentant
une bonne adéquation entre les performances de
production et les intrants mobilisés pour cette
production sont bien positionnées sur les plans
économique, environnemental et productif.
Le lien entre performances économiques et environnementales
Une analyse a été conduite afin de comparer les impacts environnementaux de l'échantillon d'exploitations aux performances
économiques. un lien a notamment été mis en évidence entre l'empreinte carbone brute de la viande et les coûts de production.
43 % des exploitations de l'échantillon sont efficientes sur le plan environnemental. Elles possédent une bonne performance
technique et un faible recours aux intrants tout en ayant les plus faibles coûts de production (encadré vert, figure 9).
Empreinte carbone
Empreinte
carbone brut
brute
e/k
kgw
gw (p
(par
ar rrapport
apport à l’indic
l’indice
e 100 = mo
moyenne)
yenne)
170
170
Economie
Economie
EEnvironnement
nvironnement
EEconomie
conomie
EEnvironnement
nvironnement
150
150
130
1
30
110
1
10
5
50
6
60
0
7
70
0
80
80
90
9
0
90
90
100
1
00
0
0
1
110
10
120
1
20
1
130
30
140
1
40
1
150
50
70
70
50
50
EEconomie
conomie
EEnvironnement
nvironnement
30
3
0
EEconomie
conomie
EEnvironnement
nvironnement
Coûts
C
production
oûts de pr
/kgw
oduction /k
(par
gw (p
apport à l’indice
ar rrapport
l’indice 100 = moyenne)
moyenne)
Figure 9: Lien entre les coûts de production et les émissions de gaz à effet de serre en systèmes allaitants
Source : Réseaux d’élevage, 2008 - 234 exploitations allaitantes spécialisées
institut de l’Élevage - Concilier production et environnement en systèmes bovins allaitants
7
Les leviers pour maîtriser et réduire l'empreinte
environnementale des systèmes bovins allaitants
concernent :
> Une conduite des troupeaux avec des
performances de reproduction et de croissance
maîtrisées et adaptées aux ressources fourragères
disponibles.
Plusieurs leviers relatifs à la gestion du troupeau
et à son alimentation sont déterminants :
• Maîtriser la conduite de la reproduction de
façon à atteindre les objectifs de nombre de
veaux produits (productivité numérique)
De bonnes performances, notamment taux de
gestation, taux de mortalité et taux de veaux
produits pour 100 vêlages, sont favorables sur
les plans techniques, économiques et
environnementaux de l’élevage (tableau 1).
• Limiter la mortalité des veaux
La perte de veaux a pour conséquence une perte de production et
la présence de vaches « improductives » qu’il faut rapidement
réformer afin de limiter les pertes économiques et les impacts
sur l’environnement (tableau 1).
• Maintenir ou améliorer les qualités maternelles des vaches
Maintenir les qualités maternelles des vaches et en particulier
leur production laitière est très favorable à la croissance des
veaux et à leur future performance en engraissement. Le lait
supplémentaire produit par la mère permet d'éviter de
complémenter inutilement le veau.
• Réduire l’âge au premier vêlage mais le maîtriser !
La réduction de l’âge au premier vêlage permet de réduire les
effectifs présents sur l’exploitation (et donc les émissions de
méthane) sous réserve que cette technique soit correctement
maîtrisée (tableau 1).
• Réformer le plus tôt possible les animaux
improductifs
Les animaux improductifs contribuent aux
émissions de gaz à effet de serre (méthane), aux
rejets azotés et à la consommation d’intrants (des
aliments notamment) tout en ne produisant pas.
C’est le cas des vaches vides conservées en vue
d’être mises à la reproduction la campagne
suivante. Ces situations se rencontrent lorsque le
taux de mortalité est élevé, et/ou le taux de
gestation est faible, et/ou le taux de
renouvellement est faible.
Quantification des leviers d’action selon une approche système
Les conséquences environnementales et économiques de certains leviers ont été évaluées sur des cas-types selon une approche
système qui prend en compte les impacts directs et indirects du changement de pratique considéré.
Ces leviers ont tous pour objectif d'optimiser la production de viande (de + 7 % à + 10 %) en réduisant notamment le nombre d'animaux
improductifs tout en ajustant l'alimentation.
On observe que ces leviers jouent peu sur les émissions de gaz à effet de serre/UGB (de - 3 % à + 1 %). En combinant production et
environnement, ces leviers réduisent de - 7 % à -11 % les émissions de gaz à effet de serre.
L’impact sur la qualité de l’eau augmente légèrement en lien avec une augmentation du bilan de l’azote (augmentation des quantités
de concentrés/UGB). Enfin, on note que ces changements de pratiques ont des impacts positifs sur l’économie : diminution des charges
opérationnelles et augmentation du produit.
Tableau 1 : Quantification des conséquences environnementales et économiques de leviers d’action selon une approche système prenant en compte les impacts
directs et indirects (evaluation réalisée sur des cas-types)
Effet sur la
production de viande
/UGB
Effet sur les GES
nets/UGB
Effet sur les GES
nets/kgvv
Effet sur la qualité
de l’eau
Maitriser la conduite de reproduction
taux de gestation 82 % ➞ 94 %
+7%
-3%
- 11 %
+2%
- 3 % charges
opérationnelles/ha
Limiter la mortalité des veaux
16 % ➞ 7 %
+ 10 %
-1%
- 12 %
pas d’effet
+ 5 % produit/ha
+ 7 % charges
opérationnelles/ha
Réduire l’âge au premier vêlage
100 % de V 3 ans ➞ 60 % de V 2 ans
+8%
+1%
-7%
+5%
+ 3 % produit/ha
+ 5 % charges
opérationnelles/ha
Action
8
Effet sur les résultats
économiques
institut de l’Élevage - Concilier production et environnement en systèmes bovins allaitants
• Produire suffisamment de fourrages sur
l’exploitation pour atteindre l’autonomie
Produire des fourrages en quantité et qualité
suffisantes au pâturage et pour l’hivernage
permet de réduire la consommation de
concentrés à l’échelle du troupeau (tableau 2).
• En cas d’achat d’aliments concentrés énergétiques, privilégier
les coproduits issus de la transformation des végétaux aux
céréales
• Privilégier les aliments d’origine européenne
Certains concentrés ont un impact environnemental fort. Le
tourteau de soja, par exemple, a un impact fort sur les émissions
de gaz à effet à cause de son importation et de la déforestation
que le développement de sa culture engendre (tableau 2).
• Adapter les conduites alimentaires de façon à mobiliser les
réserves corporelles pour les vaches reproductrices et à bénéficier
de la croissance compensatrice sur les animaux d’élevage.
Ces conduites ont été evaluées et, si elles suivent les
recommandations INRA 2007, n'impactent pas la production.
Elles permettent de réduire la consommation de concentrés et de
mieux valoriser l’herbe.
• Maximiser le pâturage au moins pour le troupeau
de souche et les animaux en croissance
La valorisation de l’herbe par le pâturage permet
de limiter la consommation d’intrants (fioul,
concentrés) grâce à la réduction des volumes de
fourrages stockés, mais également de réduire les
émissions de CH4 et de N2O lors du stockage et
de l’épandage des déjections animales.
> Une conduite des surfaces en herbe et en cultures (fourragères
et autres) adaptée au potentiel pédoclimatique et aux objectifs de
production.
Plusieurs leviers sont à maîtriser ou à mobiliser :
• Valoriser de manière optimale les déjections animales
Une valorisation agronomique optimale des déjections animales,
qui permet de réduire fortement l'achat d'engrais minéraux, doit
toujours être promue.
• Optimiser les apports d’engrais minéraux
• Optimiser les quantités de concentrés apportées :
adapter les apports aux objectifs de production et
au potentiel des animaux
Une optimisation des éléments fertilisants apportés (adéquation
entre le potentiel des cultures et les apports) permet de limiter la
dépendance énergétique et de réduire le bilan azoté et les
émissions de gaz à effet de serre associées (tableau 2).
Une ration non équilibrée et non ajustée au
potentiel de croissance des animaux provoque en
général une surconsommation de concentrés. Ils
ne sont alors pas entièrement valorisés et
provoquent un rejet azoté plus important, en plus
d’un surcoût (tableau 2).
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• Favoriser les légumineuses ou les introduire
dans le système fourrager
Favoriser l’évolution de la flore des prairies
permanentes vers davantage de légumineuses et
les maintenir et implanter des prairies
temporaires multi-espèces avec légumineuses
sont des facteurs favorables à la réduction des
impacts environnementaux par une moindre
utilisation des engrais de synthèse et une
meilleure qualité des fourrages.
diversifiées, ce qui peut également avoir des conséquences
positives sur le fonctionnement du sol, le lessivage des
nitrates… (tableau 2).
• Implanter des haies autour des surfaces en prairies permanentes
Les haies, comme les prairies permanentes, stockent du carbone
à hauteur de l’ordre de 125 kg de carbone/100 mètres
linéaires/an et contribuent au maintien de la biodiversité. C’est
un levier mobilisable pour exploitations situées dans les régions
non bocagères.
• Recourir à des techniques culturales simplifiées
Adopter des techniques culturales simplifiées
(non labour, réduction du nombre de passages
pour les traitements…) permet de réduire les
consommations de fioul. Il faut néanmoins
vérifier que cela n’a pas d’autres impacts
(augmentation de l’apport en fertilisants
minéraux ou en produits phytosanitaires…).
> Des pratiques visant à maintenir ou améliorer le
stockage de carbone et la contribution de l’élevage
bovin viande au maintien de la biodiversité.
Compte tenu du rôle des prairies et des haies sur
le stockage de carbone et le maintien de la
biodiversité, des efforts doivent être entrepris
afin de préserver et augmenter ces éléments.
• Maintenir la part de prairies permanentes
Les prairies permanentes stockent en moyenne
570 kg de carbone/ha/an. Leur maintien permet
d’augmenter le stock de carbone et de compenser
une partie des émissions de méthane entérique.
Remarque : le retournement des prairies a des
impacts sur les émissions de GES. En effet, lors
du retournement, la prairie déstocke deux fois
plus qu’elle n’a stocké par an.
• Allonger la durée des prairies temporaires
L’allongement des prairies temporaires limite
leur retournement et ainsi le déstockage de
carbone. Les prairies temporaires peuvent
s’inscrire dans des rotations plus longues et plus
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Maîtriser les consommations d’énergies fossiles et
produire des énergies renouvelables !
Les modifications du mode de conduite des engins agricoles et des
pratiques (conduite économe, réglage des tracteurs, réduction du
transport, simplification des pratiques culturales) représentent
également un intérêt non négligeable pouvant permettre de minorer les
consommations de fioul et ainsi les gaz à effet de serre. Au-delà de la
seule réduction de la dépendance énergétique, l’élevage peut
également s’inscrire dans la production d’énergies renouvelables.
• Régler les tracteurs et adopter une conduite économe
Disposer de tracteurs correctement réglés (passage au banc d’essai) et
adopter une conduite économe permet de réduire de 10 % la
consommation de fioul sur une exploitation d’élevage, soit -1 % sur les
émissions de gaz à effet de serre.
• Le solaire photovoltaïque sur bâtiments
Il s’agit d’utiliser l’énergie solaire et les surfaces de toits des bâtiments
pour produire de l’électricité dans le but de la revendre. Dans quelques
années, lorsque le coût de production sera proche du coût d’achat de
l’électricité, il deviendra intéressant de consommer l’énergie produite.
• La méthanisation des déjections animales
L’objectif de la méthanisation est de produire de l’énergie thermique
(chaleur) et de réduire les émissions de GES (CH4, N2O) qui ont lieu lors
du stockage des déjections. Néanmoins, le potentiel de développement
pour les élevages bovins est beaucoup plus limité car l’investissement
est important et son intérêt dépend de la disponibilité en substrats, de
la valorisation de la chaleur produite…
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Quantification des leviers d’action selon une approche simplifiée
Les conséquences environnementales et économiques de certains leviers ont été évaluées selon une approche simplifiée qui prend
uniquement en compte les impacts directs du changement de pratique considéré. Ces évaluations ont été menées sur des systèmes
moyens des Réseaux d’Élevage (tableau 2).
Augmenter de 5 % l’autonomie fourragère contribue à réduire l’impact GES (- 4 %) et l’impact sur la qualité de l’eau (- 9 %) tout en
améliorant la contribution au maintien de la biodiversité.
Substituer les concentrés par d’autres sources alimentaires est un moyen également de réduire l’impact sur les GES (- 4 %). La
valorisation des surfaces en herbe permet également de limiter le lessivage des nitrates et donc l’impact sur la qualité de l’eau.
Réduire les quantités de concentrés a un impact positif fort sur la réduction des émissions de GES (moins de CO2) : - 11 %. Ceci
s’accompagne également d’une réduction des coûts liés aux achats. Remplacer le tourteau de soja par du tourteau de colza permet
de réduire de 2 % les émissions de GES et de 9 % les impacts sur la qualité de l’eau.
L’optimisation de la fertilisation, en ajustant les apports aux besoins des plantes, permet de réduire les GES (liés aux achats d’engrais),
les impacts sur la qualité de l’eau (moins de lessivage) et les coûts associés à l’achat d’engrais minéraux.
L’augmentation de la part de prairies de longue durée (plus de 10 ans) permet d’améliorer le stockage de carbone et de réduire de 4 %
les émissions nettes de GES. Ce levier a également des conséquences positives sur la qualité de l’eau (moins de lessivage de nitrates)
et contribue à améliorer le maintien de la biodiversité (+ 6 %).
Tableau 2 : Quantification des conséquences environnementales et économiques de leviers d’action selon une approche simplifiée prenant en compte uniquement
les impacts directs (évaluation réalisée sur des systèmes moyens de la base de données des Réseaux d’Elevage)
Action
Effet sur les GES nets Effet sur la qualité Effet sur le maintien
(/UGB et /kgvv)
de l’eau
de la biodiversité
Effet sur les résultats
économiques
ALIMENTATION DU TROUPEAU
-104 kg d’orge et -27 kg
de tourteaux de soja/UGB/an
- 37 €/UGB/an*
- 78 kg de tourteaux soja/JB/an
- 36 €/JB/an*
Produire suffisamment de fourrages sur l’exploitation
+ 5 % production autonome
-4%
-9%
➚
Adapter les apports au potentiel des animaux
GMQ estimé (1,4 kg/j)➝ GMQ réel (1 kg/j)
- 11 %
-1%
pas d’effet
Privilégier les aliments d’origine européenne
100 % tourteaux de soja ➝ 100 % tourteaux de colza
-2%
-9%
pas d’effet
- 7 €/UGB/an*
pas d’effet
- 91 kg d’ammonitrate/ha/an
- 15 €/ha/an*
+6%
non estimé
MAÎTRISE DE LA FERTILISATION MINERALE
Optimiser les apports d’engrais minéraux
Rdt estimé (8 tMS/ha)➝ Rdt réel (7 tMS/ha)
-9%
-3%
STOCKAGE DE CARBONE ET BIODIVERSITÉ
Augmentation de la part de prairies de longue durée
+ 0,1 ha PP/UGB
-4%
➘
* conjoncture de l’année 2012
Bibliographie
Dollé JB. Agabriel J., Peyraud JL,. Faverdin P., Manneville V.,
Raison C., Gac A., Le Gall A., 2011. Les gaz à effet de serre en
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Gac A., Cariolle M., Deltour M., Dollé JB., Espagnol S., Flenet
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Ponchant P., Tailleur A., 2010. GES’TIM – Guide
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Gac A., Dollé JB., Le Gall A., Klumpp K., Tallec T., Mousset J.,
Eglin T., Bispo A., 2010. Le stockage de carbone par les
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Gac A., Manneville V., Raison C., Charroin T., Ferrand M., 2010.
L'empreinte carbone des élevages d'herbivores : présentation
de la méthodologie d'évaluation appliquée à des élevages
spécialisés lait et viande. Renc. Rech. Ruminants, 17, 335-342.
Le Gall A., Beguin E., Dollé JB., Manneville V., Pflimlin A.,
2009. Nouveaux compromis techniques pour concilier
efficacités économique et environnementale en élevage
herbivore. Fourrages, 198, 131-151.
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Performances environnementales et économiques des
systèmes bovins allaitants. Renc. Rech. Ruminants, 19, 21-24.
Moreau S., Manneville V., Morel K., Agabriel J., Devun J., 2013.
Le compromis performances de production et impacts
environnementaux : méthode et analyse des résultats dans
les élevages bovin allaitants. 3R à paraître.
Veysset P., Belvèze J., Bébin D., Devun J., 2009.
Consommations d'énergies et émissions de gaz à effet de
serre en élevage bovin allaitant. Analyses et prospectives
économiques. Fourrages, 199, 331-348.
institut de l’Élevage - Concilier production et environnement en systèmes bovins allaitants
11
Conclusion
L’élevage allaitant a aujourd’hui pour défi de maintenir, voire de développer, sa production en quantité et en qualité tout
en étant respectueux de l’environnement.
L’évaluation environnementale conduite sur les exploitations du dispositif des Réseaux d’Élevage ne met pas en
évidence de différence notable entre les familles de systèmes de production. Elle montre en revanche une forte variabilité
entre exploitations au sein d’une même famille de systèmes. Ces variations substantielles dépendent d’une part des
pratiques mises en place et de leur efficacité, et d’autre de part de la structure des exploitations et de leur localisation
territoriale. Cependant la majorité des exploitations ayant une bonne efficience sur le plan de la production présente
de bonnes performances sur le plan environnemental.
Dans les situations moins performantes, les principales marges de progrès sont à rechercher au niveau de la gestion
du troupeau (optimisation de la reproduction, réforme des animaux improductifs, bonnes conditions sanitaires), de la
maîtrise des intrants (troupeau et surfaces fourragères), de la valorisation optimale des prairies et du maintien des
haies (stockage de carbone, érosion des sols, peu ou pas lessivage d’azote, contribution à la biodiversité…).
Ces différents leviers peuvent contribuer à réduire l’empreinte environnementale tout en améliorant les performances
techniques et économiques.
Collection : L’Essentiel
Rédaction :
Sindy Moreau, Jean Devun et Vincent Manneville (Institut de l’Élevage).
Ont participé à la relecture de ce document : Jean-Baptiste Dollé, André Le Gall, Philippe Tresch (Institut de l’Élevage), Caroline Guinot (Interbev),
Thomas Turini (CIV) et Jacques Agabriel (INRA).
Crédit photos :
G.Humbert (CIV), P. Bourgault (CNIEL), Institut de l’Élevage
Conception : Bêta Pictoris - Mise en page : Marie-Thérèse Gomez (nstitut de l’Élevage)
Édité par :
Institut de l’Élevage - 149, rue de Bercy - 75 595 Paris CEDEX 12 - www.idele.fr
Dépôt légal :
4e trimestre 2013 - © Tous droits réservés à l’Institut de l’Élevage
1e édition : Octobre 2013 - Réf : 00 13 33 024 / ISBN : 978 -2 - 36343 - 482 - 9
avec la contribution financière
du compte d'affectation spéciale
"Développement agricole et rural"
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