Pour un avenir des laboratoires d’analyses médicales privés au Luxembourg
Le laboratoire d’analyses médicales (LAM) et les examens de biologie médicale
L’objectif de la biologie médicale est de contribuer à la prédiction, à la prévention, au
dépistage, au diagnostic, à la décision thérapeutique et au suivi de l’état de santé des patients.
Elle consiste principalement en l'exécution d'analyses sur les liquides biologiques dont le but
est de caractériser l'origine d’une pathologie et ainsi de faciliter le diagnostic et le traitement
médical. L’analyse de biologie médicale ne vise qu’une phase, la phase analytique de
l’examen de biologie médicale. Elle définit le moment où sont mesurés les paramètres
biologiques d’un échantillon donné (sang ou tout autre liquide biologique).
Les résultats des analyses sont la partie visible de la biologie médicale. Il serait toutefois
illusoire, inefficace et coûteux, voire dangereux dans certains cas, de considérer que la
biologie médicale se réduit à cette partie analytique.
Il est important aujourd’hui d’opérer un glissement sémantique de la notion d’analyse de
biologie médicale vers celle d’examen de biologie médicale. En effet, l’examen de biologie
médicale ne peut se limiter à la seule phase analytique. Le prélèvement, les conditions de
conservation et de transport de l’échantillon, le résultat de l’analyse et le rendu du résultat
interprété sont des éléments déterminants à ne pas négliger.
La biologie médicale est encore souvent actuellement entre deux situations indéfinies. D’une
part elle s’affirme comme une discipline médicale et d’autre part, elle reste, de fait,
régulièrement un acte prescrit comme une simple analyse, sans réelle valeur ajoutée du
biologiste médical, ni pour la validation de l’ordonnance, ni pour une interprétation médicale
du résultat. Ainsi, aujourd’hui, si le caractère médical de la biologie est exprimé, il n’est pas
toujours entièrement reconnu et mis en œuvre, ni par le biologiste médical lui-même ni par le
clinicien (médecin prescripteur).
La dimension médicale s’observe pourtant tout au long de l’examen de biologie médicale, et
sans doute plus encore au moment des phases pré et post analytiques que lors de la stricte
analyse de l’échantillon biologique.
Au moment de la phase pré analytique, le biologiste médical doit prendre connaissance des
éléments cliniques pertinents. Il a également une possibilité de dialogue avec le patient,
dialogue mettant en avant notamment les caractéristiques physiopathologiques de celui-ci, le
contexte dans lequel la demande d’examen a été réalisée, les résultats qui en sont attendus en
matière diagnostique ou thérapeutique, voire l’entrevue d’un pronostic. C’est également au
cours de la phase pré analytique qu’ont lieu les échanges entre le clinicien et le biologiste
médical, lorsque cela s’avère nécessaire. Ces échanges sont extrêmement variables selon la
nature de l’examen et le contexte.
Lors de la phase post analytique, le biologiste médical doit interpréter les résultats en fonction
du contexte clinique et doit assurer un véritable rôle de conseil auprès du clinicien et du
patient. Il doit être en mesure d’entendre les demandes formulées, de rassurer ou d’inciter à
davantage de rigueur dans les habitues de vie, et de renvoyer le patient au clinicien qui le suit.
La redéfinition de l’examen de biologie médicale, intégrant l’analyse de données cliniques et
l’interprétation d’un résultat, vise à positionner la biologie médicale comme une activité de
santé qui contribue au diagnostic médical dans près de 2/3 des cas. Il s’agit donc d’un « outil
médical » puissant et d’un maillon essentiel du système de soins et cette notion ne peut
souffrir d’exception sauf à méconnaître l’apport de la biologie médicale dans la démarche
diagnostique et thérapeutique.
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