
© Akuavi Adonon 1999
INTRODUCTION
La première question qui peut nous venir à l’esprit, c’est de savoir ce que
vient faire un mémoire sur le Mexique, dans le cadre d’un diplôme d’Etudes
africaines.
Bien qu’il s’agisse de différentes zones géographiques, il y a, entre l’Afrique
et l’Amérique Latine, beaucoup plus de points communs qu’on ne
s’imagine, faute d’information ou d’intérêt.
La colonisation européenne, l’acculturation juridique et la course vers les
modèles occidentaux, sont aujourd’hui des situations communes qui
expliquent l’intérêt d’un sujet sur: La logique de l’État mexicain et la place
du droit traditionnel des peuples autochtones, et son inscription dans la
problématique du Laboratoire d’Anthropologie Juridique de Paris I.
Plus qu’une réflexion sur le Mexique, ce travail est une réflexion sur l’un
des aspects du phénomène du pluralisme juridique.
Nous vivons aujourd’hui la fin des mythes juridiques modernes.
Face à la valorisation de l’individu et de la loi utilisée contre les pluralismes
statutaires et coutumiers, surgissent des peuples-nations avec leurs
affirmations identitaires et leur influence croissante dans la vie sociale et
juridique des États.
Plus particulièrement, les peuples « indigènes » qui ont été conquis,
colonisés et opprimés des siècles durant, et qui, en dépit de cela, ont
maintenu en vie leur identité ethnique et culturelle, réaffirment avec vigueur
leur droit à être respectés et à trouver leur juste place à l’intérieur du cadre
étatique.
Il semble que l’enjeu n’est plus de choisir entre la construction d’une société
multiculturelle et l’édification d’une société culturellement homogène,