ECONOMIE Série ES
Nº : 25013
Fiche Cours
LE TALENT C’EST D’AVOIR ENVIE
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derniers vont à leur tour consommer davantage, ce qui incitera d’autres entreprises à investir pour faire face à l’accroissement de
la demande. Cette augmentation des richesses entraînant de plus fortes recettes scales, il sera alors possible de résorber le décit
budgétaire initial.
L’Etat peut également relancer la demande en réduisant la scalité des particuliers : c’est l’objectif de la baisse de l’impôt sur le
revenu décidée par le président de la République Jacques Chirac lors de sa dernière élection.
Il peut aussi réduire l’impôt sur les sociétés pour encourager ces dernières à investir, ce qui peut entraîner de surcroît une
réduction du chômage.
Mais la politique budgétaire peut aussi être utilisée pour lutter contre l’ination ou le déséquilibre du commerce extérieur.
Par l’augmentation de la pression scale ou par la réduction des dépenses publiques, le gouvernement va ralentir la demande jugée
excessive des consommateurs. Cela va entraîner une réduction de la hausse des prix ainsi que des importations. On parlera alors
de « politique de rigueur budgétaire » pour éviter la « surchauffe » de l’économie.
L’utilisation de l’arme budgétaire suscite cependant des remarques diverses :
• la construction européenne et le traité de Maastricht ont limité l’autonomie des Etats membres en matière de politique budgétaire.
En raison du pacte de stabilité, ils ne peuvent recourir à une politique de relance économique qu’à la condition de ne pas dépasser
un décit budgétaire supérieur à 3 % de leur PIB ;
• pour Milton Friedman, l’utilisation du décit budgétaire est cause d’ination, ce qui compromet la compétitivité-prix des
entreprises ;
• à l’heure actuelle, l’ouverture de nos économies au commerce mondial réduit l’efcacité de la politique budgétaire. La relance
économique va en effet proter de plus en plus aux entreprises étrangères et non aux seules entreprises nationales ;
• par ailleurs, le recours au décit budgétaire accroît l’importance de la dette de l’Etat et des intérêts à rembourser. Il se produit
alors un effet « boule-de-neige » conduisant l’Etat à augmenter ses emprunts pour rembourser les intérêts, ce qui aggrave le décit
du budget ;
• enn, le recours à l’emprunt public conduit à un effet d’éviction puisque l’épargne collectée ne sera plus disponible pour les
investissements des entreprises privées. On dit alors que le secteur public évince le secteur privé.
La politique monétaire a pour but d’assurer les liquidités nécessaires au bon développement économique d’un pays. La monnaie
ne doit en effet être ni insufsante, car cela paralyserait la croissance, ni excessive, car cela favoriserait l’ination.
Cette politique est actuellement dirigée en Europe, depuis le 1er janvier 1999, par la BCE ou Banque centrale européenne. Les
objectifs de cette politique sont :
• la xation d’un taux de croissance de la masse monétaire. On appelle masse monétaire, ou encore agrégats monétaires
quand on qualie leur degré de
liquidité, l’ensemble des moyens de paiement en circulation dans un pays.
Cela concerne les billets, les comptes créditeurs des particuliers dans les banques ainsi que les comptes d’épargne et les comptes
nanciers.
A l’heure actuelle, l’objectif d’augmentation des agrégats monétaires par la BCE varie de 3 % à 5 % par an sous réserve que
l’ination ne dépasse pas 2 % ;
• l’orientation des taux d’intérêts bancaires. Ce sont les banques qui, par l’octroi des crédits, sont à l’origine d’une plus ou moins
grande création monétaire. En orientant les taux d’intérêt à court ou moyen terme, ce que l’on appelle les « taux directeurs »,
la BCE inue considérablement sur l’évolution de l’économie. L’augmentation des taux permettra par exemple de lutter contre
l’ination et de reconstituer une épargne plus forte qui servira à améliorer le nancement des entreprises. A l’inverse une baisse
des taux, par la réduction du coût de l’emprunt que cela entraîne, incitera les entreprises à augmenter les investissements et les
particuliers à consommer davantage. Cela permettra de relancer la croissance et l’emploi ;
• l’orientation du taux de change. Le Système monétaire international (SMI) repose actuellement sur des changes exibles, et
l’appréciation ou la dévaluation de la monnaie dépend de sa demande sur le marché international. Si l’euro se dévalue face au
dollar, cela avantagera les exportations européennes mais renchérira les importations. Inversement, si l’euro s‘apprécie par rapport
au dollar, cela pénalisera les exportations mais favorisera les importations. Cette dernière politique de « monnaie forte » ou
d’« euro fort » présente l’avantage de lutter contre l’ination. En effet, les exportations rendues plus chères obligent les entreprises
exportatrices à améliorer leur productivité pour redevenir compétitives sur le marché mondial. Par ailleurs, les importations
devenant moins chères, cela entraîne des réductions du coût de production dans de nombreuses entreprises. Cela oblige également
les entreprises à baisser leurs coûts de production pour rester compétitives face à la hausse du nombre de produits importés. On
parlera alors de désination compétitive.
Les instruments à la disposition de la BCE pour réaliser cette politique monétaire sont :
• le renancement bancaire. Une banque doit toujours être prête à faire face à des retraits d’argent de sa clientèle. Si elle
accorde trop de crédits et ne peut répondre à des demandes de retrait, elle devra s’adresser à la Banque centrale pour obtenir
des billets en contrepartie du paiement d’un taux d’intérêt. En augmentant ou en diminuant le taux d’intérêt de cette opération de
renancement, la BCE restreindra ou augmentera les possibilités de crédit des banques et donc leur création monétaire ;