Le travail, outil de libération des femmes

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(5) Le potentiel subversif du rapport au travail
Elsa Galerand - doctorante en sociologie, GTM, CNRS - Paris 8 - Paris 10
et Danièle Kergoat - directrice de recherche CNRS, GTM, Paris 8 - Paris 10
constatent que certaines femmes ont un rapport positif à leur emploi même lorsque ce dernier est peu reconnu en termes de rémunération et de qualification.
Elles font l’hypothèse que le caractère émancipateur du travail serait à rechercher dans ce rapport positif paradoxal qui semble mettre en cause la disjonction
entre travail productif et travail reproductif et subvertir la division sexuelle du
travail.
Colloque international :
Le travail, outil de
libération des femmes ?
6) De la sociologie du travail aux Etudes Genre à l’Université de Lausanne
Magdalena Rosende – maître-assistante en sociologie du travail et membre du
comité de rédaction de NQF
et Patricia Roux - co-rédactrice de NQF, professeure en Etudes Genre à l’UNIL et
responsable du LIEGE
présenteront les développements de l’articulation entre sociologie du travail et
Etudes Genre, sur la base de recherches réalisées à l’Université de Lausanne.
Clôture de la journée
Françoise Messant-Laurent, professeure en sociologie du travail et membre du
comité de rédaction de NQF
Comité d’organisation (NQF) :
Hélène Martin, Françoise Messant-Laurent, Gaël Pannatier, Céline Perrin,
Magdalena Rosende, Marta Roca i Escoda, Patricia Roux.
Informations pratiques :
Campus de Dorigny, Bâtiment Anthropole, Auditoire 1129
Inscription jusqu’au 5 avril 2007 par mail à [email protected]
Toutes informations : www.unil.ch/liege/nqf
L’inscription est obligatoire pour des questions d’organisation, mais la participation à la journée est ouverte à toute personne intéressée et gratuite.
Inscrivez-vous dès que possible svp, au plus tard pour le 5 avril 2007.
Les personnes qui souhaitent prendre le repas de midi ensemble au restaurant
de Dorigny (sur le campus) sont priées de l’indiquer dans le mail d’inscription.
Coût du plat du jour : 15 CHF (10 euros) sans les boissons.
Attention : l’inscription pour le repas est ferme !
NQF - NQF - NQF - Nouvelles Questions Féministes - NQF - NQF - NQF
Samedi 21 avril 2007 – Université de Lausanne
Ce colloque est né d’un questionnement sur le caractère émancipateur pour les
femmes du travail salarié. L’interrogation, délibérément provocatrice, n’est pas
sans fondement objectif. En effet, en dépit de leur investissement accru et soutenu dans la sphère professionnelle, les femmes dans leur ensemble continuent
à faire un travail auquel est attribué moins de valeur (en termes de salaire et de
prestige) que celui fait par les hommes. Elles continuent aussi d’assumer la plus
grande part du travail domestique - le travail gratuit effectué pour autrui. Les
mères sont le prototype même du statut réservé aux femmes comme classe de
sexe : elles sont d’abord définies dans leur rapport à l’autre (au conjoint et aux
enfants en particulier), un rapport de dépendance qui légitime leur exploitation
et leur oppression sur le marché du travail. Avec ou sans enfant, lesbiennes ou
hétérosexuelles, célibataires ou non, nous sommes toutes traitées, dans nos
emplois professionnels, comme des mères potentielles qui doivent accepter
de reproduire la division sexuelle du travail, entretenir la séparation entre « le
privé » et « le public », « concilier le tout » et se soumettre à la division et la
hiérarchie des sexes. Dans ce contexte, comment faire du travail salarié un outil
de libération des femmes, est-ce même possible ?
Au cours de six conférences interrogeant le caractère émancipateur du travail
salarié à partir de différents champs et des moments de débat qui les suivront,
ce colloque a pour objectif de mettre à jour et d’analyser la nature complexe
de la situation actuelle et de dégager quelques pistes en vue de travailler à une
véritable émancipation des femmes.
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Programme de la journée
Salle 1129 - Bâtiment Anthropole
Université de Lausanne - Campus de Dorigny
9h00 9h15 9h30 Accueil
Introduction Christine Delphy
Conférence 1 : Irène Jonas et Djaouida Sehili
Les nouvelles images d’Epinal : émancipation ou aliénation féminines ?
10h30 Pause Café
11h00
12h00
13h00
Conférence 2 : Céline Bessière
« Travailler à l’extérieur » : des implications
ambivalentes pour les compagnes d’agriculteur
Conférence 3 : Nehara Feldman
Les concepts féministes à l’épreuve de
l’anthropologie et de la migration
14h30
15h30
Conférence 4 : Liane Mozère
Domestiques philippines à Paris: un travail
déqualifié au service d’un projet de vie?
Conférence 5 : Danièle Kergoat et Elsa Galerand
Le potentiel subversif du rapport au travail
16h30
Pause
17h00
18h00
Conférence 6 : Magdalena Rosende et Patricia Roux
De la sociologie du travail aux Etudes Genre à
l’Université de Lausanne
Clôture Françoise Messant-Laurent
18h15
Apéritif
Pause Repas
(Conférences de 30 minutes,
lancement de la discussion 5 minutes, débat 25 minutes)
Présentation des contributrices et conférences
Introduction à la journée
Christine Delphy – Co-fondatrice de Nouvelles Questions Féministes (NQF) et
directrice de recherche au CNRS.
(1) Les nouvelles images d’Epinal : émancipation ou aliénation féminines ?
Irène Jonas - sociologue indépendante, membre du bureau du rt24 de l’AFS
et Djaouida Séhili - sociologue GTM-Iresco, Enseignante à Paris 13
s’interrogent sur le modèle de la « conciliation famille – travail » véhiculé par le
discours différentialiste des magazines féminins et des ouvrages « psy » diffusés
dans les pays francophones. Leur recette managériale : construire efficacement
son « métier de femme », soit réussir ses carrières professionnelle, domestique
et matrimoniale. L’émancipation par le travail est en outre largement compromise au vu des critères de performance masculins appliqués à l’évaluation de ce
« métier de femme ».
(2) « Travailler à l’extérieur » : des implications ambivalentes pour les compagnes d’agriculteurs
Céline Bessière - Agrégée-répétitrice à l’Ecole Normale Supérieure (Paris) rattachée au Centre Maurice Halbwachs (CMH-ETT) et au Centre de recherches sur les
liens sociaux (CERLIS)
compare la situation des compagnes de viticulteurs en France qui ont un emploi
salarié « à l’extérieur » avec celle de leurs belles-mères, le plus souvent aides
familiales sur l’exploitation, et montre les effets ambivalents du travail salarié.
Si, pour ces mères, le travail de soins aux enfants est allégé, la grand-mère
prenant le relais, le travail domestique, lui, ne l’est pas en raison du refus de la
cohabitation intergénérationnelle.
(3) Les concepts féministes à l’épreuve de l’anthropologie et de la migration
Nehara Feldman - Doctorante en sociologie (CSE, EHESS) ATER à l’université
Paris 8
étudie la diversité des situations de travail (domestique et rémunéré) de femmes africaines dispersées en différents lieux (village au Mali, Bamako et région
parisienne). Les effets de contexte qu’elle observe conduisent à questionner la
pertinence des concepts féministes développés dans les sociétés capitalistes
occidentales pour traiter de l’émancipation par le travail.
(4) Domestiques philippines à Paris: un travail déqualifié au service d’un
projet de vie?
Liane Mozère - Professeure de Sociologie à l’Université Paul Verlaine de Metz,
Membre du Centre de recherches universitaire lorrain d’Histoire
analyse la situation paradoxale, et douloureuse, de domestiques philippines à
Paris, qui après avoir dû quitter famille et enfants, pour un emploi déprécié, n’en
apprécient pas moins une forme de liberté et de reconnaissance sociale, qui leur
est interdite chez elles.
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