prédominance féminine dans certaines séries
[7].Le mode de contamination le plus probable est
l’inhalation [8]. L’absence de signes cliniques
alarmants ou spécifiques et l’évolution à bas bruit
sont souvent à l’origine du retard diagnostique.
Ellepeut être totalement asymptomatique de
découvertefortuite ou devant :
- une extension orbitaire ou méningo-
encéphalique,
- des signes d’envahissement du sinus
caverneux mettant en jeu le pronostic
fonctionnel et vital
- des complications Infectieuses graves à
type de sinusite aiguë bactérienne
Chez notre patient c’est le syndrome de masse de
l’hémi face gauche qui a motivé la consultation.
Cette présentation clinique reste exceptionnelle
puisque dans les différentes séries les signes de la
sphère ORL occupent le devant du tableau [5,8,9].
L’examen endoscopique permet de montrer des
secrétions crayeuses, friables blanc grisâtre.La
découverte fortuite au cours de l’imagerie TDM
reste le mode le plus fréquent de l’aspergillose
invasive chronique fongique pseudo tumorale.
Elle réalise un comblement hyperdense plus ou
moins hétérogène de la cavité sinusienne, qui peut
être total, avec des calcifications centrales et un
épaississement des parois, témoignant de
l’ancienneté des lésions [5,7,9,10]. Les
remaniements osseux localisés ou les lyses
osseuses importantes [11] sont classiques, comme
chez notre patiente. La confusion avec un
processus tumoral est possible, mais L’analyse
sémiologique des données d’imagerie permet de
déterminer d’une part les aspects d’une sinusite
chronique et ceux de présomption de l’atteinte
fungique. En effet les calcifications intra-
tumorales sont caractéristiques des sinusites
mycotiques [9].L’atteinte unilatérale du sinus
maxillaire est retrouvée de façon prédominante
[5,9,12] bien que d’autres localisations dans les
autres sinus soit décrites (sinus sphénoïdal). Chez
notre patient l’aspergillose invasive chronique
était à point de départ sinusien maxillaire gauche.
Elle réalisait un comblement partiel du sinus
maxillaire alors qu’un comblement total de celui-
ci est décrit à une fréquence de 54% des cas dans
une série de 50 patients [12].Dans les autres
études, l’extension du syndrome de masse du
sinus maxillaire se fait le plus souvent vers
l’ethmoïde, les fosses nasales et le sinus frontal
homolatéral [12] réalisant une atteinte pan
sinusienne. L’extension vers les parties molles de
l’hémiface gauche observée chez notre patient est
rare. L’IRM dont n’a pas bénéficié notre patient
aurait pu montrer la masse à point de départ
sinusien maxillaire gauche en iso ou hypo signal
T1 et en très franc hypo signal T2 (en rapport avec
la présence de particules de zinc au sein de la
tumeur). Son rehaussant est intense et homogène
après injection de contraste. Elle permet
également le bilan d’extension intra orbitaire et
endocrânienne de ces formes invasives pseudo
tumorales.
CONCLUSION : L’aspergillose
chronique invasive pseudo-tumorale du sinus
maxillaire est une infection rare. Son diagnostic
est souvent tardif du fait du polymorphisme
clinique. L’extension vers les parties molles sous
cutanées avec syndrome de masse de l’hémiface
fait la particularité de notre observation.
L’imagerie TDM est indispensable dans le
diagnostic et l’IRM dans le bilan d’extension
intra orbitaire et endocrânienne. Le diagnostic de
certitude repose sur l’examen
anatomopathologique.
A D Diop et al
J AfrImagMéd 2013; (5),2: 112-117