Étranger
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Mercredi 1erJuillet 2015
• Centrafrique/Elections.
Le recensement a com-
mencé
La présidente de transition
centrafricaine, Catherine
Samba Panza, a of!icielle‐
ment lancé lundi les opéra‐
tions de recensement
électoral dans la perspec‐
tive d'une présidentielle et
de législatives annoncées
pour le 18 octobre dans
son pays, toujours très in‐
stable.
• Libye/Combats. 21 sol-
dats tués en quatre jours
Vingt et un membres des
forces gouvernementales
ont péri en quatre jours de
combats avec une coalition
de groupes islamistes dans
l'est de la Libye, pays
plongé dans le chaos, a in‐
diqué hier un média of!i‐
ciel.
• Mali/Jihadistes. Ansar
Dine revendique les at-
taques
Le groupe jihadiste Ansar
Dine a revendiqué hier les
attaques du week‐end der‐
nier contre deux localités
du Mali proches de la Mau‐
ritanie et de la Côte
d'Ivoire, et menacé de lan‐
cer des attaques dans ces
deux pays.
• RDCongo/Elections. Le
niet de Kabila
Le président congolais Jo‐
seph Kabila a semblé fer‐
mer la porte lundi à toute
forme de médiation étran‐
gère dans le "dialogue na-
tional" qu'il a proposé en
vue de parvenir à des élec‐
tions "apaisées", alors que
c'est une condition posée
par une partie de l'opposi‐
tion pour y participer.
Télex Afrique
Photo : AFP
• Grèce/Dette. Athènes fait
une proposition
La Grèce a proposé hier à ses
créanciers de conclure avec
le Mécanisme européen de
stabilité (MES) un accord sur
deux ans permettant de cou‐
vrir ses besoins !inanciers
tout en restructurant sa
dette, a indiqué le bureau du
Premier ministre Alexis Tsi‐
pras.
• Indonésie/Accident. Au
moins 116 morts dans le
crash d'un avion militaire
Au moins 116 personnes ont
péri hier en Indonésie dans
l'accident d'un avion mili‐
taire qui s'est écrasé sur une
zone habitée de Medan,
grande ville de l'île de Suma‐
tra, tuant ses 113 occupants
et des personnes au sol.
• Syrie/Jihadistes. Deux
femmes décapitées par l'EI
Le groupe État islamique
(EI) a franchi un nouveau
cap dans l'horreur en déca‐
pitant en Syrie deux femmes
accusées de sorcellerie, un
pêché capital dans l'islam,
tandis que des barils d'ex‐
plosifs du régime tuaient
mardi près de 30 personnes
dans le pays.
A travers le monde
Photo : AFP
Le scrutin, boycotté par
l'opposition, devrait être
largement remporté par le
CNDD-FDD, le parti du pré-
sident Pierre Nkurunziza.
LA compilation des résul‐
tats s'est poursuivie hier
au Burundi, sans grand
suspense, au lendemain
d'élections législatives et
communales boycottées
par l'opposition et décriées
à l'étranger, qui devraient
consacrer la victoire du
parti du président Pierre
Nkurunziza.
"Le dépouillement est ter-
miné dans tous les bureaux
de vote sur l'ensemble du
territoire burundais", a dé‐
claré Prosper Ntahorwa‐
miye, porte‐parole de la
Commission électorale
(Céni). Avant d'être pu‐
bliés, les résultats doivent
être centralisés au niveau
des communes, puis des 18
provinces, et ceux des lé‐
gislatives agrégés à
l'échelle nationale par la
Céni.
Les élections de lundi se
sont tenues après deux
mois de contestation
émaillée de violences
contre une candidature de
Pierre Nkurunziza à la pré‐
sidentielle prévue le 15
juillet dans ce petit pays
d'Afrique des Grands lacs.
Ces violences ont fait au
moins 70 morts depuis !in
avril et poussé, selon l'Onu,
plus de 140 000 Burundais
à fuir leur pays, dont près
de 10 000 le week‐end
d'avant‐scrutins.
Le dépouillement des légis‐
latives et des communales,
notamment à Bujumbura,
s'est déroulé dans des
conditions de cafouillage
extrême, parfois à la belle
étoile, sans observateur.
Ni l'Union européenne
(UE), ni l'Union africaine
n'avaient déployé d'obser‐
vateurs pour ces élections.
L'Onu, les partenaires
américain et européens du
Burundi, l'Union africaine
et les pays voisins, avaient
tous estimé que le climat
actuel au Burundi ne per‐
mettait pas des élections
crédibles.
L'opposition et la société
civile burundaises, en tête
du mouvement de contes‐
tation, avaient appelé au
boycott et fustigé une "pa-
rodie d'élections".
Les candidats élus lundi
"ne seront pas nos députés.
(...) Ils tenteront de repré-
senter leur maître Nkurun-
ziza, mais le pays nous
appartient. Nous ne l'accep-
terons pas", a lancé sur Fa‐
cebook un des dirigeants
de la contestation, Paci‐
!ique Nininahazwe.
L'UE, principal partenaire
du Burundi, a jugé que la
tenue des élections ris‐
quait d'"exacerber la crise"
et menacé de mettre en
branle les mécanismes me‐
nant à la suspension de sa
coopération avec ce pays,
très dépendant de l'aide
extérieure.
Les Etats‐Unis se sont dit
"profondément déçus" par
la tenue des législatives or‐
ganisées dans "des condi-
tions terriblement
inadéquates".
ISOLEMENT• A l'approche
des scrutins, la commu‐
nauté internationale a sou‐
ligné le climat
d'intimidation entretenu
par les "Imbonerakure" –
les jeunes du parti prési‐
dentiel CNDD‐FDD – quali‐
!iés de "milice" par l'Onu,
ainsi que la fermeture des
médias indépendants, dé‐
truits durant une tentative
de coup d'Etat militaire en
mai et empêchés depuis de
réémettre.
La Céni, qui envisageait de
publier des résultats provi‐
soires pour les commu‐
nales dès hier, a !inalement
indiqué que rien ne sorti‐
rait dans la journée. Elle a
dit ne pas pouvoir donner
un chiffre de participation
avant la compilation des
résultats.
Face au boycott de l'oppo‐
L'heure du comptage les voix
Burundi/Au lendemain des législatives controversées
AFP
Bujumbura/Burundi
Le dépouillement des élections de lundi au Burundi
est achevé. Reste à en connaître les résultats.
Photo : AFP
sition, qui a poussé de
nombreux Burundais à
bouder les urnes dans les
zones anti‐Nkurunziza, les
scrutins législatifs et com‐
munaux devraient consa‐
crer une large victoire du
camp présidentiel, le
CNDD‐FDD et ses alliés.
Le camp Nkurunziza s'est
dit "très satisfait" du vote,
auquel les Burundais ont
selon lui participé "massi-
vement".
Selon les constats faits sur
le terrain par des journa‐
listes de l'AFP, la participa‐
tion a été très variable
selon les régions : massive
dans les régions rurales de
province acquises au chef
de l'Etat, moyenne dans
certaines zones provin‐
ciales plus partagées, très
faible dans les !iefs de l'op‐
position.
Le rendez‐vous majeur est
désormais la présidentielle.
Pierre Nkurunziza, déjà élu
en 2005 et 2010, briguera
un troisième mandat, mais
ses adversaires le jugent
contraire à la Constitution.
Les condamnations inter‐
nationales risquent d'isoler
encore un peu plus un ré‐
gime déjà largement "bun-
kérisé", selon des
observateurs.
La communauté internatio‐
nale craint que la crise dé‐
bouche sur un retour des
violences à grande échelle,
dans un pays à l'histoire
post‐coloniale jalonnée de
massacres entre Hutu et
Tutsi et toujours trauma‐
tisé par une longue guerre
civile, qui !it 300 000 morts
entre 1993 et 2006.
Bénin, Angola et Cameroun
sont les étapes de ce péri-
ple sur le continent qui dé-
bute ce mercredi soir.
LE président français Fran‐
çois Hollande s'envole ce
mercredi soir pour une
tournée africaine éclair au
Bénin, en Angola et au Ca‐
meroun, en plein psycho‐
drame européen sur le
maintien de la Grèce dans la
zone euro.
Les soubresauts de la crise
grecque, dans l'attente du
référendum de dimanche,
risquent fort de parasiter le
périple du chef de l'Etat
français.
Mais, l'Élysée souligne l'im‐
portance de ce déplace‐
ment dans trois pays où M.
Hollande ne s'est jamais
rendu et dont les liens avec
la France sont distendus
depuis de nombreuses an‐
nées.
Au Bénin, la dernière visite
d'un président français re‐
monte ainsi à celle du socia‐
liste François Mitterrand en
1983, en Angola à celle de
l'ex‐président de droite Ni‐
colas Sarkozy en 2008, tan‐
dis que son prédécesseur
Jacques Chirac a été le der‐
nier à se rendre au Came‐
roun en 1999.
Ce sont trois pays "en at-
tente de la France", sou‐
ligne‐t‐on dans l'entourage
de François Hollande, qui
depuis son élection en 2012
s'emploie à donner un nou‐
veau souf!le aux relations
franco‐africaines, tentant
de faire oublier les mau‐
vaises pratiques dites de la
"Françafrique" héritées de
la période coloniale.
En trois ans, il s'est rendu
dans une quinzaine de pays
d'Afrique subsaharienne,
jouant un rôle clé dans la
résolution des crises au
Mali et en Centrafrique.
M. Hollande arrive à Coto‐
nou moins de deux se‐
maines après la nomination
à la tête du gouvernement
de l'homme d'affaires
franco‐béninois Lionel Zin‐
sou, très proche notam‐
ment du chef de la
diplomatie française Lau‐
rent Fabius et qui fait !igure
de possible candidat à la
succession de l'actuel prési‐
dent Thomas Boni Yahi.
Mais Paris rejette tout
soupçon d'"ingérence" fran‐
çaise dans ce petit État cô‐
tier de l'ouest africain,
soulignant que la visite était
programmée "bien avant"
le changement de gouver‐
nement.
"Le choix d'aller au Bénin,
dans la période actuelle, est
en soi un message politique.
Le président Yayi vient d'an-
noncer qu'il respectait la
Constitution en ne briguant
pas un 3e mandat en mars
2016", souligne‐t‐on. Le
pays a connu trois alter‐
nances démocratiques de‐
puis 1990. M. Hollande
visitera aussi deux sites
présentés comme des mo‐
dèles de coopération, un
centre de recherche franco‐
béninois testant un nou‐
veau vaccin contre le
paludisme, ainsi qu'une
"Bluezone", micro‐centre de
stockage d'électricité so‐
laire du groupe français
Bolloré.
LUTTE CONTRE BOKO
HARAM• Les deux étapes
suivantes, Luanda et
Yaoundé, sont moins évi‐
dentes sur le plan des liber‐
tés et de la démocratie. Le
président français rencon‐
trera successivement son
homologue angolais José
Eduardo Dos Santos, 72
ans, au pouvoir depuis plus
de 35 ans et Paul Biya, 82
ans, à la tête depuis 1982
du Cameroun où une révi‐
sion constitutionnelle a
supprimé en 2008 la limita‐
tion des mandats présiden‐
tiels.
Hollande en tournée en Afrique
France/Diplomatie
AFP
Paris/France
Le président François Hollande se rend à compter de ce
mercredi dans trois pays – Bénin, Angola et
Cameroun – dont les liens avec la France sont distendus.
Photo : AFP
En Angola, sa visite sera es‐
sentiellement économique,
avec la volonté de diversi‐
!ier les échanges de la
France au‐delà du secteur
pétrolier.
Une cinquantaine de diri‐
geants d'entreprises fran‐
çais seront du voyage, et des
responsables économiques
font déjà miroiter la signa‐
ture de nombreux contrats
pour un montant total d'un
milliard de dollars.
Au Cameroun, dont les rela‐
tions avec la France ont tou‐
jours été tumultueuses, la
visite de M. Hollande sera
centrée sur les questions
politiques et sécuritaires
alors que ce pays joue un
rôle clé dans la lutte contre
Boko Haram. Mais les ques‐
tions de démocratie et de
droits de l'homme seront
aussi au menu. M. Hollande
rencontrera l'ensemble des
partis politiques et des
femmes responsables
d'ONG.
Il devrait plaider auprès de
M. Biya la cause de l'avocate
franco‐camerounaise, Ly‐
dienne Yen Eyoum condam‐
née à 25 ans de prison pour
détournements de fonds, et
plus globalement évoquer
le sort de nombreux anciens
ministres ou opposants
condamnés à des peines ex‐
trêmement lourdes, dans le
cadre d'une opération anti‐
corruption entachée de dé‐
rives politiques.