(association francophone pour la recherche, l’enseignement et les applications de la
musicothérapie en Belgique) et en 96, je proposais avec deux autres collègues,
Isabelle Mazy et Chantal Floréani, des ateliers de musicothérapie active et réceptive
ouverts à tous les patients de l’hôpital. Ces ateliers se sont mis en place, ont évolué,
soutenus par la direction, qui nous a aidé à chercher les locaux, à les rafraîchir,
acceptant l’achat d’instruments hétéroclites (12 djembés !) et des projets parfois peu
compatibles avec la logique institutionnelle de l’époque…
Il y a plusieurs approches de la musicothérapie ; celle qui m’a accrochée, avec
laquelle je me sens en adéquation, c’est celle d’Edith Lecourt, d’inspiration
analytique.
Définition selon Edith Lecourt :
« La musicothérapie est une forme de psychothérapie qui utilise le son et la musique
sous toutes ses formes comme moyen d’expression, de communication, de
structuration et d’analyse de la relation. »
Cela libère la musicothérapie de ceux qui la confondent avec une sorte de médecine
douce, de potion de bonheur ou de crème de bien-être.
La musique en elle-même n’a jamais soigné personne.
C’est le patient qui est au centre, qui est l’acteur principal, le sujet de sa thérapie.
L’utilisation de la musique est un moyen pour lui, et dans la relation thérapeutique
qu’il établit avec le thérapeute :
-de s’ouvrir à une plus grande expressivité ;
-de s’ouvrir à une meilleure communication avec son entourage ;
-de développer ses potentialités créatrices ;
-d’analyser, au travers de ses liens intimes avec la musique (l’iso ; identité
sonore ; concept développé par R Benenzon) son propre rapport à lui-même,
au corps, aux affects, au langage, aux autres, au monde.
Ainsi, lorsque je propose au patient d’écouter un extrait de musique, d’exprimer ce
qu’il ressent ; ou encore d’utiliser un instrument de musique, sa voix, son corps, je ne
me pose pas tant la question de savoir ce que la musique « fait » mais plutôt ce que
le patient fait de la musique qui lui est donnée d’entendre ou de produire.
Il s’agit donc de proposer, dans un cadre thérapeutique, une expérience musicale au
travers de laquelle, avec l’aide du thérapeute, il pourra élaborer à son rythme, une
manière de comprendre, puis de transformer son rapport à lui-même, aux autres et
au monde. La musique ou les instruments sont l’intermédiaire, le médiateur entre le
patient et le thérapeute.
C’est donner au patient les moyens, « les outils » pour devenir « sujet de ce qui lui
arrive », sujet de sa parole, de son ressenti, sujet de son histoire, de son corps, de
sa pensée.
Et maintenant ?
Depuis 2000, je travaille à temps plein comme musicothérapeute, proposant des
ateliers transversaux à tous les services de l’hôpital.