BROUILLET Sophie

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Apport du dosage de la prokinéticine 1 dans l’extension de la politique du
transfert d’embryon unique en fécondation in vitro.
S. Brouillet, N. Alfaidy1, P. Hoffmann, U. Bergues, C. Cadi, J-J Feige et S. Hennebicq1
(1 Participation équitable à l’élaboration de ce travail)
Contexte actuel – La sélection des embryons à transférer en fécondation in vitro (FIV) repose
sur l’établissement de scores morphocinétiques, dont l’utilisation exclusive montre
aujourd’hui ses limites. L’identification de nouveaux biomarqueurs prédictifs de
l’implantation embryonnaire est une priorité en vue d’augmenter les taux de grossesse en
Assistance Médicale à la Procréation (AMP) et d’étendre la politique du transfert d’embryon
unique. La prokinéticine 1 (PROK1) et ses récepteurs (PROKR) constituent de nouveaux
candidats potentiels par leurs actions sur la physiologie ovarienne, la réceptivité endométriale
et le développement placentaire. Dans un premier temps, nous avons évalué la faisabilité du
dosage de PROK1 et de ses récepteurs dans les échantillons biologiques exploitables à la suite
d’une tentative de FIV. Actuellement, nous complétons l’état des connaissances du système
PROK1/PROKR dans la physiologie ovarienne et évaluons le degré de corrélation entre les
taux de PROK1 de ces différents échantillons et la survenue d’une implantation embryonnaire.
Patients et Méthodes – Il s’agit d’une étude longitudinale prospective de cohorte visant
l’inclusion de 200 couples pris en charge en FIV dans le centre d’AMP du Centre Hospitalier
Universitaire de Grenoble. A ce jour, 102 couples ont été inclus. Après accord des patients,
les différents échantillons biologiques sont gérés dans le cadre du CRB GERMETHEQUE.
Les dosages de PROK1 sont réalisés par test ELISA, la mise en évidence de PROKR est faite
par Western blot. Les transcrits sont détectés par q-RT-PCR.
Premiers résultats
A) PROK1/PROKR dans la physiologie ovarienne
PROK1 et ses récepteurs sont exprimés par les cellules folliculaires. PROK1 est sécrétée dans
le liquide folliculaire majoritairement par les cellules de la granulosa. Dans les cellules du
cumulus, la synthèse de PROK1/PROKR semble évoluer avec le stade de maturité ovocytaire.
Les variations interindividuelles entre les patientes, et intraindividuelles entre les différents
follicules d’une même cohorte, semblent associées à la qualité ovocytaire.
B) Corrélation entre les taux de PROK1 et l’implantation embryonnaire
Nous observons une augmentation significative du taux de PROK1 dans le liquide folliculaire
et dans les cellules du cumulus lorsque le transfert embryonnaire est associé à une grossesse
clinique. Le taux de PROK1 est indépendant des scores morphocinétiques des embryons
transférés. Les résultats obtenus suggèrent que le dosage de PROK1 serait un critère
décisionnel supplémentaire dans le choix de l’embryon à transférer, en association aux
critères morphocinétiques actuellement établis en routine hospitalière.
Perspectives du projet - Le système PROK1/PROKR est un nouvel acteur de la physiologie
ovarienne qui semble être impliqué dans l’acquisition de la compétence ovocytaire et le
développement embryonnaire. La faisabilité avérée du dosage de PROK1 dans les liquides de
ponction ovarienne et les cellules folliculaires par test ELISA permet d’envisager l’utilisation
de cette méthode en routine hospitalière. L’ensemble des données de la littérature associé aux
premiers résultats de notre étude atteste du potentiel de PROK1 comme nouveau biomarqueur
de l’implantation embryonnaire. Nous poursuivons actuellement le dosage de PROK1 dans
les échantillons associés spécifiquement à chaque ovocyte/embryon qui compose la cohorte.
Ainsi, les résultats globaux de cette étude nous permettront d’évaluer si le dosage de PROK1
en routine peut être considéré comme un critère décisionnel supplémentaire à prendre en
compte dans le choix de l’embryon à transférer en vue d’augmenter les taux de grossesses et
de favoriser l’extension de la politique de transfert d’embryon unique dans les centres d’AMP.
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