- Toxémie staphylococcique d'origine alimentaire
Cette toxi-infection est due au staphylocoque doré, producteur
d'une toxine thermostable, l'entérotoxine A. Ce germe particulièrement résistant peut
se trouver partout dans la nature, y compris dans les produits de la mer. L'intoxication
débute, après un temps d'incubation de 2 à 4 heures, par des douleurs abdominales, de
la diarrhée, des vomissements, mais il n'y a jamais de fièvre. L'évolution est le plus
souvent favorable même sans traitement. Cependant dans le cas d'une intoxication
massive, un choc toxique staphylococcique avec septicémie et complications multi-
viscérales mettant en jeu le pronostic vital est toujours possible. Cette éventualité
nécessitant l'hospitalisation urgente en réanimation et une antibiothérapie adaptée est
heureusement exceptionnelle. Selon les données épidémiologiques le staphylocoque
doré serait présent dans 10 à 30 % de l'ensemble des toxi-infections alimentaires.
B- Infections virales
- Hépatite A
Le risque de contamination par le virus de l'hépatite A est élevé
dans les pays où les conditions d'hygiène sont mauvaises, notamment dans les zones
où les eaux d'égouts non traitées se déversent directement dans l'eau de mer. Le virus
peut ainsi être transmis par les fruits de mer, mais aussi par les produits marins frais
ou transformés et tous les objets en contact avec les mains de personnes malades ou
apparemment saines, porteuses du virus ou souillées par des fèces. On considère que,
dans les pays à niveau socio-économique bas, à l'age de 40 ans, toute la population a
déjà pratiquement contracté le virus, que seul un faible pourcentage (10%) a présenté
des signes cliniques de la maladie et que parmi les malades, seuls 40 % à peine ont eu
la jaunisse. Les autres ont guéri spontanément, ou sont porteurs sains du virus sans le
savoir, sans aucun signe clinique, mais restent potentiellement contagieux.
Les formes graves d'hépatite A sont rares et l'infection évolue généralement vers une
guérison sans séquelle en quelques semaines. Il est conseillé cependant, surtout chez
les adultes jeunes ou fragilisés, désirant se rendre dans un pays à risques sanitaires
élevés, de se faire vacciner avant le départ.
- Entérovirus, rotavirus, norovirus et autres
La liste est longue et probablement incomplète à ce jour. On s'en
dispensera... par pitié pour le lecteur ; cette partie de l'ouvrage étant déjà un peu ardue
à suivre pour les non-initiés ! Signalons simplement que plus d'une centaine de virus
intestinaux humains, excrétés dans les matières fécales, peuvent se retrouver dans les
eaux usées et survivre plusieurs mois dans des fruits de mer, l'eau salée et les fonds
boueux ou vaseux des estuaires et du littoral. Certains peuvent même résister aux
méthodes classiques de traitement et d'épuration des eaux et vivre en concentration
non négligeable dans des mollusques, sans que le consommateur en soit pour autant
rendu malade. Parfois la contamination provoque une simple diarrhée isolée, parfois
une gastro-entérite aiguë bénigne, surnommée pudiquement ''tourista'' dans les guides
de voyage. Pour déclencher une maladie, la contamination virale doit souvent être
importante, mais pas toujours. Des facteurs humains individuels, environnementaux
et d'autres propres aux virus semblent également entrer en jeu.
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