est une péninsule de l`Est de la Grèce, bordée par la mer Égée, qui

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CHAPITRE IV
LA CITÉ D'ATHÈNES (Vème-IVème SIÈCLE)
L'Attique : est une péninsule de l'Est de la Grèce, bordée par la mer Égée, qui forme le
territoire de la cité d'Athènes. Les principales cités proches de l'Attique sont Thèbes et
Corinthe. Les autres cités proches d'Athènes sont Érétrie, Chalcis (sur l’île d'Eubée) et Égine.
Le Pirée est le port d'Athènes, à 5 km de la ville.
La cité d'Athènes est une des principales cités de la Grèce antique. Son prestige vient à la
fois de ses victoires militaires, de son système politique et de sa prospérité économique.
I – UNE CITÉ EXEMPLAIRE
Extraits de « l'Enquête » d'Hérodote d'Halicarnasse
Activités p. 50-51 sur la bataille de Salamine
Lire le livre pages 52-53
Le prestige militaire d'Athènes vient principalement du rôle décisif des citoyens athéniens
dans les guerres médiques, entre 490 et 478 avant J.-C. On connaît l'histoire de ces guerres
entre les Perses et les Grecs grâce à « l'Enquête », écrite par Hérodote d'Halicarnasse, que l'on
considère comme le premier véritable historien. D'après Hérodote, les deux batailles
importantes des guerres médiques sont celles de Marathon (bataille terrestre, 490 av. J.-C.) et
de Salamine (bataille navale, 480 av. J.-C.)
Un hoplite : c’est un combattant athénien, équipé d’un hoplon (bouclier), d’un casque et
d’une épée. Les hoplites combattent à pied, en rangs serrés, et forment ainsi une phalange.
Une trière : c'est un bateau grec, mis en mouvement par des rameurs, disposés sur 3
rangées superposées.
Après les guerres médiques, beaucoup de cités demandent la protection des Athéniens :
ceux-ci acceptent, à condition que les cités donnent chaque année un tribut c’est-à-dire une
somme d’argent ou quelques bateaux. Cette alliance est appelée la ligue de Délos.
Athènes est une cité riche, grâce à la ligue de Délos, mais également grâce aux activités
économiques des habitants : agriculture, élevage, artisanat (poteries) et commerce maritime
(port du Pirée)
Fiche : Athènes et la ligue de Délos.
II – LA POPULATION D'ATHÈNES
Lire attentivement le livre pages 54-55 – Commentaire des documents
Les habitants de la cité d'Athènes dans l'Antiquité n'ont pas tous les mêmes droits, devoirs
ou privilèges : selon leur naissance, ils sont citoyens, métèques ou esclaves.
Les citoyens : ils doivent être fils de parents athéniens et avoir accompli l'éphébie. Ils
peuvent participer à la vie politique de la cité, mais doivent la défendre en cas de guerre et
participer aux fêtes religieuses. On distingue 4 classes de citoyens, selon les revenus : thètes,
zeugites, hippéis, pentacosiomédimnes.
Les métèques : ils sont libres mais ne sont pas athéniens, c'est-à-dire qu'ils sont nés de
parents non-athéniens. Ils ne peuvent pas participer à la vie politique et militaire ; en
revanche, ils peuvent pratiquer le commerce et doivent payer des impôts.
Les esclaves : ils sont considérés comme une marchandise, que l'on peut acheter ou
vendre, et dépendent entièrement de leur maître. Ils ont été réduits en esclavage à la suite
d'une guerre ; parfois, ils sont enfants d'esclaves. Cependant, ils peuvent être affranchis par
leur maître, à condition de payer leur « rachat ».
Les femmes : elles ont plus ou moins de dignité selon le statut social de leur « maison »
(Oikos) mais n'ont aucun droit, quelle que soit la condition de leur père ou de leur mari. Elles
doivent généralement rester à la maison pour s'occuper des travaux domestiques.
Malgré les divisions juridiques et sociales entre eux, les habitants d'Athènes veulent
conserver l'unité de leur cité : les occasions de montrer, de fortifier ou d'exalter cette unité
sont les guerres, la vie politique, mais aussi les fêtes religieuses, comme la fête annuelle des
Panathénées.
Activités sur les Panathénées p. 62-63
III – LE SYSTÈME POLITIQUE D'ATHÈNES
Activité pages 56-57 sur l'assemblée des citoyens
Lire le livre pages 58-59
Démocratie : c'est un système politique par lequel le pouvoir politique appartient au
peuple, comme le suggère l'étymologie, démos = le peuple, kratos = l'autorité.
Institutions : ce sont les moyens et les principes établis par les hommes pour faire
fonctionner une organisation.
Les Athéniens ont inventé la démocratie : ils ont créé des institutions originales qui ont
permis de faire fonctionner un système démocratique au V ème et au IVème siècle avant J.-C. Les
deux principes essentiels de la démocratie athénienne sont le débat (liberté dans l'usage de la
parole, règlement des conflits par la parole plutôt que par la violence) et le choix régulier des
personnes nécessaires pour faire fonctionner le système (par tirage au sort ou par vote). Les
principales institutions de la démocratie athénienne sont :
 l'ecclesia : l'assemblée de tous les citoyens, se réunit une fois par semaine sur la
colline de la Pnyx ; chaque citoyen peut prendre la parole et exprimer son opinion sur le sujet
de la séance ;
 la Boulé : sorte de parlement composé de 500 citoyens tirés au sort pour un an, qui
préparent les séances de l'ecclesia ;
 l'Héliée : tribunal composé de 6000 citoyens tirés au sort, applique les lois et juge les
accusés ;
 les stratèges : 10 personnages élus pour un an selon leurs compétences, dirigent la
phalange des hoplites pour les batailles terrestres, ou la flotte des trières pour les batailles
navales.
Lire le livre pages 64 à 67 (la cité et les dieux, les vestiges de l'Acropole)
Fiche de travail sur les citoyens et la démocratie à Athènes.
Correction des activités sur les Panathénées p. 62-63
Questions page 62 – Ces sculptures sont des bas-reliefs. Elles ornaient le Parthénon
(temple d'Athéna sur l'Acropole). Les personnages sont vêtus d'une sorte de toge, grand
rectangle de tissus, qu'on appelait « peplos » ou « chlamyde ». Cette statue représente Thésée,
nu, en jeune homme. La sculpture classique grecque représente des personnages, hommes ou
femmes, nus ou drapés, mais toujours idéalisés : ils sont jeunes, beau, en bonne santé, sans
peur et sans reproche. Le chef d’œuvre de la sculpture grecque est la victoire de Samothrace.
Questions page 63 – 1 – La fête des Grandes Panathénées avait lieu tous les 4 ans, pendant
l'été, en l'honneur d'Athéna. – 2 – Le concours représenté est la course à pied. Le vainqueur
recevait une couronne d'olivier et des amphores panathénaïques. – 3 – La procession des
Panathénées avait lieu le premier jour de la fête, après les sacrifices : elle suivait la voie sacré,
du sanctuaire d’Éleusis à l'Acropole, en passant par le quartier du céramique et l'Agora. – 4 –
L'offrande à Athéna était un grand peplos, c'est-à-dire une grande tunique « destinée à habiller
la statue d'Athéna conservée dans l'Erechtéion ». – 5 – La plupart des animaux sont sacrifiés
sur l'autel d'Athéna, un seul étant réservé au sacrifice sur l'autel d'Athéna Victorieuse (Athéna
Nike). La viande des animaux sacrifiés est ensuite distribué au peuple d'Athènes, dans le
quartier du céramique. – 6 – Ces sculptures sont des fragments de la frise des Panathénées, au
dessus des colonnes qui entourent le Parthénon. Fragment 1 = « les cavaliers » ; 2 = « les
porteurs d'amphores » ; 3 et 4 = « les sacrificateurs avec les animaux ».
Activité pages 56-57 sur l'assemblée des citoyens
Questions page 56 – 1 – L'assemblée des citoyens se réunit sur la colline de la Pnyx, une
fois par semaine. – 2 – L'ecclesia est l'occasion de débattre des lois, d'élire des magistrats,
éventuellement de voter la guerre ou la paix. – 3 – Chaque citoyen peut donner son avis
pendant l'ecclesia : pour cela, il doit monter à la tribune et respecter le temps de parole
indiqué par la clepsydre (sorte de sablier à eau). – 4 – Au V ème siècle, les débats de l'ecclesia
donnent l'occasion à Périclès de montrer des talents d'orateur exceptionnel : il parle bien et est
toujours très convaincant. – 5 – A la fin de l'ecclesia, les citoyens votent : les décisions sont
prises à la majorité des votants. – 6 – Dans l'extrait des Acharniens d'Aristophane, le citoyen
reprochent aux prytanes et aux autres citoyens leur manque de sérieux : ils arrivent en retard
et semblent peu concerné par les enjeux des débats.
Questions pages 57 – 1 – Ce débat raconté par Thucydide a lieu en 431 avant J.-C. – 2 – Il
porte sur l'interdiction faite aux habitants de la cité de Mégare de faire du commerce à
Athènes et sur les menaces de Sparte contre Athènes si cette interdiction est maintenue. – 3 –
Au cours du débat, deux points de vue s'opposent : pour les uns, il faut supprimer le décret
contre les Mégariens afin d'éviter la guerre avec Sparte, tandis que pour les autres, il faut
maintenir le décret et se préparer à la guerre contre Sparte car celle-ci est de toute façon
inévitable. – 4 – Dans cet extrait, on vérifie que ceux qui prennent la parole doivent monter à
la tribune. – 5 et 6 – Périclès, personnage célèbre à Athènes, riche, grand orateur, élu près de
30 fois stratège, monte à la tribune et parvient à convaincre les citoyens : son principal
argument est que les Athéniens risquent d'apparaître faibles s'ils cèdent, même une seule fois,
aux exigences des Spartiates : ceux-ci seraient alors tentés de devenir plus exigeant et plus
dangereux – 7 – Finalement, la proposition de Périclès est approuvée par un vote : les
Athéniens refusent d'obéir aux Spartiates et maintiennent leurs sanctions contre les habitants
de Mégare. C'est le début de la guerre du Péloponnèse. Cette guerre a duré près de 30 ans : en
404, Athènes est définitivement vaincue par Sparte et ses alliées.
Le monde grec, la Grèce propre et l'Attique, au Vème siècle avant J.-C.
Les cités grecques autour de la Méditerranée (voir carte 3 p. 31)
La Grèce propre
L'Attique (voir carte p. 45)
1 – Sur chaque carte, indiquer en bleu le nom des mers et des fleuves.
2 – Sur la carte de la Méditerranée, indiquer en vert la Grèce, la grande Grèce, la Grèce d'Asie, et en
rouge Syracuse, Sélinonte, Agrigente, Massalia, Cyrène, Byzance.
3 – Sur la carte de Grèce propre, indiquer en rouge Athènes, Sparte, Corinthe, Olympie, Delphes,
Phocée, Milet, Rhodes, Délos, en noir la Crète et le Péloponnèse.
4 – Sur la carte de l'Attique, indiquer en noir Athènes, Le Pirée, Salamine, Egine, Eubée, Marathon,
Eleusis, en rouge les confins de l'Attique et les Longs Murs, en vert foncé le Parnès et les mines du
Laurion et en vert clair la chora.
Les guerres médiques, d’après Hérodote
(voir activités p. 50-51 du manuel)
« Hérodote d’Halicarnasse présente ici les résultats de son enquête, afin que le temps n’abolisse pas les travaux
des hommes et que les grands exploits accomplis soit par les Grecs, soit par les Barbares, ne tombent pas dans
l’oubli. » (…)
Hérodote raconte d’abord longuement les préparatifs de la guerre des Perses, conduit par leur roi Darius,
contre les Grecs. Il explique ensuite que quelques cités grecques se soumettent sans combattre, mais que d’autres
se préparent à résister, notamment Athènes. Les Perses décident d’attaquer cette cité, dans la plaine de Marathon.
« Instruits de leur arrivée, les Athéniens se portèrent en force, eux aussi, à Marathon. Ils avaient à leur tête dix
stratèges. Le jour de la bataille, les Athéniens avaient pris leurs positions. Les sacrifices étaient favorables. Alors
les Athéniens, lâchés contre les Barbares, les chargèrent en courant. Huit stades au moins séparaient les deux
armées. Quand les Perses les virent arriver au pas de course, ils se préparèrent à soutenir le choc, mais ils les
prenaient pour des fous courant à leur perte, ces hommes si peu nombreux qui attaquaient en courant, sans
cavalerie ni archers. Ce fut leur première impression ; mais les Athéniens les assaillirent bien groupés et
combattirent avec une bravoure admirable. Ils furent, à notre connaissance, les premiers des Grecs à charger
l’ennemi à la course, les premiers à soutenir la vue du costume mède et d’hommes ainsi équipés ; jusqu’alors, le
nom seul des Perses suffisait à épouvanter les Grecs.
La bataille de Marathon fut très longue. Au centre, les Barbares enfoncèrent les lignes des Athéniens et les
poursuivirent loin du rivage, mais aux deux ailes, les Grecs l’emportèrent. Ils laissèrent fuir leurs adversaires,
groupèrent leurs deux ailes pour lutter contre les éléments qui avaient enfoncé leur centre, et ils eurent la victoire.
Ils poursuivirent les Perses en fuite et les taillèrent en pièces jusque sur le rivage, et là, ils s’accrochèrent aux
vaisseaux ennemis et demandèrent du feu pour les incendier. Dans cette bataille de Marathon, les Barbares
perdirent 6400 hommes environ, mais les Athéniens seulement 192. Quand la nouvelle du combat de Marathon
parvint au roi Darius, sa colère fut décuplée, et son désir de se jeter sur la Grèce plus vif encore. Il envoya sur le
champ des hérauts dans toutes les villes de son empire, pour en exiger des hommes, des navires, des chevaux et des
vivres. Darius s’apprêtait à repartir en guerre lorsqu’il mourut, dans la 36 ème année de son règne. Le trône revint à
son fils Xerxès. » (…)
Hérodote raconte alors les préparatifs d’une nouvelle expédition des Perses, dirigés par Xerxès, contre les
Grecs. Les Athéniens décident à nouveau de résister.
« Ils avaient envoyé une mission à Delphes, et en réponse, la Pythie leur fit la prédiction que voici :
‘‘ Quand l’ennemi tiendra tout ce qu’enferment les frontières de Cécrops, Zeus à la voix immense accorde une muraille de
bois pour te protéger, toi et tes enfants, défense unique, inexpugnable. ’’
Les envoyés d’Athènes consignèrent la réponse et s’en revinrent chez eux. Pour certains Athéniens, la muraille
de bois était la palissade qui entourait jadis l’Acropole d’Athènes, et l’oracle disait qu’il faudrait se réfugier sur
l’Acropole. Mais pour Thémistocle, les dieux voulaient parler de navires, et ils invitaient leurs concitoyens à tout
abandonner pour s’occuper uniquement de leurs bateaux. Ainsi, après avoir entendu l’oracle, ils délibérèrent et
décidèrent, dociles à l’ordre du ciel, de mettre toutes leurs forces sur leurs navires et de s’opposer sur la mer à
l’envahisseur barbare, avec quiconque le voudrait parmi les Grecs. » (…)
Les Perses attaquent la Grêce et remportent plusieurs victoires, notamment au défilé des Thermopyles. Malgré
la résistance héroïque des soldats de Sparte, la cité d’Athênes est incendiée. Les Grecs se préparent à livrer une
ultime bataille, sur mer, au large d’Athènes, près de l’île de Salamine. Grâce à plusieurs ruses, les Grecs gagnent
la bataille de Salamine, et Xerxès est contraint de se replier. Quelques mois plus tard, les Grecs remportent une
nouvelle victoire, sur terre, près de la cité de Platées : l’armée de Xerxès est vaincue.
Alors, les Grecs se partagèrent le butin, mais en prélevèrent d’abord une partie, qu’ils envoyèrent à Delphes,
pour les dieux, et dont on a fait une statue haute de douze coudées. Puis, les Grecs se réunirent pour désigner
l’homme qui s’était le plus distingué pendant la guerre : Thémistocle fut choisi, et devint l’homme le plus célébré
dans toute la Grèce, et reconnu partout comme le plus habile des Grecs. A Sparte, Thémistocle reçu le prix de la
sagesse et de l’habileté, ainsi qu’une couronne.
Ainsi, les oracles se sont réalisés, et les Grecs sont restés libres dans leur pays, sans subir l’esclavage de
Xerxès. »
Hérodote, L’Enquête, extraits des Livres 1, 6, 7, 8.
N.B. : les passages en italique sont des résumés de « l'Enquête » d’Hérodote.
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