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La «résistance»
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Document du professeur 3/6
De nos jours, les fusibles sont avantageusement remplacés par les disjoncteurs thermiques ré-armables. Le
courant électrique traverse le disjoncteur où des spires de fil chauffent par effet Joule un bilame.
Si l'échauffement devient trop important, le bilame se déforme et appuie sur un levier qui déclenche
l’ouverture du circuit. Le disjoncteur est ré-armable signifie qu’il est prévu pour ne subir aucune détérioration
lors de son fonctionnement contrairement au fusible : lorsque le bilame refroidit, le circuit peut se refermer en
agissant sur le levier précédent qui rétablit la circulation du courant.
Il existe aussi des disjoncteurs électroniques ré-armables ou encore "auto ré-armables" de part leur
constitution physique (thermistances à coefficient de température positif CTP). Cependant l'utilisation du
fusible reste avantageuse lorsqu'un fort pouvoir de coupure est nécessaire sous un volume réduit.
o Histoire des sciences : la supraconductivité
La supraconductivité est la propriété que possèdent certains matériaux de conduire le courant électrique sans
résistance à condition que la température soit inférieure à une certaine valeur appelée température critique
(Tc).
Elle fût mise en évidence en 1911. Gilles Holst, un élève du laboratoire du physicien hollandais Kamerlingh
Onnes, découvrit qu’à une température inférieure à -268,8°C (4,25 K) le mercure présentait une résistance
nulle, observation particulièrement intéressante puisqu’elle permettait d’imaginer des courants qui
circuleraient sans résistance et donc sans dissipation de chaleur.
De très nombreux matériaux sont supraconducteurs. A titre de comparaison, le plomb devient
supraconducteur à -266°C et l’aluminium à -272°C.
Les matériaux supraconducteurs permettent de faire circuler des courants très intenses pouvant créer de
puissants champs magnétiques dont les applications sont les trains ou métros à sustentation magnétique,
l’IRM, …
o Conducteur ohmique et « résistance »
Un conducteur ohmique est un dipôle qui respecte idéalement la loi d’Ohm, c'est-à-dire pour lequel tension et
intensité sont toujours dans la même relation de proportionnalité.
Les dipôles vendus sous le nom de « résistance » sont conçus pour être assimilable à des conducteurs
ohmiques dans une large plage d’utilisation : dissipant à l’extérieur l’énergie que leur fournit le générateur, ils
conservent une résistance constante à température constante.
Pour distinguer le dipôle – objet physique - de sa propriété physique, il a été décidé, dans ce cours, de le
nommer « résistance » (avec guillemets) par opposition au mot résistance (sans guillemets) qui représente sa
propriété physique de résister au passage du courant électrique.
Il ne faut pas systématiquement associer le mot « résistance » à la dénomination « conducteur ohmique ».
Ainsi, par exemple, le filament d’une lampe à incandescence qui est une « résistance » n’est pas un
conducteur ohmique étant donné que sa caractéristique n’est pas une droite passant par l’origine !