
Thème 3 : Dynamiques géographiques des grandes aires continentales
Chapitre 7 : L’Afrique, les défis du développement
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- la volonté des États sahariens de mieux contrôler leur territoire entraîne la présence
croissante de militaires et de fonctionnaires vivant en ville en famille.
- l’exploitation des ressources du sol et du sous-sol saharien en raison de la nécessité de
main d’œuvre. La ville algérienne d’Hassi R’Mel, fondée sur l’exploitation du gaz
naturel, est passée de 12 000 habitants en 2002 et à 22 000 en 2008.
Peut-on pour autant limiter la population saharienne à une seule population d’urbains ? Les
taux d’urbanisation des États partiellement sahariens sont faibles (40 % en Mauritanie, 20 %
au Niger, 33 % au Mali…). Il reste encore une importante population rurale
3) Un monde de flux (humains et commerciaux) en recomposition
Les pratiques nomades ont provoqué des déplacements dans tout le Sahara, notamment dans
sa partie sud, à la recherche de pâturages d’été. Les Touaregs (1,5 millions de personnes) sont
le peuple nomade le plus connu. Peuple d’éleveurs, ils sont organisés en clans guerriers et
sont de culture berbère. Leurs déplacements couvrent un espace de plus de 2 millions de km²,
à cheval sur six États (Libye, Algérie, Niger, Burkina-Faso, Mauritanie et Mali). Sous l’effet
d’une sédentarisation contrainte par la conjugaison des effets des sécheresses et de la volonté
des autorités politiques, le nombre de nomades au Sahara a été divisé par 4 entre la fin des
années 1970 et 2000.
Si le commerce caravanier, avec la figure de la ville caravansérail comme relais, a disparu,
les trafics de marchandises transitant par un Sahara aux voies de communication modernisées,
a explosé. L’exportation des produits miniers et des hydrocarbures nécessite des
infrastructures nouvelles :
- Le chemin de fer est rare au Sahara : il n’existe que pour mettre en relation un
gisement et le port d’exportation lié, à la manière des mines de fer de Zouerate au nord
de la Mauritanie, directement reliées au port de Nouadhibou par un train minier.
- Les oléoducs et gazoducs font aussi partie de ces équipements de transport, qu’il
s’agisse de l’Algérie, ou du Soudan avec le conduit de quelque 1200 km entre les
gisements pétroliers au sud du pays et Port-Soudan sur la Mer Rouge.
- Les routes ont acquis un rôle majeur pour le contrôle des territoires dont l’importance
revêt un caractère symbolique, à la manière de la Route de l’Espoir en Mauritanie,
créée et asphaltée durant les années 1980 pour nourrir les populations de l’est du pays
touchées par la sécheresse.
Hommes et marchandises transitent à travers le Sahara. La période actuelle voit renaître le
commerce nord-sud saharien. Une part importante réside dans la contrebande, à travers ces
espaces mal contrôlés. Ce type de commerce concerne des produits de première nécessité,
alimentaires, dont les prix varient et sont très divers en fonction des subventions étatiques.
Les types de produits échanges sont par exemple :
- le lait en poudre algérien, les boîtes de concentré de tomates tunisiennes.
- Les cigarettes sont aussi une marchandise échangée selon un flux sud-nord, qualifié de
« Marlboroconnexion » !
- La drogue trouve dans le Sahara et le Sahel de vastes espaces de transit non gardés : le
haschich marocain est pour partie dirigé dans un premier temps vers le Mali et le
Niger, pour remonter vers la Libye et l’Egypte et ainsi gagner l’Europe.
- La cocaïne américaine provenant des ports du Golfe de Guinée transite maintenant
vers la Méditerranée via le Sahara.
Les frontières du sud des États du Maghreb sont poreuses et aisées à franchir pour nombre de
migrants sahéliens. Le Maroc, a été le principal pays de transit vers l’Europe par le détroit de
Gibraltar ou par les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, mais le renforcement des
contrôles par les autorités marocaines a fortement limité ce transit de clandestins. La Tunisie
puis la Libye sont des zones de départ vers les îles italiennes. L’Égypte est une terre de