Février : Système Terre

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Février 2017 Sommaire
Thématique Climat
3
Hydrosphère - Océan
5
Interaction Océan atmosphère : 1ère partie
Diminution du taux d'oxygène dans les océans
ST-Clim-Fev17-1
5
Interaction Océan atmosphère : 2ème partie
6
Hydrosphère - Cryosphère
8
Va-t-on vers un nouvel événement de Heinrich ?
ST-Clim-Fev17-5
10
Nouvelle estimation de la fonte des glaciers alpins
ST-Clim-Fev17-6
11
Biosphère
12
Les mangroves, formidables capteurs de carbone
ST-Clim-Fev17-7
12
La diversification des forêts tropicales n’augmenterait pas le stockage du carbone
ST-Clim-Fev17-8
13
Systèmes agricoles et alimentaires
14
Sommaire
15
Système sol - plante
16
Conséquence de la baisse des taux de sélénium dans le sol qui baissent dues à la
diminution des au changement de précipitations : augmentation des carences pour la
population
16
ST-Agr-Fev17-1
Phytopathologie
16
16
Arrivée de la bactérie Xylella fastidiosa, destructrice des oliviers, en Espagne
16
ST-Agr-Fev17-2
16
Thématique Climat
Points clés de quelques événements
Février 2017
fonte du groenland
Hydrosphère - Océan
2
Interaction Océan atmosphère : 1ère partie
Diminution du taux d'oxygène dans les océans
ST-Clim-Fev17-1
2
Interaction Océan atmosphère : 2ème partie
Alors que l’océan se réchauffe, pourquoi celui-ci a-t-il stocké plus de carbone ces
dernières décennies?
ST-Clim-Fev17-2
3
“Le Jour d’Après” : plus proche de la réalité que prévu.
ST-Clim-Fev17-3
4
Hydrosphère - Cryosphère
6
Perturbation des flux de chaleur par la fonte des glaces du Groenland
ST-Clim-Fev17-4
7
Va-t-on vers un nouvel événement de Heinrich ?
ST-Clim-Fev17-5
8
Nouvelle estimation de la fonte des glaciers alpins
ST-Clim-Fev17-6
9
Biosphère
10
Les mangroves, formidables capteurs de carbone
ST-Clim-Fev17-7
10
La diversification des forêts tropicales n’augmenterait pas le stockage du carbone
ST-Clim-Fev17-8
11
Hydrosphère - Océan
Interaction Océan atmosphère : 1ère partie
Diminution du taux d'oxygène dans les océans
ST-Clim-Fev17-1
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La solubilité de l’oxygène atmosphérique dans l’océan dépend des
caractéristiques physico-chimiques de celui-ci.
La température est un facteur clé dans la solubilité de l’oxygène ​: plus
l’océan est chaud, moins l’oxygène y est soluble.
L’océan de surface est celui en contact avec l'atmosphère. Il joue un rôle
crucial dans la dissolution de l’oxygène de l’air et la diffusion de celui-ci aux
autres couches plus profondes.
De plus, des eaux de surface plus chaudes contribuent à stratifier l’océan, ce
qui a tendance à réduire les échanges d’eau entre la surface et la profondeur
. L’oxygène dissous reste alors en surface.
De nombreux modèles prédisent une ​diminution de la quantité d’oxygène
présente dans l’océan avec le réchauffement des eaux de surface dû au
changement climatique​.
Ce réchauffement pourrait donc affecter la quantité d’oxygène dans les
océans de deux façons :
- en y diminuant la quantité d’oxygène dissoute ;
- en diminuant le transport de l’oxygène vers les zones profondes.
En se basant sur des millions de mesures de concentration en oxygène des
masses d’eau à de nombreux endroits de l’océan, une étude approfondie a
confirmé les tendances et les premiers impacts d’une perte d’oxygène prédits
par les modèles.
C’est la première fois que cette diminution est quantifiée : le contenu en
oxygène a diminué de 2% sur les cinquante dernières années.
Cette diminution du taux d’oxygène océanique peut devenir problématique car
on sait que de nombreuses espèces marines ne peuvent pas survivre dans
un environnement faible en oxygène. (Voir article sur les deadzone, actualités
2016)
Interaction Océan atmosphère : 2ème partie
Alors que l’océan se réchauffe, pourquoi celui-ci a-t-il stocké plus de
carbone ces dernières décennies?
ST-Clim-Fev17-2
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L’océan joue un rôle clé dans le cycle du carbone : il stocke une quantité
importante de CO2 de l’atmosphère.
Le CO2 se dissout dans la couche de surface (même mécanisme que
l’oxygène, S
​ T-Clim-Fev17-1​), puis est transporté dans l’océan profond. Il suit
ainsi les masses d’eaux, et ressort au bout de centaines, voir de milliers
d’années, quand ces masses d’eaux ont fini leur cycle et retrouvent la
surface.
Le stockage de carbone sous forme de CO2 est donc un équilibre
dynamique entre​ :
- des ​dégazages : remontée et libération dans l’atmosphère de CO2 des
eaux profondes stockées depuis le dernier contact entre l’océan et
l’atmosphère et du CO2 produit par la respiration des organismes
marins dans les profondeurs ;
- de ​l’absorption​ du CO2 en surface par dissolution.
L’absorption du CO2 par les océans dépend de la température de l’eau
océanique. De ce fait, avec le réchauffement climatique, l’océan absorbe
moins de CO2​.
Le dégazage du CO2 océanique, phénomène bien plus important que
l’absorption, dépend de la vitesse de la circulation océanique. Ces dernières
années, on a observé un ralentissement de la circulation océanique
(thermohaline). Ce ralentissement peut être dû au réchauffement climatique
qui renforce le phénomène de stratification et empêche le mélange des eaux
(voir ST-Clim-Fev17), ou à une variabilité naturelle du climat. De ce fait,
aujourd’hui, ​il y a moins de remontée d’eaux profondes en surface, et
donc moins de dégazage de CO2.
En conclusion, on l’océan de surface qui absorbe en réalité moins de carbone
de l’atmosphère. On a donc des océans qui absorbent moins de CO2 de
l’atmosphère, mais ils en renvoient aussi beaucoup moins : c’est
pourquoi on considère, en faisant le bilan, que l’océan a absorbé plus
de carbone ces derniers temps​. Toutefois,.
Sachant qu’il absorbe plus de 30% des émissions de carbone sur l’ensemble
de la planète, une diminution de sa capacité d’absorption laisse ce carbone
dans l'atmosphère, et accélère donc le réchauffement climatique.
“Le Jo​u​r​ ​d​’​A​pr​ès”​ ​: plus proche de la réalité que prévu.
ST-Clim-Fev17-3
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“Le Jour d’Après” nous proposait un scénario climatique considéré comme
extrême : une fonte abrupte des calottes provoquant un arrêt du courant
Atlantique Nord.
Pour évaluer le risque d’un tel scénario, une première étude sur 40 modèles
climatiques référencés par le GIEC a été mené en 2013. Le but était de
détecter les variation rapide de la température de surface. ​7 des 40 modèles
étudiés ont prédit un arrêt total de la convection (courant d’eau allant de
la surface vers la profondeur) à cause d’un refroidissement abrupt de la
mer du Labrador (qui est la zone majeure de plongée d’eau froide vers les
zones profondes). Un arrêt de la plongée d’eau profonde entraînerait une
forte diminution, voire un arrêt du courant Atlantique Nord, et donc une baisse
importante des températures sur les côtes atlantiques. Face aux quelques
modèles donnant cette possibilité (17,5%),
et à partir d’études
complémentaires, les scientifiques avaient conclu que les changements
climatiques dans l’Atlantique seraient plutôt graduels.
Cependant, un nouvel algorithme a été développé pour ré-analyser ces
modèles. Cette fois, un paramètre capital dans la prévision de la convection
hivernale a été mis en évidence : la stratification de l’océan en fonction de la
température. Sur les 40 modèles, seulement 11 prennent en compte ce
paramètre de façon satisfaisante (en incorporant une variation verticale de la
densité des masses d’eau).
Sur les ​11 modèles décrivant de façon satisfaisante la convection, 5
prédisent un arrêt du courant Atlantique Nord. 45,5% des modèles
envisagent donc le scénario “Le Jour d’Après” comme possible.
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Avec ces nouvelles informations, les scientifiques concluent qu’il y a une
augmentation de la probabilité d’un refroidissement rapide au cours de
notre siècle de près de 30%​.
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Ces études ne sont pour l’instant basées que sur des modèles​, et doivent
être confrontées aux données in situ pour être validées.
Hydrosphère - Cryosphère
Perturbation des flux de chaleur par la fonte des glaces du Groenland
ST-Clim-Fev17-4
Navire durant la campagne OMG, NASA
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La mission OMG (Ocean Melting Groenland) de la NASA est la première à
cartographier tous les glaciers et les océans côtiers autour du Groenland.
Au terme de la première année de campagne, il a été montré que les eaux
froides provenant de la fonte des glaciers refroidissent l’eau de surface,
perturbant profondément les flux de chaleur de ce continent.
Les relevés cartographiques réalisés permettent également d’augmenter la
précision des cartes utilisées pour prévoir l’augmentation du niveau
océanique.
Les chiffres venant de cette grande campagne sont à venir !
Va-t-on vers un nouvel événement de Heinrich ?
ST-Clim-Fev17-5
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Un événement de Heinrich correspond à une débâcle rapide d’iceberg, qui en
se détachant en grande quantité du continent, fondent très rapidement.
Depuis quelques années, les scientifiques étudient avec insistance les
évènements de Heinrich pour comprendre la dynamique des calottes
glaciaires, en particulier dans le but d’anticiper une fonte rapide de ces
calottes.
Les évènements de Heinrich les plus connus sont ceux ayant pour origine
une fonte de la calotte Laurentide. La fonte extrêmement rapide de glace
aurait entraîné une remontée du niveau des mers de plus de 6 mètres, alors
qu’on se trouvait dans la période la plus froide de la dernière période
glaciaire.
Une étude publié ce mois-ci explique les mécanismes de déclenchement d’un
tel évènement :
- Les évènements de Heinrich sont fortement lié à un réchauffement de
l’océan global ;
- Ils sont précédés d’une période de réchauffement rapide.
Actuellement, nous observons un réchauffement de l’océan dans les régions
polaires, avec des anomalies de températures océaniques de plus de 1,5°C
en Antarctique.
Cette amplitude est proche de celle observée lors de la fonte de la calotte
Levantine.
Avec le réchauffement actuel de l’océan, la question d’une fonte abrupte des
calottes est donc à envisager. Dans ce sens, une étude à ouvert la voie en
juin 2016, suggérant de façon convaincante que le niveau des mers pourrait
augmenter de plus de 3 mètres d’ici 2100, contre les 80 cm prévu par le GIEC
fin 2015.
La fonte des calottes observée ces derniers mois va dans le sens des
résultats de cette étude.
Nouvelle estimation de la fonte des glaciers alpins
ST-Clim-Fev17-6
Le glacier de Saint-Sorlin dans les Alpes. D48 / Flickr
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Dans un premier temps, l’évolution des glaciers alpins était évaluée à partir
d’un petit nombre de mesures, obtenues à l’aide de balises (des perches en
bois plantées dans la glace). Ces mesures étaient ensuite extrapolées à
l’ensemble de la surface du glacier pour calculer son bilan de masse
(quantitée de glace en supprimant les variations saisonnières).
Par la suite, cette méthode, a été complétée par des données satellitaires,
garantissant une meilleure couverture spatiale et temporelle.
Aujourd’hui, une équipe internationale a appliqué une nouvelle méthode à
partir de données provenant de six glaciers particuliers, étagés entre 2 400 et
3 500 mètres d’altitude.
Les données recueillies ont été traitées à l’aide d’un modèle statistiques forcé
avec des mesures in situ réalisées depuis cinquante ans. Cela a permis
d’avoir des données plus précises et plus homogènes.
Les résultats obtenus sont les suivants :
- Les variations de masse annuelles des six glaciers sont concordantes
d’un bout à l’autre de la chaîne alpine. Cela signifie qu’en dépit des
différences qui peuvent exister entre les climats régionaux, les glaciers
répondent à un signal climatique commun sur l’ensemble des Alpes,
sur plus de 400 kilomètres ;
- Avant la fin du siècle, les géants blancs culminant à moins de 3 500
mètres auront disparu du paysage alpin ;
- Les formations glaciaires réagissent plus fortement que prévu au
réchauffement climatique : la fonte aurait atteint 1,9 m de glace par an
en moyenne, contre les 1,15 m estimés jusqu’alors. Soit, sur la
décennie 2003-2012, une fonte supérieure de 65 % à ce que l’on
croyait.
Biosphère
L​es mangroves, formidables capteurs de carbone
ST-Clim-Fev17-7
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En construisant de la matière végétale carbonée, les milieux naturels
absorbent du CO2 de l’atmosphère.
Près de la moitié des émissions anthropiques de CO2 sont capturées par les
milieux naturels (océan et biosphère).
Les Mangroves (forêts littorales de région côtière, tropicale à subtropicale)
sont particulièrement efficaces pour la capture du CO2. En effet :
- Elles capturent dix fois plus de carbone en comparaison aux
écosystèmes marins ou aux forêts tropicales ;
- Ces milieux littoraux stockeraient environ 200 millions de tonnes de
carbone chaque année. Cela équivaut aux émissions de 150 millions
de voitures individuelles.
Ces écosystèmes sont de formidables capteur de CO2 grâce aux bactéries
qui ne décomposent pas la matière végétale fabriquée, dans l’eau salée.
Les sols deviennent alors progressivement d'immenses empilements de
fragments végétaux, incroyablement riches en carbone.
Il est donc essentiel de ne pas drainer ces écosystèmes pour les mettre en
culture ou d’y faire des constructions, pour les raisons suivantes :
- la suppression de ces écosystèmes, aura pour effet l’arrêt du stockage
de carbone ;
- le CO2 stocké dans le sol sera restitué à l'atmosphère.
La diversification des forêts tropicales n’augmenterait pas le stockage du
carbone
ST-Clim-Fev17-8
Crédit Photo: Pierre-André Fautrier
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De manière générale, la diversité d’espèces végétales dans les milieux
forestiers est corrélée à son stockage de carbone.
Une équipe de scientifiques de 22 pays a examiné la diversité des arbres et la
quantité de carbone stockée dans 360 sites des forêts tropicales de faible
altitude d'Afrique, d'Asie et d'Amazonie.
Leur conclusion montre que la plupart des forêts tropicales possèdent déjà de
nombreuses espèces, et diversifier encore les espèces présentes ne jouerait
pas sur le stockage du carbone. Il existerait donc un point critique au-delà
duquel l'ajout d'espèces supplémentaires n’aurait aucun impact sur
l’augmentation des stocks de carbone​.
Néanmoins, protéger les forêts tropicales présentant une grande biodiversité
reste essentiel, et à défaut de stocker du carbone, ​l'immense variété des
formes de vie présentes pourrait faire une importante différence au
niveau de leur capacité à s'adapter​.
Systèmes agricoles et alimentaires
Février 2017
Sommaire
Système sol - plante
Des taux de sélénium dans le sol qui baissent dus au changement de précipitation :
augmentation des carences pour la population
2
2
ST-Agr-Fev17-1
Phytopathologie
Arrivée de la bactérie Xylella fastidiosa, destructrice des oliviers, en Espagne
ST-Agr-Fev17-2
2
2
Système sol - plante
Conséquence de la baisse des taux de sélénium dans le sol qui baissent
dues à la diminution des au changement de précipitations :
augmentation des carences pour la population
ST-Agr-Fev17-1
Le sélénium est un micronutriment essentiel présent à l’état de trace dans
l’alimentation, notamment les céréales.
Une étude récente a montré que les concentrations en sélénium du sol diminuaient
avec l’aridité. En effet, bien que les précipitations entraînent le lessivage des
nutriments, comme le sélénium, celles-ci permettent aussi, via une diminution du pH,
des liaisons solides entre les charges négatives du sélénium et les particules du sol.
En diminuant le taux d’oxygène du sol, les pluies diminuent aussi la solubilité du
sélénium, qui est donc moins mobile et reste plus facilement lié dans les couches
superficielles du sol.
Avec le réchauffement climatique, un scénario a montré que ​66% des terres
agricoles pourraient perdre des quantités conséquentes de sélénium d’ici la fin
du 21eè siècle, et donc qu’un déficit serait observé dans l’alimentation, notamment
en Europe, Inde, Chine, Sud de l’Amérique du Sud, Afrique du Sud et Sud-Ouest
des USA, provoquant des carences chez les individus.
Phytopathologie
Arrivée de la bactérie Xylella fastidiosa, destructrice des oliviers, en
Espagne
ST-Agr-Fev17-2
Cette bactérie, connue pour avoir causé de nombreux dégâts sur vigne en Californie
au 20e siècle, s’attaque à un grand nombre de plantes. Elle a été découverte pour la
première fois sur olivier en 2013 dans la région des Pouilles en Italie, et est la cause
de la coupe massive d’un million d’oliviers. Cet agent pathogène cause la mort des
plantes-hôtes en les empêchant de s’alimenter, ce qui les dessèche de l’intérieur.
Faire disparaître l’arbre infecté est le seul moyen de lutte qui semble efficace afin de
ralentir la propagation. A noter que cette bactérie se propage principalement via des
insectes vecteurs piqueurs-suceurs de la sève brute (xylème) comme la cicadelle ou
la cigale.
Des arbres porteurs de X. fastidiosa ont été découverts sur les îles Baléares
(Espagne), ce qui confirme sa propagation dans le bassin méditerranéen. Les
autorités ont donc fait abattre les 1900 oliviers touchés. On ne sait pas encore si
cette souche est aussi virulente que celle qui sévit en Italie du Sud, mais les craintes
que la maladie se répande à tous les oliviers d’Espagne sont réelles : l’Espagne est
le premier producteur mondial d’huile d’olive.
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