Février 2005 - PDF, 725.4 ko - Congrégation des Religieux de Notre

Bulletin des Religieux de Sion - Paris
1Ère
année Février 2005
– mensuel 2
Chers lectrice et lecteur de l’Informa-Sion,
Le nouveau né fait déjà ses premiers pas!
En ce temps de Carême, nous vous remercions pour vos commentaires et soutiens
amicaux, et nous venons vous présenter les grandes lignes de cette Informa-Sion
numéro 2 :
A la une : éditorial et index d’Informa-Sion.
A la page 2, Amots GILADI, un jeune «haifan, étudiant à Paris, nous raconte comment lui
et son poète Max Jacob, ont tous les deux découvert le « couvent » des Pères de Sion, Rue
N.D. des Champs. Vous y trouverez aussi quelques « éloges » à Informa-Sion qui nous
encouragent à continuer ce travail.
Elio PASSETO, religieux de Sion, nous envoi de Jérusalem , une contribution qui se trouve à
la page 3.Dans cette missive, il nous parle de la session d’études qu’il a animée au Costa Rica,
la première quinzaine de janvier. Il nous fait goûter un peu ce que peut signifier l’étude et le
partage à Sion. Qu’il est bon de s’asseoir ensemble et de partager notre vie et notre
réflexion avec tous ceux qui sont venus d’Amérique Centrale et d’ailleurs.
A la page 4, Denys ZAPYSNYY , notre postulant ukrainien, nous fait découvrir un peu son
pays. Wagner PEREIRA et Ramires DE ANDRADE, religieux de Sion, qui viennent d’arriver
du Brésil tout chaud(s), pour découvrir la fraîcheur parisienne, nous révèlent quelques
mystères qui entourent le 20 janvier au Brésil.
Pierre LENHARDT, religieux de Sion, fait une longue introduction à la prière juive, aux
pages 5 à 7. Cette mise en bouche nous laisse sur notre faim puisque le plat principal ne sera
servi qu’après le Carême
Enfin, « last but not least », Désiré BAYART,religieux de Sion, outre son aide précieuse lors
du montage de ce bulletin, nous présente un résumé sur la pénurie de novices en France.
Informa-Sion vient clore ce numéro de février en souhaitant bonne fête à tous celles et
tous ceux qui sont nés au mois de mars.
A tous, bon Carême et bonne route vers Pâques.
Bien fraternellement à vous,
D. RIBEIRO, nds
« Siméon le juste, un des derniers membres de la Grande Synagogue, disait : Le monde repose sur
trois bases : sur l’étude de la Loi, sur le culte et sur la charité. »
« Que des Majuscules suivies des points dans la religion catholique »
Amicale contribution à « Informa- Sion » écrite par Amotz Giladi, étudiant israélien, intéressé, comme vous pouvez
le lire ci- dessous, par certains poètes français dont il poursuit la connaissance à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences
Sociales.
“Je l’ai tant recherché (le baptême) que j’ai fini par en obtenir la promesse. Pablo (Picasso) sera le
20 janvier mon parrain […] Je fréquente les Pères d’un couvent de la rue N.-D.-des-Champs. (‘Que de
majuscules suivies de points dans la religion catholique!’)” C’est ainsi que le poète Max Jacob (1876-
1944) a raconté, le 7 janvier 1915, dans une lettre au poète Guillaume Apollinaire (1880-1918),
sa rencontre avec les Pères de Sion, qui avaient consenti à l’instruire en vue de sa conversion au
catholicisme.
L’enthousiasme de Max Jacob était grand, d’autant plus que sa première demande de
recevoir le baptême, au lendemain de l’apparition où il avait vu la figure de Jésus, en 1909, a été
réfusée avec mépris par le vicaire de l’église Saint-Jean-l’Evangéliste. Le Père Schafner, du couvent des Pères de
Sion, ne s’était pas refusé à écouter le poète excentrique, et avait nommé le Père Ferrand comme son catéchiste.
J’ai découvert cette histoire pendant mon séjour au 68 bis, rue Notre-Dame des Champs, en parlant avec le
Frère Pierre Lenhardt de mes traductions hébraïques de la poésie de Max Jacob, et de mon travail sur un mémoire
de maîtrise au sujet des poètes dits cubistes, dont Jacob faisait partie.
De même, Pierre m’a aidé à comprendre la terminologie chrétienne utilisée dans beaucoup des oeuvres du
poète , comme par exemple dans “Paradis, 7 h 10”, une des milliers de Méditations écrites au village de Saint-
Benoît-sur-Loire, il menait une vie monastique. Au cours de ses réflexions sur la grâce céleste, il cite Saint
Jean: “Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père”. Selon les Pères de l’Eglise, les diverses demeures
peuvent être des degrés de bonheur, quoique ceux-là soulignent que la notion de hiérarchie ne figure pas dans le
texte. Il se peut donc que la quantité se réfère à l’abondance, au don de la grâce à chacun dans la mesure
convenable. Cette dernière interprétation semble aussi être celle adoptée par Max Jacob: “Ce que nous avons désiré
ans la jeunesse, nous l’avons avec l’âge mûr, dit Goethe. Ce que nous avons désiré dans l’âge mûr nous l’avons après la mort. Si
nous avons désiré l’oraison, nous aurons l’extase. Si nous avons désiré l’intelligence nous l’aurons car le plus petit du Paradis est
plus grand que le plus grand des hommes, saint Jean-Baptiste.”
Amotz GILADI
Paris, le 2 de février 2005
Courrier
Bravo! Je l’ai beaucoup aimé. We would like to be involved!
Maureen Cusick, nds (Rome)
Excellent. J’ai beaucoup aimé votre informatif! Il est agréable de voir la Congrégation s’épanouir. Je me suis émue en lisant les textes d’Emiliano et
Mario. Vraiment Jérusalem est tout. Elle est le coeur de la Congrégation.
Zezé, nds (São Paulo)
Bravo, bravissimo, pour la belle initiative que je viens de lire.
Merci beaucoup de nous faire participer à l'aventure de INFORMA-SION!
Fraternellement, pardon "sororellement"
Anne Denise, nds (Cracovie)
En un mot "continuez" ce bulletin qui va nous aider à nous connaître mieux, à approfondir notre charisme… Un seul point au niveau de la typographie
: beaucoup de mots sont coupés par des espaces...
Marie Lise, nds (Grand-bourg)
« … toutes nos félicitations pour "INFORMA-SION" que nous avons tiré par mail et lu avec intérêt… »
Marie Brigitte, nds (Solitude - Bartrès)
« Magnifique ! Merci beaucoup. On va le tirer pour les Sœurs apostoliques aussi. PARABENS !
Sr Thérèse-Dominique (Solitude – Ain Karem)
« Je viens de visiter le site de Sion… j’y ai découvert des bonnes choses qui m’aident à connaître davantage Sion. Les articles du Frère Lenhardt m’ont
beaucoup aidé… votre éditorial et les expériences des Frères Emiliano, José Maria et Mario… »
Frédéric Kinkani (Kinshasa – R.D. du Congo)
3
Expérience d’étude-réflexion en Sion en Amérique Centrale
Chers lecteurs d’Informa-
Sion, mes vœux sont que ce
nouveau moyen de
communication et de « former-
en-Sion » puisse véhiculer plus
de vie dans notre grande famille
et, en me temps, être un
service d’Eglise auprès de chacun et de chacune.
C’est dans cet esprit de Sion que je partage
avec vous mon expérience vécue du 3 au 15 janvier
au Costa Rica. J’ai été invité par Sr Ana Maria
Murcia, provinciale des Sœurs de Sion de l’Amérique
Centrale, pour animer la réflexion et l’étude pendant
deux semaines intenses de vie en Sion. Comme signe
de notre internationalité, ont participé, en plus des
Sœurs de la Province, deux sœurs contemplatives du
Brésil. Il y a eu aussi la participation de laïcs, amis et
amies de la famille de Sion. À la dernière journée
d’étude, Sr Judite Mayer s’est jointe au groupe ; elle
est venue du Brésil pour la réunion de préparation
du programme biblique, qui aura lieu en Israël, à
l’Ecce Homo, en langues espagnole et portugaise.
Cette réunion, nous l’avons tenue à la suite de la
session d’étude avec d’autres Sœurs de l’Amérique
Centrale et des laïcs.
La rencontre étude-réflexion s’est faite en
deux étapes: la première semaine de travail s’est
déroulée à partir d’une réflexion en forme de
retraite. Après l’introduction du thème et son
commentaire, on utilisait un temps personnel, avec
l’aidé de citations bibliques et d’autres textes
distribués chaque jour. Le thème principal de cette
semaine a été: Parole de Dieu, Eglise et Sion”. Cet
énoncé fut subdivisé pour chaque jour: 1- Dieu
Unique et Un; 2- choix et mission du peuple de Dieu;
3- Parole de Dieu et sa pratique; 4- Jésus Christ
comme Parole de Dieu; 5- Eglise, communauté de
foi, nourrie par la Parole de Dieu; 6- Sion, sa mission
dans l’Eglise et dans le monde. Tous ces titres ont été
travaillés à partir de textes bibliques, ainsi que des
textes de la Tradition d’Israël et de l’Eglise.
Dans la deuxième semaine, la méthodologie
de travail fut spécifiquement celle d’une étude. Dans
la matinée on prenait comme sujet: “le judaïsme et
une nouvelle lecture du Nouveau Testament”. Aussi
le matériel de travail fut la Bible et des textes de la
littérature rabbinique et des Pères de l’Eglise. Dans
l’après-midi, après à une introduction à l’histoire de
la littérature rabbinique on travaillait quelques
commentaires de Rashi.
En vérité, ces deux moments, matin et après
midi, se complétaient par leur contenu. On a pu
constater que le rapport “intrinsèque” que le
christianisme vit par rapport au Judaïsme, attesté et
assuré par le Nouveau Testament, n’a jamais été
défait au long de notre histoire. Cependant cette
découverte exige une fréquentation sérieuse de la
sagesse présente dans la Tradition d’Israël et de
l’Eglise. Par conséquent, une vision partielle de cette
Tradition, unique mais qui existe sous deux formes
différenciées, compromet fortement sa
compréhension correcte.
Notre but a été atteint, non pas parce que
nous aurions tout appris et tout compris, cela n’était
pas la finalité de notre étude, mais nous avons fait
une expérience autour de ce qu’est l’identité de Sion:
réflexion-étude à partir de la Parole de Dieu, en
plongeant dans l’inépuisable source de la Tradition
d’Israël et de l’Eglise. La conclusion a été de grand
profit pour chacun et chacune, et tous et toutes ont
pu témoigner de la nécessité de continuer cette
forme d’expérience en commun.
Je dois dire que cette rencontre au Costa
Rica est le fruit de l’initiative, en Sion, en vue d’un
partage plus grand entre nous-mêmes et cela a bien
montré que nous avons tout à y gagner. Compte tenu
de la motivation et de l’engagement de chacun et de
chacune des participants, je pense que ce modèle
d’étude-réflexion, en Sion, doit être continué.
Elio Passeto, nds
Saint Pierre de Sion - Ratisbonne
L’UKRAINE *
*vue par Denys
L’Ukraine est un pays qui se trouve géographiquement au centre de l’Europe, avec un
territoire de 6O3.700 kilomètres carrés. Après la Russie, l’Ukraine est le deuxième plus grand
pays de l’Europe, juste avant la France. C’est un des pays plus beau pays de l’Europe.
La première république démocratique de l’Europe a été la République d’Ukraine
« Zaporizka Sich ». Elle a reçu aussi la première constitution, promulguée par Philippe Orlick.
Depuis longtemps l ’Ukraine a des relations avec la France. En 19 mai 1051, lors du
mariage du Roi de France Henri, avec la princesse ukrainienne Anna, celle-ci lui a offert un
Evangile écrit en Cyrillique. Sur ce livre de nombreux rois de France ont prêté serment. Après la
mort d’Henri, Anna a été régente et son fils Philippe, est devenu Roi de France.
L’Ukraine a toujours été un pays dotée de nombreuses communautés juives. Le
hassidisme est en Ukraine. Malheureusement, l’Ukraine a vu aussi la Shoah. A Babiy Yar,
la majorité des victimes de la guerre (400.000) était juive. Cependant, le peuple ukrainien a sauvé de nombreuses
familles juives.
Comme les juifs, les ukrainiens ont subi aussi un génocide en 1933, quand le gouvernement russe, malgré les
richesses des terres ukrainiennes, a provoqué une famine qui a fait mourir trois millions d’ukrainiens en une seule année.
D’autres victimes nombreuses ont perdu la vie pendant la deuxième guerre dans des camps de concentration
soviétiques.
Ces événements et d’autres expliquent l’immigration ukrainienne et le fait que, tout en étant le deuxième plus
grand pays d’Europe, une partie de sa population est dispersée dans le monde.
De nombreux ukrainiens ont pris la route vers des pays étrangers. Un exemple qui illustre bien cela est
l’immigration ukrainienne dans l’état de Paraná, au Brésil.
Depuis quelques mois l’Ukraine a montré qu’elle cherche la liberté. J’espère que cette ouverture permettra à
l’Ukraine de développer un plus grand dialogue œcuménique.
Paris, 18/02/2004
LE 20 JANVIER A ARUJA- SÃO PAULO
La Congrégation des Religieux de Notre-Dame de Sion a célébré le 20 janvier
2005, dans la Paroisse de Arujá, la première profession religieuse de ses 7 novices: Alex,
Edenildo, Eduardo, Evaldo, Paulo César, Rafael e Reinaldo. Avec eux, 3 jeunes frères,
Saulo, Ramires et Wagner, ont aussi renouvelé leur engagement à Sion. Cette belle
célébration a été présidée par le Supérieur Général, P. Ilário Mazzarolo, et concélébrée
par plusieurs pères de Sion, des moines Camaldules et des prêtres des diocèses de Mogi,
São Paulo et Sorocaba. Les familles des nouveaux frères, leurs amis et les Sœurs de Sion
sont aussi venus en grand nombre.
Un groupe de chant de la paroisse, par le biais d’une danse, a exprimé son action
de grâces et son soutien aux jeunes religieux qui s’engageaient dans la vie religieuse
sionienne.
Après l’eucharistie, les profès ont invités tous les participants au verre de
l’amitié. Ce fut un moment de retrouvailles et de partages.
Puisse la Vierge de Sion être un signe pour l’Eglise et le monde à travers toutes
les personnes qui se mettent au service de l’Eglise et de leurs frères et sœurs en Jésus
Christ. Puisse Sion exprimer l’amour de Dieu et de l’Eglise pour Israël, et contribuer à
la construction d’un monde plus juste et plus solidaire.
Ramires et Wagner, nds
Paris, le 17 février 2005
Ramires
Wagner
5
La prière juive, préliminaires
1. La prière, 'service du coeur'
Nous avons avons vu dans Inf.1 (Informa-Sion 1) que le
'service' (abodah), c'est à dire le culte rendu à Dieu, est le deuxième
des trois piliers sur lesquels repose le monde.
La vie juive, depuis la sortie d'Egypte, est service de
serviteurs libres du Seigneur, Dieu d'Israël, et non plus service de
serviteurs esclaves de Pharaon (T.J. Pesahim 5, 5 32c s/ Ps 113, 1). Les maîtres pharisiens
ont compris que le service d'Israël était le 'service du coeur' (avodat ha-lev) demandé par le
Seigneur comme expression de l'amour (Dt 11, 13). Selon une opinion majoritaire le 'service
du coeur' est au mieux assuré par la prière communautaire (tefillah) d'Israël. Les
pharisiens ont organisé cette prière dans le cadre de la synagogue, bien avant la
destruction du 2ème Temple (en l'an 70 de notre ère). Il fallait instituer la prière pour
qu'elle accompagne le culte du Temple et l'enrichisse. Le culte de la prière était ainsi uni au
culte de l'autel, de telle sorte que la prière communautaire a pu tenir lieu des sacrifices
quand ceux-ci furent suspendus à cause de la destruction du Temple. Une opinion
minoritaire, qui garde toute sa valeur, considère que le 'service du coeur' de Dt 11, 13 est
plutôt le Talmud, l'étude-enseignement de la Torah. En effet, nous l'avons vu (Inf. 1), Dieu
veut 'l'amour (hesed, tendresse) et non les sacrifices' et l'amour demande la 'connaissance
de Dieu plutôt que les holocaustes' (Os 6, 6). Le Talmud est donc lui aussi le 'service du
coeur'. Le débat reste ouvert. Comment aimer Dieu? En lui parlant de coeur à coeur dans la
prière ou en cherchant à le connaître par le Talmud? Le Rav Nahman de Bratslav (1772-
1811), un des grands maîtres du hassidisme, arrière-petit-fils de Rabbi Israël Baal Shem
Tov (1700-1760), le fondateur du hassidisme moderne, nous aide à répondre en disant: 'Il
est bon de faire de la Torah (Talmud Torah) une prière' (Liqutey Moharan II 25). De fait,
l'étude religieuse mène à la prière ; la prière est préparée, éclairée par l'étude, en
particulier par la recherche (midrash) du sens de l'Ecriture. Le lien entre prière et étude
fait partie du patrimoine commun; l'Eglise manifeste ce lien quand elle unit dans la messe
l'offrande eucharistique à l'office des lectures.
Le lien entre étude et prière manifeste l'Unité de la Torah du Dieu Un. Le Dieu
Un donne une Torah Une, orale et écrite. La prière, qui est une expression majeure de la
Torah orale, engendre et interprète l'Ecriture. L'Ecriture (Torah écrite), une fois qu'elle
existe, éclaire et soutient la prière. Tout est uni dans l'amour de Dieu qui s'exprime dans la
prière, dans l'amour de sa Parole, dans l'étude, dans l'amour du prochain, dans 'l'échange
d'actions inspirées par l'amour', le troisième pilier sur lequel repose le monde (Voir Inf. 1).
2. La prière, Torah orale.
La prière est instituée à l'origine par Moïse. Ses successeurs, Josué, les Prophètes,
les Anciens, les hommes de la Grande Assemblée, puis les Sages d'Israël (les maîtres
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