LE GAPRA DÉCHAÎNÉ

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BULLETIN
D’INFORMATIONS N° 133
LE GAPRA
DÉCHAÎNÉ
AVRIL 2011
E D I TO R I A L
L’ I M A G E D U M O I S
Le printemps est enfin là, comme ce nouveau
numéro du GAPRA déchainé !
L'actualité Gapriste est toujours intense, il faut
s'en féliciter :
• Gilles et Jean-Claude (avec sa nouvelle
monture) font des photos qui tuent...
• Alain, chasse l'ISS... et l'attrape !
• L'équipe d'Astro à l'école a fini ses activités
scolaires
• La première partie du concours en ligne
s'est encore bien passé à quelques petits
bugs près et a rassemblé près de 260 participants !
• L'installation du télescope au lycée de L. de
Vinci prend son temps...patience !
Préparez vous cependant à :
• La finale du concours le 14 mai le GAPRA
compte sur vous !
•
La Nuit Coupoles Ouvertes le 25 Juin !
D'ici là bon ciel !
Laurent
Jean Claude Mario nous gratifie une fois de plus d’une belle image de la galaxie NGC 4565, située dans la constellation de la Chevelure de Bérénice. Aaah, le bonheur d’avoir un instrument à poste
fixe ! Il est à parier que ses images vont tomber encore longtemps
sur notre liste de courrier électronique !
REMISE DES PRIX DU CONCOURS LE 14 MAI 2011
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TA C H E S S O L A I R E S
Nous avons vu dans le précédent numéro du Gapra Déchainé, que Galilée voulait utiliser les taches solaires, qui venaient d'être découvertes, pour montrer que le soleil est, comme la terre, une grosse boule qui
tourne dans l'espace. sans aucun caractère de pureté.
Cela se passait au début du XVIIeme siècle. Curieusement les taches solaires
reçurent très peu d'attention de la part des astronomes pendant les deux siècles
suivants. Et puis Herschel
vint..
Qui est Herschel ? . Cet astronome anglais est connu pour avoir découvert la
planète Uranus (13 mars 1781) deux satellites d'Uranus : Titania et Obéron
(1787), les satellites Mimas et Encelade de Saturne (1789), et d'autres broutilles du même genre
Il fut vraiment le premier à prendre le soleil pour objet d'études, et sa production, émanant d'une personne
aussi renommée, devint une référence. Pourtant on lui doit quelques bugs assez impressionnants.
En 1800 il disperse la lumière du soleil de façon à produire un spectre et passe un thermomètre sur la bande colorée ainsi obtenue. A sa grande surprise il constate que la température augmente lorsque le thermomètre passe au delà du rouge. Il en conclut que la lumière du soleil et la chaleur qu'il produit sont de nature
différentes, ce qui influencera la pensée des physiciens durant une génération.
En 1796 Herschel, en pleine réflexion sur les étoiles variables, imagine que le soleil, du fait des taches solaires, pourrait lui-même varier en intensité et que ceci aurait une influence sur le climat terrestre
figure 1 Les carrés blancs et noirs correspondent aux prix moyens sur des intervalles de 3
ans centrés sur les moments de maximum ou minimum d'activité solaire. Les triangles blancs
et noirs sont les prix au moment de ces maximums et minimums
2
TA C H E S S O L A I R E S
Il se met donc à la recherche d'un indicateur qui lui permettrait de vérifier cette assertion : il le trouve
avec le prix du blé. Quelque chose du type : il y a beaucoup de taches donc le soleil est plus chaud donc
la température augmente sur terre donc il pleut moins donc les récoltes sont moins abondantes et donc
le coût des céréales augmente. Lorsqu'il présente ses réflexions à la Royal Society de Londres , en
1801, il ne récolte(sic) rien d'autre qu'une volée de quolibets, Lord Brougham parlant Il se met donc à
la recherche d'un indicateur qui lui permettrait de vérifier cette assertion : il le trouve avec le prix du
blé. Quelque chose du type : il y a beaucoup de taches donc le soleil est plus chaud donc la température
augmente sur terre donc il pleut moins donc les récoltes sont moins abondantes et donc le coût des céréales augmente. Lorsqu'il présente ses réflexions à la Royal Society de Londres , en 1801, il ne récolte
(sic) rien d'autre qu'une volée de quolibets, Lord Brougham parlant même de « grande absurdité ».
Et pourtant.. deux chercheurs Israéliens (Lev A. Pustilnik et Gregory Yom Din) ont vérifié, en se servant de recueils de données "agriculture prices in England for 1259-1702" de Rogers (1887) qu'il y
avait bien une étrange corrélation entre prix du blé et apparition des taches (une tentative d'explication
est donnée dans le mémoire de ces deux chercheurs, dont le lien est donné ci dessous). Voir figure 1
Remarquons au passage qu'Herschel ne décela pas le cycle de 11 ans de l'activité solaire (il faudra attendre pour cela Wolf en 1847), du fait d'une période très calme lors du minima de 1798 (avec , parfois, horreur, pas de taches
solaires ), et d'une durée maxima - maxima qui durât 17 ans (1788 -1805).
(voir figure 2)
Il y a un autre point intéressant dans les rapports entre Herschell et les taches
solaires. Il produisit en 1795 un mémoire sur la constitution du soleil qui vaut
le détour.
Il écrit, en 1783 "j'ai observé une tache large et fine, et l'ai suivie jusqu'au
bord du soleil. Là j'ai noté que la tâche était en forme de creux par rapport à
la surface du soleil, et qu'elle avait des bords en pente inclinés".
nombre de taches annuelles Vs année
Figure 2
3
TA C H E S S O L A I R E S
(on sait maintenant que cette perception n'est en fait qu'une illusion d'optique)
D'où sa conclusion de 1795 : le soleil a une atmosphère "ensoleillée" avec des trous au milieu. Et par le
fond de ces trous, on devine sous la couche incandescente la planète soleil, une planète de même type que
la nôtre. Il prend comme analogie la lune. Si quelqu'un était sur la lune et regardait la terre, il verrait une
mer de nuages, et ici et là des trous, des zones sans nuages, qui lui permettrait de découvrir la surface terrestre. Cette analogie est assez stupéfiante, Hergé par exemple dessine en 1953 une terre vue de la lune
sans aucun nuage ! et il faudra attendre les années 1970 pour visionner cet aspect de la terre vue du ciel
que nous connaissons si bien.
Herschell conclut de ses observations et hypothèses que le soleil n'est finalement qu'une planète comme les
autres, sous une atmosphère incandescente et qui probablement est habitée, comme d'ailleurs la plupart des
autres planètes. Et il affirme que ses conclusions sont tellement étayées qu'elles seront capables de répondre à toute objection qui viendrait par la suite !
Des habitants sur le soleil ! Insolite, n'est-il pas ? D'autres avant lui avaient déjà proposé cette idée : John
Flamsteed en 1681 et J.E Bode en 1772 (c'est Bode qui exprima la loi qui porte son nom concernant la répartition des planètes autour du soleil selon une suite arithmétique.. dont nous parlerons peut-être un jour).
Un allemand, Gottfried Bueren, devint lui-même dans les années 1950 un défenseur de la théorie du soleilfroid, et proposa une récompense de 25000 marks à qui prouverait qu'il avait tort... Récompense qu'il dut
verser en 1953..
Depuis, on est à peu près persuadés que le soleil est très chaud, et que personne n'habite dessus.!!.
Référence du mémoire de Lev A. Pustilnik et Gregory Yom Din : http://xxx.lanl.gov/abs/
astro-ph/0312244
Jean Paul THOMAS
D AT E S A R E T E N I R
23
06
14
20
28
3
4
17
25
1
avril
mai
mai
mai
mai
juin
juin
juin
juin
juillet
Rencontres Sciences et techniques (Antibes)
La Relativité 2/2
Remise des prix du concours interscolaire
A la découverte du CERN
Observation TAC Calern
Les rayons cosmiques
Observation TAC Calern
Les dossiers du Gapra 2/2
Nuit coupoles ouvertes OCA
Mise en place du programme de l’été
4
Tous
Philippe Lucaud
Tous
Jean-Paul Thomas
Patrick Moné
Gilbert Auzet
A G I T E Z VO S N E U R O N E S !
Nous voici déjà arrivés au chiffre 6
( Deuxième nombre composé, et le premier ayant deux diviseurs distincts )
- Les Pythagoriciens l'associaient au mariage et à la santé, car c'était le produit des premiers nombres pair
et impair (masculin et féminin ).
•C'est la surface et le demi-périmètre du premier triangle de Pythagore de cotés 3 , 4 , 5 .
- Le premier nombre Parfait: ses diviseurs sont en effet 1 , 2 , 3 et 6 = 1 + 2 + 3
•Aucun autre nombre n'est à la fois le produit de 3 nombres et la somme de ces mêmes nombres.
•
- Saint Augustin écrivait que « Six est un nombre parfait en lui même, d'ailleurs Dieu créa
toutes choses en six jours. »
6 = 1 x 2 x 3 c'est aussi la troisième Factorielle :
C'est aussi la deuxième Primorielle
3!
(produit de tous les nombres premiers inférieurs à ce nombre :
exemple : P( 10 ) = 1 x 3 x 5 x 7 )
- Tout nombre premier supérieur à 3 est de la forme 6 n + 1
ou 6n - 1
Exemple: le nombre premier 17 est égal à 6 x 3 – 1
Pappus qui parlait de l'intelligence des abeilles, avait compris que les cellules d'une ruche devaient être
contigües de manière à ne laisser entrer aucune matière étrangère dans les interstices ;
donc de forme triangulaire , carrée , ou hexagonale . Il en conclut que les abeilles savaient qu'à partir d'une
même quantité de matière (cire) c'est l'hexagone qui contiendrait plus de miel que les autres formes.
Exercice de JAMBIQUE :
Prenez 3 nombres consécutifs, le plus grand étant divisible par 3 . Ajoutez ces 3 nombres
puis , ajoutez entre eux les chiffres du résultat. Répétez l'opération jusqu'à n'obtenir plus qu'un chiffre. Ce
chiffre sera 6 .
exemple : 3 nombres consécutifs : 16 , 17 , 18 (le dernier étant divisible par 3 )
ajoutons les : 16 + 17 + 18 = 51
5+1 = 6
c.q.f.d.
PASCAL découvrit à l'age de 16 ans (en 1640 ) son Théorème de l'Hexagone Etoilé Mystique :
Si l'on trace d'un seul jet une étoile à 6 sommets dont les sommets sont sur la périphérie d'une
conique ( cercle ou ellipse ) les 3 points d'intersection des branches (diagonales ) à l'intérieur de la conique sont alignés.
Gilbert AUZET
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E TO I L E S M I R A
Le ciel est parsemé d’étoiles, à condition qu’il fasse beau, c’était le cas lors de notre dernière mini mission à l’O.H.P. avec mon ami Pierre Dubreuil qui partage la même passion que moi, celle de la spectroscopie.
L’observatoire de Saint Michel de Haute-Provence nous donne souvent un ciel dégagé comme le montre cette photo longue pose du champ de télescopes, cette fois ci nous nous sommes attardés sur une
étoile que Pierre avait dans son champ CCD, le spectre basse résolution nous montre des variations
d’intensité dans le
spectre visible (400
nm à 700 nm). Il
s’agit de l’étoile
S_Vir (dans la constellation de la Vierge).
En recherchant
dans la littérature
on a affaire à une
étoile variable de
type Mira. Il s’agit
d’une étoile variable
à longue période
(VeryLargePeriod VLP) , géante rouge (type M) dont l’atmosphère est riche en oxygène, en carbone
moléculaire et en oxyde métallique. Ces étoiles sont intéressantes à observer par les amateurs que ce
soit en photométrie ou en spectroscopie, car elles sont brillantes et leur variation en magnitude est importante. Pour le cas de S_Vir, la magnitude varie de 6 à 12 en moins d’un an.
6
E TO I L E S M I R A
Nous voyons sur cette courbe photométrique ( source AAVSO) parfaitement la période, avec un maxima
à 7.5 et un minimum à 12.5, à la date du 9/04/2011 (JD= 2455661) la magnitude est de 9.5. Nous avons
bien une étoile de type Mira (longue période et forte variation en magnitude).
Maintenant voyons le profil du spectre réalisé par Pierre avec un simple Star Analyseur au foyer d’une
lunette Vixen 90-810 muni d’une caméra CCD Atik 314+.
Le spectre est dominé par les systèmes de bandes TIO, VO et ZrO. On peut aussi y voir des raies d’émission HI surtout après la maximum. Les spectres d’étoiles variables type Mira présentent de larges
émission d’hydrogène qui sont facilement visibles suivant la période de variation.
Le spectre de S_Vir. A gauche, on peut voir l’étoile de magnitude 9.5 qui correspond à l’ordre zéro.
L’ordre 1 correspond au spectre , de 400 nm à 800 nm. La littérature est abondante sur le net, le sujet
est passionnant, et le monde amateur peut participer facilement à faire des mesures scientifiques qui sont
les bienvenues chez les professionnels.
Alain LOPEZ
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H I S TO I R E D ’ U N E I M A G E
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Suite à l'installation de ce maudit réverbère et à l'absence d'objets nébulaires à
imager avec un filtre Hydrogène Alpha en cette saison, j'ai décidé de tenter ma
chance malgré tout sur des galaxies brillantes en Luminance.
Après un essai sur M81, je me suis tourné vers M106 ( c'est le cas de le dire puisque en pointant M106 je tourne réellement le dos au réverbère, et j'évite ainsi les
entrées de lumière directement dans mon tube optique). Le choix s'est fait suite à
la suggestion d'un ami, nous offrant alors la possibilité de combiner ultérieurement nos images.
J'ai passé pas mal de temps dans The Sky à préparer et peaufiner mon cadrage,
pour inclure hormis M106 pas mal de petits objets fort intéressants dans son entourage, pour changer des cadrages habituels avec une galaxie seule en plein
centre du champ.
Les prévisions de seeing de Meteoblue étaient très bonnes la première nuit et
presque autant la deuxième.
Les nuits furent très humides, avec près de 85% d'humidité, mais ô combien stables.
Toutes les images brutes de 5 minutes sont sous 2" de résolution, ce qui flirte
avec les limites instrumentales dans ces conditions d'utilisation
La finesse des images apporte une bonne détectivité, ce qui permet de révéler
des détails jusque dans les minuscules galaxies spirales voisines de M106.
Mais la pollution lumineuse plafonne malgré tout sévèrement la profondeur des
images et a généré un gradient important qui m'a causé pas mal de soucis lors du
traitement...
Gilles Cohen
Ci-contre, l’image de Gilles montrant la galaxie M106 et ses voisines, notamment NGC4217 en bas
à gauche. Gilles réalise ses images à l’aide d’une lunette Astro-Physics Starfire EFD 155, f/7, sur une
monture Astro-Physics 900 GTO et une caméra SBIG ST10XME. Pour cette image, il a accumulé 62
poses de 5mn chacune.
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