mais de façon récurrente, omniprésente mais diverse, de sa forme la plus violente, la lapidation des
femmes à sa forme la plus banale la question du port du voile.
Dernière manifestation de cet islamisme dans l’extrémisme politique et religieux qu’il incarne est la
référence à l’antisémitisme, un antisémitisme érigé en valeur fondamentale, véritable valeur de
référence qui anime les islamistes, un antisémitisme porteur d’instabilité au Proche Orient avant
tout mais dans le monde en général.
Cet extrémisme religieux mais aussi politique qu’affirme l’islamisme est animé d’un fort
prosélytisme qui se caractérise notamment par une volonté d’expansionnisme.
La stratégie expansionniste de l’islamisme est double mais avec une recherche de but final identique.
Le 1er temps de la stratégie est simple à appréhender. Il s’agit de conquérir toutes les régions
musulmanes et d’y imposer l’islamisme donc de fait l’intégrisme ; cette première étape doit
permettre de se débarrasser de régimes corrompus, autoritaires, dictatoriaux ; de régimes qui sont
considérés par les islamistes eux-mêmes comme des ennemis de l’islam. Ce premier temps de la
stratégie expansionniste islamiste est qualifié de « Lutte contre l’ennemi proche » ce que l’on appelle
parfois des Jihad locaux.
Déstabiliser l’Occident est le second temps de la stratégie et cela peut se faire de deux façons, soit en
prenant le contrôle des communautés musulmanes qui y vivent par le financement de mosquées, par
la formation d’imam ou encore par la multiplication d’associations caritatives soit, et c’est la
deuxième solution envisagée par les islamistes, par le terrorisme international. Il s’agit alors de
mener « la lutte contre l’ennemi lointain ».
Le but final recherché dans cette déstabilisation de l’Occident étant la conversion du monde entier
dans un califat mondial ! Le calife est le nom donné au souverain musulman, successeur de Mahomet
qui a un pouvoir spirituel et temporel et ainsi « la boucle est bouclée » par ce retour au projet
religieux et politique de l’islamisme.
L’islamisme revêt peu à peu une certaine réalité ; présenté comme une alternative à tout ce qui a pu
exister dans le monde musulman, idéologie aux composantes extrémistes tant religieuses que
politiques, une nouvelle approche par les courants et les stratégies est également nécessaire.
Le monde musulman, musulman pas islamiste, est fait de diversité avec une répartition des
musulmans en deux grands courants, Chiites et Sunnites, courants dont les origines se rattachent à
des faits historiques. Ceux qui, au lendemain du renversement d’Ali (4eme Calife, 656-661), cousin et
gendre du Prophète, par le gouverneur de Syrie, considèrent que le calife doit être choisi pour ses
qualités morales, religieuses, politiques, sont devenus les sunnites, un nom qui vient de sunna
signifiant la pratique, la ligne de conduite de Mahomet sont majoritaires dans le monde musulman à
près de 90%. Mais d’autres estiment que la communauté musulmane doit être dirigée uniquement
par un descendant du prophète, ce sont les partisans d’Ali, (« shia ali » en arabe, ce qui va donner le
mot chiite). Ils ont toujours été minoritaires parmi les musulmans (9%). Les 1% restant
correspondent à quelques minorités (alaouites, soufis, etc.).
Les islamistes se composent également de deux grands courants, des courants aux origines
communes.
Avant tout le wahhabisme dont on pourrait dire qu’il constitue les racines de l’islamisme. Il s’agit
d’une conception conservatrice, très dogmatique et puritaine, où s’imposent une pureté morale
scrupuleuse et un respect rigoureux des principes de l’islam. C’est la doctrine en vigueur en Arabie
Saoudite qui en est d’ailleurs le berceau, le seul autre État wahhabite au monde est le Qatar. La
doctrine a été fondée au XVIIIème par Abd Al Wahhab (1720-1792) par des Sunnites et les
Wahhabites vont jusqu’à prôner la contrainte pour imposer l’islam. Mais, et cela les différencie-t-il
sans doute beaucoup de l’évolution suivie par l’islamisme au cours du XXème siècle, sans projets
politiques. En effet, il n’y a ni contestation ni volonté de renverser les régimes en place. Le
wahhabisme est donc seulement, ou plus exactement surtout une doctrine religieuse, un
fondamentalisme.
Le salafisme, al-salaf signifie affiliation aux anciens, incarne quant à lui aujourd’hui la réalité de
l’islamisme. Cette doctrine née au XIXème siècle, prône également le retour au chemin des ancêtres et
aux valeurs authentiques de l’islam. On y retrouve une même lecture figée des textes sacrés, la même
interprétation du Coran ou plutôt la même absence d’interprétation puisque il s’agit d’une lecture