par l’aditus ad antrum. L’antre est limité en haut par le tegmen antri,
en arrière par le sinus latéral et médialement par le labyrinthe
osseux. L’aire triangulaire qui se situe en arrière de l’antre entre le
sinus latéral, le sinus pétreux supérieur et le labyrinthe osseux est
appelé triangle de Trautmann. Latéralement, l’antre est limité par
l’intermédiaire de la lame pétrosquameuse, par des cellules
superficielles qu’il ne faut pas confondre avec les cellules antrales
(cf fig 4D).
POINTE DE LA MASTOÏDE
Elle est occupée par deux groupes cellulaires d’importance variable,
séparés par la crête digastrique qui représente l’insertion
mastoïdienne du muscle digastrique. La crête digastrique marque
plus ou moins profondément le relief de la pointe mastoïdienne.
L’émergence du nerf facial au niveau du trou stylomastoïdien se
situe au niveau de l’extrémité antérieure de la crête digastrique. Le
groupe cellulaire profond de la pointe est en relation directe avec le
groupe cellulaire sous-facial.
TRAÎNÉE INTERSINUSOFACIALE
C’est le groupe cellulaire situé entre la troisième portion du nerf
facial et le sinus latéral.
RÉGION SOUS-FACIALE
Elle est située médialement par rapport à la troisième portion du
canal facial. Il s’agit du prolongement de la traînée
intersinusofaciale. Elle est d’un volume très variable.
Définitions
[5, 7, 9, 15]
La chirurgie des cavités postérieures correspond à plusieurs
interventions selon l’importance de l’ouverture.
Antrotomie superficielle
C’est l’ouverture des cellules périantrales superficielles, sans ouvrir
nécessairement l’antre.
Antrotomie (ou puit antral)
C’est l’ouverture mastoïdienne limitée à l’antre.
Mastoïdectomie
Elle consiste à mettre à plat toutes les cellules mastoïdiennes, y
compris l’antre, et la traînée intersinusofaciale, la pointe, les cellules
sous-faciales. En fait, la mastoïdectomie simple est rarement
indiquée. Il s’agit le plus souvent d’une mastoatticotomie car s’il
existe des lésions inflammatoires, l’attique doit souvent être exploré.
Mastoatticotomie
C’est la mise à plat des cellules mastoïdiennes complétée par
l’ouverture de l’attique.
Antroatticotomie
C’est l’ouverture de l’attique par voie mastoïdienne. L’atticotomie
par voie mastoïdienne doit être distinguée de l’atticotomie
transcanalaire qui comporte le sacrifice d’une partie ou de la totalité
du mur de la logette. L’atticotomie transcanalaire ne se conçoit que
pour traiter un cholestéatome attical antérieur ou externe dont les
limites ont été précisées par le scanner, ou bien encore pour aborder
une ankylose de la tête du marteau. Dans tous les cas, le mur de la
logette doit être reconstruit.
Tympanotomie postérieure
C’est l’ouverture de la caisse par voie mastoïdienne aux dépens du
récessus facial.
Évidement
Le terme d’évidement pétromastoïdien, ou plus simplement
évidement, est propre à la littérature médicale française. Sa
signification a été précisée depuis plus d’un siècle par Malherbe
dans sa thèse en 1895 : « une cavité d’évidement est définie par la
création d’une cavité unique, plus ou moins vaste, réunissant
l’ensemble des cavités atticales et mastoïdiennes avec le conduit
auditif externe, après suppression de la paroi postérieure et du mur
de la logette »
[9]
. L’évidement a été trop souvent assimilé à la radical
mastoidectomy décrite dans la littérature anglo-saxonne. Au contraire
de la radical mastoidectomy, la cavité d’évidement ne préjuge pas de
l’état du système tympano-ossiculaire qui peut être laissé en place,
ou reconstruit. Il s’agit dans ce dernier cas d’un évidement avec
tympanoplastie. Lorsque tous les reliquats tympano-ossiculaires sont
réséqués, il s’agit alors d’un évidement total.
Le terme de tympanoplastie en technique ouverte est parfois utilisé
pour désigner une cavité d’évidement avec tympanoplastie.
Une autre source de confusion est le terme d’évidement partiel, jadis
utilisé, car on ne sait pas si le caractère partiel porte sur la cavité ou
bien sur le contenu tympano-ossiculaire.
Principes généraux
[7, 11, 12]
Le succès d’une intervention chirurgicale sur l’oreille moyenne
dépend non seulement de la bonne indication opératoire, de la voie
d’abord chirurgicale et de la qualité de la technique opératoire, mais
aussi de la préparation du patient au moment de l’intervention, ainsi
que du respect de certaines précautions pré- et peropératoires.
PRÉPARATION DU MALADE
L’installation en salle d’opération a un intérêt majeur, car une
mauvaise installation peut exposer à des gestes malencontreux du
fait d’un mauvais repérage anatomique.
Le plan mastoïdien doit être horizontal lorsque la tête est tournée en
position extrême à l’opposé de l’opérateur. Cela implique souvent
de mettre en place un coussin sous la tête du patient si celui-ci est
obèse, ou sous les épaules d’un sujet maigre ou d’un enfant.
Il vaut mieux ne pas attacher la tête, sauf en cas de difficultés de
rotation cervicale, afin de pouvoir tourner très facilement celle-ci et
obtenir un angle de vision adapté en fonction des besoins.
En cas de perforation tympanique, il faut veiller à ne pas mettre
directement de produits antiseptiques dans le conduit auditif, et
protéger la caisse par un fragment d’éponge avant de badigeonner
le champ opératoire. La plupart des antiseptiques utilisés en
chirurgie ont une ototoxicité potentielle (polyvidone, hexamidine).
La mise en place d’un système de monitorage du nerf facial est
recommandée, en particulier pour les opérateurs les moins
expérimentés, car un des risques majeurs de la chirurgie des cavités
postérieures est la lésion du nerf facial
[13]
. Comme tout système de
monitorage, son installation doit être particulièrement rigoureuse,
garante de sa fiabilité, et l’opérateur doit s’assurer tout au long de
l’intervention de son bon fonctionnement. Il n’a pas pour but de
remplacer la vigilance et l’expérience de l’opérateur, mais il constitue
un système d’alerte supplémentaire.
PRÉCAUTIONS PEROPÉRATOIRES
– L’opérateur doit veiller en permanence au respect des organes
nobles de l’oreille, c’est-à-dire l’oreille interne, le nerf facial, les
méninges et le sinus latéral.
– Pour parer le traumatisme cochléaire, il faut éviter tout contact
entre la fraise et la chaîne ossiculaire, en particulier avec l’enclume
lors d’une antroatticotomie ou d’une mastoatticotomie. Les fraises
coupantes sont plus nocives que les fraises diamantées.
– La durée du fraisage est aussi un élément important, et on a
intérêt à utiliser des fraises coupant très bien, avec un moteur
46-080 Chirurgie des cavités postérieures de l’oreille moyenne et antroatticotomies Techniques chirurgicales
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