Introduction
Le lancement des obligations linéaires (OLO), emprunts à moyen et à long
termes, au mois de mai 19891, s’inscrivait dans le mouvement de moderni-
sation des marchés financiers belges et des instruments financiers du Trésor.
L’introduction de la concurrence dans l’émission des obligations linéaires en
constituait un des axes fondamentaux. Le ministre des Finances notait à cet
égard que les nouvelles pistes relatives au marché des obligations linéaires
“permettront de mieux harmoniser les instruments obligataires du Trésor
belge avec ceux des pays voisins, tout en renforçant la concurrence sur le
marché des effets publics et, il faut l’espérer, en comprimant le coût du
financement de la dette publique”2.
Depuis leur introduction, les obligations linéaires ont accentué annuelle-
ment leur importance dans la composition de la dette publique et consti-
tuent désormais la principale source de financement du Trésor belge, repré-
sentant, à la fin 1999, 64,1% de la dette publique totale.
L’introduction de l’euro a entraîné la constitution d’un marché unique obli-
gataire pour cette monnaie de référence. Le Trésor s’est donc vu confronté
à une certaine concurrence entre les Etats souverains émetteurs, agissant
auparavant dans un marché domestique relativement protégé.
Dans ces conditions, la Cour des comptes a estimé judicieux d’effectuer une
analyse du fonctionnement du marché des obligations linéaires, de l’émis-
sion au remboursement.
Après une présentation générale (chapitre 1) dans laquelle l’importance des
primary dealers, principaux acteurs du marché des obligations linéaires, est
mise en exergue, sont ensuite successivement analysés le fonctionnement
du marché primaire, et plus particulièrement la concurrence y prévalant
(chapitre 2), le fonctionnement du marché secondaire, qui joue un rôle
important au niveau des conditions de financement du Trésor (chapitre 3) et
enfin le contrôle exercé par le Trésor sur les primary dealers (chapitre 4).
Dans le cadre de la procédure contradictoire préalable, la Cour des
comptes a communiqué le 12 octobre 2000 une version provisoire de ce
rapport à l’administrateur général de la Trésorerie afin qu’il puisse faire part
à la Cour des comptes de ses commentaires. Ceux-ci, transmis à la Cour le
17 novembre 2000, sont repris en italiques dans le corps du présent rap-
port.
De manière générale, le Trésor souligne que “l’introduction de l’euro a eu
d’importantes conséquences pour l’ensemble de la stratégie d’émission du
Trésor, essentiellement pour la politique menée en qui concerne les mar-
chés primaire et secondaire des obligations linéaires. L’euro a créé les
conditions pour un marché de la dette publique plus intégré au niveau de la
zone euro mais a constitué pour les émetteurs souverains de l’Euroland un
Les OLO, instruments de gestion de la dette publique – Cour des comptes, avril 2001 5
1Arrêté royal du 11 mai 1989 relatif à l’émission de l’emprunt dénommé “Obligations
linéaires 8,25% - 1er juin 1999”. L’émission des OLO a ensuite été organisé par la loi du 4
décembre 1990 relative aux opérations financières et aux marchés financiers et par la loi du
2 janvier 1991 relative au marché des titres de la dette publique et aux instruments de la
politique monétaire.
2Dette publique, Rapport annuel 1990, p. 63.