véhicules, de plus en plus lourds (sécurité, bruit) et de plus en plus confortables (dimensions,
auxiliaires dont la climatisation, pneus plus larges, …).
De plus, l’augmentation régulière et monotone des km parcourus par le parc routier ne permet
pas, dans les conditions actuelles, d’envisager avec optimisme l’objectif de réduction des Gaz
à Effet de Serre d’un facteur 4 pour 2050.
Quant au bruit émis par les véhicules, le phénomène se pose différemment : il est instantané et
proche. Par comparaison à la pollution, la sensibilité des paramètres est moins « forte ».
Pour un véhicule, il est d’usage de distinguer deux plages de vitesse. Pour les vitesses
inférieures à 50 km/h, l’émission de bruit du Groupe Moto Propulseur est primordiale. Elle est
liée aux influences croisées du rapport de boîte, du régime moteur et donc de la vitesse et de
l’accélération. Les fluctuations peuvent être lissées autour d’une droite à pente très légèrement
négative (maximum entre 0 et 20 km/h). Au-delà de 50 km/h, le bruit de roulement (contact
pneumatique-chaussée) devient alors prépondérant, et suit une loi en 30 logV. On peut donc
affirmer que le niveau de bruit augmente de façon significative avec la vitesse pour des
situations de trafic fluide, même si la pente est moins forte pour un trafic plus dense
(20 logV).
En termes d’émissions sonores et gazeuses, il apparaît donc que les lois en fonction de la
vitesse ne sont pas linéaires d’une part, et que les effets des différentes nuisances
environnementales sont de natures diverses et parfois antagonistes d’autre part.
Le moteur thermique doit donc être considéré comme un système puissance et couple destiné
à optimiser aussi bien le rendement énergétique que la consommation (CO
2
), les émissions
gazeuses, le bruit ou les vibrations.
Quelques exemples permettent d’illustrer les difficultés du compromis à mettre en œuvre.
Par rapport à la motorisation essence (allumage commandé), le diesel (allumage par
compression) consomme moins de carburant (-20 à -25%) ; toutefois, les exigences de
dépollution (oxyde d’azote, particules) nécessitent la mise en place de systèmes (catalyseurs,
filtres à particules) générateurs d’une surconsommation non négligeable (3 à 5%). Par
ailleurs, en matière de bruit et vibration, même s’il a fait beaucoup de progrès, le moteur
diesel reste plus bruyant que son homologue essence.
Par ailleurs, si l’on considère les importants progrès réalisés en matière de bruit du Groupe
Moteur Propulseur, pour tous les types de motorisation, le bruit de roulement apparaît
désormais à des vitesses plus faibles (40 km/h). Le problème se déplace donc vers les
infrastructures (contact pneumatique-chaussée).
En matière de trafic, quelle que soit la vitesse, une trafic fluide est très avantageux pour tous
les critères environnementaux envisagés ici (consommation, pollution, bruit). De plus, réduire
le volume du trafic ne peut que diminuer la quantité des émissions.
Finalement, une réduction pure et simple de la vitesse en milieu urbain, par exemple de 50 à
30km/h n’amène pas forcément un gain en terme de nuisances environnementales. Chaque
situation, chaque mesure envisagée doit donc faire l’objet d’une évaluation environnementale
rationnelle et systémique, c'est-à-dire d’une évaluation intégrant dans un cadre
méthodologique unique l’ensemble des nuisances. C’est l’ambition du projet « Prospective et
indicateurs des impacts des transports sur l’environnement – outil d’aide à l’évaluation et à la
décision » (PIE) que pilote le LTE.