B) Les Saliens et la querelle des Investitures
Période qui va de 1024 à 1125. Les Saliens sont originaires de Franconie. Leur règne est caractérisé par
la « querelle des investitures ». Développement d'un système féodal (ils administrent leurs domaines en
s'appuyant sur des bas nobles. La querelle des investitures est une question religieuse : conflit avec la
papauté. Elle dura pendant plusieurs règnes d'empereurs saliens. Le 1er empereur salien est Conrad II,
fondateur de cathédrales. Son fils Henri III avait une foi très ardebte, il soutenait le mouvement de la
Réforme de l'Eglise qui touchait l'Europe et qui émanait de l'abbaye de Cluny, en France (fondée en 940
ap JC). C'était une abbaye indépendante. Le mouvement de réforme constituait à un retour de l'Eglise à
l'âge spirituel, refus de la vénalité des changes (payer des fonctions sans tenir compte des qualités de la
personne) et lutte pour la liberté de l'Eglise. Ce mouvement tendait à monarchiser l'Eglise. Henri III
prend connaissance du mouvement par le biais de sa femme Agnès de Poitiers, mais ne pourra pas s'y
intégrer (meurt en 1056). Paradoxalement, c'est sous son règne que va être parachevé le système
d'Eglise d'Empire (
cf Charlemagne qui voulait des ducs et des évêques)
. L'abbaye de Cluny voulait
séparer l'investiture des évêques du pouvoir de l'empereur. Ce mouvement de réforme apparaît comme
une des causes du conflit qui va apparaître déjà sous le fils d'Henri III, Henri IV. Ce conflit est une
véritable épreuve pour l'Empereur et l'Eglise. Pour l'Empereur car le principal vecteur de culture est
l'Eglise (langue = latin, oeuvres d'art...), mais aussi parce que c'est le Pape qui sacre l'Empereur (dignité
impériale. Le conflit va conduire à de profondes perturbations. Cette lutte a pris plusieurs noms : la
querelle des investitures (investit les Evêques, le Pape ou l'Empereur, les confirme dans leur pouvoir) ; le
Combat des 2 Glaives et le Conflit entre le Sacerdoce et l'Empire. La crise a affecté la symbiose
intérieure entre la politique et la religion : 1ère tentative de séparation. La 1ère querelle des investitures
a eu lieu sous le règne d'Henri IV (1056-1106, règne mouvementé, plusieurs rois s'opposent à lui, des
papes, des princes allemands et ses propres fils). A la source du conflit, le décret du Pape Nicolas II en
1059, qui stipule que seuls les cardinaux sont habilités à élire le pape + les évêques doivent être
investis par des ecclésiastiques et non pas par un laïc donc pas un roi => Eglise libre. Au moment où le
décret passe, Henri IV est encore jeune. En 1065, il commence à régner de manière majeure. Il tente de
récupérer le système de pontification (élections). Il va rendre laïques les désignations episcopales. Le
Pape Grégoire VII va s'opposer au fait qu'en 1075 l'empereur veuille élire l'évêque de Milan. Le pape
considère que c'est un abus de pouvoir et l'empereur considère que c'est son droit. S'ensuit alors une
personne d'excommuniation/déposition : Henri IV dépose le pape, qui en retour excommunie
l'empereur. Cela entraîne des révoltes, le pouvoir de l'empereur est convoité par les grands du
Royaume. Certains se rallient au pape. Un ultimatum est lancé à l'empereur : il sera déposé aussi s'il
reste excommunié + d'1 an : son pouvoir d'empereur est en jeu. Cet ultimatum va décider Henri IV. En
février 1077, on lui demande de plaider sa cause. On lui propose donc une rencontre avec le pape à
Ausbourg 1 an + tard. Mais Henri IV va chercher à racourcir le délai et va devancer le pape : il va lui-
même à la rencontre du pape en Italie, fin janvier 1077, 1 mois avant la date prévue. Il se présente au
château de Canossa où séjournait le pape, qui avait déjà entamé son chemin pour le rencontrer le mois
suivant. La légende raconte que 3 jours durant, il se présente à genoux devant le château pour supplier
le pape. Le pardon lui est accordé le 27 janvier mais les ennuis entre la papauté et l'empereur ne sont
pas terminés pour autant. S'ensuit une période d'anti-rois et d'anti-papes. Henri IV sera de nouveau
excommunié et sera en lutte avec ses fils en +. Qui de l'empereur ou du pape peut avoir l'investiture? La
question ne sera réglée qu'en 1122, avec le Concordat de Worms, entre leurs successeurs Henri V et
Gallixte II. Il a été décidé que les élections épiscopales seraient libres (internes à l'Eglise). On accordait
au Roi/Empereur le droit d'y assister. On réservait au pape la remise des symboles spirituels (anneau +
crosse) et à l'empereur la remise du scêptre. L'évêque continue encore de prêter serment au Roi/à
l'Empereur (c'est important en Allemane, toutes les papautés ecclésiastiques vont perdurer)=>
investiture temporelle. En 1803 avec Napoléon, il y a eu une simplification de la carte allemande et une
suppression des nouveaux territoires ecclésiastiques. On a donc accordé à l'Allemagne par le Concordat
de Worms la possibilité d'avoir l'investiture temporelle en 1er alors qu'ailleurs, c'est d'abord l'investiture
par le pape (ou autres évêques) => L'Eglise d'Empire n'est pas anéantie. Aujourd'hui, l'expression « aller