Forêts de Conifères méditerranéennes et montagnardes et fourrés sclérophylles * Forêts endémiques à Juniperus spp. (9560*) ou Matorrals arborescents à Juniperus spp. (5210) 9560* et 5210 * Habitat prioritaire (Peuplements de Genévrier thurifère) CODE CORINE 42.A2 à 42.A5 et 42.A8 32.131 à 32.136 Extrait du Manuel d’interprétation des habitats de l’Union européenne Version EUR 15-1999 9560 * Forêts endémiques à Juniperus spp. PAL. CLASS. : 42.A2 à 42.A5 et 42.A8 1) Forêts de moyenne altitude dominées par Juniperus spp. Les matorrales arborescents (32.13 et 31.3) ne sont pas à considérer. 42.A2-Thuriféraies (Juniperon thuriferae). Boisements dominés par Juniperus thurifera d’Espagne (substrats calcaires de la zone supraméditerranéenne des monts ibériques et des plateaux voisins, souvent avec Pinus sylvestris, P. salzmannii, Juniperus hemisphaerica et Berberis hispanica ; substrats calcaires très localisés et sur sol siliceux de la périphérie et de l’intérieur de la sierra de Guadarrama ; pentes calcaires méridionales sèches, chaudes, rocheuses, des monts Cantabriques, entre le Rio Pisuerga et le Rio Luna, à Juniperus nana, J. sabina, Berberis vulgaris ssp. cantabrica, Rhamnus alpinus, Viburnum lantana ; sols gypsifères du bassin de l’Ebre à Rhamnus lycioides ; sols argileux du Campo de Montiel ; sierra Taibilla), de France (montagne de Rie ; pentes calcaires supraméditerranéennes chaudes des Alpes sud-occidentales, dans la Drôme, les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence, entre 700 et 1 200 m ; pentes calcaires supraméditerranéennes chaudes de la vallée de l’Isère, dans les Alpes occidentales, entre 300 et 500 m ; vallées de l’intérieur de la Corse Pinnera, Rudda, Pruniccia parfois mêlées de Pinus laricio). Caractères généraux Le Genévrier thurifère est un petit arbre à feuillage persistant, présent en France : - dans les Pyrénées (Haute-Garonne et Ariège) ; - dans les Alpes (quelques localités dans les Alpes du nord et la plupart dans les Alpes du sud) ; - en Corse. 2) Végétales : Juniperus brevifolia, J. cedrus, J. drupacea, J. excelsa, J. foetidissima, J. oxycedrus, J. phoenicea, J. thurifera. Au niveau de son aire générale on notera qu’il est présent uniquement autour de la Méditerranée occidentale : Moyen et Haut Atlas marocains, massif des Aurès en Algérie, Espagne, France et en quelques points en Italie, à proximité du col de Tende. 4) Les matorrales arborescents de Juniperus thurifera (32.136) sont en général associés sur le terrain, mais ne doivent pas être incluses dans ce type d’habitat. 5210 Matorrals arborescents à Juniperus spp. PAL. CLASS. : 32.131 à 32.136 1) Broussailles et fruticées sempervirentes sclérophylles méditerranéennes et subméditerranéennes organisées autour des genévriers arborescents. Une dominance mélangée peut être indiquée par une combinaison de codes. Sous-types : 32.136-Matorral arborescent à Juniperus thurifera Formations dérivées de 42.A2 16. 2) Végétales : Juniperus oxycedrus, J. phoenicea, J. foetidissima, J. excelsa, J. communis, J. drupacea, J. thurifera. 16. 42.A2 - Thuriféraies (Juniperion thuriferae) : boisements dominés par Juniperus thuriferae d’Espagne, du sud de la France et de Corse. Beaucoup de formations sont plutôt des matorrals arborescents, et peuvent être classées sous 32.136; les distinctions géographiques explicitées peuvent néanmoins être préservées en ajoutant les suffixes de 42.A2 à 32.136. 351 Forêts de Conifères méditerranéennes et montagnardes et fourrés sclérophylles Comportement dynamique du Genévrier Thurifère (d’après Gauquelin et al. 1999) Il est appelé Genévrier d’Espagne ou Porte Encens en raison de l’odeur forte que le bois dégage à la chaleur. Il est caractérisé par la présence de petites feuilles en écailles. C’est un arbre dioïque qui présente, jeune, un houppier dense et conique (allure de Cyprès) et qui, avec l’âge, prend des formes très diverses avec des troncs souvent noueux et tordus. L’arbre « record » en France métropolitaine s’observe à Saint-Crépin (Hautes-Alpes) : il mesure 7 m de circonférence. La longévité est importante ; certains individus ont plusieurs centaines d’années (il pourrait approcher un millénaire). On peut considérer le Thurifère comme une essence méditerranéo-montagnarde. En France, il se rencontre essentiellement dans les milieux secs et très chauds (espèce xérothermophile par excellence), par ailleurs très ensoleillés (espèce héliophile). On l’observe donc sur les pentes exposées au sud, au sud-ouest, de 300 à 1 800 m d’altitude. Il recherche donc les falaises et rochers, calcaires ou siliceux (en Corse), bien exposés au soleil et les pentes fortes rocailleuses, s’installant dans des stations laissées libres par les autres essences forestières (barres rocheuses, corniches, pentes très rocailleuses), stations qui lui permettent d’échapper à la concurrence ligneuse. Mais on le retrouve sur des pelouses, ou des terrasses agricoles anciennement cultivées puis abandonnées. On le rencontre dans les étages bioclimatiques suivants : - supraméditerranéen inférieur (Alpes du sud, Pyrénées) ; - supraméditerranéen moyen et supérieur (Alpes, Corse) ; - montagnard sous influence méditerranéenne (Corse, Alpes du sud) ; - montagnard des Alpes internes (Alpes). Avec des cortèges floristiques bien différents. Les Thurifères créent leur propre microclimat : sur rochers, sous son couvert, et sur sa litière se rassemblent des espèces forestières absentes en plein découvert. La dissémination serait assurée essentiellement par les Oiseaux (Grive, Corvidés…) qui assurent le transport sur de courtes distances (fruits ou « galbules » lourds) et la levée d’inhibition avec l’ingestion. Les Genévriers thurifères « nourrissent » un nombre élevé d’insectes et principalement de Lépidoptères (présence sur les peuplements d’espèces ayant comme centre de gravité l’Espagne et/ou l’Afrique du Nord). ● Données dynamiques synthétiques expliquant la répartition de l’espèce sur un site : Ce schéma synthétique de T. Gauquelin (Gauquelin et al., 1999) résume parfaitement le comportement dynamique de cette essence. On peut penser qu’il était présent en France, au moins, depuis la fin de la dernière glaciation, favorisé souvent par un climat méditerranéen « froid » et semi-aride (Jalut et al., 1999). Il aurait alors constitué des forêts claires étendues (?). Puis avec les variations climatiques à l’origine de la migration successive des essences actuelles, il aurait peu à peu reflué vers les zones marginales rocheuses que l’on peut considérer comme les actuelles stations primaires. L’espèce présente donc un caractère relictuel qui est à l’origine de son grand intérêt patrimonial. Les forêts (chênaies pubescentes, pineraies diverses…) qui lui ont succédé furent en partie défrichées pour le pastoralisme, voire la culture. À partir des semenciers des stations primaires, il a pu s’installer dans les pelouses pâturées lors des baisses d’activités agricoles 352 Forêts de Conifères méditerranéennes et montagnardes et fourrés sclérophylles ce qui a conduit à des pelouses piquetées d’arbres jeunes à l’origine de certains peuplements âgés remarquables actuels. 5 - Peuplements de Genévrier thurifère alpins du montagnard sous influences méditerranéennes. Avec la déprise pastorale et agricole, dans un premier temps il colonise ces espaces délaissés. Mais par ailleurs reviennent les essences potentielles (Chêne pubescent, Pin sylvestre, Pin laricio de Corse en dissémination du Pin noir d’Autriche introduit) ; peu à peu elles surciment le Genévrier et le font disparaître souvent par compétition. 6 - Peuplements supraméditerranéens corses de Genévrier thurifère. La conservation des stations primaires pose peu de problèmes dans la mesure où elles sont à l’abri des incendies. Par contre les stations secondaires sont menacées à moyen terme par la reconquête de la forêt potentielle. ● Variabilité des habitats au sein d’une région climatiquement homogène : On peut donc distinguer des stations primaires : - sur les barres rocheuses, les corniches… ; - avec une flore pauvre en espèces, de fentes de rochers et de dalles ; - sur les pentes fortes, chaudes, rocailleuses, sur des pelouses écorchées et des végétations de rochers et de dalles ; - avec des arbres souvent de petite taille mais âgés ; ces stations correspondent à des complexes d’habitats. Et des stations secondaires : 7 - Peuplements montagnards corses de Genévrier thurifère. Position des habitats élémentaires au sein de la classification phytosociologique française actuelle On comprendra les difficultés rencontrées pour classer ces formations dans le système phytosociologique : - les peuplements pionniers sont à considérer comme des sous-associations des divers types de pelouses, de landes ou de fruticées colonisées ; - la tâche n’est pas plus aisée pour les peuplements arborescents primaires qui correspondent le plus souvent à des complexes de végétation (de dalles, de fentes de rochers, de pelouses écorchées, de fruticées éparses) et qui sont souvent peu visités par les phytosociologues compte tenu de leur inaccessibilité fréquente… - sur d’anciens parcours pastoraux et donc sur des pelouses xérophiles ou des landes basses avec des individus plus ou moins âgés ; - sur d’anciennes terrasses cultivées avec des populations jeunes piquetant des pelouses mésoxérophiles à xéroclines. Forêts tempérées caducifoliées ou mixtes : Quant à l’annexe I de la directive et au « Manuel d’interprétation EUR 15 », ces deux documents distinguent : - des forêts de Genévriers ; - des matorrals (individus dispersés au sein de pelouses, landes, fruticées…) qui dériveraient de la dégradation des forêts. - Supraméditerranéennes : ❍ Sous-alliance : Buxo sempervirentis-Quercenion pubescentis ◆ Association : Buxo sempervirentis-Quercetum pubescentis juniperetosum thuriferae 1 Le plus souvent il n’en est rien : les jeunes peuplements correspondent à des phases pionnières, ayant pour origine les semences des peuplements en place. Forêts caducifoliées ou mixtes à Hêtre, Sapin… : ■ Ordre : Fagetalia sylvaticae On comprendra donc pourquoi nous traitons ensemble les forêts et les matorrals à Thurifères qui sont très liés spatialement et dans la dynamique des métapopulations. ● Intérêt et données générales sur la gestion : Compte tenu de la surface limitée qu’il occupe, de son caractère relictuel, le Genévrier thurifère possède un très grand intérêt patrimonial. Le paradoxe actuel est que l’espèce est en extension assez rapide sur une grande partie de son aire, mais qu’en même temps, il est menacé au cœur de certains de ses peuplements. Les stations primaires souvent inaccessibles n’ont pas besoin d’une gestion particulière. Il faut simplement veiller à leur protection, éventuellement nécessaire, vis-à-vis des incendies. ➤ Classe : Querco roboris-Fagetea sylvaticae ■ Ordre : Quercetalia pubescenti-sessiliflorae ● Alliance : Quercion pubescenti-sessiliflorae - Montagnardes : ❏ Sous-ordre : Fagenalia sylvaticae - Acidiphiles : ● Alliance : Luzulo luzuloidis-Fagion sylvaticae ❍ Sous-alliance : Galio rotundifolii-Fagenion sylvaticae ◆ Association : Galio rotundifolii-Pinetum laricionis ✧ Sous-associations : ericetosum arboreae, faciès à Juniperus thurifera 6 anthyllidetosum hermannianae faciès à Juniperus thurifera 6 - Fourrées à espèces caducifoliées : ➤ Classe : Crataego monogynae-Prunetea spinosae ■ Ordre : Prunetalia spinosae - Fourrés xérophiles : ● Alliance : Berberidion vulgaris ❍ Sous-alliance : Berberidenion vulgaris ◆ Associations : Amelanchiero ovali-Juniperetum thuriferae 3, 4, 5 Juniperetum hemisphaerico-thuriferae 5 Déclinaison en habitats élémentaires Nous avons retenu sept types d’habitats élémentaires : 1 - Peuplements à Genévrier thurifère des Pyrénées. - Fourrés méditerranéen à espèces sempervirentes : 2 - Peuplements alpins de Genévrier thurifère du supraméditerranéen inférieur. ➤ Classe : Quercetea ilicis ■ Ordre : Pistacio lentisci-Rhamnetalia alaterni 3 - Peuplements alpins de Genévrier thurifère du supraméditerranéen moyen et supérieur. - Fourrés calcicoles : ● Alliance : Rhamno lycioidis-Quercion cocciferae ◆ Association : Junipero phoeniceae Amelanchieretum ovalis 2 4 - Peuplements de Genévrier thurifère des Alpes internes. 353 Forêts de Conifères méditerranéennes et montagnardes et fourrés sclérophylles ✧ Sous-association : juniperetosum thuriferae - Fruticées à xérophytes épineux de Corse et Sardaigne : ➤ Classe : Carlinetea macrocephalae ■ Ordre : Carlinetalia macrocephalae ● Alliance : Anthillidion hermanniae ◆ Associations : Helichryso italici-Genistetum salzmannii ✧ Sous-association : juniperetosum thuriferae 6 ◆ Stachydi genistetum salzmannii ✧ Sous-association : juniperetosum thuriferae 6 ◆ Thymo herba-romanae-Genistetum lobelioidis ✧ Sous-association : juniperetosum thuriferae 7 ◆ Berberido aetnensae-Genistetum lobelioides ✧ Sous-association : juniperetosum thuriferae 7 LESTRA L., 1921 - Contribution à l’étude du Juniperus thurifera var. gallica. 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Expérience de pâturage par des chèvres pyrénéennes à la montagne de Rié (Marignac, Pyrénées centrales). ONF Actes du colloque Genévrier thurifère, 26-27 sept. 97 Marignac (Haute-Garonne). Dossiers forestiers. XX, p. 248-256. ONF (SID de la Haute-Garonne et du Gers), 1995 - Révision d’aménagement de la forêt communale de Marignac 1995. 2014, 41 p. SAVOIE J.-M., 1995 - Les types de stations forestières des Pyrénées centrales. ONF, p. 11-78 et p. 123-127. 355 * Forêts endémiques à Juniperus spp. (9560*) ou Matorrals arborescents à Juniperus spp. (5210) (Peuplements de Genévrier thurifère) (9560* et 5210) Peuplements de Genévrier thurifère des Pyrénées 1 * Habitat prioritaire CODE CORINE 42.A27 et 32.136 Caractères diagnostiques de l’habitat En dehors des zones rocheuses on note la présence d’une pelouse dominée par le Brachypode penné, la Koélérie du Valais, la Fétuque d’Auquier, la Laîche de Haller. Caractéristiques stationnelles Types d’habitats connus dans la haute vallée de la Garonne et dans la vallée de l’Ariège. Stations xérothermiques (chaudes et sèches), avec un minimum de pluviosité, sur substrats calcaires (calcaires urgoniens métamorphisés (= marbre)), sur fortes pentes et en exposition sud ; entre 650 et 1 000 m. Occupe différentes situations : - barres rocheuses : stations primaires ; - pentes rocheuses avec rochers, dalles, éboulis (certains engendrés par l’exploitation du marbre) ; - sols développés sur altérites du marbre, peu épais (inférieur à 40 cm), de type lithosol ou rendzine, avec un humus de type mull calcique ; stations secondaires. Variabilité Les variations peuvent être étudiées sur le seul site présentant une population respectable en terme d’individus (montagne de Rié) : ● Variations avec l’altitude : Des zones de densité différentes peuvent être observées : - claires à la base ; - plus denses autour de 800 m, là où les rochers représentent 50 % de la surface, où la pente est la plus forte et l’exposition la plus au sud ; - claires en haut. ● Variations des peuplements : Peuplements purs de Thurifères : - denses à clairs, avec des arbres ; - dispersés (= « matorral »). Peuplements mélangés avec le Chêne pubescent (Quercus pubescens). ● Variations intrapeuplements : Très souvent le peuplement de Thurifère recouvre divers habitats : - pelouses xérophiles (1) ; - éboulis, rocailles (2) ; - rochers avec habitat des fentes (3) ; - dalles rocheuses ; —› il s’agit donc souvent d’un complexe d’habitats (= écocomplexe). Nota : peu d’information sur la flore compagne des barres rocheuses ! Espèces « indicatrices » du type d’habitat Genévrier thurifère Genévrier commun Chêne pubescent Bois de Sainte-Lucie Églantier des chiens Buis Érable de Montpellier Juniperus thurifera Juniperus communis Quercus pubescens Prunus mahaleb Rosa canina Buxus sempervirens Acer monspessulanus (1) Espèces de pelouses : Brachypode penné Fétuque d’Auquier Laîche de Haller Koélérie du Valais Germandrée jaune Germandrée petit chêne Hélianthème des chiens Hélianthème des Apennins Thym serpollet Sarriette Immortelle Fumana couché Germandrée des Pyrénées Ail à tête ronde Garance voyageuse Aspérule cynanchique Anthyllide des montagnes Phalangère faux lis Brachypodium pinnatum Festuca auquieri Carex halleriana Koeleria vallesiana Teucrium aureum Teucrium chamaedrys Helianthemum canum Helianthemum apenninum Thymus serpyllum Satureia montana Helichrysum stoechas Fumana procumbens Teucrium pyrenaicum Allium sphaerocephalon Rubia peregrina Asperula cynanchica Anthyllis montana Anthericum liliago (2) Espèces d’éboulis, de rocailles : Sabline à grandes fleurs Muscari automnal Fausse roquette Paronychia argentée Passerine Arenaria grandiflora Dipcadi serotinum Erucastrum obtusangulum Paronychia argentea Thymelaea passerina (3) Espèces de fentes de rochers : Physionomie, structure Peuplement dense et peu dégradé se présentant sous la forme d’un piqueté d’arbres et d’arbustes (hauteur moyenne : 1,80 m, maximale de 7 m) ; surtout de forme conique. Dans les zones rocheuses les plus sèches, il couvre 50 % de la surface du sol. Dans la strate haute dominée par le Thurifère, on note la présence du Genévrier commun, du Chêne pubescent, du Bois de Sainte-Lucie. La strate arbustive est diversifiée avec le Genévrier commun, l’Églantier des Chiens, le Frêne, le Buis, l’Érable de Montpellier. 356 Orpin à feuilles épaisses Saxifrage paniculée Sedum dasyphyllum Saxifraga paniculata Espèces de dalles rocheuses : Orpin blanc Globulaire naine Globulaire à tige nue Sedum album Globularia nana Globularia nudicaulis Confusions possibles avec d’autres habitats Impossible de confondre avec d’autres habitats. * Forêts endémiques à Juniperus spp. (9560*) ou Matorrals arborescents à Juniperus spp. (5210) (Peuplements de Genévrier thurifère) Correspondances phytosociologiques Stations primaires : groupement restant à définir ; peuplements mélangés avec le Chêne pubescent ; association : Buxo sempervirentis-Quercetum pubescentis ; sous-association : juniperetosum thuriferae. Chênaies pubescentes riches en espèces méditerranéennes ; sous-alliance : Buxo sempervirentis-Quercenion pubescentis. Chênaies pubescentes ; alliance : Quercion pubescentipetraeae. Matorral sur pelouse : sous-association juniperetosum thuriferae d’une pelouse de l’alliance du Xerobromion erecti restant à définir. Complexes rupicoles : - éboulis sur marbres (UE : 8130) ; - végétation de dalles rocheuses (UE : 6110) ; - végétation de fentes de rochers calcaires (UE : 8210). Répartition géographique Quatre localités dans la vallée de la Garonne (Haute-Garonne) : - la montagne de Rié (quelques milliers d’individus) ; - trois stations marginales avec 5-30 pieds : Bezin-Garraux, Saint-Béat, Boutx-Lez. Une localité en Ariège : Quié de Luyat. Dynamique de la végétation Spontanée Régénération sur les barres rocheuses dans les fentes de rochers où de la matière organique et de la terre fine ont pu s’installer (Quié de Lujat). Régénération sur les pentes rocailleuses où de la matière organique et de la terre fine ont pu s’installer. Sur les sols peu profonds. Semenciers Entrée et développement du Chêne pubescent Densification en Genévrier là ou la roche est encore importante Implantation du Genévrier et d’autres arbustes incendies, carrières (?) Peuplement clair = « matorral » Valeur écologique et biologique Pelouse xérophile Liée à la gestion La dynamique est liée actuellement à l’absence de gestion dans les stations secondaires : - reconquête d’espaces pastoraux —› matorral ; - redéveloppement de la végétation potentielle (chênaie pubescente)… Autrefois la dynamique du système était liée à l’action des incendies pastoraux (destruction forte et régénération progressive à partir des semenciers des stations primaires ou des survivants…). Espèce relictuelle installée dans les Pyrénées entre 14 000 et 13 000 ans BP (dernier épisode glaciaire, avec végétation présteppique favorisée par un climat méditerranéen froid et semiaride) ; graines apportées par des oiseaux venant d’Espagne. Populations très rares dans les Pyrénées, en limite d’aire par rapport à l’aire espagnole. Écocomplexe avec une grande diversité de niches écologiques offertes à la faune (peuplements de Genévrier, pelouses, rochers, dalles, éboulis…). —› Très grand intérêt patrimonial. Habitats associés ou en contact Divers états de l’habitat ; états de conservation à privilégier Complexes forestiers : - chênaie pubescente ; - hêtraies calcicoles ; - accrus à Frêne, Orme, Noisetier. États à privilégier « Grande » population de Rié, où s’expriment divers faciès plus ou moins denses, plus ou moins mélangés, avec le Chêne pubescent notamment. Complexes de fruticées : - formation à Juniperus communis sur pelouses (UE : 5130) ; - fourrés à Prunus mahaleb. Protection des petites populations des autres localités. Complexes de pelouses : - pelouses xérophiles à Brachypode penné, Koélérie du Valais, Laîche de Haller (UE : 6210). 357 Autres états observables Néant. * Forêts endémiques à Juniperus spp. (9560*) ou Matorrals arborescents à Juniperus spp. (5210) (Peuplements de Genévrier thurifère) Tendances évolutives et menaces potentielles Sur la montagne de Rié : peuplement jeune (en majorité de moins de 50 ans) ; maximum : 150 ans et pourtant décrit depuis 1813… —› Hypothèse d’un incendie ayant détruit l’essentiel de la population en dehors des barres rocheuses, suivi d’un renouvellement complet du peuplement depuis deux siècles (à confirmer). On peut penser également à l’exploitation de carrières de marbre du début du siècle qui ont pu détruire quelques peuplements pour l’avoir accès aux filons. Depuis 50 ans une partie de la thuriferaie s’est déplacée d’est en ouest se développant en bas de versants et régressant dans les secteurs les plus hauts (couverte par le Chêne pubescent) ; le tout résultant d’une déprise humaine avec : - développement du Chêne en partie supérieure, surcimant et faisant disparaître des jeunes genévriers ; - installation récente en pionnier, du Thurifère dans les zones basses abandonnées. Menaces potentielles : - le feu dans les stations sur rocailles (menace atténuée avec la déprise agricole…) ; - le développement du Chêne en station secondaire… Potentialités intrinsèques de production Les zones rocheuses primaires et les pentes riches en affleurements rocheux et éboulis ne présentent pas de potentialités forestières de production. Les sites secondaires où le Thurifère s’est implanté, où il s’implante actuellement peuvent : - présenter de faibles potentialités forestières (Chêne pubescent), mais cet habitat héberge des espèces méditerranéennes en limite d’aire et doit à ce titre bénéficier de mesures de conservation ; - présenter des potentialités pastorales qu’il convient de restaurer pour conserver la mosaïque très intéressante de l’écocomplexe. Cadre de gestion Rappels de quelques caractères sensibles de l’habitat Incendies sur les petites stations isolées. Compétition du Chêne pubescent. Modes de gestion recommandés Ceci se traduit par la présence de Genévriers morts à l’intérieur de forêts récentes. - Les situations rencontrées actuellement vont d’un pâturage assez intense mais désorganisé avec recours à des feux très dommageables pour les Thurifères (Boutx-Lez), à l’abandon complet du pastoralisme (Marignac). Aucune de ces pratiques ne semble ici répondre aux besoins de maintien à long terme des stations du Thurifère. - Un élevage caprin a été lancé à titre expérimental sur la montagne de Rié avec quatorze chèvres pyrénéennes en liberté. La chèvre dominante du troupeau a été équipée d’un collier émetteur qui indiquait sa position. Le suivi montre une bonne superposition entre l’exploitation du milieu et les diverses zones à Thurifères. Les chèvres négligent les Genévriers ; par contre elles consomment intensément tous les ligneux bas, moyens ou hauts qui les entourent (prises alimentaires entre le sol et environ 2 m de haut). La plante à laquelle les chèvres consacrent le plus de temps est le Chêne pubescent (29 %) suivi des Graminées (12,5 %), des ronces (10 %). Le passage du troupeau a provoqué un effet notable : l’éclaircissement des ligneux y est bien visible. Les passages réguliers du troupeau et des Ongulés sauvages entraînent des cloisonnements de petits massifs d’arbres et d’arbustes —› effets diminuant les facilités de propagation d’incendies. L’action des chèvres paraît se traduire par une amplification de l’effet sélectif des conditions écologiques très rudes de ces zones et semble donc favoriser l’expression de la thuriféraire là où des essences forestières plus compétitives (Chêne pubescent, Pin sylvestre, Érable de Montpellier) s’exprimeraient plutôt sinon. Il serait intéressant de renouveler cette expérience ou de la perpétuer. ● Stade d’abandon avancé : zones où le Chêne pubescent est présent avec le Genévrier. Une réserve biologique forestière (Rié) existe à ce jour sur laquelle quelques opérations ont été tentées : - opération d’enlèvement des chênes pubescents gênants et retour d’un pâturage sélectif (cf. § précédent) avec la chèvre. Programme de suivi pour évaluer l’effet réel de la mise en lumière et du pâturage : - sur l’impact des abroutissements par le mouflon et les cervidés sur les thurifères ; - sur l’apparition des nouveaux semis de thurifères (microstations, endozoochorie) ; - sur les rejets de chêne pubescent ; - sur la flore herbacée (inflammabilité)… Les stations primaires installées sur barres rocheuses et zones rocailleuses pentues n’ont besoin apparemment d’aucune gestion. La pose d’enclos est nécessaire pour cette évaluation. Par contre les stations secondaires doivent bénéficier d’une gestion appropriée : Inventaires, expérimentations, axes de recherche à développer Stade d’abandon récent : présence de pelouses, début de colonisation par le Chêne pubescent L’usage pastoral ancien de ces sites (début et moitié du XXe siècle) correspondait à un pâturage de printemps et d’automne, parfois d’hiver (calendrier rigoureux). L’entretien de ces sites par des feux pastoraux d’hiver a été complémentaire du pacage. L’évolution de la démographie et des activités humaines a conduit les stations de Genévrier thurifère à être progressivement abandonnées et envahies par la Chênaie pubescente. ● Suivi de la dynamique des populations de Thurifères et de Chêne pubescent. Objectifs : juger s’il faut défendre, et comprendre comment défendre la zone de transition thurifère pubescent, au profit du Genévrier. Étude sur la physiologie, la phénologie du thurifère. Étude dendroécologique établie sur Rié, à étendre aux Alpes, Espagne, Moyen Atlas. 358 * Forêts endémiques à Juniperus spp. (9560*) ou Matorrals arborescents à Juniperus spp. (5210) (Peuplements de Genévrier thurifère) Bibliographie BARTOLI M., et al., 1997. BERTAUDIERE V., MONTES N., 1993, 1999. BERTAUDIERE V., 1999. BLOT J., 1992. BONTZOLAKIS-BOUHIA N., 1993. DUPIAS G., 1960. GAUQUELIN T., LEBRETON Ph., 1998. GAUSSEN H., 1926. GUERBY L., 1999. JALUT G., et al., 1999. ONF (SID de la Haute-Garonne et du Gers), 1995. SAVOIE J.-M., 1995. 359 * Forêts endémiques à Juniperus spp. (9560*) ou Matorrals arborescents à Juniperus spp. (5210) (Peuplements de Genévrier thurifère) (9560* et 5210) Peuplements alpins de Genévrier thurifère du supraméditerranéen inférieur 2 * Habitat prioritaire CODE CORINE 42.A27 et 32.136 Caractères diagnostiques de l’habitat Espèces « indicatrices » du type d’habitat Caractéristiques stationnelles Types d’habitats se rencontrant à la base du supraméditerranéen (entre 750 m et 1 100 m) avec une grande richesse encore en espèces méditerranéennes. Coprésence du Genévrier thurifère, du Genévrier de Phénicie et du Genévrier oxycèdre. Présent sur des barres rocheuses, des pentes fortes rocailleuses (stations primaires) et sur des sols moyennement profonds (stations secondaires). S’observe surtout sur substrat calcaire mais présent sur silice en vallée de la Tinée (06). Lithosols ou rankers dans les stations primaires. Sols bruns calciques, rendzines ou sols bruns lessivés dans les stations secondaires. Variabilité ● Variations selon le substrat : - sur calcaire dans de nombreux sites ; - sur silice dans la vallée de la Tinée, avec la Bruyère arborescente (Erica arborea). ● Variations selon le statut : Stations primaires : - sur barres rocheuses, le Thurifère étant installé dans les fentes de rochers ; présente des formes torturées, avec l’Oxycèdre possible et parfois la forme intermédiaire Genévrier commun Genévrier nain (J. hemisphaerica (*)) ; - sur pentes fortes où la roche et les blocs occupent une grande partie de la surface du sol ; peuplements souvent plus denses, avec des arbres cependant espacés ; port de Cyprès. Stations secondaires : - sols peu épais, peuplements mélangés Chêne pubescent Thurifère ; - sols identiques ou plus profonds : matorrals possibles. Genévrier thurifère Genévrier de Phénicie Genévrier oxycèdre Genévrier hémisphérique Pistachier térébinthe Nerprun alaterne Chêne pubescent Sumac fustet Filaria à feuilles intermédiaires Buis Cytise à feuilles sessiles Bois de Sainte Lucie Amelanchier Juniperus thurifera Juniperus phoenicea Juniperus oxycedrus Juniperus hemisphaerica (*) Pistacia terebinthus Rhamnus alaternus Quercus pubescens Cotinus coggygria Phillyrea media Buxus sempervirens Cytisus sessilifolius Prunus mahaleb Amelanchier ovalis subsp. embergeri Lavance officinale Lavandula vera Téléphium d’Imperato Telephium imperati Asphodèle à gros fruits Asphodelus cerasifer Thym commun Thymus vulgaris Aphyllanthe de Montpellier Aphyllanthes monspeliensis Genêt cendré Genista cinerea Laîche de Haller Carex halleriana Sarriette Satureia montana Coronille minime Coronilla minima Koélérie du Valais Koeleria vallesiana Immortelle Helichrysum stoechas Echinops ritro Echinops ritro Céphalaire à fleurs blanches Cephalaria leucantha Stipe penné Stipa pennata Leuzée Leuzea conifera Joubarbe des calcaires Sempervivum calcareum Astragale de Montpellier Astragalus monspessulanus Centaurée paniculée Centaurea paniculata Confusions possibles avec d’autres habitats Avec les types d’habitats installés plus haut en altitude, dépourvus des espèces méditerranéennes. Physionomie, structure Très variable selon les conditions présentées… : - peuplements les plus denses apparaissant sur les pentes rocailleuses (mais restant ouverts) ; - individus dispersés (sur barres rocheuses ou pour les matorrals d’installation récente). Accompagné de végétation variée selon les conditions : - espèces de rocailles, fentes, dalles : Joubarbe, Telephium imperati… - espèces de pelouses sèches, ouvertes : Lavande officinale, Thym commun, Laîche de Haller… (*) Certains auteurs ne reconnaissent pas cette espèce et considèrent les populations concernées comme intermédiaires entre celles de Juniperus communis et J. nana. (Lebreton et al., 1994). 360 Correspondances phytosociologiques Peuplements de Juniperus thurifera alpins du supraméditerranéen inférieur ; stations primaires : association : Amelanchiero ovaliJuniperetum phoeniceae ; sous-association : juniperetosum thuriferae ; stations secondaires : sous-association à Juniperus thurifera des associations de pelouses, fruticées, chênaies… * Forêts endémiques à Juniperus spp. (9560*) ou Matorrals arborescents à Juniperus spp. (5210) (Peuplements de Genévrier thurifère) Dynamique de la végétation Spontanée Chênaie pubescente thermophile Peuplement de Genévriers (Thurifère plus Phénicie) et Amélanchier Peuplements de Genévriers thurifères avec d’autres arbustes Végétation arbustive basse Végétation arbustive basse Groupement herbacés rupicoles Pelouse à Lavande à Aphyllanthe Valeur écologique et biologique Liée à la gestion Pas de gestion des peuplements primaires. Très grand intérêt du Genévrier thurifère, espèce relictuelle. Peu de gestion des peuplements avec Chêne pubescent. L’abandon pastoral entraîne la reconquête du Thurifère sur les pelouses abandonnées et la dynamique du Chêne pubescent dans les stations secondaires. Peuplements anciens remarquables par la forme, l’âge et la densité des arbres. Présence possible d’espèces rares (méditerranéennes en limite altitudinale). Faune entomologique associée du plus grand intérêt. Habitats associés ou en contact Complexes rupicoles : - végétation de fentes de rochers calcaires (UE : 8210) ou siliceux (UE : 8220) ; - végétation de dalles rocheuses (UE : 6120) ; - végétation d’éboulis (UE : 8130) ; - végétation de rocailles à Telephium imperati… Complexes de pelouses : - pelouses à Lavande officinale, Thym commun ; - pelouses à Aphyllanthes monspeliensis ; - pelouses à Koeleria vallesiana, Satureia montana… (Ononidion striatae). Constitue des complexes d’habitats du plus grand intérêt sur les plans paysager et écologique (offrant une grande diversité de niches à la faune et à la flore). Divers états de l’habitat ; états de conservation à privilégier États à privilégier Stations primaires. Peuplements remarquables par la taille, l’âge, la forme. Complexes de fruticées : - groupement à Genévrier de Phénicie ; - fruticées à Prunus mahaleb ; - buxaies (UE : 5110) ; Peuplements secondaires. Peuplements jeunes pionniers. Complexes forestiers : - yeuseraies (UE : 9340) ; - chênaies pubescentes. Tendances évolutives et menaces potentielles Répartition géographique Stabilité et pérennité des peuplements sur les barres rocheuses et les pentes rocailleuses. Drôme : Saou (Porte-de-Barry), Pommerol… Alpes-de-Haute-Provence : Motte-du-Caire, Barre-de-Blégiers, Clue-de-Barles… Alpes-Maritimes : Puge-Longon, Rochers-de-Valabre (dans la Tinée) ... 361 Progression sur les pelouses ; suivi par le Chêne pubescent. Le développement du Chêne pubescent sur les régénérations et certains peuplements constitués. Risques éventuels d’incendies. * Forêts endémiques à Juniperus spp. (9560*) ou Matorrals arborescents à Juniperus spp. (5210) (Peuplements de Genévrier thurifère) Potentialités intrinsèques de production Nulle pour le Genévrier sur les stations primaires et secondaires. Sur les stations secondaires, les potentialités forestières sont très faibles. C’est surtout le pêturage qui peut avoir un intérêt sur les zones colonisées. —› Un débroussaillage permettra ainsi d’allier deux objectifs : protection contre les incendies, dégagement des thurifères d’une concurrence arborée. —› Étude et augmentation de la régénération du thurifère : Des études sont nécessaires pour connaître les facteurs favorisant une régénération naturelle du thurifère. Une régénération artificielle pourrait être alors envisageable par plantation de jeunes thurifères dans des boisements peu denses ou dans des secteurs ayant autrefois abrité le Genévrier thurifère. Cadre de gestion Rappels de quelques caractères sensibles de l’habitat Incendies. Dynamique des essences forestières sur de jeunes individus. Sensibilité de la régénération au pâturage. Inventaires, expérimentations, axes de recherche à développer Études fines de la dynamique des populations de Thurifère, Chêne pubescent. Études fines des conditions de régénération du Genévrier thurifère. Modes de gestion recommandés Objectifs : préserver les populations existantes. Principes de gestion : Les stations primaires installées sur barres rocheuses et zones rocailleuses pentues n’ont besoin apparemment d’aucune gestion. Bibliographie ARCHILOQUE A., et al., 1970, 1974. ARCHILOQUE A., et BOREL L., 1965. Par contre, la conservation des stations secondaires demande plus d’attention. BARBERO M., et al., 1972, 1988. On ne pourra aller contre la dynamique naturelle systématiquement, notamment sur les espaces ouverts récemment abandonnés et en cours de colonisation. BEAULIEU de J.-L., 1977. Ainsi, ce sont les peuplements anciens remarquables bien installés qui feront en priorité l’objet d’intervention, le cas échéant : CHARRAS A., 1993. —› Diminution des risques d’incendies : COINCY A. de, 1897. Démaquiser autour des formations denses d’individus âgés. GAMISANS J., GRUBER M., 1980. Ce nettoyage peut être associé à une valorisation du potentiel pastoral des terrains concernés afin de pérenniser cette protection des thurifères en limitant le coût des opérations (par l’utilisation d’animaux pour maintenir le milieu ouvert). BARBERO M., et QUEZEL P., 1985, 1986. BOREL A., POLIDORI J.-L., 1983, 1986. BREISTROFFER M., 1936. CHAS E., 1994. CLEU H., 1928. GUINIER E., 1929. HAMMOUD A., 1986. LATHUILLIERE L., 1994. LAURENT L., 1933, 1934. —› Limitation de la concurrence d’autres essences sur certains secteurs : LENOBLE F., 1924. Intervention à limiter aux secteurs les plus intéressants, les plus accessibles : débroussaillage et élimination des arbustes et Chêne pubescents concurrents. OZENDA P., 1966. OFFNER J., et BREISTROFFER M., 1948. VERNET J.-L., 1980. WIDMANN M., 1950. 362 * Forêts endémiques à Juniperus spp. (9560*) ou Matorrals arborescents à Juniperus spp. (5210) (Peuplements de Genévrier thurifère) Peuplements alpins de Genévrier thurifère du supraméditerranéen moyen et supérieur Caractères diagnostiques de l’habitat Caractéristiques stationnelles Types d’habitats présents en quelques sites alpins à l’étage supraméditerranéen moyen et supérieur, en conditions séchardes. Stations xérothermophiles (chaudes et sèches) sur substrats calcaires : - barres rocheuses ; - pentes fortes avec affleurements rocheux, éboulis plus ou moins stabilisés, dalles rocheuses, pelouses écorchées sur sols peu épais. —› Stations primaires. Sur sols peu épais, riches en cailloux (dynamique conduisant à la chênaie pubescente). —› Stations secondaires. Variabilité ● Variations selon les conditions géomorphopédologiques et la dynamique de la végétation : —› stations primaires : - barre rocheuse ; - versant rocailleux avec juxtaposition d’éboulis, de roches affleurantes et de pelouses peu recouvrantes ; sur pente moyenne à forte ; - pelouses de croupes rocailleuses, sèches, pelouses écorchées ; - éboulis instables (cailloux et pierriers), avec zones rocheuses avec l’Amelanchier (Amelanchier ovalis subsp. embergeri), Érable de Montpellier (Acer monspessulanum), Bois de Sainte Lucie (Prunus mahaleb), Cotonéaster… —› stations secondaires : - pelouses caillouteuses sur sols peu épais, avec végétation basse de Thym vulgaire (Thymus vulgaris), Koelerie du Valais (Koeleria vallesiana), Fétuque (Festuca marginata subsp. gallica)… couverte de Thurifères ; - sur le même type de sol : peuplements mixtes de Thurifères et de Chêne pubescent ; - chênaie pubescente avec quelques thurifères. Physionomie, structure Très variable selon les conditions présentées… : - peuplements assez denses sur les pentes fortes rocailleuses entrecoupées d’éboulis et de pelouses écorchées ; - individus dispersés sur barres rocheuses ; - pelouses écorchées à Thym vulgaire ; - pelouses à Fétuque, Koélérie du Valais… ; - peuplements mixtes avec le Chêne pubescent. Espèces « indicatrices » du type d’habitat Genévrier thurifère Amelanchier Juniperus thurifera Amelanchier ovalis subsp. embergeri (9560* et 5210) 3 * Habitat prioritaire CODE CORINE 42.A27 et 32.136 Érable de Montpellier Genévrier hémisphérique Lavande officinale Épine vinette Alysson Anthyllide des montagnes Arabette hirsute Avoine faux brome Fétuque Acer monspessulanus Juniperus hemisphaerica (*) Lavandula vera Berberis vulgaris Alyssum alyssoides Anthyllis montana Arabis hirsuta Avenula bromoides Festuca marginata subsp. gallica Hélianthème des Apennins Hélianthème d’Italie Koélérie du Valais Mélique ciliée Orpin de Nice Joubarbe des calcaires Seseli des montagnes Germandrée jaune Germandrée petit chêne Trinie glauque Sumac fustet Nerprun des rochers Bois de Sainte Lucie Aethionéma des rochers Asplénium des fontaines Laîche humble Laser de Provence Liondent Saponaire en cime Germandrée des montagnes Pigamon nain Armoise blanche Sarriette Ceterach Globulaire à feuilles cordées Orpin blanc Silène d’Italie Stipe penné Laîche de Haller Staeheline Argyrolobe Buplèvre en jonc Œillet Ononis Téléphium d’Imperato Genêt cendré Asphodèle Helianthemum apenninum Helianthemum italicum Koeleria vallesiana Melica ciliata Sedum nicaense Sempervivum calcareum Seseli montanum Teucrium aureum Teucrium chamaedrys Trinia glauca Cotinus coggygria Rhamnus saxatilis Prunus mahaleb Aethionema saxatilis Asplenium fontanum Carex humilis Laserpitium gallicum Leontodon hirtus Saponaria ocymoides Teucrium montanum Thalictrum minus Artemisia alba Satureia montana Asplenium ceterach Globularia cordifolia Sedum album Silene italica Stipa pennata Carex halleriana Stachelina dubia Argyrolobium zanonii Bupleurum junceum Dianthus virgineus Ononis pusilla Telephium imperati Genista cinerea Asphodelus cerasifer Confusions possibles avec d’autres habitats (*) Certains auteurs ne reconnaissent pas cette espèce et considèrent les populations concernées comme intermédiaires entre celles de Juniperus communis et J. nana. 363 Avec les thuriferaies installées plus bas dans un contexte qui permet l’entrée de méditerranéens. * Forêts endémiques à Juniperus spp. (9560*) ou Matorrals arborescents à Juniperus spp. (5210) (Peuplements de Genévrier thurifère) Correspondances phytosociologiques Peuplements de Genévriers thurifères alpins, supraméditerranéens ; • stations primaires : association : Amelanchiero ovaliJuniperetum thuriferae ; alliance : Berberidion vulgaris ; • stations secondaires : association : Buxo sempervirentisQuercetum pubescentis ; sous-association : juniperetosum thuriferae ; sous-alliance : Buxo sempervirentis-Quercenion pubescentis ; alliance : Quercion pubescenti-sessiliflorae. - fruticées à Amélanchier, Érable de Montpellier… ; - buxaies (UE : 5110) ; - landes à Lavandula vera, Genista cinerea. Complexes forestiers : - chênaies pubescentes ; - bois de Pin noir d’Autriche. Répartition géographique Drôme : Boule (Vercors). Alpes-de-Haute-Provence : Clue des Barles, Thorame Haute (Verdon). Dynamique de la végétation Alpes-Maritimes : vallon de Molières, col de Tende-Roya (enclave de supraméditerranéen dans l’étage montagnard). Chênaie pubescente à Genévrier Implantation du Chêne pubescent Peuplements assez denses Thuriféraie de barre rocheuse Groupement à Potentilla caulescens Implantation du Genévrier Implantation du Genévrier Semences Pelouses écorchées Formation à Lavandula vera et Genista cinerea Éboulis discontinus dalles rocheuses Pelouses à Koélérie du Valais Spontanée Valeur écologique et biologique Très grand intérêt du Genévrier thurifère, espèce relictuelle. Liée à la gestion Pas de gestion des peuplements primaires. Peu de gestion des peuplements avec Chêne pubescent. L’abandon pastoral entraîne la reconquête du Thurifère sur les pelouses abandonnées et la dynamique du Chêne pubescent dans les stations secondaires. Habitats associés ou en contact Peuplements anciens remarquables par la forme, l’âge et la densité des arbres. Présence possible d’espèces rares : Telephium imperati (protégé au niveau régional), Saxifraga callosa subsp. callosa, Delphinium fissum (protégé au niveau régional), Dictamnus albus (protégé au niveau régional), Cotoneaster delphiniensis… Faune entomologique associée de grand intérêt. Constitue des complexes d’habitats du plus grand intérêt sur les plans paysager et écologique (offrant une grande diversité de niches à la faune et à la flore). Complexes rupicoles : - éboulis calcicoles (UE : 8130) ou siliceux (UE : 8150) ; - végétation de fentes de rochers calcaires (UE : 8210) ou siliceux (UE : 8220) ; - dalles rocheuses calcaires (UE : 6120). Complexes de pelouses : - pelouses écorchées à Koelerie du Valais, Germandrée jaune (Ononidion striatae) ; - pelouses écorchées à Anthyllis montana ; - pelouses à Lavandula vera. Complexes de fruticées : Divers états de l’habitat ; états de conservation à privilégier États à privilégier Stations primaires : - peuplements remarquables par la taille, l’âge, la forme ; - peuplements secondaires ; - peuplements jeunes pionniers. 364 * Forêts endémiques à Juniperus spp. (9560*) ou Matorrals arborescents à Juniperus spp. (5210) (Peuplements de Genévrier thurifère) Tendances évolutives et menaces potentielles Stabilité et pérennité des peuplements sur les barres rocheuses et les pentes rocailleuses. Progression sur les pelouses sous-pâturées, sur d’anciennes terrasses de culture, mais suivi ou accompagné du Chêne pubescent, du Pin noir…, avec le risque pour le Thurifère d’être peu à peu éliminé. Le pâturage passé a eu pour effet l’élimination des régénérations de pins mais a contribué aussi à la dégradation des sols (ce qui entraîne la limitation de la régénération de l’espèce). Le développement des pins, du Chêne pubescent sur les régénérations et les peuplements constitués. Le pâturage anarchique non contrôlé. Les risques éventuels d’incendies. Le tourisme ici est peu important et sans impact. Potentialités intrinsèques de production Nulle pour le Genévrier sur les stations primaires et secondaires. Sur les stations secondaires, les potentialités forestières sont très faibles. C’est surtout le pâturage qui peut avoir un intérêt sur les zones colonisées. Cadre de gestion —› Diminution des risques d’incendies : Démaquiser autour des formations denses d’individus âgés. Ce nettoyage peut être associé à une valorisation du potentiel pastoral des terrains concernés afin de pérenniser cette protection des thurifères en limitant le coût des opérations (par l’utilisation d’animaux pour maintenir le milieu ouvert). —› Limitation de la concurrence d’autres essences sur certains secteurs : Intervention à limiter aux secteurs les plus intéressants, les plus accessibles : débroussaillage et élimination des arbustes et Chêne pubescents concurrents. —› Un débroussaillage permettra ainsi d’allier deux objectifs : protection contre les incendies, dégagement des thurifères d’une concurrence arborée. —› Étude et augmentation de la régénération du thurifère : Des études sont nécessaires pour connaître les facteurs favorisant une régénération naturelle du thurifère. Une régénération artificielle pourrait être alors envisageable par plantation de jeunes thurifères dans des boisements peu denses ou dans des secteurs ayant autrefois abrité le Genévrier thurifère. Inventaires, expérimentations, axes de recherche à développer Études fines de la dynamique des populations de Thurifère, Chêne pubescent et Pin noir ou sylvestre. Études fines des conditions de régénération du Genévrier thurifère. Bibliographie Rappels de quelques caractères sensibles de l’habitat ARCHILOQUE A., et al., 1970, 1974. Incendies. ARCHILOQUE A., et BOREL L., 1965. BARBERO M., et al., 1972. Dynamique des essences forestières sur de jeunes individus. BARBERO M., et QUEZEL P., 1985, 1986. Sensibilité de la régénération au pâturage. BEAULIEU de J.-L., 1977. BREISTROFFER M., 1936. Modes de gestion recommandés CHARRAS A., 1993. Objectifs : préserver les populations existantes. CHAS E., 1994. Principes de gestion : CLEU H., 1928. Les stations primaires installées sur barres rocheuses et zones rocailleuses pentues n’ont besoin apparemment d’aucune gestion. Par contre, la conservation des stations secondaires demande plus d’attention. On ne pourra aller contre la dynamique naturelle systématiquement, notamment sur les espaces ouverts récemment abandonnés et en cours de colonisation. Ainsi, ce sont les peuplements anciens remarquables bien installés qui feront en priorité l’objet d’intervention, le cas échéant (ex. anciennes terrasses sur le vallon de Mollières). 365 COINCY A. de, 1897. GAMISANS J., GRUBER M., 1980. GUINIER E., 1929. LAURENT L., 1933, 1934. HAMMOUD A., 1986. LATHUILLIERE L., 1994. LENOBLE F., 1924. OFFNER J., et BREISTROFFER M., 1948. OZENDA P., 1966. VERNET J.-L., 1980. WIDMANN M., 1950. * Forêts endémiques à Juniperus spp. (9560*) ou Matorrals arborescents à Juniperus spp. (5210) (Peuplements de Genévrier thurifère) (9560* et 5210) Peuplements de Genévrier thurifère des Alpes internes 4 * Habitat prioritaire CODE CORINE 42.A27 et 32.136 Caractères diagnostiques de l’habitat Caractéristiques stationnelles Types d’habitats présents en quelques sites dans les Alpes internes à climat de type continental accentué (précipitations faibles, amplitude thermique très forte) ; le site le plus remarquable est localisé à Saint-Crépin (Briançonnais). Stations xérothermiques (chaudes et sèches) sur substrats calcaires, sur fortes pentes en exposition sud ou ouest ou sur replats (anciennes terrasses cultivées). Occupe différentes situations qui seront détaillées ci-dessous (à partir du site de Saint-Crépin, représentatif par son étendue et sa diversité, site servant de réservoir à la colonisation d’espaces pastoraux abandonnés des environs). Variabilité ● Variations selon les conditions géomorphopédologiques : —› Stations primaires ➀ : - falaises ou grandes barres rocheuses à maigre végétation avec Thurifères très disséminés et courts (0,5 à 1,5 m) avec l’Amélanchier (Amelanchier ovalis subsp. embergeri) et plus rarement des Chênes pubescents rabougris ; dans les fissures présence de la Lavande (Lavandula vera), des Globulaires (Globularia cordifolia et G. punctata) ; touffes de Potentille à tige (Potentilla caulescens) ; - pentes fortes rocheuses, dalles et barres rocheuses, avec plus de 50 % de substrat rocheux ; Thurifère abondant atteignant 4-5 m ; présence de l’Amelanchier (Amelanchier ovalis subsp. embergeri) ; dalles rocheuses avec l’Orpin de Briançon (Sedum brigantiacum) ; pins présents (Pin noir et Pin sylvestre, sans avenir (?)). —› Stations secondaires ➁ : - éboulis en voie de stabilisation avec Calamagrostis argenté (Achnatherum calamagrostis), Laser de France (Laserpitum gallicum), Argousier (Hippophae rhamnoides subsp. fluviatilis), Sainfoin des rochers (Onobrychis saxatilis) ; —› Matorrals : y succède une pelouse à Lavande (Lavandula vera) et Armoise blanche, aussi colonisée par individus dispersés ; pelouses écorchées à Fétuque (Festuca marginata subsp. gallica), mosaïque de Graminées en touradons sur terre fine et graviers de couloirs à éboulis, constituant la zone la plus remarquable pour les peuplements de Genévriers ; colonisations par les pins (peuplements mélangés : Thurifères – Pins) ; pelouses fermées à Koélérie du Valais (Koeleria valesiana) et Astragale (Astragalus vesicaria) : - sur sols moyennement profonds, pelouse typique avec en plus des deux espèces caractéristiques : l’Inule des montagnes (Inula montana), Lin à feuilles ténues (Linum tenuifolium) ; - sur sols profonds (anciennes terrasses de cultures) avec le Stipe (Stipa capillata) ; - dans ces deux cas le Thurifère s’installe et présente une croissance rapide… mais les Pins s’installent également… ouverts) ; sinon individus dispersés (sur barre rocheuse ou sur fruticées naines). Peu de végétation accompagnatrice sur les barres rocheuses, ou sur les pentes rocheuses. Pelouses écorchées à Fétuque, Pelouses sur pentes rocailleuses à Lavande et Astragale, pelouses denses sur anciennes terrasses de culture dominée par Fétuque, Koélérie du Valais, Stipe penné. Sur sols plus ou moins favorables entrée du Pin sylvestre ou du Pin noir pouvant surcimer les Genévriers. Espèces « indicatrices » du type d’habitat ➀ Genévrier thurifère Lavande officinale Amelanchier Globulaire à feuilles cordées Globulaire allongée Potentille à tige Orpin de Briançon Orpin de Nice Juniperus thurifera Lavandula vera Amelanchier ovalis subsp. embergeri Globularia cordifolia Globularia punctata Potentilla caulescens Sedum brigantiacum Sedum nicaense ➁ Pin sylvestre Pin noir d’Autriche Épine vinette Genévrier commun Armoise blanche Hyssope officinale Aristoloche pistolochia Aspérule aristée Astragale vésiculeux Centaurée paniculée Coronille minime Echinops ritro Fétuque marginée Hélianthème des Apennins Hélianthème d’Italie Koélérie du Valais Laser de Provence Sainfoin des rochers Ononis de Columna Tunique saxifrage Silène otités Stipe penné Germandrée des montagnes Germandrée petit chêne Dompte venin Pinus sylvestris Pinus nigra Berberis vulgaris Juniperus communis Artemisia alba Hyssopus officinalis Aristolochia pistolochia Asperula aristata Astragalus vesicarius Centaurea leucophaea Coronilla minima Echinops ritro Festuca marginata subsp. gallica Helianthemum apenninum Helianthemum italicum Koeleria vallesiana Laserpitium gallicum Onobrychis saxatilis Ononis pusilla Petrorhagia saxifraga Silene otites Stipa pennata Teucrium montanum Teucrium chamaedrys Vincetoxicum hirundinaria Physionomie, structure Confusions possibles avec d’autres habitats Très variables selon les conditions présentées… peuplements les plus denses apparaissant sur les pentes rocailleuses (mais restant Pas de confusions possibles dans l’aire considérée (Alpes internes). 366 * Forêts endémiques à Juniperus spp. (9560*) ou Matorrals arborescents à Juniperus spp. (5210) (Peuplements de Genévrier thurifère) Correspondances phytosociologiques Répartition géographique Peuplements de Thurifères des Alpes internes : Briançonnais : Saint-Crépin, entre Saint-Crépin et Guillestre, entre Saint-Clément et Montdauphin. - stations primaires : association : Amelanchiero ovaliJuniperetum thuriferae ; Alpes-de-Haute-Provence : Morgon à Blache de Donnadieu. - stations secondaires : sous-associations juniperetosum des différents types de pelouses. Matorral : sous-association juniperetosum thuriferae des types de pelouses tendant à être envahies. Dynamique de la végétation Spontanée Implantation des Pins Quelques Pins rabougris Peuplements assez denses Groupement à Potentille Pelouses ouvertes Pelouses en touradons Pâturage Implantation du thurifère Thuriféraie de barre rocheuse Semences Jeune peuplement = matorral Implantation du thurifière Valeur écologique et biologique Pelouses à Koélérie et Astragale Très grand intérêt du Genévrier thurifère, espèce relictuelle. Peuplements anciens remarquables par la forme, l’âge et la densité des arbres. Éboulis à Calamagrostis Présence possible d’espèces rares : Fraxinelle (Dictamnus albus), Dianthus sylvestris, Telephium imperati, protégée au niveau régional, Astragalus monspessulanus (espèce protégée sur le plan national…). Cultures Liée à la gestion Faune entomologique associée de grand intérêt. Pas de gestion forestière. Constitue des complexes d’habitats du plus grand intérêt sur les plans paysager et écologique (offrant une grande diversité de niches à la faune et à la flore). Gestion pastorale : passage éventuel de moutons. Habitats associés ou en contact Complexes rupicoles : - éboulis à Achnatheron calamagrostis, Laserpitium gallicum ; - végétation de fentes de rochers à Potentilla caulescens (UE : 8130) ; - dalles rocheuses à Sedum brigantiacum (UE : 6120). Complexes de pelouses : - pelouses à Koeleria vallesiana et Astragalus vesicarius (UE : 6270) ; - pelouses à Lavandula vera et Artemisia alba (UE : 6270). Complexes prairiaux : - prairies de fauche fertilisées à Trisetum flavescens (UE : 6520). Complexes de fruticées : - fruticées à Amélanchier ; - fruticées à Hippophae rhamnoides subsp. Fluviatilis. Divers états de l’habitat ; états de conservation à privilégier États à privilégier Stations primaires. Peuplements remarquables par la taille, l’âge, la forme. Peuplements secondaires. Matorral (peuplements jeunes, pionniers). Tendances évolutives et menaces potentielles Complexes forestiers : - pineraies sylvestres des Alpes internes ; - plantations de Pin noir. Stabilité et pérennité des peuplements sur les barres rocheuses et les pentes rocailleuses. 367 * Forêts endémiques à Juniperus spp. (9560*) ou Matorrals arborescents à Juniperus spp. (5210) (Peuplements de Genévrier thurifère) Progression sur les pelouses soupâturées, sur d’anciennes terrasses de culture, mais suivi ou accompagné des Pins (avec le risque pour le Thurifère d’être peu à peu éliminé). Empêcher l’installation de nouvelles pousses par passages réguliers pour les éliminer : bien cibler ce genre d’actions sur les zones les plus intéressantes (intérêt d’une cartographie). Le pâturage a eu pour effet l’élimination des régénérations de pins mais aussi a contribué à la dégradation des sols (ce qui entraîne la limitation de la régénération de l’espèce). Pâturage éventuellement mais avec précautions car effet négatif sur la régénération du thurifère). Le développement des Pins sur le matorral et les peuplements constitués. Le pâturage non contrôlé. Les risques éventuels d’incendies. Le tourisme ici est peu important et sans impact. —› Favoriser la régénération naturelle et le renouvellement du peuplement Étant donnée l’absence d’éléments vraiment pertinents concernant ce problème, une étude précise du phénomène est nécessaire avant toute chose. —› Prévenir les risques d’incendies. Par le maintien d’une structure arborée ouverte. Potentialités intrinsèques de production Par la mise en place d’un réseau de panneaux explicatifs sur les risques existants. Nulle pour les peuplements de Genévrier. Pins ne représentant pas une ressource véritable compte tenu des conditions de milieu. Éventuelle valorisation pastorale des stations secondaires. Inventaires, expérimentations, axes de recherche à développer Mise en défens contre les animaux (mise en place de placettes expérimentales). Cadre de gestion Sex ratio, recherche de semenciers. Rôle et impact des insectes ravageurs des galbules. « Il y a intérêt à conserver la plus importante des stations de Genévrier thurifère de France, c’est-à-dire celle de SaintCrépin, à éviter la destruction du peuplement existant et, si possible, à en assurer la pérennité et le renouvellement par la régénération naturelle. C’est une relique, un monument historique ». Guinier, E. 1932. Comportement du Genévrier thurifère vis-à-vis du feu (combustibilité, inflammabilité). Rappels de quelques caractères sensibles de l’habitat Étude dendroécologique (établie sur la population pyrénéenne de Rié) à étendre aux populations des Alpes, Espagne, Moyen Atlas. Incendies sur les stations isolées. Compétition des Pins noirs et sylvestres. Rôle du couvert végétal dans la régénération, étude fine des conditions de régénération. Estimation de la vitesse de propagation des pins, vitesse de colonisation des pelouses par les thurifères… Sensibilisation à la conservation : historique de l’espèce, des activités humaines de la région, intérêt paysager… Modes de gestion recommandés Objectif : maintien « en l’état » de la thuriféraie. Principal problème : ce n’est pas l’espèce en elle-même, qui se maintient, mais plus la dynamique de végétation en général. Bibliographie ARCHILOQUE A., et BOREL L., 1965. Sa conservation demande du temps et de l’argent : il faut donc bien cibler et les actions et leurs conditions de réussite. BARBERO M., et QUEZEL P., 1986. Stations primaires : installées sur barres rocheuses ou zones rocailleuses, elles n’ont a priori besoin d’aucune gestion particulière. BREISTROFFER M., 1936. Stations secondaires : on ne pourra aller contre la dynamique naturelle systématiquement, notamment sur les espaces ouverts récemment abandonnés et en cours de colonisation. Ainsi, ce sont les peuplements anciens remarquables bien installés qui feront en priorité l’objet d’intervention, le cas échéant (ex. Saint-Crépin) : —› limiter fortement voire éradiquer la progression du Pin noir et du Pin sylvestre (notamment dans les zones sensibles). Il ne faut pas attendre pour cela que la situation soit irréversible : couper tous les arbres est techniquement (et financièrement) irréalisable, voire constitue une erreur vis-à-vis de la protection des sols du versant. BRAUN-BLANQUET J., 1961. GUINIER E., 1929, 1931. LATHUILLERE L., 1994. LAURENT L., 1933, 1934. LENOBLE F., 1924. MEYER D., 1981. OFFNER J., et BREISTROFFER M., 1948. OZENDA P., 1966 PRAT H., 1940. REVOL L., 1937. VERNET J.-L., 1980. VIDAL L., 1897. WIDMANN M., 1950. 368 * Forêts endémiques à Juniperus spp. (9560*) ou Matorrals arborescents à Juniperus spp. (5210) (Peuplements de Genévrier thurifère) Peuplements de Genévrier thurifère alpins du montagnard sous influences méditerranéennes Caractères diagnostiques de l’habitat Cytise à feuilles sessiles Caractéristiques stationnelles Types d’habitats se rencontrant à l’étage montagnard sous influence méridionale marquée entre 1 300 m 1 600 m avec une grande richesse en espèces supraméditerranéennes. Coprésence du Genévrier thurifère et de Genévrier hémisphérique (ou de la forme intermédiaire entre le Genévrier commun et le Genévrier nain). Présent sur les barres rocheuses, les pentes fortes rocailleuses (stations primaires) et sur des sols moyennement Profonds et riches en cailloux (stations secondaires). S’observe surtout sur substrat calcaire mais présent sur silice en vallée de la Tinée. Lithosols ou rankers dans les stations primaires. Sols Bruns calciques, rendzines ou sols bruns acides dans les stations secondaires. Variabilité ● Variations selon le substrat : - sur calcaire dans de nombreux sites ; - sur silice dans les Alpes-Maritimes. ● Variations selon le statut : Stations primaires : - sur barres rocheuses, le thurifère est installé dans les fentes de rochers, avec des formes torturées ; avec l’Amelanchier (Amelanchier ovalis subsp. embergeri), le Nerprun des rochers (Rhamnus saxatilis), le Daphne des Alpes (Daphne alpina)… ; - sur pentes fortes où les affleurements rocheux et les éboulis couvrent plus de 50 % de la surface du sol, souvent avec le Genévrier « hémisphérique ». Genévrier hémisphérique Nerprun des rochers Anthyllis des montagnes Joubarbe des calcaires Daphné des Alpes (9560* et 5210) 5 * Habitat prioritaire CODE CORINE 42.A27 et 32.136 Cytisus sessilifolius subsp. prostratus Juniperus hemisphaerica (*) Rhamnus saxatilis Anthyllis montana Sempervivum calcareum Daphne alpina var. villosissima Astragale toujours verte Églantier des montagnes Épervière Nerprun des Alpes Épipactis à fleurs pourpres Alisier blanc Koélérie du Valais Lavande officinale Thym commun Genêt cendré Carline à feuilles d’Acanthe Lin à feuilles de Salsola Fumana prostré Pigamon fétide Genêt pileux Orpin vert-jaunâtre Helianthème alpestre Astragalus sempervirens Rosa montana Hieracium pamphilei Rhamnus alpina Epipactis atrorubens Sorbus aria Koeleria vallesiana Lavandula vera Thymus vulgaris Genista cinerea Carlina acanthifolia Linum salsoloides Fumana procumbens Thalictrum foetidum Genista pilosa Sedum ochroleucum Helianthemum oelandicum subsp. alpestre Astragale de Montpellier Astragalus monspessulanus subsp. alpinus Avoine toujours verte Ononis du mont Cenis Aster des Alpes Brome dressé Silène penchée Helictotrichon sempervirens Ononis cristata Aster alpinus Bromus erectus Silene nutans Stations secondaires : - sols peu épais avec pelouses écorchées. Confusions possibles avec d’autres habitats Avec les habitats du supraméditerranéens. Physionomie, structure Très variables selon les conditions présentées : - peuplements les plus denses apparaissant sur les pentes rocailleuses (mais restant ouverts) ; avec Cytisus sessilifolius var. prostratus, Rosa pimpinellifolia, Rhamnus saxatilis ; - individus dispersés sur barres rocheuses ou pour les matorrals d’installation récente ; - peuplements où le Pin sylvestre peut être présent. Espèces « indicatrices » du type d’habitat Genévrier thurifère Amelanchier Juniperus thurifera Amelanchier ovalis subsp. embergeri Églantier très épineux Rosa pimpinellifollia Correspondances phytosociologiques Peuplements de Juniperus thurifera alpins du montagnard sous influences méditerranéennes : - association sur barre rocheuse : Amelanchiero ovaliJuniperetum thuriferae ; - association sur pentes rocailleuses : Juniperetum hemisphaerico-thuriferae ; - sous-associations de divers groupements de pelouses ou de fruticées en stations secondaires. (*) Certains auteurs ne reconnaissent pas cette espèce et considèrent les populations concernées comme intermédiaires entre celles de Juniperus communis et J. nana. 369 * Forêts endémiques à Juniperus spp. (9560*) ou Matorrals arborescents à Juniperus spp. (5210) (Peuplements de Genévrier thurifère) Dynamique de la végétation Spontanée Quelques pins rachitiques Peuplements d’une certaine densité Implantation du Pin sylvestre Implantation des arbustes et du Thurifère Peuplements avec Thurifère Thuriféraie de barre rocheuse Fruticées diverses Pelouses écorchées à Anthyllis montana, à Helictotrichon sempervirens, à Astragalus sempervirens Groupements de fentes de rochers, de dalles Éboulis discontinus, rocailles, sols peu épais Pelouses plus fermées à Bromus erectus, Koeleria vallesiana Liée à la gestion Pas de gestion forestière. Valeur écologique et biologique Très grand intérêt du Genévrier thurifère, espèce relictuelle. Peuplements anciens remarquables par la forme, l’âge et la densité. Présence possible d’espèces rares. Faune entomologique associée de grand intérêt. Constitue des complexes d’habitats du plus grand intérêt sur les plans paysager et écologique (offrant une grande diversité de niches à la faune et à la flore). Très peu de gestion des peuplements de chêne pubescent. Habitats associés ou en contact Complexes rupicoles : - éboulis calcicoles (UE : 8130) ou siliceux (UE : 8120) ; - végétation de fentes de rochers calcaires (UE : 8210) ou siliceux (UE : 8220) ; - dalles rocheuses calcaires (UE : 6120). Complexes de pelouses : - pelouses écorchées à Anthyllis montana ou à Astragalus sempervirens ; - pelouses à Helictotrichon sempervirens ; - pelouses à Sesleria albicans (UE : 6170). Complexes de fruticées : - fruticées à Amélanchier et Nerprun. Complexes forestiers : - bois de Pin sylvestre ; - chênaies pubescentes inférieures ; - hêtraies sous les autres expositions. Répartition géographique Drôme : - Saou (entre la Porte-de-Barry et Trois-Becs) ; - vallée du Bès, pic de l’Aiguille. Alpes-de-Haute-Provence : - Thorame haute (la Royère) ; - vallée de la Galère entre Saint-Pierre-de-Beaujeu et Mariaud ; - Peyrescq - Lourradon ; - Peyrescq, au-dessus du village. Divers états de l’habitat ; états de conservation à privilégier États à privilégier : Stations primaires. Peuplements remarquables par la taille, l’âge, la forme. Peuplements secondaires. Peuplements jeunes pionniers. ● Tendances évolutives et menaces potentielles Stabilité et pérennité des peuplements sur les barres rocheuses et les pentes rocailleuses. Progression sur les pelouses, suivi du Pin sylvestre (pérennité à moyen terme ?). Le développement du Pin sylvestre sur les jeunes peuplements constitués. Les risques éventuels d’incendies. Potentialités intrinsèques de production Nulle pour le Genévrier sur les stations primaires et secondaires. Sur les stations secondaires, les potentialités forestières sont très faibles. C’est surtout le pâturage qui peut avoir un intérêt sur les zones colonisées. 370 * Forêts endémiques à Juniperus spp. (9560*) ou Matorrals arborescents à Juniperus spp. (5210) (Peuplements de Genévrier thurifère) Cadre de gestion Une régénération artificielle pourrait être alors envisageable par plantation de jeunes thurifères dans des boisements peu denses ou dans des secteurs ayant autrefois abrité le Genévrier thurifère. Rappels de quelques caractères sensibles de l’habitat Incendies. Dynamique des essences forestières sur de jeunes individus. Inventaires, expérimentations, axes de recherche à développer Sensibilité de la régénération au pâturage. Modes de gestion recommandés Objectifs : préserver les populations existantes. Études fines de la dynamique des populations de Thurifère, Chêne pubescent et Pin noir ou sylvestre. Principes de gestion : Études fines des conditions de régénération du Genévrier thurifère. Les stations primaires installées sur barres rocheuses et zones rocailleuses pentues n’ont besoin apparemment d’aucune gestion. Par contre, la conservation des stations secondaires demande plus d’attention. On ne pourra aller contre la dynamique naturelle systématiquement, notamment sur les espaces ouverts récemment abandonnés et en cours de colonisation. Ainsi, ce sont les peuplements anciens remarquables bien installés qui feront en priorité l’objet d’intervention, le cas échéant. Bibliographie ARCHILOQUE A., et al., 1970, 1974. ARCHILOQUE A., et BOREL L., 1965. BARBERO M., et al., 1972, 1988. BARBERO M., et QUEZEL P., 1985, 1986. BEAULIEU de J.-L., 1977. BOREL A., POLIDORI J.-L., 1983, 1986. —› Diminution des risques d’incendies : BREISTROFFER M., 1936. Démaquiser autour des formations denses d’individus âgés. CHARRAS A., 1993. Ce nettoyage peut être associé à une valorisation du potentiel pastoral des terrains concernés afin de pérenniser cette protection des thurifères en limitant le coût des opérations (par l’utilisation d’animaux pour maintenir le milieu ouvert). —› Limitation de la concurrence du Pin sylvestre sur certains secteurs : Intervention à limiter aux secteurs les plus intéressants, les plus accessibles : débroussaillage et élimination des arbustes et Pin sylvestre concurrents. CHAS E., 1994. CLEU H., 1928. COINCY A. de, 1897. GAMISANS J., GRUBER M., 1980. GUINIER E., 1929. LAURENT L., 1933. HAMMOUD A., 1986. LATHUILLIERE L., 1994. Un débroussaillage permettra ainsi d’allier deux objectifs : protection contre les incendies, dégagement des thurifères d’une concurrence arborée. LAURENT L., 1934. —› Étude et augmentation de la régénération du thurifère : OZENDA P., 1966. Des études sont nécessaires pour connaître les facteurs favorisant une régénération naturelle du thurifère. VERNET J.-L., 1980. 371 LENOBLE F., 1924. OFFNER J., et BREISTROFFER M., 1948. WIDMANN M., 1950. * Forêts endémiques à Juniperus spp. (9560*) ou Matorrals arborescents à Juniperus spp. (5210) (Peuplements de Genévrier thurifère) (9560* et 5210) Peuplements supraméditerranéens corses de Genévrier thurifère 6 * Habitat prioritaire CODE CORINE 42.A27 et 32.136 Caractères diagnostiques de l’habitat - strate herbacée présente sur zones pâturées (couverture de 20-50 %) où dominent la Laîche caryophyllée avec la Flouve odorante, la Carline en corymbe, l’Agrostis de Castille… Caractéristiques stationnelles Type d’habitat installé en quelques points du mésoméditerranéen supérieur et de l’étage supraméditerranéen dans et autour du massif du Niolu (en adret de 800 m-1 000 m à 1 200 m1 350 m). Secteur protégé des influences maritimes, aux hivers froids et étés chauds. Peuplements de Thurifères quasi purs ou mélangés avec le Genévrier oxycèdre. Grande variabilité des conditions écologiques (cf. ci-dessous). Sols développés sur des altérites d’origine variée, allant de la fente dans le rocher jusqu’à des sols moyennement profonds à charge caillouteuse importante. Sols plus profonds parfois sur d’anciennes terrasses de cultures. Sols bruns acides ou bruns lessivés en général, ranker ou lithosols pour les sols les plus superficiels. Variabilité ● Variations géographiques : Stations primaires : sur barres rocheuses, fortes pentes : - Thurifères installés dans les fentes de rochers, présentant des formes torturées (atteignant 6 m de hauteur), avec Oxycèdre possible sur pente forte où la roche et les blocs occupent au moins 50 % de la surface : peuplements de Thurifère plus denses, avec des arbres espacés de 7 m-10 m ; port de Cyprès (des pentes très fortes et très pierreuses peuvent être colonisées par l’Oxycèdre ; ou par un mélange entre les deux Genévriers) ; - groupements plus mésophiles, à Juniperus thurifera et Acer monspessulanum, sur des sols plus évolués. Stations secondaires : - sols assez profonds d’anciennes zones pâturées avec fruticées naines à Immortelle d’Italie et Genêt de Salzmann avec quelques Thurifères et parfois Oxycèdres et Thurifères évoluant vers des matorrals ; - vieux peuplements de Thurifères envahis par le Pin laricio, avec baisse de la vigueur chez le Thurifère ; - peuplements de Pin Laricio avec Thurifères surcimés et dépérissants (ou morts) ; parfois présence de jeunes thurifères dans les trouées ; - peuplements clairs avec Chêne pubescent et Châtaignier. Espèces « indicatrices » du type d’habitat Genévrier thurifère Pin laricio Juniperus thurifera Pinus nigra subsp. laricio var. corsicana Immortelle d’Italie Helichrysum italicum subsp. italicum Genévrier oxycèdre Juniperus oxycedrus subsp. oxycedrus Genêt de Salzmann Herbe aux chats Bruyère arborescente Anthyllide faux Hermannia Thym de Corse Ciste à feuilles de sauge Ciste de Crête Asphodèle porte cerise Crepis à feuilles de Pâquerette Carline en corymbe Genista lobelii var. salzmannii Teucrium marum Erica arborea Anthyllis hermanniae Thymus herba-barona Cistus salviifolius Cistus creticus Asphodelus ramosus Crepis bellidifolia Carlina corymbosa Espèces présentes sur sols constitués Fausse pâquerette Bellium bellidioides Laîche cariophyllée Carex caryophyllea Agrostis de Castille Agrostis castellana Crételle Cynosurus cristatus Flouve odorante Anthoxanthum odoratum Gaillet de Corse Galium corsicum Héllébore de Corse Helleborus lividus subsp. corsicus Jasione des montagnes Fétuque rouge Jasione montana Festuca rubra subsp. rubra Confusions possibles avec d’autres habitats Avec les stations montagnardes où la fruticée héberge le Genévrier nain, l’Épine vinette de l’Etna, le Genêt faux-lobel et le Thym corse. Physionomie, structure Très variables selon les conditions présentées…, les peuplements les plus denses apparaissant sur les pentes rocailleuses (mais restant ouverts), sinon individus dispersés (sur banc rocheux ou sur fruticées naines). Dans ses différentes situations, le Genévrier est le plus souvent accompagné par des espèces de la fruticée naine à Immortelle d’Italie et Genêt de Salzmann : - fruticée de 20 cm à 1 m ; - recouvrement très variable selon les conditions de sols ; - espèces dominantes : Genêt de Salzmann, Bruyère arborescente, Anthyllide faux Hermannia, Ciste de Crête et à feuilles de Sauge ; 372 Correspondances phytosociologiques Junipéraie à Juniperus thurifera de Corse au supraméditerranéen ; association : Helichryso italici-Genistetum salzmannii ; Stachydi-Genistetum ; sous-association : juniperetosum thuriferae. Fruticées basses de la Corse ; alliance : Anthillidion hermanniae (cl. des Carlinetea macrocephalae). Pour les peuplements avec le Laricio : association : Galio rotundifolii-Pinetum laricionis ; sous-association : ericetosum arboreae, faciès à Juniperus thurifera. * Forêts endémiques à Juniperus spp. (9560*) ou Matorrals arborescents à Juniperus spp. (5210) (Peuplements de Genévrier thurifère) Dynamique de la végétation Spontanée • Régénération sur les barres rocheuses dans les fentes de rochers, là où la matière organique et de la terre fine ont pu s’installer. • Régénération sur les pentes rocailleuses. Sur sols plus ou moins profonds : Peuplements de Laricio Implantation de Laricio Installation sous peuplements clairs de Chênes, Châtaigniers Régénération dans les trouées de la pinède Implantation du Genévrier thurifère avec parfois l'Oxycèdre Fruticées naines à Helichrysum italicum et Genista salzmannii Parfois anciennes terrasses cultivées Mort lente du Genévrier A peu près stable sur pentes très rocailleuses Maquis à Bruyère Pelouses à Carex caryophyllea Répartition géographique Liées à la gestion Stations secondaires : - pas de gestion apparente de ces divers milieux ; - dérive de la destruction ancienne des forêts caducifoliées pour les stations secondaires ; - puis pâturage, puis parfois mise en culture et enfin déprise ; - milieux parfois parcourus par les incendies. Nota : le potentiel de semence d’origine de la recolonisation des espaces en déprise provient des stations primaires installées sur substrats rocheux —› colonisation des fruticées naines. Habitats associés ou en contact Complexes forestiers : - lambeaux de Chênaies caducifoliées ; - peuplements de Pin Laricio (UE : 9530) ; - yeuseraies à Houx (UE : 9340) ; - hêtraies. Complexe de fruticées et maquis : - fruticées naines à Helychrysum italicum et Genêt de Salzmann ; - maquis à Erica arborea ; - fruticées à Prunus spinosa, Rubus ulmifolius. Complexes des pelouses : - pelouses à Carex caryophyllea et Trifolium campestre ; - pelouses sur sols temporairement humides à Juncus capitatus et Morisia monanthos (UE : 6430). Complexes rupicoles : - végétation de fentes de rochers à Sedum dasyphyllum et Dianthus godronianus (UE : 8220) ; - végétation des dalles rocheuses. 373 Corse. région du Niolu. Vallée d’Asco. Tartagine (quelques pieds connus, des recherches à poursuivre). * Forêts endémiques à Juniperus spp. (9560*) ou Matorrals arborescents à Juniperus spp. (5210) (Peuplements de Genévrier thurifère) Valeur écologique et biologique la conservation de cette espèce en Corse. Grand intérêt du Genévrier thurifère, espèce rare en France et en Corse, espèce par ailleurs relictuelle. Principes de gestion : Les stations primaires installées sur barres rocheuses et zones rocailleuses pentues n’ont besoin apparemment d’aucune gestion. Stations primaires du plus haut intérêt ainsi que les peuplements à individus remarquables des stations secondaires. Présence des complexes d’habitats du plus grand intérêt par la diversité des niches offertes aux espèces végétales et animales. Peuplements servant de zones d’alimentation pour les Chocards à bec jaune, les Grives draines, les Perdrix rouges, les Merles noirs… Divers états de l’habitat ; états de conservation à privilégier États à privilégier Peuplements de barres rocheuses et des pentes rocailleuses. Peuplements clairs avec un nombre conséquent d’individus (matorrals). Protection des petites populations. Tendances évolutives et menaces potentielles Peuplements des stations primaires stables. Certains peuplements installés sur pentes rocailleuses peuvent être menacés par des incendies. Matorrals : type d’habitat dynamique tendant d’une part à s’étendre sur les fruticées naines en progression avec la forte déprise agricole mais d’autre part peu à peu surcimés ou menacés de l’être par le Pin laricio, ou alors évoluant vers une « forêt » de Genévriers. Par contre, la protection des stations secondaires repose sur quelques principes de gestion appropriés. On ne pourra aller contre la dynamique naturelle systématiquement, notamment sur les espaces ouverts récemment abandonnés et en cours de colonisation. Ainsi, ce sont les peuplements anciens remarquables bien installés qui feront en priorité l’objet d’intervention, le cas échéant. —› Diminution des risques d’incendies : Démaquiser autour des formations denses d’individus âgés. Ce nettoyage peut être associé à une valorisation du potentiel pastoral des terrains concernés afin de pérenniser cette protection des thurifères en limitant le coût des opérations (par l’utilisation d’animaux pour maintenir le milieu ouvert). —› Limitation de la colonisation du Pin laricio sur certains secteurs : Sur les stations secondaires, la colonisation du Pin risque de menacer à long terme les thurifères : éliminer les semenciers autour et dans ces stations, couper les petits Pin laricio envahissants les boisements du thurifère. Ces interventions seront fonction de la densité de thurifères et des potentialités pour l’installation du Pin laricio à partir des zones annexes. —› Étude et augmentation de la régénération du thurifère : Des études sont nécessaires pour connaître les facteurs favorisant une régénération naturelle du thurifère. Une régénération artificielle pourrait être alors envisageable par plantation de jeunes thurifères dans des boisements peu denses ou dans des secteurs ayant autrefois abrité le Genévrier thurifère. Menaces : - la dynamique des essences forestières sur de jeunes individus (en matorral) ; - les incendies. Inventaires, expérimentations, axes de recherche à développer Nota : a souffert par le passé de son exploitation par l’homme : petites charpentes, piquets de clôture... Quantification des conséquences de la gestion mise en place. Potentialités intrinsèques de production Études fines phytoécologiques pour définir la variabilité écologique et des cortèges floristiques de ces matorrals et des stations primaires. Nulle pour le Genévrier sur les stations primaires et secondaires. Sur les stations secondaires, les potentialités forestières sont très faibles. C’est surtout le pâturage qui peut avoir un intérêt sur les zones colonisées. Cadre de gestion Rappels de quelques caractères sensibles de l’habitat Incendies. Dynamique des essences forestières sur de jeunes individus. Mise en évidence du développement de pathologie éventuel. Suivi des régénérations sur les stations primaires. Inventaire complet des sites primaires. Conservation ex situ pour reconstitution après incendie éventuel. Estimation de la vitesse de propagation des pins, vitesse de colonisation des pelouses par les thurifères… Étude dendroécologique (établie sur la population pyrénéenne de Rié) à étendre aux populations des Alpes, de Corse ; Espagne, Moyen Atlas. Sensibilisation à la conservation : historique de l’espèce, des activités humaines de la région, intérêt paysager… Sensibilité de la régénération au pâturage. Modes de gestion recommandés Bibliographie Objectifs : - préserver les populations existantes ; - par endroits, augmenter le nombre d’individus pour assurer CONRAD M., 1986. ESCAREL G., 1952. 374 * Forêts endémiques à Juniperus spp. (9560*) ou Matorrals arborescents à Juniperus spp. (5210) (Peuplements de Genévrier thurifère) GAMISANS J., 1978, 1999. LIFE, 1998 GAMISANS J., et al., 1994. LITARDIERE R. de, 1956. GAMISANS J., et GRUBER M., 1979. OFFNER J., BREISTROFFER M., 1949. GRISON P., 1980. PETIT A., 1995. JENOT F., 1993. SIMI P., et GRISON P., 1980. 375 * Forêts endémiques à Juniperus spp. (9560*) ou Matorrals arborescents à Juniperus spp. (5210) (Peuplements de Genévrier thurifère) Peuplements montagnards corses de Genévrier thurifère (9560* et 5210) 7 * Habitat prioritaire CODE CORINE 42.A27 et 32.136 Caractères diagnostiques de l’habitat Genévrier nain Caractéristiques stationnelles Épine vinette de l’Etna Genêt faux-lobel Type d’habitats installés en quelques points de l’étage montagnard sous influence méridionale dans et autour du massif du Niolu (en adret au-dessus de 1 350 m). Grande variabilité des conditions écologiques (cf. ci-dessous). Sols développés sur des altérites d’origine variée, allant de la fente dans le rocher jusqu’à des sols moyennement Profonds à charge caillouteuse importante. Sols plus profonds parfois sur d’anciennes terrasses de culture. Anthyllide faux Hermannia Thym corse Astragale du Gennargentis Anthyllis hermanniae Thymus herba-barona Astragalus sirinicus subsp. gennargenteus Potentille des rochers Potentilla rupestris var. pygmaea Saponaire en cyme Sols bruns acides ou bruns lessivés en général. Ranker ou lithosol pour les sols les plus superficiels. Variabilité ● Juniperus communis subsp. alpina Berberis aetnensis Genista lobelii var. lobelioides Variations géographiques : Stations primaires : - sur barres rocheuses, sur corniches : Thurifères installés dans les fentes de rochers, présentant des formes torturées (atteignant 6 m de hauteur) ; Oxycèdre très rare ; - sur pente forte où la roche et les blocs occupent au moins 70 % de la surface : peuplements de Thurifère plus denses, avec des arbres cependant espacés ; port de Cyprès ; - présence d’éléments de la fruticée naine à Thym corse (Thymus herba-barona) et Genêt faux-lobel (Genista lobelii var. lobelioides). Stations secondaires : - anciennes zones pâturées avec fruticées naines à Genévrier nain (Juniperus communis subsp. alpina) et Épine vinette de l’Etna (Berberis aetnensis) avec quelques Thurifères —› matorrals ; - vieux peuplements de Thurifère envahis par le Pin laricio, avec baisse de la vigueur chez le Thurifère ; - peuplements de Pin laricio avec Thurifère surcimés et dépérissants (ou morts) ; parfois présence de jeunes thurifères dans les trouées. Saponaria ocymoides subsp. alsinoides Petrorhagia des rochers Petrorhagia saxifraga Crépis à feuilles de pâquerettes Crepis bellidofolia Fausse pâquerette Bellium bellidioides Carline à grosse tête Carlina macrocephala Agrostis de Castille Agrostis castellana Laîche caryophyllée Carex caryophyllea Barbarée des rochers Barbarea rupicola Lotier corniculé Lotus corniculatus Brachypode penné rupestre Brachypodium pinnatum subsp. rupestre Canche flexueuse Céraiste Épiaire corse Gaillet corse Flouve odorante Cynosure hérissé Hellébore corse Deschampsia flexuosa Cerastium soleirolii Stachys corsica Galium corsicum Anthoxanthum odoratum Cynosurus echinatus Helleborus lividus subsp. corsicus Potentille à petites fleurs Véronique officinale Potentilla micrantha Veronica officinalis Confusions possibles avec d’autres habitats Physionomie, structure Très variables selon les conditions présentées… peuplements les plus denses apparaissant sur des pentes rocailleuses (mais restant ouverts), sinon individus dispersés (sur barres rocheuses ou sur fruticées naines). Dans ses différentes situations, le Genévrier est le plus souvent accompagné par les espèces des fruticées naines : - sur sols rocailleux : Thym corse, Genêt faux lobel ; - sur sols plus profonds : Genévrier nain, Épine vinette de l’Etna. Avec les stations supraméditerranéennes où la fruticée héberge l’Immortelle d’Italie et le Genêt de Salzmann… Correspondances phytosociologiques Peuplements de Juniperus thurifera de Corse au montagnard. Dans ce dernier cas apparaissent des espèces herbacées : Potentille à petites fleurs, Gaillet corse, Brachypode rupestre, Agrostis de Castille, Laîche caryophyllée… Du fait de la permanence, en dehors des peuplements de Pin laricio d’éléments plus ou moins nombreux de la fruticée naine : - cas des stations primaires ou secondaires sur sols rocailleux ; association : Thymo herba-baroneae-Genistetum lobelioidis ; sous-association : juniperetosum thuriferae ; Espèces « indicatrices » du type d’habitat - cas des stations secondaires sur sols meilleurs ; association : Berberido aetnensae-Genistetum lobelioidis ; sous-association : juniperetosum thuriferae. (Pin laricio) Genévrier thurifère (Pinus nigra subsp. laricio var. corsicana) Juniperus thurifera Pour les peuplements avec le Laricio : association : Galio rotundifolii-Pinetum laricionis ; sous-association : anthyllidetosum hermannianae, faciès à Juniperus thurifera. 376 * Forêts endémiques à Juniperus spp. (9560*) ou Matorrals arborescents à Juniperus spp. (5210) (Peuplements de Genévrier thurifère) Dynamique de la végétation Répartition géographique Spontanée Massif du Niolu. Tartagine (quelques pieds connus, des recherches à poursuivre). Semences - Régénération sur les barres rocheuses dans les fentes de rochers, là où la matière organique et de la terre fine ont pu s’installer. - Régénération sur les zones rocailleuses Sur sols peu épais rocailleux Implantation du Genévrier thurifère Sur sols moins érodés Peuplement de Laricio avec Genévriers dépérissants Peuplements à peu près stables Installation du Genévrier puis du Pin laricio Fruticées naines à Thym corse Fruticées naines à Berberis aetnensis Éléments de pelouses à Sagina pilifera et Carex caryophylla Pelouses à Anthoxanthum et Brachypode rupestre Valeur écologique et biologique Grand intérêt du Genévrier thurifère, espèce rare en France et en Corse, espèce par ailleurs relictuelle. Liées à la gestion Stations secondaires : - pas de gestion apparente de ces milieux ; - stations secondaires dérivant de la destruction ancienne des forêts ; puis mise en culture ou pâturage, puis abandon ; - milieux parfois parcourus par des incendies. Nota : le potentiel de semence d’origine de la recolonisation des espaces en déprise provient des stations primaires installées sur substrats rocheux —› colonisation des fruticées naines. Habitats associés ou en contact Stations primaires du plus haut intérêt ainsi que les peuplements à individus remarquables des stations secondaires. Présence des complexes d’habitats du plus grand intérêt par la diversité des niches offertes aux espèces végétales et animales. Peuplements servant de zones d’alimentation pour les Chocards à bec jaune, les Grives draines, les Perdrix rouges, les Merles noirs… Divers états de l’habitat ; états de conservation à privilégier États à privilégier Peuplements de barres rocheuses et des pentes rocailleuses. Complexes forestiers : - forêts de Pin laricio (9530*) ; - de Pin laricio et de Hêtre (9530*) ; - hêtraies (9530*) ; - lambeaux de Yeuseraies à Houx (UE : 9340). Peuplements clairs avec un nombre conséquent d’individus (matorrals). Protection des petites populations. Complexe de fruticées naines : - fruticées naines à Berberis aetnensis et Juniperus communis subsp. alpina ; - fruticées naines à Thymus herba-barona et Genista lobelii var. lobelioides. Complexes des pelouses : - pelouse à Carex caryophyllea et Sagina pilifera ; - pelouse à Anthoxanthum odoratum et Brachypodium pinnatum ; Complexes rupicoles : - éboulis à Arrhenatherum elatius subsp. sardoum (UE : 8150) ; - végétation de fentes de rochers à Armeria leucocephala et Potentilla crassinervia (UE : 8220) ; - végétation de dalles rocheuses (UE : 8230). 377 Tendances évolutives et menaces potentielles Peuplements des stations primaires stables. Certains peuplements installés sur pentes rocailleuses peuvent être menacés par des incendies. Matorrals : type d’habitat dynamique tendant d’une part à s’étendre sur les fruticées naines en progression avec la forte déprise agricole mais d’autre part peu à peu surcimés ou menacés de l’être par le Pin laricio, ou alors évoluant vers une « forêt » de Genévriers. * Forêts endémiques à Juniperus spp. (9560*) ou Matorrals arborescents à Juniperus spp. (5210) (Peuplements de Genévrier thurifère) La dynamique des essences forestières sur de jeunes individus (en matorral). Les incendies. Nota : a souffert par le passé de son exploitation par l’homme : petites charpentes, piquets de clôture ... sants les boisements du thurifère. Ces interventions seront fonction de la densité de thurifères et des potentialités pour l’installation du Pin laricio à partir des zones annexes. —› Étude et augmentation de la régénération du Thurifère : Des études sont nécessaires pour connaître les facteurs favorisant une régénération naturelle du thurifère. Potentialités intrinsèques de production Nulle pour le Genévrier sur les stations primaires et secondaires. Sur les stations secondaires, les potentialités forestières sont très faibles. C’est surtout le pâturage qui peut avoir un intérêt sur les zones colonisées. Cadre de gestion Une régénération artificielle pourrait être alors envisageable par plantation de jeunes thurifères dans des boisements peu denses ou dans des secteurs ayant autrefois abrité le Genévrier thurifère. Inventaires, expérimentations, axes de recherche à développer Quantification des conséquences de la gestion mise en place. Mise en évidence du développement de pathologie éventuel. Rappels de quelques caractères sensibles de l’habitat Incendies. Dynamique des essences forestières sur de jeunes individus. Sensibilité de la régénération au pâturage. Modes de gestion recommandés Objectifs : - préserver les populations existantes ; - par endroits, augmenter le nombre d’individus pour assurer la conservation de cette espèce en Corse. Principes de gestion : Les stations primaires installées sur barres rocheuses et zones rocailleuses pentues n’ont besoin apparemment d’aucune gestion. Par contre, la protection des stations secondaires repose sur quelques principes de gestion appropriés. —› Diminution des risques d’incendies : Démaquiser autour des formations denses d’individus âgés. Ce nettoyage peut être associé à une valorisation du potentiel pastoral des terrains concernés afin de pérenniser cette protection des thurifères en limitant le coût des opérations (par l’utilisation d’animaux pour maintenir le milieu ouvert). —› Limitation de la colonisation du Pin laricio sur certains secteurs : Sur les stations secondaires, la colonisation du Pin risque de menacer à long terme les thurifères : éliminer les semenciers autour et dans ces stations, couper les petits Pin laricio envahis- Études fines phytoécologiques pour définir la variabilité écologique et des cortèges floristiques de ces matorrals et des stations primaires. Suivi des régénérations sur les stations primaires. Inventaire complet des sites primaires. Conservation ex situ pour reconstitution après incendie éventuel. Estimation de la vitesse de propagation des pins, vitesse de colonisation des pelouses par les thurifères… Étude dendroécologique (établie sur la population pyrénéenne de Rié) à étendre aux populations des Alpes, Espagne, Moyen Atlas. Bibliographie CONRAD M., 1986. ESCAREL G., 1952. GAMISANS J., 1978, 1999. GAMISANS J., et al., 1994. GAMISANS J., et GRUBER M., 1979. GRISON P., 1980. JENOT F., 1993. LIFE, 1998. LITARDIERE R. de, 1956. OFFNER J., BREISTROFFER M., 1949. PETIT A., 1995. SIMI P., et GRISON P., 1980. 378