Les premiers édifices de ce type sont édifiés en France
à partir du XIème siècle. Flanqués d’un beffroi, ils
symbolisent l’indépendance de la cité lorsque celle-ci
obtient une charte l’érigeant en commune. On estime
que le premier hôtel de ville de Bapaume date du
XIIème siècle.
En 1590, la construction d’un nouvel hôtel de ville est
autorisée par Philippe II, roi d’Espagne. L’édifice est
achevé en 1610, et sa tour en 1611. Il est détruit le
25 mars 1917, lors de la Première Guerre Mondiale.
Une bombe à retardement, laissée par les Allemands
lors du repli vers la ligne Hindenburg, explose vers
23h30 détruisant complètement l’édifice et tuant des
soldats australiens et les députés Raoul Briquet et
Albert Tailliandier, venus constater les dégâts
occasionnés à la ville par les combats.
Observez la stèle en façade,
dédiée aux deux députés.
Inauguré en 1935, ce haut-
relief en marbre de Carrare
est l’œuvre d’Augustin
Lesieux. Entre les portraits
des deux hommes, la femme
de pied symbolise la France
se redressant fièrement grâce
à l’union de ces deux hommes
d’opinions politiques
opposées. Le monument porte
les traces de la Seconde
Guerre Mondiale, sous forme
d’impacts de balles.
En 2011, une plaque est
a p p o s é e a f i n d e
commémorer la mort des
soldats australiens dans l’explosion de l’hôtel de ville.
L’hôtel de ville actuel est conçu par Eugène Bidard et
achevé en 1931. La flèche culmine à 55m. Sa
silhouette élégante est surmontée d’une girouette
représentant le blason de la ville.
Visitez l’Hôtel de Ville
La façade nombreux passages en zone libre. Suite à une
dénonciation, Abel Guidet est arrêté par la Gestapo
en 1943. Il subit la torture, sans dénoncer aucun de ses
compagnons. Condamné à la déportation, il est envoyé
au camp de Gross-Rosen en Pologne. Il y meurt
d'épuisement le 27 novembre 1944 à l'âge de 54 ans.
L’urne contient un peu de terre ramenée du camp.
La salle du Conseil
Empruntez l’escalier sur votre droite. Au passage,
remarquez le tableau de Daniel Langlet. Datant de
1921, la toile est dédiée à la mémoire des victimes
de la guerre 1914-1918. La femme représentée sur le
tableau symbolise la ville de Bapaume couronnant de
lauriers les noms des enfants de la cité, morts au
champ d’honneur.
Le hall
Entrez maintenant dans le hall.
En face de vous, vous apercevez une statue, la « Lyre
Brisée ». Elle fut commandée par le compositeur d’opérette
bapalmois Léon-Vasseur vers 1880 à son ami Louis-Robert
Carrier-Belleuse, peintre et sculpteur, pour la sépulture
familiale. La lyre brisée est peut-être le symbole d’un
évènement douloureux tel que la disparition de son père,
survenue en 1860 à 39 ans, ou sa déception de voir son
étoile décliner après avoir connu le succès. La femme
représentée évoque la douleur, le chagrin.
La statue fut déplacée de la sépulture des Vasseur vers le hall
pour une meilleure conservation, car elle était abîmée par le
temps. Au cours de sa restauration, la lyre sera
malencontreusement « réparée », ce qui explique son aspect
actuel.
Toujours dans le hall, près de
la porte d’entrée, observez
l’urne exposée. Elle est
placée ici pour honorer la
mémoire d’Abel Guidet, élu
maire de Bapaume en 1929
et député en 1936. Dès le
début de l'occupation
allemande, il se met à la
disposition de la population
bapalmoise et organise de
A gauche, portrait d’Abel Guidet (tiré du site de l’Assemblée Nationale) ; à droite, le tableau « le Combat de Biefvillers » d’Armand Dumarescq (photo OTSA)
Ci-contre, stèle dédiée aux députés Briquet et Tailliandier (photo OTSA)