National Technical University of Athens
School of Architecture
Les villes Européennes
Résumé de la Charte d’Athènes et application à l’île de
Skiathos
Sébastien Moulin & Salih Topal
Année académique 2007-2008
La Charte d’Athènes et l’île de Skiathos
1. Historique de la Charte
La Charte d’Athènes originale date de 1933. Elle est le résultat du quatrième
Congrès International d’Architecture Moderne ou CIAM et est considérée
comme texte fondateur de l’architecture et de l’urbanisme moderne dit du
style international. Les CIAM ont été créé suite au besoin de promouvoir une
architecture et un urbanisme fonctionnels. La première des conférences a eu
lieu en 1928 à La Sarraz en Suisse. Le CIAM était constitué par un groupe de
28 architectes européens organisé par Le Corbusier, Hélène de Mandrot et
Sigfried Giedion. En 1959, certains membres décidèrent de mettre fin à ces
congrès et les CIAM n’auront plus jamais lieu.
La première charte d’Athènes contient une vision prescriptive sur le
développement des villes. Elle propose des zones d’habitation et de travail
de haute densité. Les liaisons habitation-travail seront réalisées par des
systèmes de transport de masses efficaces. La charte traite l’habitation, les
loisirs, le travail, la circulation mais encore et surtout la sauvegarde du
patrimoine historique des villes.
Par opposition, la Nouvelle Charte est adoptée par le Conseil Européen des
Urbanistes (CEU) en Mai 1998, à la conférence internationale d’Athènes. Une
révision de cette charte a été réalisée lors de la conférence de Lisbonne en
2003. Elle se focalise sur les habitants et les utilisateurs de la ville et leurs
besoins dans un monde en changement rapide. Le CEU se charge de la
révision et l’actualisation de cette charte tous les cinq ans. C’est cette charte
que nous allons analyser dans la suite de notre travail.
Le Conseil Européen des Urbanistes (CEU) a été fondé en 1985. Il rassemble 26
associations et instituts nationaux d’urbanistes de 24 pays européens.
2. Contenu de la Charte
La Charte révisée de 2003 propose d’une part une vision de la ville
Européenne au 21ème siècle. Cette partie est une projection de ce que sera la
ville future. D’autre part, elle pose des questions et lance des défis auxquels
devront répondre les urbanistes professionnels.
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PARTIE A : La vision du futur
La ville cohérente
Le grand principe de la Charte d’Athènes se base sur les « Villes Cohérentes ».
Cette cohérence doit intervenir à tout point de vue. Elle doit exprimer les
relations entre les éléments du bâti mais aussi entre les différentes fonctions,
infrastructures et réseaux d’information et de communication. C’est dans
cette optique que les urbanistes doivent aujourd’hui travailler.
La ville Européenne actuelle n’est plus du tout la même que celle qui s’est
développée tout au long de l’Histoire. Alors qu’auparavant, la distinction
entre villes et zones rurales était bien marquée, nous constatons aujourd’hui
que cette séparation s’efface pour laisser place à des continuums urbains.
Ceux-ci se développant a travers les zones rurales et les espaces naturels. Et
cette évolution va plus loin puisque le futur va voir se développer des villes–
en-réseaux composées de plusieurs ensembles urbains. Le problème actuel
des ces villes-en-réseaux étant leur cohérence, une continuité dans le temps
des espaces bâtis mais aussi des identités doit être assurée.
La cohérence sociale
Le respect des personnes en temps qu’individus mais aussi en temps que
membres de groupes formant la société est crucial pour atteindre un
équilibre et assurer le bien-être de chacun. Les échanges entre les différents
groupes sociaux doivent être rendus possibles et les disparités économiques
prises en compte. En effet, afin de prévenir la rupture du tissu économique lié
à ces disparités, la gouvernance devra s’atteler à impliquer tous les acteurs
de la ville et à résoudre les problèmes sociaux, de criminalité et de violence.
La ville du futur devra aussi compter avec les groupes sociaux qui « utilisent »
la ville mais qui n’y résident pas nécessairement ou juste temporairement. Des
processus d’implication de ces individus et leur représentation au niveau de
la démocratie devront être mis en place (sans pour autant oublier les
habitants). Le but étant de permettre aux habitants et utilisateurs de la ville
de s’exprimer sur leur environnement.
Un équilibre devra être trouvé entre l’identité culturelle d’une ville et les
identités des groupes qui y résident ou y travaillent. Ces groupes devant avoir
des libertés afin de pouvoir vivre leur propre vie sociale sans pour autant que
la culture de la ville elle-même ne soit perdue. La participation et l’implication
des acteurs devraient être un moyen de trouver cet équilibre. La ville future
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devra aussi tirer parti de cette richesse multiculturelle afin d’augmenter son
attrait.
Le vieillissement de la population des villes européennes doit impliquer
l’adaptation des infrastructures au rythme de vie des personnes âgées. La
cohésion entre les différentes générations doit aussi être assurée.
La ville cohérente du futur devra aussi profiter de la multiplication des réseaux
de transport, de communication et d’information. Localement, cette
multiplication devra servir à la réduction de l’utilisation des véhicules
personnels. Stratégiquement, le Réseau européen de transport facilitera les
relations entre villes et régions. Ces communications permettront aussi les
échanges entre villes organisées en réseau. Toutes ces améliorations
autoriseront l’habitat dans des zones éloignées de la vie urbaine. La
conception de la ville devra donc inévitablement intégrer les politiques de
transport.
La politique du logement devra prendre en compte la flexibilité, résultat de
l’évolution rapide des besoins et des moyens des résidents. L’accès à ces
logements ainsi qu’aux équipements de culture, d’éducation ou de loisirs sera
accessible à tous en considérant notamment l’aspect financier.
Cohérences économiques
Le rapport à l’économie sera toujours aussi présent dans les villes du futur. Le
but étant pour chacune d’elles d’être efficaces et productives.
Le développement des villes est de plus en plus lié à cette économie, elle-
même liée à la mondialisation et à la spécialisation. Les villes devront donc
faire des choix stratégiques afin de s’adapter à la demande ou au contraire
de valoriser leur propre signature économique. Par ailleurs, les relations
économiques entre villes cohérentes seront indéniables. Celles-ci permettant
d’améliorer l’accès des citoyens au plein emploi et à la prospérité.
Les villes qui auront su tirer parti de leurs avantages réussiront
économiquement en assurant leur attractivité. La valorisation d’une culture
ou d’une nature singulière et diversifiée est un de ces avantages. Un autre est
d’assurer un cadre de travail plaisant, sain et sûr. Une évaluation et une
prévision de ces capacités d’attraction doivent être en permanence
réalisées afin de pouvoir agir sur la compétitivité.
Un autre moyen d’assurer cette compétitivité est le rassemblement de villes
en réseaux de différents types. Ils peuvent réunir des villes de spécialisations
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similaires (synergie), différentes (complémentarité), des villes liées par des
échanges de biens ou de services (flexibilité) ou des villes partageant des
intérêts communs (notoriété). Tous ces réseaux devraient assurer la puissance
économique de villes. Leur établissement demandant évidemment
l’intervention de spécialistes en stratégie de développement.
Finalement, la cohésion économique des villes se fera grâce à leur diversité.
Chaque ville devant trouver un équilibre entre prospérité économique et
qualité de vie pour pouvoir mettre en valeur ses arguments compétitifs.
La cohérence environnementale
La ville du nouveau millénaire devra aussi se préoccuper d’assurer une
condition intime de survie de l’être humain, à savoir sa relation avec
l’environnement. Les préservations et la réinstallation d’espaces verts en
centre ville seront couplés à une politique de développement durable. Celui-
ci utilisant les ressources de manière sage, évitant les excès de pollution,
assurant les rendements de production d’énergie et développant une
gestion intelligente des déchets. L’impact des risques naturels (tremblements
de terre, inondations,) devra aussi être minimisé et les zones de forêts
seront élargies afin de jouer au maximum leur rôle de régulateur du climat.
Toutes ces mesures rendront la ville plus saine. Par ailleurs, un réseau
accessible à tous d’équipements sanitaires et sociaux, renforcé d’un politique
de prévention augmenteront encore la salubrité des villes.
La qualité environnementale d’une ville passera aussi par la préservation de
son patrimoine culturel et naturel. Ainsi, l’homme se sentira d’autant mieux
dans un espace où il peut avoir un rapport émotionnel avec l’environnement.
L’urbanisme joue évidemment un énorme rôle dans cette préservation et va
même plus loin puisqu’il doit aussi contribuer à la création de ce patrimoine.
Enfin, deux mesures doivent être prises au niveau de l’énergie. D’une part,
l’utilisation d’énergies renouvelables et non-polluantes. D’autre part,
l’augmentation des rendements afin de diminuer au maximum la
consommation de ces énergies.
Le rapport à l’espace
Dans les villes cohérentes, les principes résumés précédemment seront
articulés grâce aux actes d’urbanisme. Les différentes fonctions devront être
dynamisées et reliées entre-elles par le réseau de communication sans en
altérer la qualité. D’un autre côté, les espaces naturels resteront protégés.
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