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JUGEMENT
DB )
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M. DE SCHELLING
1JLW04iaOVmB DE M. COUSIN;
p?/ j-j TBAnmi^^ l'alleiîan» ET précédé
G=~ h~jifc'UN ESSAI
SUR "ï^iMilÔN ALITÉ DES PHILOSOPHIES;
J. WILLM,
INSPECTEUBDE
I. ACADEMIEDESTRASBOURG.
PARIS,
CHtZI. G.r^VBAULT,RUEDELÀ.HARPE,"H.°8lj
ETSTRASBOURG,
MiwME MAISON, RDE DES JUIFS, N." 33.
1835.
ESSAI
SU»
LA NATIONALITÉ DES PHUOSOPHIES.
Jjùmsevm dont nous offronsici l& traduction,-
avec^quelque;modestie
qu'il s'annonce, puisque
ce n'esfqae>
la préface d'une autre péâfaee^oc-
cupera une place néanmoinset dans l'histoire
de la philosophieallemandeet dansl'histoire de
la philosophie européenne.
Il sera cité dans la première comme ayant
marqué la rentrée sur la scènede la publicité
d'un penseurillustre qui, après un silence de
vingt ans, aconsentienfin à le rompreet à res-
saisir l'autorité qui appartient àson génie. H
sera cité dansla secondecommeayant contribué
àconcilierensemblela philosophie
de l'Allemagne
et la philosophiefrançaise, et à préparer par
leur alliance unephilosophieuniverselle.°
C'est souscedernier rapport surtoutqu'il nous
`"L ~fi ~g'
nedironsrien delà profondesensation quecepetit
cvj:
ouvrageà produite chez nos voisins, sensation
qu'attestent mêmeles brochures hostilesqu'il a
fait naître. Lapréface de M. de Schelling pré-
senf^i^ ©ojje^x, un autre intérêt que celuide
cettevivepolémiquequelle a provoquée,et qui
est plus animée qu'il ne sembleconvenir à des
discussions purementphilosophiques.Cetintérêt
elle l'emprunte
tout entierpour nousà la critique
pleine de mesureet de gi-avité qu'elle renferme
de la philosophiede M.Cousin, telle qu'il l'a
réceoianentformiuléejce quicaractérisecet écrit
et.'hw'dOnn.e'
.urie valeur. œIIiœpa,üo1ilière~cbet lut donneune valeur tmite particulière, ce
n'estpasM.de SchellingjugeantM.Cousin,c'est
la philosophiefrançaiseexaminéeselonles vues
de la philosophie allemande. r
En. effet, M.de Schelliag juge moinsla doc-
trine de M.Cousin
diu pointde vue de son propre
systèmequedu point de vueallemand;c'estmoins
le systèmede M.de Schellingopposéau systèmede
MiCqtisîïï ^queîa méthodeallemandecomparée
avecla méthodefrançaise;c'est l'étatde la pensée
en France exarakœea présence dela penséede
l'Allemagne;c'est la philosophiela plus avancée
de l'Europe-qui chercheà se rallier celle quila
sùit-de plus près;c'est le génied'une nationqui
:*frï-
veut comprendreet pénétrer le génie;d'uneautre
natipn c'est enfin le successeurde Kantet de
Fichte qui veui s'entendreavecle successeurd&
Descartes et de Condillac.
Nousdisons qu'en jugeant la doctrine de M.
Cousin, M.de Schelling a jugé la philosophie
française actuelle c'est dire que nous regar-
dons M.CousincommeJe principal représentant
decette philosophie.
Pourquoi faut-il quecette propositionqui, il
yacinq ans, eût paru toute naturelle, et eût
rencontré peu de contradicteurs, ait en quelque
sorte besoinaujourd'hui desejustifier?En i83o,
l'école à la tête delaquellesetrouvait M.Cousin,
était évidemmentet del'aveu public,l'expression
du dernierprogrèsdela philosophiethéoriqueen
France. D'elle relevaient presquetous les jeunes
Jalçps quiécrivaientavecsuccèssur desmatières
philosophiques d'autres, plus avancésdanslacar,-
rièj?e» abandonnèrent
d'anciens drapeaux pour
faire causecommuneavecl'école nouvelle. Il y
avait bien. quelquesdissidencesqui n'étaientpas
sans illustration. Deuxpartis, qui différaient
d'ailleurs de principes, de tendanceet de lan-
gage, formaientensemblel'opposition dans l'jn-<
i-ity )
lérêt dupassé. L'undecespartis, celui desseu-
sualistes,fidèleà vieille'docirine de Lockeet
de Gondillae,conservateurdesprincipesdu dix-
huitièmesiècle,parti slationnaire et par là même
rétrograde, abandonnéde ses plus habiles in-
terprètes,, nereprésentait plus rien d'actuel. Le
second,celui que M. Daaiiron a appelé l'école
théologicjue,s'efforçaitvainement de réhabiliter
des dogmesdepuis long-teMps abolis; réaction-
naire et rétrogradedans un autre sens, il ne
pouvait, malgrél'éloquencede sesorganeset le
retentissementdesesdoctrines,espérerde rallier
à lui la majoritédesesprits.
Lorsquedeux partis, diviséssur tout le reste,
s'unissentde fait; sinondétention, contre un
troisième,c'est unepreuve quec'estchezcelui-ci
quese trouventle succèset la puissance.La phi-
losophie française était où était le progrès,
c'est-à-dire,dansl'école quireconnaissaitM.
Cou-
sin poursonchefle plus actif, et quid'ailleurs
s'était appropriétout ce que
lesdeuxautresécoles
renfermaient deplus vrai et de plus social.
Telle fut, il y a peu.d'années,
l'opinion géné-
rale en France et àl'étonger telle est encore
l'opinion1'de' M.'de Schelling.Et quelle philoso-
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