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L’UTILISATION D’UN DISQUE PLUS LEGER A L’ENTRAINEMENT
ALTERE-T-ELLE LA TECHNIQUE GESTUELLE ?
ETUDE DES PARAMETRES CINEMATIQUES ET ELECTROMYOGRAPHIQUES DU
BRAS LANCEUR
Dinu D.1, Natta F.2, Portero P.3, Vandewalle4
1Laboratoire de Biomécanique et Physiologie – INSEP, Paris (France)
2Laboratoire « Mouvement Action et Performance » – INSEP, Paris (France)
3 Université Paris XII, Créteil (France)
4Département de la Formation – INSEP, Paris (France)
Publié dans : 4èmes Journées Internationales des Sciences du Sport les 28-30 novembre 2006, Actes Edition INSEP,
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Introduction
Au lancer du disque, l’athlète doit réaliser, dans un cercle de 2,50 m de diamètre, un mouvement
complexe associant simultanément un déplacement en translation et en rotation du système “ athlète
– disque ”. Le plus souvent, ce geste peut être décomposé en 5 phases (Lindsay, 1991; Stepanek et
Susanka, 1986) : la phase de départ en double appui (
Δ
t1da) où l’athlète est dos au sens du lancer, la
phase de “ pivot ” en simple appui (
Δ
t1sa), la phase aérienne (volte,
Δ
ts), la phase finale en simple
appui (
Δ
t2sa), la phase finale en double appui (
Δ
t2da) qui est associée au mouvement d’antépulsion de
l’épaule (cf. figure 1). Ce mouvement permet d'obtenir une vitesse d’éjection du disque très
importante (Barlett, 1992). Nous présentons ici les résultats d’une étude concernant l’influence de la
masse du disque utilisée en compétition (2 kg) vs celle utilisée à l’entraînement (1,7 kg) sur le
pattern gestuel du lanceur en général et sur l’évolution des paramètres cinématiques et
électromyographiques, au cours des différentes phases du lancer.
Matériel et Méthodes
Population : sept lanceurs de haut niveau (âge : 23 ± 3 ans, poids : 108 ± 19 kg, taille : 190 ± 6 cm,
performance : 57 ± 3 m) ont participé à l'étude. Au cours d’une même session, dans un stade
couvert, ils ont exécuté dans un ordre aléatoire 12 jets successifs (six avec chacun des disques de 1,7
et 2 kg). Le lâcher s’effectue dans un filet de sécurité situé à 15 m devant le lanceur, et de ce fait, la
distance de jet a été calculée en fonction de la vitesse d’éjection, de la hauteur et de l'angle de lâcher
du disque, en négligeant les autres paramètres.
Méthodes : trois caméras numériques permettent de reconstruire le mouvement en 3 dimensions par
la méthode de la DLT.
L’activité électromyographique de surface (sEMG) était enregistrée (appareil “ embarqué ”) sur 6
muscles de la ceinture scapulaire du côté bras lanceur : [BB], Biceps brachii ; [PM], Pectoralis
major ; [DA], Deltoideus pars superior ; [TS], Trapezius pars medialis ; [DM], Deltoideus pars
medialis et [LD], Latissimus dorsi.
Le signal sEMG a été intégré (EMGi) et normalisé par rapport à l'activité sEMG maximale recueillie
préalablement au cours d'un test spécifique à chaque muscle étudié.
Résultats
La vitesse d’éjection du disque et la distance calculée du jet sont plus importantes pour le disque
léger (respectivement 21,12 ± 1,06 m.s-1 et 47,75 ± 0,99 m avec le disque de 1,7 kg ; 19,62 ± 0,46
m.s-1 et 42,66 ± 2,88 m avec le disque de 2 kg). Cette différence semble liée à une variation de la
vitesse du disque plus importante pendant la phase finale en double appui (
Δ
t2da) : 12,93 ± 1,36 m.s-1
avec le disque de 1,7 kg et 11,04 ± 1,01 m.s-1 avec le disque de 2 kg. En outre, concernant les 4
phases précédentes, l’analyse cinématique ne montre aucune influence de la masse du disque sur,
d’une part la variation de vitesse du disque, et d’autre part, sur leur durée respective. La durée totale
du mouvement reste la même quelle que soit la masse du disque (1,40 ± 0,25 s vs 1,42 ± 0,24 s).
Document téléchargeable :http://sciences.campus-insep.com