l’hépatite B et de l’activité des transaminases. En effet,
l’augmentation de l’ADN sérique précède de plusieurs
semaines ou mois, l’augmentation des transaminases.
La figure 2 schématise pour un patient la cinétique des
transaminases et de l’ADN du VHB. Si l’on se contente
d’étudier l’ADN du virus B un jour donné, par exemple
à J52, l’ADN viral est très élevé et les transaminases
normales alors qu’au jour 73, les transaminases sont
très élevées mais la charge virale basse (restitution
immune). Seul, le suivi des cinétiques de l’ADN et des
transaminases permet le diagnostic de réactivation.
Si on attend l’augmentation des transaminases pour
débuter le traitement antiviral, le risque est d’être
inefficace sur la maladie virale B. De plus, en cas
d’anomalie du bilan hépatique, l’arrêt de la chimiothé-
rapie anticancéreuse est le plus souvent nécessaire. Par
ailleurs, chez ces patients polymédicamentés avec des
pathologies graves, il est parfois difficile de faire la
part des choses entre la réactivation virale B, la toxicité
médicamenteuse, l’infiltration tumorale du foie, la
maladie veino-occlusive, la péliose, etc. (figure 3).
Il conviendrait donc avant tout traitement immunosup-
presseur de faire un dépistage de l’Ag Hbs et chez les
porteurs chroniques de l’Ag HBs de faire :
–
un bilan viral, Ag HBe Ac anti-HBe, ADN du virus B ;
– un bilan de sévérité de la maladie hépatique : NFS
plaquettes, transaminases, bilirubine, taux de
prothrombine, facteur V ;
– une échographie hépatique à la recherche d’une
dysmorphie et de signe d’hypertension portale.
Des experts ont proposé
l’attitude pratique suivante
Il convient de commencer la chimiothérapie sous cou-
vert d’un traitement antiviral (si possible débuté
3 semaines avant le début de la chimiothérapie) [4].
Cependant, pour les patients ayant un ADN viral B
inférieur à 10
3
copies/mL, une surveillance mensuelle
de celui-ci pourrait être suffisante sans couverture anti-
virale si l’ADN viral augmente de 2 log, un traitement
antiviral devrait être institué.
Le traitement antiviral doit couvrir la durée du traite-
ment immunosuppresseur et être poursuivi3à12mois
après son arrêt. Une surveillance de l’ADN viral B doit
être effectuée tous les 3 mois. L’ADN du virus B et les
transaminases devront être surveillées après l’arrêt du
traitement. Certains patients (avec des maladies acti-
ves avant la chimiothérapie) devront bien entendu
continuer ce traitement).
Risque de réactivation
en cas d’infection occulte
(Ag Hbs négatif, Ac Hbc positif,
Ac Hbs positif ou négatif)
Le virus de l’hépatite B est un virus à ADN. Après un
premier contact, le virus reste à l’état quiescent chez les
patients. Même chez les patients « guéris », l’absence
8
6
5
4
3
2
1
0
7
350
300
250
200
150
100
50
0
52 73
1 10 21 31 43 63 84 91 148 155 162
Jours
A
L
A
T
A
D
N
V
I
R
A
L
L
O
G
ADN virus B Activité IU/ml
Cycle
1
Cycle
2
Cycle
3
Cycle
4
Figure 2.Cinétique des transaminases et de l’ADN du virus B chez un patient porteur chronique du virus B recevant une chimiothérapie
anticancéreuse et présentant un épisode de réactivation au cours de la chimiothérapie.
Hépato-Gastro, vol. 14, n°5, septembre-octobre 2007 349
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