dermatologue doit penser à ce diagnostic devant une éruption maculo-papuleuse
descendante associée le plus souvent à une fièvre, des arthralgies ou une
conjonctivite, chez un patient ayant séjourné dans une zone d'endémie. Le
diagnostic repose sur la recherche d'antigène par PCR dans le sang et les urines à la
phase aiguë, la sérologie ensuite, ces examens étant réalisés par les centres
nationaux de référence des arboviroses. Une étude rétrospective des cas de
Polynésie française a permis de chiffrer à 1 % le risque de microcéphalie en cas
d'infection pendant le premier trimestre de la grossesse. Le deuxième risque est
celui du syndrome de Guillain-Barré. Dans une étude cas-témoin polynésienne, la
fréquence de l'infection atteignait 93 % chez les personnes atteintes de ce syndrome,
contre 17 % chez les témoins. Un tiers des patients avait eu besoin d'une assistance
respiratoire. Le virus peut persister longtemps dans le sperme ce qui conduit à
recommander aux hommes d'avoir des rapports protégés et de ne pas concevoir
dans les six mois qui suivent l'infection. Pour les sujets asymptomatiques, l'OMS
recommande l'utilisation de préservatifs pendant au moins 8 semaines après le
retour de zones d'endémie. Par ailleurs, il est conseillé aux femmes désirant procréer
d'attendre au moins 8 semaines après le retour d'une zone d'endémie.
Le zona et les douleurs post-zostériennes font peser une menace majeure pour
les personnes âgées. Mais, d'autres populations sont également exposées à ce
risque, notamment les patients atteints de lupus et de dermatomyosite, sans doute
en raison des traitements. Une grande étude taïwanaise indique que le risque est
particulièrement élevé chez les patients atteints de lupus prenant plusieurs
immunosuppresseurs (OR = 5,93 à 17,89 selon le nombre de traitements). Les
patients atteints de pemphigoïde bulleuse sont aussi plus exposés au zona, selon
une autre étude. Ces patients pourraient, eux aussi, tirer bénéfice du nouveau vaccin
contre le zona développé par les laboratoires Merck. Des essais sont également en
cours pour évaluer l'efficacité de ce vaccin chez des patients immunodéprimés.
Même si les données sont plutôt rassurantes concernant le risque infectieux sous
biothérapie, la vigilance reste de rigueur. Douze cas de tuberculoses ont été
identifiés en France entre 2006 et 2014 chez des patients traités par anti-TNF, en
dépit d'un dépistage pré-thérapeutique conforme aux recommandations actuelles
(test tuberculine et/ou quantiferon et radiographie pulmonaire). Dans dix cas, les