De la plante au médicament recherche de nouvelles molécules thérapeutiques dans le traitement du diabète. I- De la phytothérapie à la phyto-pharmacologie moléculaire. L’usage des plantes médicinales remonte au environ de 5000 ans avant JC. La médecine par les plantes est riche d’enseignements grâce aux observations accumulées siècle après siècle. Le corpus hippocratum œuvre d'Hippocrate (env. 280 av J-C), De Materia Medica de Dioscoride datant du 1er siècle, Au moyen-âge les monastères cultivent les simples (herbularius) et fabriquent des drogues végétales. Drogues = les poisons et les remèdes Quelques simples « antidiabétiques » d’antan: La renouée des oiseaux ( Polygonum aviculare, Polygonacées ) ou « herbe des saints-innocents » Abbaye de Reichenau La plante entière ou parfois la racine (totum) Polygonum aviculare Famille des Polygonacées Allium cepa Famille des alliacées Allium sativum (ail) Famille des alliacées Vaccinium myrtillus (myrtille) Vaccinium myrtilloides (bleuet) Vaccinium angustifolium Famille des éricacées Arctium majus (bardane ou Bouillon noir) Arctium lappa L.(grande bardane) Famille des composés Plusieurs centaines de plantes répertoriées comme antidiabétiques… L’usage des plantes médicinales aujourd’hui 25% des médicaments modernes sont préparés à base de plantes qui au départ étaient utilisées traditionnellement. La médecine traditionnelle reste très répandue dans toutes les régions du monde en développement. En Afrique, jusqu’à 80% de la population a recours à la médecine traditionnelle. En chine, les préparations traditionnelles à base de plantes représentent entre 30 et 50% de la consommation de médicaments. Dans les pays en développement, les herbes médicinales servent souvent aux soins de premier recours pour le plus grand nombre. (Photo CRDI : Daniel Buckles) 25% du marché USA des produits pharmaceutiques repose sur des principes actifs végétaux. 75% de la population mondiale se soigne avec des plantes. Le marché mondial des plantes médicinales, en pleine expansion, représente actuellement plus de 60 milliards de $ par an. La chimie : De la plante au principe actif Dès le 19ème siècle, l’avancée scientifique permet le fractionnement du totum et d’isoler le principe actif. L’aspirine A partir du saule blanc (Salix alba L.) Préparation « antidouleur » et de la reine des prés (Spiraea ulmaria). (synthèse de 10 000 tonnes/an) En 1887, F. Hoffmann (chimiste chez Bayer) trouve une voie de synthèse afin d’obtenir l’acide acétyle salicylique presque pur. Il n’est pas toujours aisée de produire ces médicaments par chimie de synthèse. - If du pacifique (Taxus brevifolia) = Le taxol L'hémisynthèse du Taxol A partir de la 10-désacétylbaccatine, extraite des écorces de l'If européen (Taxus baccata) par l'équipe de Pierre Potier (Institut des substances naturelles), Obtention d’une substance plus active que le Taxol : le Taxotère ou Docétaxel. - pervenche de Madagascar (Catharanthus roseus) Production d’anticancéreux = La vinblastine et la vincristine La partie aérienne de la pervenche renferme 0,2% à 1% d'alcaloïdes et le taux de vincristine, le plus rare des deux alcaloïdes, est seulement de 0,0003% soit 3g pour 1 tonne de matière sèche!! L’ethnopharmacologie pour la recherche de nouveaux médicaments : Le vrai du faux ? « Le Saule et la Reine des Prés, poussent dans des lieux humides : ils seront donc bons pour les rhumatismes ». Des expérimentations plus rationnelles ont confirmé la véracité de nombreux usages traditionnels de plantes médicinales. Sur 295 plantes répertoriées « antidiabétiques » 238 sont actives (81%) (Jachak, CRIPS, vol. 3, 2002) Souvent une démarche opportuniste qui consiste à étudier l’usage des plantes chez des populations « primitives » qui ne sont pas encore entrées dans l’air moderne… On consulte les sorciers ou guérisseurs… Cependant une telle démarche a ses défauts : - Le ressenti négatif de « pillage » des connaissances d’une ethnie, - L’approvisionnement de la matière première. La culture de la plante n’est pas toujours possible, risque d’appauvrissement de la ressource et perte de la biodiversité. L’approche médicament aujourd’hui = les approches massives. Récepteur - Ligand Cible - Médicament La cible moléculaire = test in vitro Recherche de nouveaux ligands au sein de larges collections de molécules. Automatisation et robotisation possible. Diversité de molécules : 1- chimiothèques = larges collections de molécules issues de la chimie de synthèse et de la chimie combinatoire. 2- extractothèques = larges banques de fractions issues de plantes (approche initiée par le professeur P. Potier). Les substances naturelles végétales : Dictionary of Natural Products (2001) avance le chiffre >160 000 composés naturels. 10 000 nouvelles molécules chaque année sont isolées. Soit nous partons d’une pathologie 3 approches possibles 1- L’approche opportuniste 1 modèle plante choisi sur des critères ethno-botaniques et etnopharmacologiques puissants… Extraction par étape; d’un extrait brut à partir de la plante (totum) jusqu’à la molécule pure. Chaque extrait est testé avant de réaliser un nouveau sous-fractionnement… Les tests pertinents sont réalisés sur des modèles animaux (in vivo). L’avantage de cette démarche est que le test in vivo est le plus potentialisant des tests. On peut plus aisément envisager un test clinique. 2- L’approche raisonnée Lorsque nous souhaitons engager une démarche systématique en testant de nombreuses molécules (chimiothèque), il faut disposer de cibles moléculaires…sur une pathologie particulière aussi ( par exemple certains cancers) Mais si pour la pathologie (pathologie du diabète de type 2 par exemple) nous ne disposons que de peu de cibles… alors la chimiothèque n’est pas idéale… Il faut donc une démarche intermédiaire Une collection de plantes choisie sur des critères ethnobotaniques Une collection de fractions (extractothèque) raisonnable (100 plantes par exemple)… avec 100 extraits par plante (10000 extraits). Sur des modèles cellulaires ou des tissus ou des organes (ex-vivo) 3- L’approche massive Si et seulement si, nous disposons de nombreuses cibles moléculaires. Soit nous partons d’une chimiothèque L’intérêt d’une telle banque de molécules est de cribler pour de nombreuses pathologies et sur des cibles moléculaires uniquement. II- La démarche raisonnée en action : Recherche de nouvelles molécules antidiabétiques d’origine végétale 1980: laboratoire de pharmacologie du diabète de type 2 (UM1) et le laboratoire des substances naturelles végétales (UM2). Environmental Factors Obesity INSULIN RESISTANCE GLUCOTOXICITY HYPERGLYCEMIA DEFICIENT INSULIN SECRETION Genetic component Les médicaments: Les insulino-stimulants: les sulfamides hypoglycémiants. Leur action est indépendant du niveau de la glycémie. Un traitement par les sulfamides peut entraîner une hypoglycémie. Tolbutamide Glucose cellule β pancréatique Glut Insuline ? + En absence de glucose, une conductance K+ diminue l’excitabilité membranaire Glut Insuline cellule β pancréatique K+ channel K+ Em ~ EK = -80 mV K+ Un apport de glucose diminue cette conductance K+ Glucose cellule β pancréatique Glut Glut Insuline canaux K+ + ↑ + Ca2+ canal Ca2+ |Ca2+| + Ca2+ + Vm↑ Canaux Ca2+ voltage-dépendants Les insulino-sensibilisateurs: les biguanides (la metformine) restaurent l’efficacité de l’insuline sur ses tissus cibles. Les inhibiteurs des α-glucosidases: ils retardent l’absorption intestinale des glucides. SULFONYLUREAS/GLINIDES Pancreas METFORMIN Insulin Liver Glucagon Intestine + Glucose production Glucose absorption ALPHA-GLUCOSIDASE INHIBITORS Plasma glucose Glucose utilization Insulin sensitive tissues Plasma insulin + METFORMIN THIAZOLIDINEDION ES Le médicament idéal: Un produit de remplacement en cas d’échec primaire ou secondaire aux sulfamides hypoglycémiants, au mode d’action nouveau et complémentaire aux autres médicaments qui serait capable de stimuler la cellule β pancréatique, de sensibiliser les tissus périphériques à l’insuline, sans causer d’hypoglycémie. Momordica charantia famille des cucurbitacées Des modèles de plantes médicinales antidiabétiques 1992: Isolement d’une molécule originale : La 4-hydroxyisoleucine à partir des graines de fenugrec. Le fenugrec (Trigonella foenum greacum L.) De la famille des légumineuses Du genre Trigonella Originaire des Indes et du MoyenOrient Cette plante se retrouve dans de nombreuses pharmacopées : laxative, antiseptique, carminative, augmente la lactation, et … antidiabétique. source de diosgénine utilisée dans l’hémisynthèse d’hormones stéroïdiques Broyage Extraction à l’hexane En présence de trifluorotrichloroethane Extrait lipidique Extraction ethanolique (70%) Extrait «tégument et albumen » Extrait «cotylédons et embryon » fibres 79,4% protéines 52,8% acides aminés 18,8% Saponines 7% Tests in vivo chez des chiens et des rats normaux ou rendus diabétiques insulino-dépendants chimiquement. Extrait lipidique Pas d’effet Extrait « tégument et albumen » Antihyperglycémique Antidiabétique Hypolipidémiant Extrait « cotylédons et embryon » Hypolipidémiant Insulino-stimulant A partir de l’extrait « cotylédons et embryon », préparation d’un extrait « saponines stéroïdiques, flavonoïdes et acides aminés libres » qui augmente le taux d’insuline plasmatique des animaux non à jeun. Purification des sous-extraits «saponines stéroïdiques et trigonelline» et «acides aminés libres» Tests in vitro sur pancréas isolés perfusés de rats normaux « saponines stéroïdiques et flavonoïdes » Pas d’effet « acides aminés libres » Effet insulino-stimulant C’est également un insulino-sensibilisateur des tissus extrapancréatiques : musculaire et hépatique. Les résultats in vitro sont confirmés in vivo chez l’animal normal et diabétique. Cette fraction contient un acide aminé particulier: la 4hydroxyisoleucine. 4-hydroxyisoleucine CH3 H2N CH3 R S HOOC S OH An original amino acid with dual antidiabetic action Glucose-dependent insulin amplifying effect on pancreas Insulin-sensitizing action on hormonesensitive tissues Purification of 4-hydroxyisoleucine from Fenugreek Defatted with hexane Fenugreek seeds Extraction with ethanol 250,00 15,489 200,00 mV 150,00 100,00 19,213 50,00 0,00 2,00 4,00 6,00 8,00 10,00 12,00 14,00 16,00 18,00 20,00 22,00 24,00 Minutes 500,00 450,00 CH3 400,00 H2N 15,492 350,00 300,00 R mV 250,00 200,00 S 150,00 Ion exchange chromatography CH3 S 19,484 100,00 50,00 0,00 0,00 2,00 4,00 6,00 8,00 10,00 12,00 14,00 16,00 18,00 20,00 22,00 24,00 Minutes HOOC OH Elution of amino acids and basic compounds Adsorption chromatography on silica gel Improvement of glucose tolerance in dogs after a single oral dose 77 66 * * Controls 33 22 4-OH-ILE 200 µM 11 00 33 8,3 8,3 GLUCOSE GLUCOSE (mM) (mM) OGTT 2,5 PLACEBO + 4-O H-Ile 18 m g/kg 2,0 1,5 1,0 0,5 0,0 -30 55 44 16,7 16,7 GLYCEMIA (mg/dL) INSULIN RELEASE (pmol/8 islets) Glucose-dependent insulin response in isolated human islets INSULINEMIA (mg/dL) 3,0 0 30 60 90 120 150 180 0 30 60 90 120 150 180 200 175 150 125 100 75 50 -30 TIME (min) Glucose-dependent insulin stimulating effect in isolated pancreas 4-OH ILE 200 µM 80 70 60 50 G 10.0 mM 40 30 20 10 G 8.3 mM 0 G 6.6 mM G 5.0 mM -10 30 45 TIME (min) 60 75 INCREMENTS (ng/min) INSULIN SECRETION (ng/min) 90 50 40 30 20 10 0 4 6 8 10 12 GLUCOSE (mM) Le programme technologique « BIORESSOURCE ET BIOMOLECULES » Utilisation des plantes médicinales de la région Languedoc-Roussillon pour la recherche de nouveaux antidiabétiques. Démarche ethno-pharmacologique afin de : 1- Créer une petite collection de plantes : Des plantes « antidiabétiques », Des plantes méditerranéennes, de notre région 2- Disposer d’une ressource biologique ciblée, contrôlée et préservée. Plantes Collection de plantes Chimie extractive Collection de biomolécules Criblages Molécules antidiabétiques Collection de plantes Plantes méditerranéennes antidiabétiques Plantes « exotiques » Collaborations avec le jardin Botaniques de Roquebrun Et le Conseil Général de l’Hérault Collaborations avec des Pays d’Afrique Algérie Congo Kinshasa Construction de la collection de plantes Connues pour un effet antidiabétique 193 espèces méditerranéennes ont été répertoriées 82 espèces collectées selon un cahier de charge rigoureux (procédure certifiée) Ramassage réalisé par le jardin méditerranéen De Roquebrun - Identités (Photos des plantes) - Lieux de ramassage (marquage GPS) - Temps (conditions climatiques, cycle de la plante (marqueurs moléculaires et physiologiques) Collection de plantes Fractionnement des plantes Plantes méditerranéennes antidiabétiques Plantes « exotiques » Collaborations avec le jardin Botaniques de Roquebrun Et le Conseil Général de l’Hérault Collaborations avec des Pays d’Afrique Algérie Congo Kinshasa Mise en place de la procédure de fractionnement Et des tests de contrôle Le fractionnement des plantes Fine poudre In 50 mM Tris HCl pH8, 150 mM NaCl, 2 mM EDTA Peptide fraction EP Solide EtOH/H2O (7:3) Solide Extraction CH2Cl2 Chromatographie Sur colonne LH20 EOH Ultrafiltration CH2Cl2 (EDCl) Extraction à l’hexane Solide E1-2-3- … EtOH/H2O U1-2-3- … Le fractionnement des plantes Peptide fraction EP EtOH/H2O EOH CH2Cl2 (EDCl) Fract EFract + E+ Carte d’identité : système code barre Chromatographie CCM permettant de révéler différentes espèces moléculaires Collection de plantes Fractionnement des plantes Plantes méditerranéennes antidiabétiques Plantes « exotiques » Collaborations avec le jardin Botaniques de Roquebrun Et le Conseil Général de l’Hérault Collaborations avec des Pays d’Afrique Algérie Congo Kinshasa Mise en place de la procédure de fractionnement Et des tests de contrôle Tests fonctionnels sur cellules Et systèmes de quantification de la réponse Criblage Collection de plantes Fractionnement des plantes Criblage Plantes méditerranéennes antidiabétiques Plantes « exotiques » Collaborations avec le jardin Botaniques de Roquebrun Et le Conseil Général de l’Hérault Collaborations avec des Pays d’Afrique Algérie Congo Kinshasa Mise en place de la procédure de fractionnement Et des tests de contrôle Tests fonctionnels sur cellules EtLa systèmes de quantification delignée la réponse lignée INS 1E La L6 sécrétrice d’insuline, (myocytes) glucose dépendante évaluation de la Collaborations Sur nos fractions stimulation de la captation dede glucose Apports fractions sécrétion d’insuline pures par les cellules β Vue globale du programme Collection de plantes « antidiabétiques » de notre région Criblage sur tests fonctionnels Phytochimie Collection de fractions Test de sécrétion d’insuline sur cellules β en culture Insulino-stimulant Captation du glucose sur myocytes en culture Insulino-sensibilisateur Investigation sur les effets potentiels insulinotropes de deux molécules pures : Sat 1 et Sat 2 Collaboration avec le laboratoire de Botanique, (LBPM, UMR 5175) Professeur Claude ANDARY 400 350 300 + glucose 250 + SAT1 10 ug/mL 200 + SAT1 50ug/mL 150 + Tolbu 200 uM 100 50 0 0 mM 3 mM 5 mM 11 mM % de lta F ins uline s é c ré té e / de lta F ins uline e ndogè ne (té m oin 0 m M gluc os e = 100% ) % delta F insulin e sécrétée/ delta F in su lin e end og ène (tém oin 0m M g lu co se = 100% ) Tests réalisés sur la lignée INS 1E, sécrétrice d’insuline, glucose dépendant 400 350 300 + glucose 250 + SAT2 10ug/mL 200 + SAT2 50ug/mL 150 + Tolbu 200uM 100 50 0 0 mM 3 mM 5 mM 11 mM L’effet insulinotropique de Sat 2 a été confirmé in vivo chez le rat normal La famille des dérivés cafeiques L’acide chicorique -acide caféique HO HO CH CH COOH -acide chlorogénique ( acide 5-caféoylquinique) HO CO2H O HO O OH OH OH -acide chicorique (acide dicaféoyltartrique) HO COOH HO CH CH CO OH O C H H C O CO CH COOH CH OH L’acide chlorogénique est connu comme insulinosensibiliseur = inhibiteur de la glucose-6-phosphatase essentiellement hépatique (Hemmerle et al. (1997) J. Med Chem, 17;40(2): 137-45) Van Dijk et al. ont montré que cette substance et ses dérivés de synthèse diminuent la néoglucogénèse et le ratio glucose/glucose-6-phosphate cellulaire. Aucune substance naturelle ou chimique connue pour inhiber la glucose-6-phosphatase hépatique n’est rapportée dans la littérature comme insulino-stimulant de la cellule β. Récemment, il a été montré que l’acide caféique a une activité insulino-stimulante. insuline sécrétée / contenu en insuline en % du témoin sans glucose Démonstration de l’effet direct insulino-stimulant de l’acide chicorique (SAT2) sur la cellule β isolée de type INS1E. 400 350 300 250 200 150 100 50 0 0 3 mM 5 mM 3 mM + SAT2 24,5 µM 3 mM + SAT2 122 µM concentration en glucose du milieu 3mM + Tolbutamide 200 µM Effet insulino-stimulant de l’acide chicorique (SAT2) sur des îlots de Langerhans isolés de rat incubés. sécrétion d'insuline en ng/ 3 îlots 25,00 20,00 15,00 10,00 5,00 0,00 8,3 mM 16,7 mM 8,3 mM + SAT2 10 µg/mL 8,3 mM + SAT2 50 µg/mL Concentration en glucose Les îlots de Langerhans de pancréas de rat sont isolés par digestion du pancréas à l’aide de la collagénase selon une méthode adaptée de celle de Lacy et coll. (14). Dans chaque tube (essai), trois îlots sont incubés pendant 1 heure dans un milieu Krebs-Ringer avec ou sans SAT2. Effet de l’injection intrapéritonéale (IP) d’acide chicorique (SAT2) sur une épreuve d’hyperglycémie provoquée (1g/kg IP) chez le rat normal éveillé. 200 180 rats non traités 160 rats traités 140 100 B 80 T0 min 10 min 20 min 30 min 60 min 90 min Te mps (30 premières minutes après injection) 120 ASC en ng d'insuline/mL sécrétion d'insuline en % du témoin T0 A 6,00 5,00 4,00 3,00 2,00 1,00 A- Cinétiques de l’insulinémie après 0,00 Rats l’injection. non traités B- Aires sous la courbe (ASC) de l’insulinémie lors des 30 premières minutes après l’injection. Chaque cinétique représente une moyenne de 8 animaux. Rats traités Cette augmentation de sécrétion d’insuline n’est cependant pas suivi d’effet au niveau de la glycémie. Nous pensons que la variation significative de l’insulinémie est trop faible pour un effet sur la glycémie. Le traitement des rats par 3 mg/Kg d’acide chicorique est trop faible? Un traitement à 30mg/kg a été réalisé…Insulinémie ? Problème au dosage Glycémie = un effet antihyperglycémiant possible… 0,8 0,7 0,6 0,5 traités 0,4 Non traités 0,3 0,2 0,1 0 0 10 20 30 60 90 120 ∆ de glycémies IPGTT rats normaux, acide chicorique à 30 mg/Kg Pancreatic β Cell Glucose Insulin GLP-1 Glucose IRS cAMP Glycolysis Pyruvate PKA PI3-K Insulin Leucine + Potentiation pathways [Ca2+]c TCA cycle Ca2+ Mitochondria ∆ψc ∆ψm red. equ. e- transport chain + K+ ATP – – ATP/ADP Sulfonylureas ** 60 40 20 0 4-OH-Ile GLUCOSE - + 2.8 mM - + 8.3 mM - + 16.7 mM 1250 1000 75 INSULIN SECRETION (ng/mg prot) Glucose utilization (pmoles H2O/islet/90 min) 80 GLUTAMATE CONTENT (nmoles/mg prot) 100 100 *** 50 25 750 *** 500 250 0 0 G 1mMG1 + ID0101 G 5mMG5 + ID0101 G G15 + 15mMID0101 G 1mMG1 + ID0101 G 5mMG5 + ID0101 G G15 + 15mMID0101 200 Before treatment After treatment GLYCEMIA (mg/dl) * 150 100 50 3 INSULINEMIA (ng/ml) Antidiabetic effect in rats (chemically-induced diabetes), after repeated administration (50 mg/kg IP, daily, 6 days) N D DT Before treatment N D DT After treatment 2 * 1 0 N D DT N D DT Insulin-sensitizing effect in insulin-resistant rats (high sucrose diet) during a euglycemic hyperinsulinemic clamp Activation of the insulin receptor signaling pathway Insulin Receptor Shc IRS-1 Ras PI3K PI3'kinase activity (arbitrary unit) MUSCLE Insulin Metabolic Effects MAPK p90 S6K GLUT4 Translocation Protein Synthesis Glycogen Synthesis * * 5 0 C PI3'kinase activity (arbitrary unit) MAPKK * 10 Raf PKB A 15 INS ID1101 INS+ID1101 15 B LIVER * 10 * * 5 0 C INS ID1101 INS+ID1101 TITRE : RECHERCHE SUR LES PLANTES UTILISÉES POUR LE TRAITEMENT DU DIABÈTE SUCRÉ EN MÉDECINE TRADITIONNELLE CONGOLAISE Par J.L. MOSWA INTRODUCTION Maladie chronique, coûteuse, débilitante, Diabète, problème de santé publique dans tous les pays. Sa prévalence à travers le monde en croissance selon l’O.M.S., elle connaîtra une augmentation de 122 % d’ici l’an 2025, passant de 135 à 300 millions d’habitant. Caractérisé par une hyperglycémie chronique, le rétablissement d’une glycémie normale est l’objectif de tout traitement antidiabétique dont les quatre pierres angulaires sont le régime alimentaire, l’exercice physique, la médication et l’éducation. 1920 : Introduction en thérapeutique de l’insuline, hormone naturelle de régulation du métabolisme du glucose sécrétée par le pancréas Vers les années 1950 : Sulfonylurées et les biguanides, médicaments antidiabétiques considérés comme artificiels, On estime que 75 % des diabétiques sont soignés sans recourir à l’insuline De ces diabétiques non insulinoinsulinodépendants, seuls 3030-50 % voient leur glycémie normalisée par le régime alimentaire seul . 50 % autres recourent nécessairement - - - Sulfonylurées et la metformine: bons résultats dans le traitement oral du diabète non insulinoinsulino-dépendant. Mais importantes limitations : Aucun n’est capable de ramener la glycémie dans les limites normales De réinstaller l’homéostase glucidique. Ils s’accompagnent souvent d’effets secondaires Par ailleurs, le coût de ces produits dans les pays en développement, lorsqu’on les trouve, sont souvent hors de portée financière de la majorité de la population. D’où : nécessité de rechercher des nouvelles approches pour le contrôlede la glycémie. Les plantes utilisées en médecines traditionnelles : source de nouveaux composés antidiabétiques actifs par voie orale. Plus de 700 traitements à base des plantes décrits dans la littérature et pour un certain nombre de ces traitements, propriétés antihyperglycémiantes confirmées par l’expérimentation scientifique. Ainsi, diverses molécules à activité antidiabétique ont été identifiéés. Elles comprennent des groupes chimiques aussi variés que les alcaloïdes, les glycosides, les polysaccharides, les flavonoides, les hypoglycines, les tanins D’autre part, l’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.) , à travers son comité d’expert sur le diabètes sucré, recommande que les méthodes traditionnelles pour le traitement du D’où ce projet portant sur la recherche sur les plantes utilisées en médecine traditionnelle congolaise pour soigner le diabète sucré. OBJECTIFS Découvrir, à partir des plantes utilisées en médecine traditionnelle congolaise, des nouvelles molécules ou extraits qui soient efficaces, par voie orale contre le diabète sucré, peu coûteux, facilement disponibles. Aider à faire un choix judicieux des plantes et valoriser la médecine traditionnelle congolaise par des études scientifiques Le diabète affectant les populations de tous les pays du monde, de telles découvertes profiteraient également à l’humanité toute entière. APPROCHE METHODOLOGIQUE Cinq étapes ont été prévues : La première étape : inventaire auprès des guérisseurs traditionnels des plantes utilisées pour soigner le diabète sucré. Deuxième étape : identification botanique, à l’herbarium de l’Institut National d’Études et de Recherches Agronomiques (INERA), des plantes entrant dans la composition de ces recettes. - La troisième étape : évaluation de l’activité biologique. Celle – ci est réalisée par des tests pharmacologiques visant à : -Rechercher l’activité antihyperglycémiante de ces plantes ( tests in vitro et in vivo) -Déterminer le mécanisme - - - Le modèle des souris diabétiques db/db et le modèle des souris hyperglycémiques à la STZ ainsi qu’après surcharge en glucose sont utilisés. Les taux plasmatiques de glucose sont déterminés par la méthode de glucose oxydase et l’insuline sera déterminée par dosage radio immunologique ou par HTRF. Des expérimentations chez le rat normal ou diabétique sont envisagées ainsi que des études in vitro sur des cellules B pancréatiques et sur des myocytes en culture. Quatrième étape : screennig chimique pour les plantes ayant manifesté une activité antihyperglycémiante en vue de l’isolement et de l’identification des principes ou extraits actifs. A cet effet : fractionnement guidé par l’activité biologique pour localiser les fractions bioactives sur lesquelles seront appliquées les différentes techniques chromatographiques, les spectroscopies UVUV-VIS, IR, RMN et la spectrométrie de masse en vue d’identifier et d’isoler les principes actifs. La cinquième et dernière étape : Après des essais pharmacologiques positifs, des essais toxicologiques seront envisagés en vue de l’obtention éventuelle de médicaments traditionnels améliorés. RESULTATS DEJA OBTENUS Les résultats déjà obtenus dans le cadre de cette étude sont les suivants : Nous avons dressé une liste de 90 plantes utilisées comme antidiabétiques par les tradipraticiens congolais à partir de l’enquête que nous avons menée. Nous avons évalué l’activité biologique de 13 de ces plantes et 9 soit 69 % ont présenté une activité antihyperglycémiante et 1 principe actif a été obtenu, à l’état pur, d’une de ces plantes.(J. Nat. Prod. 1999, 62(2),345 Pub.en coll) Partie Expérimentale MATERIEL VEGETAL ET OBTENTION DES EXTRAITS Matériel végétal constitué des feuilles pour Cajanus cajan , Ocimum gratissimum,Psidium guajavum, Laportea aestuans, Paropsia brazzeana et Voacanga africana; des racines pour Maprounea africana et Crossopteryx febrifuga; des ecorces du tronc pour Musanga cecropioides Identification botanique à l’herbarium de l’INERA, Fac. Des sciences, UNIKIN Séchage à l’air libre, puis réduction en poudre fine. Préparation du décocté, puis filtration Préparation des extraits aqueux et acétoniques Lyophilisation et obtention des extraits secs a) Hyperglycémie induite par surcharge en glucose - - - - Répartition des animaux en deux lots de 6 souris chacun : lot témoin et lot essai Détermination de la glycémie à jeun (de 16 à 18 heures) des souris de deux lots Administration par voie orale au moyen d’une canule oesophagique de l’extrait des plantes aux souris des lots essais Administration du véhicule chez les souris des lots témoins. TESTS BIOLOGIQUES TESTS D’ORIENTATION Des souris Balb – C mâles, âgées d’environ 1 mois et demi, souris obtenues de l’animalerie de l’Institut National de Recherche Bio – Médical (INRB) de Kinshasa (RDC) Ainsi que des souris diabétiques db/db ont servi comme animaux d’expérience. b) Détermination des glycémies Surcharge en glucose une heure après - Les glycémies ont été déterminées aux temps 0, 30, 60 et 90 min. - La méthode enzymatique au glucose oxydase utilisant les lecteurs de glycémie a servi pour le dosage du glucose. - Le pourcentage de variation des glycémies a été déterminé par application de la formule GxGx-Go/Go* 100 dans laquelle Go est la glycémie aux temps 0 et GX les glycémies aux différents temps. - c) Hyperglycémie induite par l’action de la streptozotocine (STZ) Inductiion de l’hyperglycémie par injection intrapéritonéale de la streptozotocine en solution dans du NaCl à 0,9 % et à la dose de 65 mg /Kg de poids corporel. On attendait 48 heures avant de mener l’expérience afin de permettre le développement du diabète . Dans ces conditions, les glycémies obtenues étaient supérieures à 400 mg/dl Mot de la fin Collaboration Partenariat ( Chargé des Relations Internationales,UNIKIN) Equipe de Kinshasa : ) Votre Equipe : ♦ Ressources végétales ( RD Congo : 3 /4 de la forêt africaine, flore +++) ♦ Compétences - Identification botanique - Préparation des extraits - Tests in vivo ( avec possibilité d’affiner Technologie lourde: ♦ Purification et isolement principes ♦ Tests in vitro sur les lignées cellulaires, ilôts de L . et pancréas Ciblage et mécanisme d’action Actions à mener ensemble : ♦ Échanges d’information, de documentations, de chercheurs ♦ Recherche de financement EXTRAITS--MOLECULES des Végétaux EXTRAITS INS-1-E et Myocytes INSsouris) Ilôts de langerhans (rat ) vitro Pancréas isolé (rat) et Myocytes In vivo (rat, souris) Langerhans (rat) In vivo (rat, In INS-1-E INSIlôts de Pancréas isolé (rat) Moswa J.L. Kapanda N. Mayangi M. Bunga M. Nkubu C. Musuyu M. Clinicien Bieleli E. Plantes Habari (INERA) Guérisseurs Trad. Animalerie (INRB) Karemerhe Mulumba Composition de l’Équipe de Recherche UNIVERSITE DE KINSHASA FACULTE DE PHARMACIE LABORATOIRE DE RECHERCHE DE SUBSTANCES ANTIDIABETIQUES B .P. 212 KINSHASA XI REP . DEM . DU CONGO TESTS BIOLOGIQUES QUANTITATIFS - - Des souris diabétiques db/db mâles, âgées de 7 à 9 semaines ont servi comme animaux d’expérience. Les souris db/db : souris diabétiques par modification génétique (Glycémies de l’ordre de 300 à 600 mg/dl) - - - Le matériel végétal est constitué des racines de Maprounea africana (EUPFORBIACEAE) récoltées dans la périphérie de la ville de Kinshasa, République Démocratique du Congo; L’identification botanique a été réalisée à l’Herbarium de l’Institut National d’Étude et Recherche Agronomique (INERA), Faculté des Sciences Agronomiques, Université de Kinshasa; Le séchage s’est fait au soleil puis réduction de la drogue en poudre fine. TESTS BIOLOGIQUES PRÉLIMINAIRES Les tests biologiques préliminaires ont été réalisés sur des extraits organiques et sur des extraits aqueux tels que préparés par les tradipraticiens Les souris diabétiques db/db, souris rendus diabétiques par modification génétiques ont été utilisées comme animaux de laboratoire Seules les souris dont les glycémies étaient comprises entre 350 et 600 mg/dl étaient retenues pour l’étude. Les souris étaient reparties en en 3 lots de 8 souris chacun de telle sorte que la glycémie moyenne était équivalente dans chaque lot (cage) Les souris recevaient par voie orale par gavage , une fois par jour, pendant 2 jours, le véhicule, l’extrait ou la metformin (témoin) L’extrait était administré à la dose de 1g/Kg de poids et la metformin à la dose de 250 mg/Kg de poids corporel Le prélèvement de sang à partir de la veine de la queue se faisait 3 heures et 27 heures après l’administration du véhicule, de l’extrait et de metformin Le glucose sanguin était déterminé par la méthode de glucose oxydase avec lecture au spectrophotomètre Les poids individuels des souris et la prise moyenne de nourriture par cage étaient calculés à 0 et 24 heures après l’administration EXTRACTION ET IDENTIFICATION Obtention d’un macéré hydroalcoolique Extractions successives guidées par l’activité biologiques Purification sur colonne puis par chromatographie liquide à haute performance Caractérisation et iden tification par spectroscopie UV, IR, RMN et spectre de masse MAPROUNEACINE ÉVALUATION DE L’ACTIVITÉ BIOLOGIQUE L’activité antihyperglycémiante de Maprouneacine a été évaluée selon le modèle des souris diabétiques db/db tel que décrit précédemment 3 lots de souris recevant chacune le véhicule, la metformin ou la maprouneacine étaient utilisées La maprouneacine était administrée à la dose unique de 0,5 mg/Kg et la metformin (témoin) à la dose unique de 250 mg/Kg de poids corporel Le prélèvement de sang et le dosage de la glycémie se faisaient 3 heures et 27 heures après administration La détermination de poids individuels des souris et de la moyenne de la prise de RÉSULTATS ET DISCUSSION La Maprouneacine se présente sous forme d’un verre instable et incolore Le spectre UV dans le mélange MeCN:H20 (6:4) présente au maximum d’absorption à 235 nm Le spectre IR présente des bandes d’absorption respectivement à max: 2960, 1731, 1094 cm-1 Les spectres RMN sont donnés dans le tableau 1 Le spectre de masse donne un ion moléculaire à m/z à 767 Le tableau 2 donne les modifications de glycémies, de poids corporel et de prise de nourriture observées entre les souris des différents CONCLUSION - - Les tradipraticiens préparent le décocté de Maprounea africana en faisant bouillir pendant 30 minutes les racines. Il est à noter que l’extrait CH2Cl2 du décocté tel que préparé par les tradipraticiens a permis, après analyse, de mettre en évidence la présence de la Maprouneacine Ces résultats suggèrent que la Maprouneacine est responsable du moins en partie de l’efficacité de ce traitement par les tradipraticiens. Moswa J.L. Kapanda N. Mayangi M. Nkubu C. Musuyu Bunga M. Plantes Cliniciens Habari (INERA) Tradipraticiens Bieleli (CUK) Composition Equipe de Recherche( Congo) Animalerie (INRB) Kamerhe Mulumba Musanga cecropioides Laportea aestuans Ocimum gratissimum