Côté Santé 57
Un trouble pour
le moins tabou
«Le plus souvent, explique le docteur
Mouly gynécologue et oncologue,
les femmes consultent pour des bouf-
fées de chaleur. Elles sont 46% à s’en
plaindre. Pourtant ce n’est pas le plus
important. Car la ménopause, c’est
aussi et surtout des troubles cardio-
vasculaires, des problèmes de peau,
des troubles vulvo-vaginaux, l’ostéo-
porose, l’atrophie vulvo-vaginale qui
entraine chez la femme la sécheresse
du vagin, des troubles urinaires, les
rapports sexuels qui deviennent dé-
sagréables, des pertes anormales, des
odeurs désagréables…, mais de tout
cela, les femmes peinent à en parler.»
C’est ce qui ressort d’ailleurs d’une
enquête de 2015, organisée par l’ins-
titut Ifop et les Laboratoires Bayer
qui révèle que 41% des femmes mé-
nopausées ne parlent pas de leur sé-
cheresse intime à leur médecin, 35%
n’en parlent pas à leur conjoint et
91% même pas à leurs amies!
Ne pas abandonner
son vagin
«En fait, poursuit le docteur Mouly, il
y a des femmes qui, à partir de 50ans,
n’ont plus beaucoup d’activité sexuelle,
qui s’en chent et qui se disent, c’est
ni pour moi ou alors qui utilisent des
lubriants. Et puis il y en a les autres
qui n’abandonnent pas leur vagin, qui
se disent, je suis toujours une femme,
je veux toujours éprouver du plaisir
–même s’il n’est plus le même– je veux
que mon vagin soit humide, lubrié,
bref je veux que tout se passe bien et qui
agissent en conséquence.» Toujours se-
lon l’enquête Ifop et Les Laboratoires
Bayer, 68% des femmes déclarent avoir
diminué la fréquence de leurs rapports
sexuels à cause de leur problème de sé-
cheresse intime, et 17% avouent même
avoir stoppé tout rapport pour cee
raison. Mais si la sécheresse intime est
quasi inéluctable à cet âge –à l’excep-
tion des femmes en surpoids qui ont
des réserves en estrogènes et une poi-
gnée de chanceuses, 85 % des femmes
en sourent– pour autant, il existe de
nombreuses solutions pour la traiter.
Mieux vivre
sa ménopause
À commencer par les moyens locaux
(sous forme de crème, d’ovules, gels
hydratants) qui peuvent être à base
d’hormones ou d’acide hyaluronique
et qui apportent un soulagement in-
contestable ! Un traitement hormo-
nal substitutif peut aussi être prescrit,
après examen clinique, par le gynéco-
logue, avec pour avantage d’aénuer
les autres symptômes liés à la méno-
pause comme les bouées de chaleur,
la prise de poids… Pour autant, les
traitements à base d’hormones sont to-
talement contre indiqués aux femmes
qui ont été traitées pour un cancer, et
en particulier pour un cancer du sein
hormono-dépendant. ’elles soient
ou non ménopausées, cela concernerait
pas moins de 6à 7millions de femmes
en France!
Une technique
non invasive
C’est pourquoi, encore récente mais déjà
jugée très ecace, la technique du laser
CO2 fractionné (www.monalisatouch.
com) est donc une excellente réponse
pour toutes les femmes qui sourent de
sécheresse vaginale. « Cee technique,
explique le docteur Mouly, s’adresse en
eet aussi bien aux femmes ménopausées
pour lesquelles les traitements classiques
ne marchent pas, qu’aux femmes qui
ont eu un cancer et ne peuvent recevoir
de traitement hormonal mais aussi à
celles qui sont en post-partum ou celles
qui sourent de fuite urinaire (de légère
à modérée).» Totalement indolore, e-
cace, rapide et pérenne, cee procédure
stimule et régénère directement la mu-
queuse vaginale de façon naturelle et
sans eet secondaire.
Des résultats probants
et à long terme
« Trois séances à un mois d’intervalle
sont en général nécessaires, poursuit le
gynécologue, pour avoir un eet béné-
que. Une séance dure entre trois et sept
minutes. Tout dépend des femmes et de
leur vagin. Ensuite c’est tous les 6mois
puis une séance tous les ans. » Le Hic,
c’est que cee technique qui doit être
pratiquée par un spécialiste n’est ac-
tuellement pas remboursée par la Sé-
curité sociale. Il vous en coûtera donc
en moyenne 300 € par séance. « C’est
aujourd’hui mon combat, précise le
docteur Mouly, faire reconnaître, pour
toutes les femmes qui ont eu un cancer,
ces séances comme un soin de support et
non comme un soin de confort*.» D’au-
tant plus que les résultats cliniques
conrment chez les femmes ménopau-
sées ou pas une amélioration de tous les
symptômes de l’ordre de 70à 80%!n
*Les soins de support sont actuellement remboursés
par la Sécurité sociale, mais pas les soins de confort.
Remerciements au docteur Mouly, gynécologue et
oncologue.
Les bons réflexes
AU QUOTIDIEN
ww Préservez l’équilibre de la flore vaginale
par une toilette intime régulière avec un savon
au pH adapté.
ww Bien se rincer et s’essuyer après la toilette.
ww Bannissez absolument les douches
vaginales.
ww Privilégiez les sous-vêtements en coton.
ww Évitez les frottements ou ce qui irrite
(vêtements trop serrés, strings, protège-
slips…).
ww Portez une attention toute particulière aux
préliminaires.
ww Et puis surtout continuez à avoir une vie
sexuelle régulière et épanouie pour entretenir
le désir et donc une bonne lubrification.