Communiquer sur les risques
Informer préventivement la population sur les risques
et les bons comportements à adopter.
1 Introduction
2 Que signifie “communiquer sur les risques” ?
3 Pourquoi communiquer sur les risques ?
3.1 La « culture du risque » bénéfique pour le citoyen et l’autorité
Table de matières
3.2 L’autoprotection et la solidarité comme objectifs concrets
4 Comment communiquer sur les risques ?
5 Annexes
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4.1 Un cadre national pour des actions locales efficaces 10
4.2 Une connaissance des risques, base de toute action 11
4.3 Un message percutant répondant à la perception du risque 11
4.4 Des actions nationales et locales pour un impact maximal
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Novembre 2014
SPF Intérieur - DG Centre de Crise
Tout comme le « Guide en communication de crise » diffusé en 2007, le présent document n’impose au-
cune obligation spécifique nouvelle aux autorités concernées. Il s’agit plus d’une aide concrète en particu-
lier aux collaborateurs des Services fédéraux auprès des Gouverneurs et des fonctionnaires communaux
chargés de l’information préventive. Chaque organisation étant différente, il est évident que les actions
doivent être adaptées au cas par cas, en fonction des moyens disponibles, pour une information adéquate
de la population.
Cette annexe au Guide est basée sur des bonnes pratiques, suite à une analyse approfondie des expéri-
ences vécues en la matière au niveau (inter)national et local. Comme sources, peuvent notamment être
citées :
• le rapport final des « Meilleures pratiques et kits de premiers secours pour l’autoprotection des citoyens
de l’Union européenne en cas d’accident domestique ou de catastrophe » édité par la Croix-Rouge fran-
çaise (2003);
• l’ouvrage intitulé « L’implication des autorités locales et régionales dans la gestion de crise », rédigé par
l’Institut Supérieur de Planification d’Urgence (ISPU, 2010) ;
• le travail réalisé par Peter Mertens (DG Centre de crise – SPF Intérieur) dans le cadre d’un Post-graduat
en Gestion de crise « Risicocommunicatiebeleid in België – Visie over een preventieve informatie over
risicos » (Campus Vesta, 2012) ;
• la stratégie de communication 2014-2018 rédigée par Laura Pire (DG Centre de crise – SPF Intérieur)
dans le cadre du lancement du portail web www.info-risques.be (2014)
2.1 Une définition commune
2.2 Des distinctions théoriques
2.3 Une perception individuelle
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1 Introduction
Le développement de « l’autoprotection du citoyen » et de « la solidarité entre citoyens » est devenu depuis
quelques années un thème important au niveau (inter)national dans le cadre de la planification d’urgence et de la
gestion de crise.
Informer préventivement sur les différents risques sociétaux (et leurs conséquences) joue un triple rôle ayant (in)
directement un impact positif sur la gestion de crise :
éducatif : informer la population concernée;
persuasif: les sensibiliser à adopter un certain comportement ;
relationnel: gagner leur confiance.
Si le citoyen doit pouvoir prendre ses responsabilités en situation d’urgence afin de faciliter au mieux le travail des
autorités ainsi que des services d’urgence et d’intervention, il doit évidemment avoir la possibilité de recevoir au
préalable une information adéquate. Ceci implique dès lors une certaine « culture du risque », actuellement peu
présente en Belgique.
Et pourtant, les obligations légales en la matière, ainsi que le cadre et les structures pour contribuer au dévelop-
pement d’une réelle « culture du risque » existent : c’est la Cellule de sécurité (communale ou provinciale) qui
organise une information préalable de la population.
Cependant, si la concertation doit être multidisciplinaire, l’organisation et la réalisation pratique de cette commu-
nication des risques incombent naturellement au fonctionnaire d’information chargé de la Discipline 5. En effet, la
communication de crise est développée dans le cadre d’un cycle du risque cohérent. Tout est imbriqué l’un dans
l’autre. Une communication de crise efficace passe inévitablement par une bonne communication sur les risques.
Cette annexe au Guide en communication de crise, « Communiquer sur les risques », a pour vocation d’aider les
autorités concernées à structurer, organiser et réaliser cette information préventive sur les risques pour la sécu-
rité de leur population.
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2 Que signifie “communiquer sur les risques” ?
2.1 Une définition commune
La littérature contient de nombreuses et diverses idées, définitions et modèles de communication des risques. Au
regard de la législation belge en la matière, et tout particulièrement des missions de la Cellule de sécurité et de la
Discipline 5, « communiquer sur les risques » s’entend comme suit : « informer au préalable la population sur les
risques qui l’entourent et les bons comportements à adopter face à ces risques ou en cas de situation
d’urgence ».
AR du 16 février 2006 sur les plans d’urgence et d’intervention – Art. 29
§ 1er. – Il est créé une cellule de sécurité par commune et par province.
§ 2. – Ces cellules de sécurité sont chargées d’effectuer les tâches suivantes:
5° organiser l’information préalable sur la planification d’urgence.
CIRC MIN NPU-1 du 26 octobre 2006 sur les plans d’urgence et d’intervention
Les cellules de sécurité participent également à l’organisation de l’information préalable à la population sur la
planification d’urgence.
CIRC MIN NPU-2 du 30 mars 2009 sur le Plan Général d’Urgence et d’Intervention du Gouverneur
du Province
2.3. Information préalable de la population
En dehors de toute situation d’urgence, la population locale est informée de manière appropriée par la cellule
de sécurité sur :
• les risques auxquels elle peut être exposée;
• les mesures qu’elle peut prendre en cas de situation d’urgence;
• les mesures prises par les autorités pour limiter au maximum le risque;
• les modalités d’alerte;
en référant entre autre vers les plans provinciaux d’urgence.
La diffusion de cette information peut se faire sous différentes formes (lettres « toutes-boîtes », sessions
d’information, articles dans le magazine local, brochures, internet,... ).
2.2 Des distinctions théoriques
Le comportement adopté par les citoyens (directement) concernés par une situation d’urgence peut contribuer
grandement à leur propre sécurité mais également à une meilleure gestion de la situation d’urgence, ou encore à
diminuer voire éviter tout problème supplémentaire, comme la saturation du réseau téléphonique. Ceci implique
dès lors que chacun doit avoir la possibilité de prendre connaissance des risques qui l’entourent, des modalités
d’alerte, des actions de protection et des recommandations quant aux comportements à adopter.
Une distinction est dès lors parfois opérée entre deux types d’information préalable :
Information préventive : Informer préventivement sur un risque spécifique incombe initialement à l’autorité qui
en a la responsabilité, quel que soit son niveau de pouvoir (par exemple : le SPF Santé publique et/ou les
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Communautés pour les risques médicaux, les Régions pour les zones inondables, les pompiers pour la prévention
incendie,…) ; cette information a pour objectif d’éviter ou de limiter la survenance même du risque.
Information « préparatoire » : Informer la population d’un risque identifié, de la préparation des autorités face
à ce risque (plans et procédures d’urgence), des actions recommandées à la population pour se préparer (à agir)
face à ce risque, des actions possibles qui seraient décidées par les autorités en cas de survenance de risque (et
donc de crise),… incombe aux autorités responsables de la planification d’urgence et de la gestion de crise en
Belgique : Ministre de l’Intérieur, Gouverneurs de Province et Bourgmestres.
Bien qu’administrativement, juridiquement et politiquement exacte, cette distinction est toutefois théorique :
D’un point de vue communicationnel : la communication des risques est un processus global, un cycle pour
lequel une cohérence des messages et actions est nécessaire pour une communication efficace ; tant dans la phase
préventive que préparatoire, tous les partenaires concernés sont dès lors invités à collaborer à chaque étape pour
transmettre aux citoyens une information claire, complète et pédagogique.
Pour le citoyen : quelle que soit l’autorité compétente, le citoyen a besoin d’une information ; vu les structures
institutionnelles et administratives complexes de la Belgique, pour le citoyen, « l’autorité » ne forme qu’un tout
qui doit lui communiquer les informations utiles, d’où qu’elles viennent (et de manière cohérente pour éviter tout
chaos, entrainant une perte de confiance et de crédibilité du citoyen envers les autorités compétentes).
2.3 Une perception individuelle
Face à cette définition commune, la perception des risques est quant à elle individuelle. En effet, la perception
d’un risque fait référence à la manière avec laquelle les individus perçoivent et évaluent ce risque, sur base de
leurs connaissances et croyances existantes. Cette perception peut influencer le comportement et les décisions de
chacun. Elle dépend de nombreux facteurs (telle que la confiance qu’une personne peut avoir envers l’émetteur
du message) et peut varier dans le temps (en fonction de propres expériences ou par exemple d’une attention
médiatique spécifique).
Chaque citoyen mène donc une évaluation personnelle des risques qui l’entourent. La mesure dans laquelle chacun
accepte un risque va dépendre de son implication face à celui-ci, de sa connaissance en la matière ou encore de la
disponibilité de suffisamment d’informations à ce sujet afin de pouvoir en faire son propre jugement.
Une fois le risque identifié, analysé et évalué, un comportement devrait dès lors y être associé : essayer de réduire
ou d’éviter le risque (en portant sa ceinture de sécurité en voiture par exemple), rechercher des informations com-
plémentaires, ou encore ne rien faire.
Communiquer dès lors à partir d’un point de vue purement technique et rationnel (comme pourrait le faire un
expert par exemple) s’avère généralement peu fructueux au regard de cette perception individuelle (subjective et
émotionnelle) des risques.
La communication des risques essaie dès lors de donner une image la plus correcte qu’il soit et une évaluation
la plus objective possible des risques, afin de permettre aux citoyens d’effectuer leur propre analyse. Des incer-
titudes et des risques existeront toujours, mais grâce à une telle approche communicative, leurs inconvénients
peuvent être limités ou évités.
Développer une “culture du risque” ainsi qu’une plus grande disponibilité de chacun à s’informer et à se préparer
face aux risques sont des objectifs sociétaux difficiles à atteindre. La communication des risques n’y parviendra
pas à elle seule. C’est toute une politique de gestion des risques qui doit être mise en place (cf. infra).
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