Plan National d'Actions du Butor étoilé 2008-2012
Région Basse et Haute-Normandie : Bilan 2012
Mai 2012
Pascal Provost et Elodie Rémond
(Maison de l’estuaire)
Philippe Sabine ©
Ce rapport a pour objectif de présenter le bilan des actions entreprises en Normandie pour la
conservation du Butor étoilé. Il comprend notamment les résultats des diagnostics écologiques et
socio-économiques permettant de définir une liste de sites pour lesquels une intervention est
prioritaire. Il décrit également les actions entreprises depuis pour la conservation de l'espèce et
les perspectives à court terme.
PRINCIPALES ETAPES :
-Printemps 2009 et 2010 : diagnostic des habitats en Basse et Haute-Normandie
-8 décembre 2010 : bilan des diagnostics présenté au COPIL régional
-2011 et 2012 : premières actions de gestion et de conservation
-Mai 2012 : Etat d'avancement du PNA en Normandie
Merci à l’ensemble des contributeurs, partenaires techniques et financiers.
I-PRESENTATION DU PNA
Présentation générale de la mise en œuvre des PNA (LPO, 2007) :
Le contexte national de l’élaboration et mise en œuvre de PNA est lié :
- à la Stratégie Nationale Biodiversité (SNB) adoptée par le gouvernement en 2004 afin de
stopper la perte de la biodiversité à l’horizon 2010.
- au Grenelle de l’Environnement de 2007 qui a réaffirmé la nécessité de poursuivre la démarche
pour 140 espèces dont 47 en métropole.
Une DREAL coordinatrice est désignée pour chaque PNA. Les opérateurs élaborent le plan,
proposent à la DREAL une liste de membres pour composer le comité de suivi, participent au
comité de pilotage et animent le plan.
L’objectif général du plan national est de rétablir dans les 15 ans qui viennent la population de
1970, soit 500 mâles chanteurs.
Actions à mettre en œuvre :
La stratégie nationale de conservation du Butor étoilé pendant la durée du plan doit permettre
d’atteindre les deux objectifs généraux suivants :
- Au minimum, maintenir les populations actuelles de Butor étoilé,
- Accroître le potentiel d’accueil (surface et qualité) des sites potentiellement favorables au Butor
étoilé
Les objectifs généraux se déclinent en objectifs spécifiques :
1. Diagnostics et conseils sur la gestion des roselières conciliant présence du Butor étoilé et
activités économiques,
2. Maintenir ou restaurer des habitats favorables au Butor étoilé,
3. Protéger durablement les sites majeurs pour le Butor étoilé,
4. Renforcer le suivi des populations,
5. Sensibiliser les acteurs de la gestion des roselières et le grand public et promouvoir une gestion
intégrée des roselières
Les actions qui en découlent relèvent de trois principaux domaines : protection, étude et
communication. Elles sont déclinées, pour chacun des 5 objectifs spécifiques, en fiches action
(tableau n°1).
Tableau n°1 : Détails des actions du PNA Butor étoilé
II-PRESENTATION DE L’ESPECE
Le Butor étoilé, menacé au niveau européen, l’est également en France. La population
française estimée à 500 mâles chanteurs au début des années 70, n’en compte plus que 300 en
2000. En 30 ans, l’estimation de la population nicheuse a chuté de 35 à 45%. Durant les dernières
décennies, nous constatons une régression importante des effectifs dans les zones d’étangs
intérieurs et à ce jour, trois grandes régions accueillent l’espèce : le bassin méditerranéen
(Camargue, littoral du Languedoc-Roussillon), l’ouest (Brière) et la Normandie. En Basse et
Haute Normandie, la population représente 10% de l’effectif national soit environ 35 les
chanteurs. La dynamique nationale affiche une stagnation des effectifs et une distribution de plus
en plus réduite.
Les principales caractéristiques écologiques de l’espèce connues en période de reproduction
(Provost, 2007) sont :
La présence de roselières à Phragmites australis inondées et âgées de plus de trois ans.
Des hauteurs de roseaux élevées (femelles sensibles à la pratique du faucardage)
La proximité avec des zones d’eau libre (femelles sélectionnant les sites situés à moins de 100 m
de l’eau libre).
Dans les marais du Cotentin et du Bessin et particulièrement dans les réserves du GONm
(Purenne, 2004), le butor occupe un autre type d’habitat. Il s’installe au niveau des zones non
fauchées l’été précédant la saison de reproduction. Au moment de l’installation, ce sont en effet
les seuls secteurs à végétation (suffisamment) haute potentiellement favorable à l’espèce (prairies
marécageuses hygrophiles, type bas marais à Glycérie, prairies tourbeuses). Par la suite, au cours
de la croissance de la végétation, une grande majorité des parcelles auront une strate relativement
haute avec au mois de juin une hauteur variant de 1,00 à 1,60 mètres. Il semble que le facteur
limitant pour l’installation du Butor étoilé réside dans la densité en fossés. Par ailleurs, il semble
que le facteur limitant pour l’installation du Butor étoilé dans le Cotentin réside dans la densité en
fossés (Lecoustey, 2009).
L’espèce est sensible à la structure paysagère, à la structure végétale et à l’hydrologie. Des
différences dans la sélection de l’habitat existent entre le nord et le sud de la France en raison de
la précocité de la croissance des roseaux (4 semaines) dans le sud par rapport au nord.
Le PNA prévoit (action 1.1) de favoriser la reproduction de l'espèce par la recherche de sites
potentiels. Il s'agit de réaliser des diagnostics écologiques (végétation, ornithologique,
hydraulique) et socio-économiques (activités humaines) permettant de déterminer la capacité
d'accueil de chaque site pour l'espèce. C'est ce qui a été réalisé par des stagiaires en 2009 et 2010.
En Normandie, nous nous donnons un objectif d’accroissement de la population normande de
10 mâles chanteurs (par rapport au recensement de 2008) pour atteindre 45 mâles si la gestion
préconisée peut être réalisée sur les sites prioritaires.
III-RESULTATS DES DIAGNOSTICS (action 1.1)
Au total ce sont 4 séries de diagnostics écologiques et socio-économiques des roselières dans le
cadre du PNA du Butor étoilé qui ont été réalisées en Basse et Haute-Normandie depuis 2009 sur
la base de la méthodologie mise au point par Poulin (2010) (cf. références en bibliographie) :
1 en Haute Normandie : dans les départements de la Seine-Maritime et de l’Eure en 2010 (6 sites)
3 en Basse Normandie : dans le département de la Manche en 2010 (7 sites), dans les marais du
Cotentin et du Bessin (8 sites) et dans le département du Calvados (6 sites) en 2009.
Ce qui représente au total 27 sites prospectés dans la région (carte n°1).
Carte n°1 : Localisation des sites diagnostiqués lors des 4 stages en 2009 et 2010.
En Haute-Normandie
Ce diagnostic écologique des roselières concerne 6 sites situés en Haute-Normandie dans les
départements de l’Eure (27) et de Seine-Maritime (76).
D’après le protocole national de Brigitte Poulin (grille d’évaluation basée sur une dizaine de
critères notés de 0 à 4), les sites de la Grande Noé, Foulbec, Grand’Mare et le canal de retour
semblent a priori les plus aptes à accueillir le Butor étoilé en Haute-Normandie. Une autre grille,
réalisée par la Maison de l'Estuaire (MDE) (n’utilisant que les critères directement liés aux
exigences écologiques de l’espèce) confirme ce classement.
En Basse-Normandie
7 sites ont été sélectionnés à travers le département de la Manche. En prenant en compte la grille
de la Maison de l’estuaire (la grille nationale de Brigitte Poulin ne permettant pas de distinguer
les sites les plus favorables à l’espèce), ce sont les sites de Gattemare/Gatteville le Phare et la
station de lagunage de Pirou qui ont le plus de potentialité d’accueil.
Dans les marais du Cotentin et du Bessin, 8 sites ont été retenus pour étudier la sélection de
l’habitat de l’espèce en 2009. Ces sites n’ont pas fait l’objet d’un diagnostic fin et, de ce fait, leur
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