Approche historique
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indirectement par l’encyclique Mirari Vos qui condamne les revendications libérales
et les remises en cause de l’ordre social.
- Mouvement des socialistes dits utopistes, le mot socialiste apparaît en 1830, défini
comme voulant réformer la société. Nombreux puisent dans l’Évangile des raisons,
des principes de changements, c’est le cas de St Simon (1761-1825) qui veut
remplacer un ordre social fondé sur la tradition et qui exalte des « fainéants » par un
ordre social valorisant les producteurs, dans Le Nouveau Christianisme (1825) il
appelle à un nouveau christianisme basé sur le principe moral de la fraternité, qui se
donne pour but l’amélioration du sort des plus pauvres., ce sont aussi les partisans de
Buchez dit socialistes chrétiens, christianisme affectif débarrassé des dogmes. Il
dénonce la concurrence industrielle, l’exploitation de l’homme et prêche
l’établissement pacifique de l’égalité réalisé par l’association ouvrière de production,
qu’il rapproche des premières communautés chrétiennes. La question soc est pour
eux une question avant tout morale à laquelle répond l’idée chrétienne de dignité
humaine. On pourrait citer aussi P Leroux qui fonde une colonie fondée sur des
principes égalitaires et démocratiques inspirés du Christianisme.
Parallèlement aux penseurs, des catholiques s’engagent sur le terrain par le biais de
l’action caritative, avec pour objectif d’évangéliser des milieux en perdition :
nombreuses œuvres, cf. Société de charité maternelle, action à Lyon de la
Congrégation des Messieurs. C’est dans ce mouvement que s’inscrivent au début les
Conférences de St Vincent de Paul créées à Lyon par Ozanam, mais appel à dépasser
la charité « la charité ne suffit pas, car si elle soigne les plaies, elle ne prévient pas
les coups qui les produisent. » Outre la visite des pauvres à domicile, les conférences
ont pour objectif de faire passer les bourgeois privilégiés « aux barbares » il veut en
faire des médiateurs .
Tous ces gens vont se retrouver dans la révolution de 1848, révolution politique,
mais qui d’une part va embraser l’Europe et d’autre part porter au pouvoir ce
christianisme social. En France, alliance du trône et de l’autel, les prêtres bénissent
les arbres de la liberté, tandis que la nouvelle République proclame toutes les libertés,
le Suffrage Universel. Lacordaire devenu dominicain, Ozanam et l’abbé Maret
fondent l’Ère nouvelle qui veut travailler au rapprochement de la démocratie et des
catholiques. La révolution gagne l’Italie où beaucoup d’espoirs sont mis dans le
nouveau pape Pie IX, libéral, en qui on voit le futur chef de l’Italie unifiée. Chant du
cygne de ces tentatives d’ouverture des Catholiques car dès l’été la répression
l’emporte. En France, c’est l’insurrection de juin 1848 qui inspire à Marx sa théorie
de lutte des classes, Mgr Affre est tué en prêchant la conciliation. En Italie, Pie IX
s’enfuit de Rome et ce sont les troupes de LN Bonaparte qui en 1849 le réinstalleront
à Rome.
Véritable tournant, les événements de 48 (révolution, affaire de Rome) rejettent
Eglise, catholiques et notables dans le camp conservateur. Rejet par l’Eglise des
élans des catholiques sociaux, ce qui l’emporte désormais est une gestion caritative
de la question sociale, à partir des années 1850 c’est le triomphe du paternalisme.
Cependant la situation diffère selon les états, en Allemagne l’essor industriel est plus
tardif, les catholiques en ont mieux compris les enjeux, pour eux la question sociale
ne se résume pas à la charité, mais nécessite une réorganisation économique et une