doctrine sociale - Diocèse de Valence

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La pensée sociale de l’Église : approche historique (du XIXe à Vatican 2)
1 Avant Rerum Novarum
2 1890/1930, dans la lancée de Rerum Novarum
3 Après guerre
Introduction :
- Qu’est ce que la pensée sociale de l’Église ? Différentes termes, cf. doctrine sociale,
enseignement social, pensée sociale voire évangile social des expressions qui ne sont
pas synonymes mais qui toutes expriment toutes la volonté de l’Église catholique
d’avoir une parole fondée et mobilisatrice sur la question sociale. Ce n’est pas une
idéologie soit un système de pensée organisé pour justifier un type de pouvoir, ce
n’est pas non plus un modèle alternatif entre capitalisme et marxisme.
- Quand ? dès les premiers siècles, positionnement sur les problèmes de société, écrits
de St Basile, St Ambroise ou St Jean de Chrysostome mais l’enseignement social en
tant que réflexion globale portée sur les réalités sociales naît à la fin du XIXe siècle
avec Rerum Novarum. Réflexion qui trouve ses fondements dans la méditation de la
Bible, nourrie des écrits des Pères de l’Eglise et de l’expérience de tous ceux qui ont
essayé d’adapter le message chrétien aux réalités sociales, à la fois en combattant des
pratiques inhumaines et des structures sociales d’oppression et en proposant d’autres
rapports sociaux fondés sur le respect de la personne, sur la dignité de l’homme.
D’où une approche qui va essayer de présenter la genèse de ce positionnement de
l’Eglise et ses répercussions.
1 Les chocs de la modernité
1.1 Les ruptures
Ruptures début XIXe sur différents plans pour l’Église qui avant la Révolution
Française avait le sentiment de contrôler tous les secteurs de la vie humaine et qui
voit un monde se constituer en de hors d’elle. La RF introduit une rupture sociopolitique. Fin de la monarchie absolue, où le pouvoir du Roi s’appuie sur des bases
théologiques, par le sacre le Roi est l’élu de Dieu, théorie de Bossuet sur la
monarchie de droit divin. Rupture sociale, fin de la société d’ordre immuable où
chaque corps a une fonction pré déterminée qui le positionne dans la hiérarchie
sociale, le clergé premier ordre a pour finalité sociale de veiller au salut de la Nation,
ce qui lui vaut un statut privilégié. La RF oppose à cela les notions d’égalité, de
liberté affirmées dans la déclaration des droits de l’homme : libertés politiques
(contrat entre souverain et citoyens), d’opinion (religieuse), sociale (possibilité de
mutation sociale).
A cela s’ajoute pour l’Eglise en France et ailleurs la privation de ses biens matériels
avec la nationalisation des biens du clergé. Nécessité de se repositionner.
Approche historique
A ces changements conjoncturels, s’ajoutent des évolutions qui ont joué à plus long
terme. Impact des Lumières au XVIIIe siècle qui opposent Raison et Foi, s’attaquant
à l’Eglise présentée comme un soutien des pouvoirs autoritaires, contraires aux droits
de la personne humaine, succès du déisme. Le XIXe siècle avec le positivisme, le
scientisme va dans le même sens. Pour Auguste Comte, l’âge de la religion est
terminé, laissant place aux sciences dont le progrès est présenté comme infini.
Sur ce progrès des sciences s’appuie l’évolution économique avec la révolution
industrielle et urbaine, passage d’une économie agricole fondées sur un ordre social
« immuable » à une économie qui fait triompher de nouveaux concepts de rentabilité,
de profit, de concurrence. Émergence de nouveaux acteurs sociaux avec d’un côté
une bourgeoisie industrielle et de l’autre un monde ouvrier.
1.2 Quelles adaptations ?
- tentative de restauration : le Congrès de Vienne en 1815 entreprend de restaurer
l’ordre ancien : le pape retrouve ses États. Le tsar Alexandre I, l’Empereur d’Autriche
et le Roi de Prusse , qui représentent les trois confessions chrétiennes, s’engagent au
nom de la Ste Trinité à prendre comme règle les principes chrétiens et à se porter aide
et assistance. S’en suit une restauration politique fondée sur l’alliance du trône et de
l’autel (Charles X se fait sacrer à Reims…) et une reconstruction religieuse :
réorganisation des séminaires, multiplication des paroisses en milieu rural,
multiplication des congrégations, Pie VII reconstitue les Jésuites. , élan religieux très
marqué par le romantisme, piété christocentrique (dévotion au Sacré Coeur et à
l’Eucharistie, adoration perpétuelle en 1837), culte marial qui donne naissance à de
nombreuses confréries ( le Rosaire vivant en 1830, la Médaille miraculeuse en
1830…)
- prise de conscience progressive des effets néfastes de l’industrialisation : misère
ouvrière, incapacité des villes à accueillir ces nouveaux arrivants. Différents
événements jouent le rôle de révélateurs ; les premières révoltes ouvrières dont celles
des canuts en 1831 et 34, l’épidémie de choléra en 1832. Impact aussi des révolutions
de 1830 qui à partir du soulèvement parisien de juillet 1830 vont embraser toute
l’Europe, : en France on dénonce le despotisme de Charles X mais on s’en prend
aussi à l’archevêché qui est saccagé, aux prêtres … ailleurs libéralisme et
nationalisme sont souvent liés c’est le cas en Belgique, dans l’Empire et en Italie ,
soulèvement des états pontificaux. Dès 1831 l’ordre est rétabli : monarchie
constitutionnelle et libérale en France c’est l’ordre bourgeois, ailleurs retour à
l’autoritarisme et Grégoire XVI est intervenu en sa faveur (contre le soulèvement
polonais). A partir de là, questionnements, retournement. C’est le cas de Lamennais,
prêtre engagé auparavant dans une reconquête religieuse et politique en France, or
révélation en 1830 de la nécessité de faire triompher la liberté, liberté régénérée par
Dieu, en octobre 1830 il fonde avec Lacordaire et Montalembert un journal L’Avenir
qui porte en exergue Dieu et la liberté, il s’intéresse aux peuples en lutte pour leur
indépendance, propose un renouveau de l’Eglise et de la société fondé sur la liberté
qui passe aussi par la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Désapprouvés par les
évêques, Lamennais et Lacordaire portent l’affaire devant le pape qui répondra
2
Approche historique
indirectement par l’encyclique Mirari Vos qui condamne les revendications libérales
et les remises en cause de l’ordre social.
- Mouvement des socialistes dits utopistes, le mot socialiste apparaît en 1830, défini
comme voulant réformer la société. Nombreux puisent dans l’Évangile des raisons,
des principes de changements, c’est le cas de St Simon (1761-1825) qui veut
remplacer un ordre social fondé sur la tradition et qui exalte des « fainéants » par un
ordre social valorisant les producteurs, dans Le Nouveau Christianisme (1825) il
appelle à un nouveau christianisme basé sur le principe moral de la fraternité, qui se
donne pour but l’amélioration du sort des plus pauvres., ce sont aussi les partisans de
Buchez dit socialistes chrétiens, christianisme affectif débarrassé des dogmes. Il
dénonce la concurrence industrielle, l’exploitation de l’homme et prêche
l’établissement pacifique de l’égalité réalisé par l’association ouvrière de production,
qu’il rapproche des premières communautés chrétiennes. La question soc est pour
eux une question avant tout morale à laquelle répond l’idée chrétienne de dignité
humaine. On pourrait citer aussi P Leroux qui fonde une colonie fondée sur des
principes égalitaires et démocratiques inspirés du Christianisme.
Parallèlement aux penseurs, des catholiques s’engagent sur le terrain par le biais de
l’action caritative, avec pour objectif d’évangéliser des milieux en perdition :
nombreuses œuvres, cf. Société de charité maternelle, action à Lyon de la
Congrégation des Messieurs. C’est dans ce mouvement que s’inscrivent au début les
Conférences de St Vincent de Paul créées à Lyon par Ozanam, mais appel à dépasser
la charité « la charité ne suffit pas, car si elle soigne les plaies, elle ne prévient pas
les coups qui les produisent. » Outre la visite des pauvres à domicile, les conférences
ont pour objectif de faire passer les bourgeois privilégiés « aux barbares » il veut en
faire des médiateurs .
Tous ces gens vont se retrouver dans la révolution de 1848, révolution politique,
mais qui d’une part va embraser l’Europe et d’autre part porter au pouvoir ce
christianisme social. En France, alliance du trône et de l’autel, les prêtres bénissent
les arbres de la liberté, tandis que la nouvelle République proclame toutes les libertés,
le Suffrage Universel. Lacordaire devenu dominicain, Ozanam et l’abbé Maret
fondent l’Ère nouvelle qui veut travailler au rapprochement de la démocratie et des
catholiques. La révolution gagne l’Italie où beaucoup d’espoirs sont mis dans le
nouveau pape Pie IX, libéral, en qui on voit le futur chef de l’Italie unifiée. Chant du
cygne de ces tentatives d’ouverture des Catholiques car dès l’été la répression
l’emporte. En France, c’est l’insurrection de juin 1848 qui inspire à Marx sa théorie
de lutte des classes, Mgr Affre est tué en prêchant la conciliation. En Italie, Pie IX
s’enfuit de Rome et ce sont les troupes de LN Bonaparte qui en 1849 le réinstalleront
à Rome.
Véritable tournant, les événements de 48 (révolution, affaire de Rome) rejettent
Eglise, catholiques et notables dans le camp conservateur. Rejet par l’Eglise des
élans des catholiques sociaux, ce qui l’emporte désormais est une gestion caritative
de la question sociale, à partir des années 1850 c’est le triomphe du paternalisme.
Cependant la situation diffère selon les états, en Allemagne l’essor industriel est plus
tardif, les catholiques en ont mieux compris les enjeux, pour eux la question sociale
ne se résume pas à la charité, mais nécessite une réorganisation économique et une
3
Approche historique
intervention de l’Etat. Mgr Ketteler (1811-1877) en est le principal représentant, peu
libéral, il a la nostalgie des corporations médiévales mais envisage des réformes de
structures, cf. La question ouvrière et le christianisme (1864), il souhaite une
organisation corporative mais avec un Etat qui intervient pour légiférer sur la
condition ouvrière. Un autre prêtre allemand Kolping crée des foyers de jeunes
ouvriers pour conduire les ouvriers à s’organiser entre eux.
rupture, Rendez-vous raté, dans un contexte de peurs sociales, dans un contexte
où la papauté est empêtrée dans les questions d’unification italienne.
Les années 1850/1870 sont un temps de reconquête religieuse, dans un sens
réactionnaire et ultramontain. A Rome, recentrage autour de l’autorité pontificale qui
s’impose face aux dérives contemporaines : 1854 : dogme de l’Immaculée
Conception de la Vierge/ 1864 : Syllabus qui en 10 chapitres condamne les erreurs du
monde moderne :
I. Panthéisme, naturalisme et rationalisme absolu [...]
II. On doit nier toute action de Dieu sur les hommes et sur le monde. [...]
II. Rationalisme modéré
XI. L'
Église [...] ne doit, dans aucun cas, intervenir contre la philosophie [...].
III. Indifférentisme, latitudinarisme
XV. Il est libre à chaque homme d'
embrasser et de professer la religion qu'
il aura
réputée vraie d'
après la lumière de la raison. [...]
XVIII. Le protestantisme n'
est pas autre chose qu'
une forme diverse de la même vraie
religion chrétienne [...].
IV. Socialisme, communisme, sociétés secrètes, sociétés bibliques, sociétés cléricolibérales
Ces erreurs sont à plusieurs reprises condamnées dans les termes les plus graves par
l'
encyclique Qui pluribus, du 9 novembre 1846 [...] ; par l'
encyclique Notis et
Nobiscum, du 8 décembre 1849 ; [par d'
autres encycliques]
V. Erreurs relatives à l'Église et à ses droits
XX. [...] il appartient au pouvoir civil de définir quels sont les droits de l'
Église et les
limites dans lesquelles elle peut les exercer. [...]
XXIV. L'
Église n'
a pas le droit d'
employer la force ; elle n'
a aucun pouvoir temporel
direct ou indirect. [...]
XXXVIII. Les nombreux actes arbitraires des Pontifes romains ont poussé à la
division de l'
Église orientale et occidentale. [...]
VI. Erreurs relatives à la société civile, considérée soit en elle-même, soit dans ses
rapports avec l'Église
XXXIX. L'
État, étant l'
origine et la source de tous les droits, jouit d'
un droit qui n'
est
circonscrit par aucune limite. [...]
XLII. En cas de conflit légal entre les deux pouvoirs, le droit civil prévaut. [...]
4
Approche historique
XLVII. La bonne constitution de la société civile demande que les écoles populaires
[...] soient affranchies de toute autorité de l'
Église [...].
LV. L'
Église peut être séparée de l'
État, et l'
État séparé de l'
Église
VII. Erreurs concernant la morale naturelle et chrétienne
LXIII. Il est permis de refuser l'
obéissance aux princes et même de se révolter contre
eux. [...]
VIII. Erreurs concernant le mariage chrétien
LXVI. Le sacrement du mariage n'
est qu'
un accessoire du contrat [...].
IX. Erreurs sur le pouvoir temporel du Pontife romain
LXXVI. L'
abrogation du pouvoir temporel dont le Saint-Siège est en possession
servirait, même beaucoup, à la liberté et au bonheur de l'
Église. [...]
X. Erreurs qui se rapportent au libéralisme moderne
LXXVII. À notre époque, il n'
est plus utile que la religion catholique soit considérée
comme l'
unique religion de l'
État [...].
LXXX. Le Pontife romain peut et doit se réconcilier et faire un compromis avec le
progrès, le libéralisme et la civilisation moderne. "
Et 1870, concile Vatican 1 définit le dogme de l’Infaillibilité pontificale. Opposition
des Gallicans en France dont Mgr Dupanloup (évêque d’Orléans) mais aussi de
Ketteler.
Dans ce contexte, s’opère un réveil religieux autour du culte du Sacré Cœur, du culte
marial ( Lourdes début en 1858, La Salette, Paray le Monial) spiritualité très
affective et emplie du sentiment d’expiation, de repentance. Vitalité des
congrégations, de la pratique dans certaines régions. Mais s’élabore une contresociété qui ignore des milieux sociaux en déperdition, thème de la ville nouvelle,
Babylone, déprise religieuse. Impact de la méconnaissance d’un clergé rural, pas
d’adaptation ni même de réponse matérielle, le cadre paroissial reste inchangé. Il en
résulte une chute de la pratique et un succès des traditions anticléricales, tant dans les
milieux ouvriers et artisans que bourgeois voltairiens. Essor des sociétés de LibrePensée, essor aussi du Marxisme (1864 : 1ère AIT).
2 1880/1930, dans la lignée de Rerum Novarum
2.1 Le contexte
Les choses évoluent dans les années 1880 : seconde révolution industrielle qui
impose le cadre usinier et une rationalisation du travail plus poussée. Maturation du
mouvement ouvrier, qui a profité un peu partout d’une législation plus favorable :
1864 en France droit de grève, 1884 droit syndical. Ce mouvement ouvrier se nourrit
du marxisme qui joue le rôle de contre-eglise : doctrine du soc scientifique, vision
eschatologique avec ses pères fondateurs (Marx, Engels) ses prophètes, cf. Guesde en
France.
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Approche historique
En 1880 triomphe en France la République laïque qui engage la lutte contre l’Eglise
en l’attaquant dans un de ses bastions : l’école.
Dans ce contexte les initiatives des catholiques sociaux sont isolées, rencontrent
l’opposition des catholiques attachés à la liberté économique et opposés à toute
organisation ouvrière. C’est le cas de l’Oeuvre des Cercles catholiques d’ouvriers en
1871, fondés par A de Mun et La Tour du Pin, volonté de faire rencontrer les
différents milieux sociaux pour que la classe dirigeante prenne en charge la classe
populaire, peu de succès auprès des ouvriers, en revanche ouverture pour la
bourgeoisie chrétienne. Réalisations aussi de l’industriel Léon Harmel qui ds son
usine près de Reims cherche à adapter des principes chrétiens : association des
ouvriers à la gestion de l’usine, participation aux bénéfices, ceci étant complété par
tout un réseau d’œuvres. Il organise des pèlerinages d’ouvriers à Rome et échange
avec Léon XIII sur la question sociale.
A Vienne, en Autriche, un disciple de Ketteler, le baron de Vogelsang fonde une
revue qui devient l’organe d’expression des catholiques sociaux, il y critique le
capitalisme libéral pour prôner l’intervention de l’Etat. En Suisse, Mgr Mermillod
depuis 1884 rassemble chaque année des catholiques sociaux de différents pays qui
constituent l’Union catholique d’Études sociales de Fribourg. Réflexion en Italie
aussi avec l’œuvre des Congrès.
Contexte à la fois de concurrence sur la question sociale entre les socialismes, les
États qui légifèrent, le patronat dans une atmosphère de tensions : grèves, attentats
anarchistes…
2.2 Rerum Novarum
À tous nos vénérables Frères, les patriarches, primats, archevêques, évêques du
monde catholique en grâce et communion avec le Siège apostolique. [...]
L'
L'
erreur capitale dans la question présente, c'
est de croire que les deux classes sont
ennemies-nées l'
une de l'
autre, comme si la nature avait armé les riches et les
pauvres pour qu'
ils se combattent mutuellement dans un duel obstiné. C'
est là une
aberration telle qu'
il faut placer la vérité dans une doctrine complètement opposée.
Car, [...] dans la société, les deux classes sont destinées par la nature à s'
unir
harmonieusement et à se tenir mutuellement dans un parfait équilibre. Elles ont un
impérieux besoin l'
une de l'
autre : il ne peut y avoir de capital sans travail, ni de
travail sans capital. La concorde engendre l'
ordre et la beauté ; au contraire, d'
un
conflit perpétuel il ne peut résulter que la confusion et les luttes sauvages. Or, pour
dirimer ce conflit et couper le mal dans sa racine, les institutions chrétiennes
possèdent une vertu admirable et multiple.
Et d'
abord toute l'
économie des vérités religieuses, dont l'
Église est la gardienne et
l'
interprète, est de nature à rapprocher et à réconcilier les riches et les pauvres, en
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Approche historique
rappelant aux deux classes leurs devoirs mutuels, et avant tous les autres ceux qui
dérivent de la justice.
Parmi ces devoirs, voici ceux qui regardent le pauvre et l'
ouvrier : il doit fournir
intégralement et fidèlement tout le travail auquel il s'
est engagé par contrat libre et
conforme à l'
équité : il ne doit point léser son patron ni dans ses biens ni dans sa
personne ; ses revendications mêmes doivent être exemptes de violences et ne jamais
revêtir la forme de séditions ; il doit fuir les hommes pervers qui, dans des discours
artificieux, lui suggèrent des espérances exagérées et lui font de grandes promesses,
lesquelles n'
aboutissent qu'
à de stériles regrets et à la ruine des fortunes.
Quant aux riches et aux patrons, ils doivent ne point traiter l'
ouvrier en esclave,
respecter en lui la dignité de l'
homme, relevée encore par celle du chrétien. [...] Ce
qui est honteux et inhumain, c'
est d'
user des hommes comme de vils instruments de
lucre et de ne les estimer qu'
en proportion de la vigueur de leurs bras. [...] Que le
riche et le patron se souviennent qu'
exploiter la pauvreté et la misère et spéculer sur
l'
indigence sont des choses que réprouvent également les lois divines et humaines. Ce
qui serait un crime à crier vengeance au ciel serait de frustrer quelqu'
un du prix de
ses labeurs. Voici que le salaire que vous avez dérobé par fraude à vos ouvriers crie
contre vous, et la clameur est montée jusqu'
aux oreilles du Dieu des armées (Jac. V,
4).
[...] L'
obéissance à ses lois, Nous le demandons, ne suffirait-elle pas à elle seule pour
faire cesser tout antagonisme et en supprimer les causes ? L'
Église, toutefois,
instruite et dirigée par Jésus-Christ, porte ses vues encore plus haut ; elle propose un
corps de préceptes plus complet, parce qu'
elle ambitionne de resserrer l'
union des
deux classes jusqu'
à les unir l'
une à l'
autre par les liens d'
une véritable amitié. [...]
Mais, dès qu'
on a suffisamment donné à la nécessité et au décorum, c'
est un devoir de
verser le superflu dans le sein des pauvres (Luc, XI, 41). C'
est un devoir non de
stricte justice, sauf les cas d'
extrême nécessité, mais de charité chrétienne ; un
devoir, par conséquent, dont on ne peut poursuivre l'
accomplissement par les voies
de la justice humaine. [...]
Que chacun se mette à la tâche qui lui incombe, et cela sans délai, de peur qu'
en
différant le remède, on ne rende incurable un mal déjà grave. Que les gouvernants
fassent usage de l'
autorité protectrice des lois et des institutions ; que les riches et les
maîtres se rappellent leurs devoirs ; que les ouvriers dont le sort est en jeu
poursuivent leurs intérêts par des voies légitimes, et puisque la religion seule [...] est
capable de détruire le mal, que tous se rappellent que la première condition à
réaliser, c'
est la restauration des moeurs chrétiennes sans lesquelles mêmes les
moyens suggérés par la prudence humaine comme les plus efficaces seront peu aptes
à produire des salutaires résultats. - Quant à l'
Église, son action ne fera jamais
défaut en aucune manière et sera d'
autant plus féconde qu'
elle aura pu se développer
avec plus de liberté, et ceci, Nous désirons que ceux-là surtout le comprennent dont
la mission est de veiller au bien public.
7
Approche historique
[...] Comme gage des faveurs divines et en témoignage de Notre bienveillance, Nous
vous accordons de tout coeur, à chacun de vous, Vénérables Frères, à votre clergé et
à vos fidèles, la Bénédiction apostolique dans le Seigneur.
Donné à Rome, près Saint-Pierre, le 15 mai de l'
année 1891, de notre Pontificat la
quatorzième.
LÉON XIII, PAPE "
L’encyclique donne la réponse de l’Eglise en un temps où toutes les forces politiques
se doivent de prendre en compte « la question sociale ». Elle prend le train en marche
en se positionnant face aux différentes idéologies en présence.
Léon XIII dresse un constat de la situation économico-sociale européenne, qui voit
triompher l’industrialisation avec son corollaire social : l’essor de deux classes
antagonistes : patronat et monde ouvrier. Dans la 1ère partie, il entend dénoncer « le
miroir aux alouettes » de solutions qu’il présente comme dangereuse, qualifiant le
socialisme de « faux remède » tandis que dans la seconde partie il insiste sur
l’impossibilité d’améliorer le sort du peuple en dehors de l’Eglise porteuse d’une
doctrine d’espérance eschatologique.
C’’est la 3e partie qui stimulera la plus la pensée chrétienne, Léon XIII rompt avec
l’école libérale condamne le capitalisme libéral, et reconnaît à l’État un rôle de
subsidiarité important et une obligation d’intervention à l’égard de la classe ouvrière
(invitation à une législation sociale pour améliorer la condition ouvrière). Rejetant les
solutions individualistes, Léon XIII ne voit de salut que dans les associations
professionnelles accordant sa préférence aux corporations.
Cette encyclique ne reçoit un accueil chaleureux ni des socialistes ni des ouvriers, en
revanche elle revêt une importance fondamentale au sein de l’Eglise : parce que le
Pape ne se réfugie plus dans le passé il invite les Chrétiens à s’engager dans le monde
en se situant par rapport aux institutions existantes (régimes politiques, syndicats…).
Véritable libération pour les catholiques sociaux qui voient leur action légitimée et
trouvent donc un nouveau dynamisme. En France, Rerum Novarum conjugue ses
effets avec l’encyclique sur le Ralliement Au milieu des sollicitudes (1892) , qui
affirme que l’Eglise n’est liée à aucune forme de gouvernent, les catholiques peuvent
se rallier à la République.
Différentes lectures de cette encyclique : les non-interventionnistes, majoritaires chez
les catholiques libéraux, n’acceptent comme seul palliatif que l’économie caritative,
refusant de remettre en question l’ordre économique
- les interventionnistes, dont les plus radicaux sont les démocrates chrétiens,
accordent bcp d’importance à l’engagement démocratique, ce qui signifie cause du
peuple, mais aussi refus ’d’une société hiérarchisée, aspiration à une société
fraternelle. D’où différentes manifestations :
le mouvement syndical, essor des syndicats chrétiens qui permet en France la
création en 1919 de la Confédération française des Syndicats chrétiens (concurrent de
la CGT),
expression politique : les abbés démocrates, Lemire élu député d’Hazebrouk en
1893 (jusqu’en 1928), l’abbé Gayraud élu dans le Léon en 1896, cette présence
8
Approche historique
cléricale dans un parlement anticlérical attire l’attention sur un aspect insoupçonné de
l’idéal chrétien, la dimension sociale et démocratique. Importance dans le vote de la
législation sociale à l’époque. Importance aussi de l’action d’anciens de l’action
sociale cf. comme A de Mun, monarchiste converti à la République, député de
Morlaix de 1876 à 1914, qui défend aux cotés des socialistes les lois sociales, grandes
joutes oratoires avec la gauche cf en 1896 sur la journée de 8h :
De Mun : « Laissez moi vous dire avec une ardente conviction que les idées de
générosité de justice que les socialistes agitent comme un drapeau, nous
appartiennent, elles sortent comme une gerbe mure de la gde semence de
l’Évangile. »
J. Guesde ;: « 18 siècles, vous avez été les maîtres du monde, vous l’avez dominé
dans son cerveau, dans sa puissance politique…18 siècles vous avez pu pétrir
l’humanité à votre guise et loin de l’avoir affranchie vous n’avez même pas su lui
créer un abri contre les crises fatales qui l’attendaient… le passé vous appartenait
qu’en avez-vous fait Messieurs les Chrétiens ? C’est les mains vides que vous vous
présentez ! »
C’est bien sûr Le Sillon, fondé en 1894 par Renaudin, dirigé à partir de 1899 par
M Sangnier, jusqu’en 1905 c’est essentiellement une œuvre d’éducation pop par la
création de cercles d’études pour la jeunesse ouvrière, à partir de 1905 après une
controverse avec Guesde il s’engage sur le terrain politique, se situant délibérément à
gauche. , difficulté à se faire une place entre l’extr. droite (Action Française) qui
l’accuse de se rallier aux anticléricaux et le bloc des gauches. Interdit de séjour dans
de nombreux diocèses à partir de 1906, Sangnier reçoit en 1910 la lettre de blâme du
pape qui lui reproche sa doctrine de nivellement social, son démocratisme politique et
religieux et son indépendance à l’égard de l’épiscopat. Disparition en tant
qu’institution mais pas en tant qu’esprit. En Italie des mouvements comme celui de
Romolo Murri refuse de se soumettre.
réflexion sociale : création d’institutions souche comme la Chronique Sociale en
1892 à Lyon, fondée par Marius Gonin qui après avoir participé au mouvement
démocrate chrétien prend ses distances vis-à-vis de la politique pour s’intéresser
davantage aux problèmes sociaux : création de secrétariats sociaux spécialisés sur
diverses questions ( prévoyance, syndicats, coopératives..) et en 1904 création des
Semaines sociales, Université ambulante qui choisit chaque année de travailler sur
un problème de société étudié à la lumière de l’Évangile et des enseignements
pontificaux.
Rôle aussi de l’ACJF fondée en 1886 par A de Mun, qui opère une réorientation à son
congrès de 1892 , ouverture démocratique, 150 000 adhérents en 1911.
Renouveau important, qui affirme la place de la pensée chrétienne sur des domaines
clés, 4 majeurs : le mouvement coopératif, le mouvement des femmes (création d’une
École Normale sociale, Union des femmes civique et sociale) familial, syndical.
Essor jusqu’en 1914, mais les choses se durcissent avec le nouveau pape élu en 1903
Pie X (1903-1914) Réaction face aux mutations jugées trop hardies : Vehementer nos
(11 fev 1906) affirme le rôle de la hiérarchie au sein de l’Église « Quant à la
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Approche historique
multitude, elle n’a d’autre droit que de se laisser conduire, toujours docile de suivre
ses pasteurs. » Deux documents publiés en 1907 condamnent le modernisme
« Rendez-vous de toutes les hérésies ». Par ailleurs, la condamnation du Sillon en
1910 est considérée comme la condamnation du modernisme social, en fait réaction
de défense de l’organisation hiérarchique de l’Eglise.
Contexte de lutte entre l’Eglise et l’Etat en France, rigidification des positions,
nationalismes exacerbés à la veille de la guerre.
3 Les temps modernes
3.1 Le rôle des guerres
Le temps des guerres dans les deux cas correspond à une période de brassage,
d’ouverture La guerre de 1914 correspond à l’Union Sacrée, les catholiques
s’identifient avec les objectifs nationaux, de part et d’autre les évêques font prier pour
le succès « de nos armes », en France la guerre permet aux catholiques de retrouver
leur place dans la communauté nationale, Mgr Baudrillard recteur de l’Institut
catholique de Paris patronne un Comité de Propagande français à l’étranger. Une des
seules voix qui s’élève pour la paix est celle de Benoît XV, en 1917, il offre même sa
médiation, appel mal accueilli sauf par les socialistes.
La Seconde guerre jouera aussi un rôle de brassage et d’intégration pour les
Chrétiens. Dans les camps de prisonniers, dans la Résistance, des prêtres, des
militants chrétiens entrent en contact avec des hommes et femmes qu’ils n’auraient
jamais rencontrés autrement. Rencontre entre Chrétiens et Non croyants socialistes,
communistes, engagements communs qui permettent de passer au-delà des barrières
idéologiques.
L’Après guerre est une occasion de renouveau et pour les Chrétiens de
repositionnement sur la scène sociale
3.2 Les renouveaux après guerre
Mise en parallèle du contexte global et de la réponse de l’Eglise,
Les années 20 sont marquées par des crises démographiques, économiques, morales,
par une remise en cause des valeurs du XIXe : foi dans le progrès, la science, dans le
rôle civilisateur de l’Europe. A cela s’ajoutent des fragilités internes : révolution
russe qui secouent les paysages politiques des pays, traités d’après guerre mal
acceptés.
C’est dans ce contexte que se développe l’Action Catholique, entendue comme une
action spécifique des laïcs, complémentaire de celle du clergé et en union avec elle. Il
s’agit d’annoncer l’Évangile dans un monde qui n’est plus chrétien, de rechristianiser
la vie sociale, politique mais aussi de faire une proposition de renouveau dans un
contexte de malaise global.
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Approche historique
L’ACJF proposait aux jeunes bourgeois une action de christianisation de la société
par une vie de piété, par des cercles d’études et des actions précises. La nouveauté
dans les années 1925-35 est la naissance d’une action catholique spécifique, ainsi en
1925 un prêtre belge l’abbé Cardijn lance la JOC, il s’agit de d’un mouvement
d’évangélisation mais qui entend partir de la réalité sociale (déchristianisée) du
milieu auquel il s’adresse « voir, juger, agir » en est le slogan. Apostolat d’un
semblable par un semblable, et qui lie action sociale et évangélisatrice, en posant le
postulat que si le travailleur est déchristianisé c’est parce qu’il est déshumanisé par
son travail, il faut donc agir sur ce milieu social... Après la JOC naissent la JAC en
29, la JEC en 30, …à chaque mouvement masculin correspond son pendant féminin.
Age d’or dans les années 30, la nouvelle génération se manifeste par de nombreuses
initiatives qui témoignent d’une volonté de présence dans le tps. : étudiants
catholiques dans les Écoles et les Universités, essor du syndicat chrétien, cf. CFTC
en 1919 qui se réfère à la doctrine sociale de l’Église pour affirmer la primauté de la
personne humaine face au concept de lutte des classes (150000 adhérents en 1920,
400 000 en 1939). En 1929, le St Siège défend la légitimité du syndicalisme soutenu
par le clergé. Mgr Liénart, évêque de Lille, prend position contre les patrons du Nord,
témoignant par là même de nouveaux enjeux.
Impact des intellectuels chrétiens Claudel, Mauriac, Bernanos, des savants comme
Termier, Branly qui témoignent que foi et science ne sont pas incompatibles. Des
penseurs laïcs s’intéressent à la religion d’une manière nouvelle, non plus seulement
dans une perspective de défense religieuse: c’est le cas de Maritain, Lacroix, ou de
Mounier qui fonde en 1932 la revue Esprit, revue du personnalisme qui se définit
contre le matérialisme marxiste et l’individualisme bourgeois, théologie du salut
temporel qui repose sur l’idée que tout homme est incarné dans son temps.
Ds ce contexte de dynamisme mais aussi de crise globale avec la crise économique,
l’essor des totalitarismes dont le communisme stalinien, en 1931, pour le 40e anniv de
RN, Pie XI publie Quadragesimo anno où il élargit les perspectives de Rerum
Novarum, condamnant le capitalisme sauvage et le communisme, mais en
envisageant l’économie au niveau mondial, il fait appel à une réorganisation de
l’ordre social et économique dans le respect des préceptes de l’Évangile. Les
encycliques sur le nazisme et le communisme en 1937 font aussi référence à une
doctrine sociale chrétienne face au paganisme des totalitarismes, même si on en reste
à des affirmations théoriques sans que des solutions concrètes ne soient envisagées.
L’après seconde guerre présente des similitudes avec les années 1920/30 : mal être
après les horreurs commises par les totalitarismes, persécutions, divisions entre
résistance et collaboration, malaise face au silence de la plupart des responsables
chrétiens, qui fait que les Chrétiens engagés dans la Résistance l’ont fait en France
sous leur propre responsabilité. Tps de culpabilisation mais aussi de réflexions.
Réflexion sur le rôle des Chrétiens dans la reconstruction tant matérielle que morale
ap guerre. Beaucoup d’initiatives ont vu le jour durant la guerre : création en 1941
par l’assemblée des cardinaux et archevêques de France du séminaire de la Mission
de France, qui repose sur l’idée que le cadre paroissial ou les mouvements d’Action
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Approche historique
Catholique ne suffisent pas, nécessité d’une immersion dans les milieux à
transformer, premiers prêtres-ouvriers en 1944.
1941 c’est aussi la création par le Père Lebret d’Économie et Humanisme qui entend
susciter des travaux scientifiques susceptibles d’aboutir à l’élaboration d’une doctrine
remettant l’économie au service de l’homme .
Dans un contexte de guerre froide, de décolonisation, renouveau de la mission
apostolique qui redynamise l’Action Catholique dans les années 1950. Aux
mouvements de jeunes d’avant guerre, s’ajoutent des mouvements d’adultes :
fondation de l’ACO par les évêques français en 1950, création de l’ACI (action
catholique des milieux indépendants), d’anciens groupes de défense religieuse
deviennent des mouvements d’action catholique générale (ACGH et ACGF) volonté
d’un apostolat direct. Essor des partis démocrates-chrétiens dont le MRP en France,
directement issu de la Résistance. Mouvance qui entend par différents moyens agir
sur le monde qui les entoure.
Le Concile Vatican II convoqué par le nouveau pape Jean XXIII entend réfléchir sur
les adaptations possibles de l’Eglise et de l’apostolat ds un monde en pleine
transformation. Dans la constitution Gaudium et Spes, le concile engage l’Église dans
un dialogue avec le monde, celle-ci doit prendre en compte ces mutations . Appel à
un engagement « à remplir avec zèle et fidélité leur tache terrestre en se laissant
conduire par l’esprit de l’Évangile ».Document complété par le texte sur la liberté
religieuse, sur l’autonomie du pouvoir temporel qui éloignent les craintes d’un retour
à une théocratie. Alors que l’Eglise avant le Concile apparaissait à certains comme
voulant imposer sa vision du monde, elle se présente désormais comme une Eglise
ouverte, recherchant le dialogue, respectueuse des autres religions. Cadre théorique
donné à cette mouvance catho qui s’était manifestée depuis la guerre.
Conclusion :
- L’expression de doctrine sociale va connaître ensuite un silence de 20 ans jusqu’au
pontificat de Jean Paul II qui lui donnera un nouveau souffle, à cela différentes
explications. Silence relatif car différents partis ou syndicats disent toutefois se
référer à cet enseignement social. Le déclin n’est pas étranger à la désaffection subie
par la doctrine à laquelle ils se référent. L’émergence d’un laïcat suscite chez certains
une méfiance vis-à-vis de ce qui peut apparaître comme une volonté de l’Eglise de
régenter la société. Joue aussi l’important brassage d’idées des années 68/70.
- Ni doctrine, ni idéologie, on voit bien que l’enseignement social de l’Eglise n’est
pas figé, il est incarné dans un monde dont il doit lire les attentes, les angoisses. Les
acteurs ont été divers par leur statut, leurs origines, mais tous inspirés par les
principes de l’Évangile ont su entendre ces appels et ont cherché à y remédier en
puisant des solutions dans leur temps.
Bernadette Angleraud
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Approche historique
Quelques pistes bibliographiques :
- Jean COMBY, Pour lire l’histoire de l’Eglise, des origines au XXIe siècle, Paris,
Cerf 2003
- R.AUBERT, M.D KNOWLES, J.ROGIER, Nouvelle histoire de l’Eglise (5 tomes),
Paris, Seuil 1975.
- Pierre PIERRARD, l’Eglise et les ouvriers en France (1840-1940), Paris Hachette,
1984.
- Pierre PIERRARD, Un siècle de l’Eglise de France 1900-2000, Desclée de
Brouwer, 1991
- Denis PELLETIER, Les catholiques en France depuis 1815, Paris 1997
L'Encyclique "Humanum Genus" ( contre "la secte des Francs-Maçons"
) de Léon XIII, 1884
L'Encyclique "Rerum Novarum" de Léon XIII, 1891
L'Encyclique "Vehementer Nos"de Pie X, 1906 (Prise de position contre
la loi de séparation) *
L'Encyclique "Quadragesimo Anno" de Pie XI, 1931
L'Encyclique "Divini redemptoris" de Pie XI, 19 mars 1937 sur le
"Communisme athée"
L'Encyclique "Mater et Magistra" de Jean XXIII, 1961
L'Encyclique "Centesimus Annus" de Jean Paul II, 1991
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