ANTHROPOLOGIE DU PROCHE – INTRO II

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ANTHROPOLOGIE DU
PROCHE – INTRO II
SOCA-D-323 * 2015-2016
François Thoreau
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Intro I: Anthropologie du proche
■ Objet
■ Genèse
– Contexte
– Deux ouvrages fondateurs
■ Enjeu
1. Favret-Saada
■ Prendre au sérieux les registres de croyances
■ « Soit une ethnographe… »
■ Comment rendre compte? Le statut de la parole
■ L’engagement ethnographique
■ Se laisser affecter malgré la « disjonction radicale »
■ S’intéresser à « l’exotique proche », un paradoxe?
Intro II: Trajectoires socio-anthropologiques
■ Favret-Saada: étudier le proche exotique
■ Rabinow: la subjectivité d’un Américain
■ Bourdieu:
■ Latour: agir la non-innocence et non pas l’énoncer
Deux points communs:
— un mouvement de retour (lointain => proche)
— une prise de position (dans la discipline)
« On a beaucoup discuté la notion d’altérité, qui, en raison des
origines “exotiques” de la discipline, pouvait paraître
constitutive de l’approche anthropologique, mais il s’agit plutôt
d’une attitude mentale propre au chercheur, qui pratique
l’étonnement systématique pour interroger les faits sociaux. Cet
exercice est probablement plus facile à pratiquer à l’étranger,
mais cet étonnement systématique porte davantage sur ses
propres impressions et ses tentations interprétatives que sur
l’effet d’étrangeté produit par le comportement des autres. Le
chercheur doit questionner sans arrêt ses propres a priori et se
mettre en situation d’apprentissage »
Marc Augé et Jean-Paul Colleyn, L'anthropologie, PUF, 2009.
« Le travail du folkloriste consiste alors
à marquer la différence entre sa
propre théorie (laquelle par ailleurs
est « vraie ») et celle du paysan,
laquelle est seulement une croyance »
(p. 19)
« Est-ce qu’un « savant » ou un
« Moderne » a besoin pour se
conforter du mythe d’un paysan
crédule et arriéré ? » (p. 18).
« Pour que l’ethnographie soit possible, il fallait, au moins,
que l’enquêteur et l’indigène s’accordent à reconnaître à la
parole une fonction d’information »
« Autant dire qu’il n’y a pas de position neutre de la parole :
en sorcellerie, la parole, c’est la guerre. Quiconque en parle
est un belligérant et l’ethnographe comme tout le monde. Il
n’y a pas de place pour un observateur non engagé » (p. 27)
Jeanne Favret-Saada, Les mots, la mort, les sorts.
1. Favret-Saada
■ Prendre au sérieux les registres de croyances
■ « Soit une ethnographe… »
■ Comment rendre compte? Le statut de la parole
■ L’engagement ethnographique
■ Se laisser affecter malgré la « disjonction radicale »
■ S’intéresser à « l’exotique proche », un paradoxe?
2. Paul Rabinow
■ La dimension « subjective »
■ Le génome humain
■ Le style d’écriture scientifique
■ Assumer sa position sur le terrain
■ Restituer la configuration locale de
traits culturels (universels?)
« Un autre aspect frappera le lecteur : l’auteur est Américain
et il nous parle de la France – c’est ce qui fait de ce livre un
ouvrage d’anthropologie. Il nous permet ainsi de porter sur
notre pays un regard exotique et décentré, avec tout le
mélange de reconnaissance, de libération et d’irritation que
ce type d’expérience peut procurer. La France entretient
avec les USA une relation faite d’admiration et
d’exaspération, et le regard d’un anthropologue américain
ne peut manquer de lui renvoyer cette image — même s’il
s’agit d’un Américain francophile et qu’il se définit lui-même
comme un intellectuel cosmopolite »
(Préface au Déchiffrage du génome, p. 7).
3. Pierre Bourdieu
■ L’Algérie
■ Contre les réflexes patriotiques
■ Rapport colonial et critique des
intellectuels
■ L’autre et le même des sociologues
et ethnologues
■ Une approche : l’objectivation de soi
et des autres
« Le sociologue est d'autant mieux armé pour découvrir ce
caché qu'il est mieux armé scientifiquement, qu'il utilise mieux
le capital de concepts, de méthodes, de techniques accumulé
par ses prédécesseurs, Marx, Durkheim, Weber, et bien
d'autres, et qu'il est plus ‘critique’, que l'intention consciente ou
inconsciente qui l'anime est plus subversive, qu'il a plus intérêt
à dévoiler ce qui est censuré, refoulé, dans le monde social (…)
Si le sociologue parvient à produire tant soit peu de vérité, ce
n'est pas bien qu'il ait intérêt à produire cette vérité, mais parce
qu'il y a intérêt -ce qui est très exactement l'inverse du discours
un peu bêtifiant sur la ‘neutralité’ » (pp. 22-23)
Pierre Bourdieu, Questions de sociologie (italiques de Bourdieu).
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