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années une résistance affirmée (Tchernobyl en 2012 à la date anniversaire de
Fukushima, Everybodysmokes en 2013 sur l'encadrement du cannabis médical en
Californie, Pariselection en 2014, guerre médiatique entre des personnages de dessins animés,
etc.). Malgré les agressions, Combo continue de militer pour un lien de solidarité entre les
religions et d'ouvrir les esprits à grand renfort de messages coup de poing. En témoignent ces
affiches collées, superposées, froissées, entre jeux de transparences et interdits transgressés.
L'exposition commence et se termine dans le noir, comme une allégorie de l'obscurité dans
laquelle notre époque est baignée et des obscurantismes qui nous aveuglent. Les escaliers
projètent d'emblée dans l'ambiance avec des videos et une bande-son toute en basses. La
scénographie, simple et efficace fait voyager entre des palettes de bois comme dans un monde
post-apocalyptique. L'exposition s'articule en trois grands chapitres, passé, présent et futur: Neo-
Classicisme, Dji-art et Clichés.
Dans neo-classicisme, Combo met en perspective l'idée véhiculée par les médias d'un
déclinisme économico-politico-civilisationnel avec une saine prise de distance et questionne le
fameux "c'était mieux avant". Une danse macabre côtoie des noyés peints au premier plan
d'une sorte de Radeau de la Méduse version 2015. Il sont nets, honteusement présents, tandis
que les rescapés restent flous en arrière-plan. Un peu plus loin, une Venus de Clichy
interloque, amuse, dérange, et pas forcément dans cet ordre.
Dji-art a pour ambition de casser les "on-dit" médiatiques en amenant le public à la réflexion.
Deux hommes s'embrassent à pleine bouche à côté d'une inscription "L'amour est aveugle et la
religion peut nous aveugler". L'humour, l'élégance du verbe, les jeux de mots sont partout. On
rit, on succombe au ridicule de ces préjugés qui deviennent tout à coup très extérieurs avec un
sentiment de "c'est tellement ça".
Pour finir, Combo investit les sous-sols de colonnes sur lesquelles sont suspendues des
photographies de visages qu'on éclaire à la lanterne comme autant de doubles anonymes. Ces
"clichés" rappellent que notre singularité est notre point commun. Leur disposition évoque un
temple laïque où se recueillir ensemble. Quelque part dans ces dédales se construit une forme
de résistance collective hors champ, hors média, hors sol.
Visuels © Araso
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