Les compléments alimentaires ne sont pas anodins

publicité
Les compléments alimentaires ne sont pas anodins
C’est le dispositif de nutrivigilance mis en place par l’ANSES* en 2010 qui le révèle :
les trois quarts des effets indésirables signalés à l’Agence sont liés à la
consommation de compléments alimentaires. Sauf situations particulières justifiant
une prescription médicale, une alimentation équilibrée et diversifiée suffit à couvrir les
besoins nutritionnels. La plupart du temps inutiles, les compléments ne sont pas par
ailleurs sans danger.
Parmi les 1500 signalements d’effets indésirables reçus en trois ans par l’ANSES, 76% sont
en rapport avec la consommation de compléments alimentaires. C’est-à-dire des produits –
concentrés de nutriments ou autres substances – visant à compléter le régime alimentaire
normal, dans le but d’obtenir des bénéfices nutritionnels ou physiologiques… Des effets
indésirables (16%) sont aussi attribués aux boissons énergisantes. Ou encore aux produits
destinés à une alimentation particulière (pour nourrissons, pour personnes âgées, sans
gluten…). Ainsi qu’aux aliments enrichis en vitamines, acides aminés, extraits de plantes,
etc…
Attention aux produits minceur, capillaires, et anti-cholestérol !
Parmi les désagréments liés à l’usage des compléments, plus d’un tiers concernent trois
catégories de produits : les compléments minceur (15%), capillaires (11%), et
hypocholestérolémiants (10%). Ensuite viennent les compléments vitalité/tonus (9%),
digestion/flore intestinale (8%), peau/solaire (6%), articulations (5%), grossesse (5%),
défenses immunitaires, etc. Dans environ deux cas sur trois, ce sont des femmes qui
subissent les conséquences non souhaitées de l’utilisation d’un complément.
Les effets signalés sont surtout de problèmes hépatiques (20%), digestifs (18%) et
allergiques (16%). Dans un moindre pourcentage, des effets cardiovasculaires (10%) et
dermatologiques (8%). Tous pourraient bien prendre de l’importance, puisque le marché des
compléments alimentaires est en augmentation, avec un chiffre d’affaires de 1,3 milliards
d’euros en 2013. L’offre se développe et la distribution se diversifie. Près de la moitié des
achats se font en pharmacie, mais la vente par correspondance et par Internet est devenue
le deuxième circuit de distribution (21% des achats), devant les magasins spécialisés de
produits bio ou diététiques (17%). Les compléments minceur sont les plus vendus, avec les
compléments vitalité/tonus et beauté.
Rien ne remplace une alimentation diversifiée
C’est à tort que tous ces produits sont souvent perçus comme anodins par les
consommateurs, observe aujourd’hui l’ANSES. Leur consommation ne doit pas se substituer
à une alimentation équilibrée et diversifiée. L’Agence rappelle que les déficits et les carences
sont très rares, sauf peut-être pour la vitamine D et dans certains groupes de population
spécifiques comme les personnes âgées, les femmes enceintes et les personnes en
situation de précarité. Dans ces cas spécifiques, les consommateurs devraient bénéficier
d’un conseil personnalisé auprès d’un professionnel de santé avant toute supplémentation.
L’auto-prescription est nettement déconseillée. L’ANSES recommande par ailleurs de
respecter les consignes d’emploi sur l’étiquetage des produits, de se méfier des annonces
miraculeuses et des produits vendus hors des circuits traditionnels, notamment sur Internet.
Les compléments alimentaires utilisés au cours de la grossesse (pour fournir un apport de
vitamines et de minéraux) sont actuellement en cours d’étude à l’ANSES. De même que les
compléments alimentaires destinés à augmenter la masse musculaire et diminuer la masse
grasse chez les sportifs… Le dossier est loin d’être clos ! (Nutrinews hebdo)
Des compléments, pour qui et pour quoi ?
D’après l’étude INCA 2 (étude individuelle nationale sur les consommations alimentaires
2006- 2007), menée par l’ANSES, un adulte sur cinq et un enfant sur dix consomment au
moins occasionnellement des compléments alimentaires ou des vitamines/minéraux sous
forme médicamenteuse. La consommation se fait souvent par cure, à l’automne ou en hiver.
Sa durée moyenne annuelle est de 4,5 mois chez l’adulte et de 2,5 mois chez l’enfant. Mais
parmi les consommateurs de compléments, 23% des adultes et 12% des enfants en
prennent toute l’année ou presque.
Dans 7 cas sur 10, la motivation principale est de se maintenir en bonne santé : lutter contre
la fatigue (33%), traiter un problème particulier de santé (21 %), prévenir les maladies (17%).
L’activité sportive, chez les hommes, rend compte de 10% de la consommation de
compléments. L’objectif beauté, chez les femmes, ainsi que les besoins liés à la grossesse,
expliquent aussi respectivement 8% et 6% de la consommation. (Nutrinews hebdo)
*Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. « La
nutrivigilance, un dispositif au service de la sécurité du consommateur ».
Téléchargement