L’article de Daniel Weiss porte sur les liens causaux non ouverts. Malgré leur
omniprésence dans tous les genres textuels, les liens causaux non ouverts
(asyndétiques) n’ont pas fait, jusqu’à ce jour, l’objet d’une description englobant leurs
diverses interprétations ambiguës, les contextes qui les déclenchent ou les bloquent,
les mots-clés tels que la négation et les marqueurs epistémiques ou inférentiels, etc.
qui facilitent leur compréhension. L’article traite tous ces aspects en tenant compte des
avantages et désavantages des encodages ouverts et non ouverts.
La factitivité est au centre de la réflexion de David Gaatone pour le français et
d’Ekaterine Gachechiladze pour le géorgien. David Gaatone propose une analyse fine
de deux constructions où figure le verbe faire, à savoir « faire + inf » et « faire que
P ». La fonction du verbe faire est ici celle d’opérateur. L’auteur passe en revue les
cas où ces constructions causales peuvent commuter sans réelle différence de sens. Il
se penche ensuite sur les cas où seule l’une d’elles est admise et dégage des contraintes
qui imposent l’une plutôt que l’autre ou font préférer l’une à l’autre.
E. Gachechiladze compare le factitif français au géorgien. La langue
géorgienne ne dispose pas d’une tournure syntaxique équivalente au factitif français et
fait appel à d’autres procédés pour exprimer la causalité. L’auteur passe en revue les
moyens synthétiques pour exprimer la causalité en géorgien.
Les prépositions causatives en russe sont au cœur des réflexions d’Elena
Berthemet et d’Alina Israeli. Dans son article, Elena Berthemet s’intéresse aux idiomes
russes ayant pour structure « préposition + substantif » et exprimant une valeur
causale. Son objectif est d’identifier et d’expliciter les particularités du fonctionnement
desdites unités. La description des propriétés des idiomes choisis s’appuie sur les
corpus numériques. L’article propose une définition de la cause, recense les
particularités propres aux idiomes en question, propose ensuite une analyse des
problèmes de l’équivalence ainsi qu’une étude des cas.
L’article d’Alina Israeli est consacré à la comparaison de quatre prépositions
russes dites causatives : OT, IZ, IZ-ZA et PO. La différence entre OT et IZ se situe au
niveau de l’expression de l’effet produit par la cause qui peut être intérieure et
extérieure. Dans le cas de OT, l’effet est physique, souvent superficiel, sur l’agent
(pour les verbes agentifs) ou le sujet (pour les verbes non-agentifs), tandis que dans le
cas de IZ l’effet est produit sur un objet extérieur. Les prépositions IZ-ZA et PO
dénotent une cause négative, mais la différence est que IZ-ZA présente la cause comme
un obstacle, une barrière, tandis que PO l’encode comme une cause indirecte, présente
mais pas nécessairement primaire.
La contribution de Rémi Digonnet se situe dans un domaine particulier, à savoir
la perception. L’auteur explore le rapport entre la cause et la conséquence. A partir du
positionnement de la sensation entre les deux pôles que sont la source (sound of waves)
et l’effet (offensive smell) au niveau expérientiel, ce chercheur postule l’existence d’un
gradient entre la cause et la conséquence au niveau conceptuel pour chaque sens. En
prenant comme base des structures distinctes, son étude de la grammaire de la cause
(structure en of, structure causative) et de la conséquence (structure en that, structure