Soixan^qua^^ année.
— N" 246
ABONNEMENT
Ja
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trois lois
4.50
CINQ centimes le Numéro Jeudi 21 Octobre 1915
INSERTIONS
Annonces,
la
ligna,.O.S^
Réclames, — 0.3(
Faits divers, — 0.5(
JournaJ Politique, Littéraire, d'Intérêt Jocai, d'Annonces Judiciaires cfc d'Avis 'Divers
PARAISSANT ITOUS
LEb
JOURS^
LE
DIMANCHti EXCEPTÉ
refusés, ii umum i 4. place bb marchmoir. saiimiir
Lu al)OBB«msnti
et lef
injtiDeu dtlTui
ttrt
L'ECHO SAUMORGIS publie
chaque jour toutes les dépêches
ojfic^p.Ues
de la matinée.
Les
Télégrammes
MARD119 octobre, soir
En Artois
Au cours
de la
ouii,
les
Allemands
ODI
proDOQCé trois sérieuses attaques
à la
grenade dans
le «
Bois-en-Hache
», aa
nord-est
de
Souchez.
iNotra mfaDterie, solidement iostallée
sur
les
positions récemiceot coaqaises,
a ctiaqae fois complètemeot repoussé
les
a.vsâilla[\ts, avec l'appui
de nos
batteries.
'Au sud de la Somme
La fusillade
a été
vive
de
part
et d'au-
tre, dans
le
secteur
de
Lihons.
En Champagne
Quelques eouibais
a
coups
de
bombes
et
ae
pétards,
à
l'est
de la
terme
de Na-
varin.
Les rafales
de
notre artillerie,
sur les
batteries adver-es,
ont
fait cesser
on
bombardement ioteose, dirigé
par l'ec-
nemi,
sur la
position
des
Eparges.
Sur le reste du front
Rien
à
signaler.
* *
La Guerre Aérienne
Un groupe
de oos
avious
a
bombardé,
dans
la
nuit
du 17 au 18
(•ctobre,
le ter-
rain d'aviatioQ allemand
de
Buroincourt,
au nord-est
de
Cbâteau-Salins.
Des hangars
et
abris
ont été
visible
ment démolis.
f
•k
*
MERCREDI
20
octobre, matin
En Champagne
A l'est
de
Reims, leuuemi
a
tenté
ce
matin,
sur un
front
de 10
kilomètres,
eatre Pumpelles
et
Prosnes, avec (tes
efifec/tils importants,
une
attaque
qui a
abouti
à un
complet é< hec.
•
CQjie attaque avait
été
mioutieuseœent
préparée par
un
bombardement prolongé
d'artillerie, avec emploi d'obus suffo-
cants
et de
nappes
de
giizs chlorés.
L!infanterie ennemie
e'^t
tout d'abord
parvenue
à
pénétrer dans quelques
élé-
ments
de
notre tranchée
de
première
lignp, mais
des contre-atiaquos
immé-
diates
l'en ont
chassé aussilôi presque
complètement.
Dans l'aprés-midi,
nne
contre-i-ffen-
sive énergique
a
expuUé
les
ileruiéres
trouues ennemies
qui ont été
ainsi
en-
tièrement rejelées dais leurs tranchées
tle départ.
L'infanterie allemande a e-
prouvé au cours de cette tenta-
tive infructueuse des pertes im-
portantes.
Sur le reste du front
Des combats d'artillerie particulière-
ment violem.s
se
soni ponrsuivis
en Ar-
tois, dans
le
secteur
de
Loos,
au
nord
de
l'Aisne,
sur le
plateau
oe
iNoavroo, euîre
la Meuse
et la
Moselle, dans
la
furet d'A-
premont
et en
Lorraine,
au sud de
Leic-
trey.
Dans les Vosges
Nous avons tait exploser
au
Violu,
deux camouflets
qui ont
bouleversé
les
travaux
de
mines ennemis.
COIYIIVIUNIQUÉ BELGE
Après avoir pris hier soir,
à
l'issue
d'un violent bombardement,
un
poste
établi
sur la
rivo
est du
canal
de l
Yser
à Ypres,
les
Allemands
en
ont été chassés
cette nuit
par nos
troupes.î
Bombardement intermittent
sur
divers
points
de
notre front,
aux
abords d'Oost-
kerke,
de
Nordschoote
et de la «
Maison
du Passeur
».
La Paix que
les Allemands
voûtent laire
La Ligue Française, que pré-
sident M. Ernest Lavisse et le
général Pau, et qui compte, par-
mi les membres de son Conseil
et parmi les sociétaires, les per-
sonnalités les plus qualifiées des
sciences, des lettres, des arts, de
l'industrie et du commerce fran-
çais, publie le manifeste suivant,
rédigé par
M.
Lavisse, en réponse
au « Mémoire secret » des in-
dustriels, commerçants et agri-
culteurs allemands, et au « ma-
nifeste annexionniste » des pro-
fesseurs allemands.
« •
a Déjà deux mois ont passé de
la [seconde année de guerre, et
personne ne peut prévoir quand
finira la lutte formidable. En ce
moment, la France aussi vail-
lante et mieux armée que jamais,
prend l'offensive et de telle fa-
çon que les plus beaux espoirs
nous sont permis, mais l'ennemi,
bien qu'il ait perdu ses illusions
premières et que sa force ait dé- ^^
cru, demeure puissant et résolu.
C'est pourquoi il nous faut pré-
voir la longueur de la guerre,
nous habituer à cette idée et for-
tifier notre patience.
» Pour fortifier notre patience,
le meilleur moyen est de tenir
toujours présentes à notre esprit
les mtentions de l'Allemagne à
notre égard. Savoir ce que l'en-
nemi veut, c'est savoir pourquoi
on fait la guerre. Aussi la Ligue
Française rappelle à l'attention
de tous les Français un document
publié naguère et auquel ils n'ont
pas donné une suffisante atten-
tion, le mémoire secret adressé
au Chancelier de l'Empire par les
six grandes associations indus-
trielles et agricoles allemandes.
Ligue des Agriculteurs, Ligue
des Paysans allemends, Groupe-
ment provisoire des Associations
chrétiennes des Paysans alle-
mands, Union centrale des In-
dustriels allemands, Ligue des
Industriels, Union des classes
moyenne de l'Empire. Le mé-
moire est corroboré par un mani-
feste qu'ont signé de notables
Allemands, la plupart profes-
seurs... »
Le manifeste de la Ligue mon-
tre que ces deux documents sont
l'expression de
«
la vraie opinion
de l'Allemagne, et il en analyse
le contenu : annexion de grande
envergure en Russie ; annexion
de la Belgique, des départements
du nord et nord-est de la France,
« de la Somme à la ligne de la
Meuse
»
; annexion des colonies
françaises
;
formidable indemnité
de guerre payée par la France.
Le manifeste conclut :
« La victoire de l'Allemagne
serait pour les vaincus la ban-
queroute suivie de l'universelle
et incurable misère ».
Les Allemands nous promettent
mieux encore
.•
l'extrémité de la
honte.
Nous perdrions cet empire co-
lonial dont nous sommes juste-
ment fiers ; car il a été conquis
par le sang de nos soldats, orga-
nisé par l'intelligence de nos ad-
riiinistrateurs militaires et civils,
et si bien, si humainement gou-
verné que la France est pour les
indigènes une vraie mère-patrie,
la patrie pour laquelle on meurt.
La France serait limitée par la
Somme et la Meuse
I
Mais ces deux
fleuves précisément lui furent
donnés pour limites lorsqu'on
843, les petit-fils de Charlemagne
se partagèrent son empire. Recu-
ler jusqu'à la Somme et la Meu-
se, ce serait reculer de mille et
soixante douze ans>
Enfin cette France mutilée,sai-
gnée à blanc, exténuée, vivrait
son méprisable reste de vie sous
l'hégémonie de PAllemagne qui
•dirigerait son travail,lui appren-
drait même à
«
penser » l '
Nous serions les tributaires du
Kaiser, nous, la France ; nous la
France, nous serions les sujets,
pis que cela, les serfs du Kaiser !
Quel Français ne penserait pas
qu'en comparaison de cet ave-
nir, la mort même serait très
douce
Mais ce n'est pas de mourir
qu'il s'agit, car l'Allemagne ne
sera pas victorieuse.
Oui, elle est très forte encore ;
sa folie même
—
la folie des gran-
deurs
—
contribue à son énergie
;
mais cette folie lui a inspiré des
ambitions qui ne pourraient sa-
tisfaire une force et une énergie
dix fois plus puissantes. L'Alle-
magne a remporté des victoires.
11
est possible qu'elle en remporte
encore
;
elle était tellement mieux
préparée que ses adversaires
I
Mais elle ne vaincra pas
—
et elle
commence à s'en douter — la
résistance acharnée, croissante,
mieux armée chaque jour, des
nations qui s'appellent l'Angle-
terre, la France, l'Italie, la Rus-
sie. Elle ne vaincra pas l'univer-
selle répugnance à se laisser gou-
verner par elle des autres peuples
qu'elle a tous insultés par son
orgueil, par son mépris stupide,
par ses menaces, et qu'elle a con-
damnés à l'épuisant régime de la
paix armée en la perpétuelle at-
tente de la guerre.
Donc, tous tant que nous som-
mes, armons-nous de patience.
La patience est le courage du
non combattant, et elle est son
arme défensive contre les agita-
tions, des bavards et des bavar-.
des, colporteurs et colporteuses
insupportables, des « On dit
que... » et contre les défaillances
propices aux suggestions de l'é-
goïsme, qui peuvent mener si
loin ceux qui n'en sentent pas
l'infamie. Heureusement l'im-
mense majorité de notre peuple
comprend de quoi il s'agit dans
cette guerre. Notre peuple, en son
sûr instinct, sent qu'entre l'Alle-
magne et nous, aucun compro-
mis n'étant possible, la guerre
est une guerre à mort, et il est
patient, parce qu'il a foi en l'im-
mortalité de la France.
Ernest LAVISSE,
Déclaration de Guerre
de l'Italie à la Bulgarie
La Bulgarie, ayant ouvert les
hostilités contre la Serbie, s'al-
liantavec les ennemis de l'Ita-
lie, et combattant les Alliés, le
gouvernement italien, sur l'or-
dre du Roi, a déclaré que l'état
de guerre existait entre l'Italie
et la Bulgarie.
L'intervention italienne aura
lieu dans la mer Egée et un dé-
barquement de troupes se ferait
en Albanie, à Durazzo ou à Val-
lona.
Etre Fort!
Etre fort,.. Qu'est-ce
au
juste !... Cela
ne sigoiQe point nécessairement être
ambitieux,
ni
vouloir l'être
au
detriment
de
la
bonté
ou de
l'honneur... Etre fort,
en
y
réfléchissant, c'est montrer,
eu
toutes cirtonstaoces,
une
qualité décou-
ragé plus haute,
à
mesure que l'adversité
frappe
a
coups plus cruels
;
c'est
dé-
passer,
en
quelque surte, l'épreuve
;
c est dire aiiX événements
: « Non,
vous
ue m'aurez
pas,
vous
ne
verrez
pas mes
faiblesses, vous
ne
goûterez point
mes
Urmes. Non...
je
durerai pour rester
t<iit...,
ou
plus modestement,
ja
dururai
pour accomplir ma lâche, car,
si
humble
siiii^alle, c'est être fort déjà
que da n'y
pas faillir
».
Eire fort, c'est pout-ètre aussi
de
res-
ter dans
la
joie. C'est avoir cooatamuueut
la sentiment
que
tout bonheur s'achète
et
que ses
lendemains
ne
vous sont
pas
iius
;
c'est être constamment
en
évoi!,
la
pensée
aa
guet, tendu vers
le
Bieu.vers
le Beau,
et se
faire
de sa
mission
sur
la terre
une
idée
si
elevée qu'elle vous
trouve respectueuse
de ses
peines, mais
non vaincue
et
toujours
en
étal
de dé-
fense passionnée...
Etre fort, c'est regarder toujours droit
devant
soi,
aimant
le
passé pour l'expé-
rience qu'il laisse, mais
se
refusant
à y
trouver l'occasion
de
regret» superflus...
Ce
qui est
fait est fait
; les
réiirimina-
tions
ne
sont point
les
armes
de
l'être
fort,
le
souvenir seul
eu est
iloux, puis-
qu'il gouverne
la
boussole précieuse
qui
sert
à
reconnaître plus sûrement
les
car-
refours
de la
forêt.
Etre fort, c'est" croire
à
demain éper-
dument avec une jeunesse toujours nou-
velles c'est oublier hi.,r,
s'il
fut gris
;
c'est regarder
le
soleil
et
sentir
sa
cha-
leur, c'est vivre avec
uu
ràve dans
le
coeur.,., presque réalisé, puisqu'on
la
croit réalisable...
Etre fort, c'est souvent, aussi, être une
pauvre chose
qui
pleuro dans l'oiutire,
parce qu'on
la
croit tore, parce qu'on
auen J d'elle
les
bonnes paroles,
la coa-
solalioD,
la
confiance,
la
Joie
1
Pour
QQ