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Terre des Hommes Suisse et l’exposition «Notre Terre»
50 ans d’engagement pour l’enfance et le développement solidaire et durable
Si la Convention des droits de l'enfant affirme que chaque enfant a droit à un nom et à une nationalité, à la santé,
à l'éducation, à l'amour et à la protection, n’oublions pas un droit essentiel: celui de vivre et de s'épanouir sur la
planète terre. Cette terre qui doit nourrir l'humanité aujourd'hui mais également les générations futures. Cette
terre, dont les ressources naturelles s’amenuisent, qui croule sous les déchets, qui voit l'étendue de ses forêts
diminuer dramatiquement et ses villes envahies par un polluant trafic avec tous les risques que cela implique
pour la santé, cette terre que nous aimons.
L'exposition «Notre Terre», organisée par Terre des Hommes Suisse à l’occasion de son 50e anniversaire,
cherche à susciter la réflexion de manière ludique. Loin de culpabiliser le public, elle doit permettre à chacun, et
surtout aux enfants, de se dire: et moi, que puis-je faire? Seul? Avec mes parents? Avec ma classe, mes amis?
Je peux être un instrument pour le changement, pour un «mieux-vivre», pour la protection de notre planète.
«Nous faisons partie de la terre et elle fait partie de nous» disait le grand chef indien Seattle en 1854. 29 globes
nous le rappellent et nous font réfléchir, sourire, débattre. Et nous inciter, enfants et adultes, à nous sentir
responsables.
Vrai – faux sur le changement climatique
Il n’existe aucune preuve du réchauffement climatique
FAUX
En sciences expérimentales, la preuve irréfutable qui démontrerait telle ou telle affirmation n’existe tout
simplement pas. Une théorie est admise avec une certaine probabilité jusqu’à preuve du contraire. La probabilité
plutôt que la certitude, tel est le langage de la science.
Pour ce qui est de l’augmentation des températures à la surface de la terre, la probabilité de se tromper est si
infime que l’on peut parler de preuve dans le langage courant. Il existe de très nombreuses données qui
indiquent – toutes sans équivoque – que la terre subit actuellement une période de réchauffement accéléré,
réchauffement que l’on peine à expliquer par des facteurs naturels. Parmi ces données, citons1:
1
1
L’enregistrement des températures en différents endroits du globe depuis 150 ans.
Les estimations de températures par satellite depuis 50 ans.
La diminution de la masse des glaciers (l’épaisseur des glaciers dans le monde a diminué en moyenne
de plus de 60 cm depuis 1960).
Voir http://www.grist.org/article/there-is-no-evidence/ qui cite des références pour toutes ces
affirmations.
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La fonte de la banquise Arctique.
La hausse observée du niveau des mers.
Et bien d’autres facteurs comme l’étude des cernes des arbres, les carottages terrestres et
subocéaniques, le dégel du permafrost.
La probabilité du rôle des émissions anthropiques comme cause de l’actuel réchauffement est estimée à plus de
95% selon le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, voir ci-dessous, point n° 5).
L’argument le plus convaincant pour étayer cette affirmation est présenté sur la figure ci-dessous.
Figure 1
Anomalies de températures mondiales, au cours du 20e siècle: mesures et modèles. Une anomalie
représente l’écart entre la température annuelle moyenne mondiale et la moyenne mondiale sur 50 ans
(de 1901 à 1950).
Les plages jaune et bleue représentent les températures modélisées. La courbe noire représente la température
mondiale estimée d’après des mesures au niveau du sol. Nous constatons sur la plage bleue que notre
compréhension actuelle du système climatique ne permet en aucun cas de supposer que le réchauffement
observé puisse être expliqué par des variables naturelles (comme les variations de la distance terre-soleil, de
l’inclinaison de l’axe de rotation de la terre ou encore de l’activité solaire). Sur la plage jaune, au contraire, nous
constatons que la science actuelle permet d’expliquer le réchauffement anormal depuis cinquante ans environ,
en l’attribuant aux facteurs humains.
L’effet de serre est mal compris par les scientifiques
FAUX
L’effet de serre est un sujet difficile à aborder en classe. Le rayonnement infrarouge (IR), en particulier, est
difficile à conceptualiser. Pour «expliquer» l’effet de serre, il faut d’abord se convaincre que tous les corps
émettent un rayonnement IR invisible à l’œil nu. Le rayonnement infrarouge est un rayonnement
électromagnétique2 – tout comme la lumière visible. Nos yeux, fruits de l’évolution naturelle, se sont adaptés à la
lumière qui nous vient du soleil, pas à la lumière IR, ce qui rend cette notion bien difficile à saisir.
Les bases conceptuelles du réchauffement climatique, l’effet de serre, sont aussi valides que nos connaissances
sur l’attraction gravitationnelle qui nous maintient au sol même lorsque nous sommes en Australie «la tête en
bas». Si vous faites partie des 10% d’êtres humains qui possèdent une voiture, vous savez qu’il vaut mieux éviter
de la laisser garée en plein soleil, sinon l’effet de serre fait grimper la température dans l’habitacle de manière fort
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Ondes de champs électriques et magnétiques perpendiculaires entre eux et voyageant dans le vide à la vitesse de 300 000 km/s.
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désagréable. Comme la vitre de votre voiture, le CO2 dans l’atmosphère est transparent à la lumière du soleil,
mais opaque au rayonnement infrarouge qui provient de la terre et qui lui permet de se refroidir.
Sans effet de serre, la température à la surface de la terre serait, en moyenne, proche des –18°C. Il y a donc un
effet de serre naturel, principalement dû à la vapeur d’eau, qui a permis à la vie de se développer sur notre
planète. Les gaz à effet de serre émis par l’homme, comme le CO2, ont un effet de réchauffement qui s’ajoute à
l’effet de serre naturel.
Source: http://www.heliose42.com/article.php3?id_article=1
Figure 2: effet de serre
1. La lumière du soleil est partiellement retro-diffusée vers l’espace.
2. La majeure partie du rayonnement solaire qui arrive sur terre est absorbée et transformée en chaleur. Les
plantes capturent également une partie de cette énergie pour la stocker sous forme chimique (capture du
carbone). Cette énergie chimique peut être libérée sous forme de chaleur lors de la décomposition ou de la
combustion des plantes, libérant ainsi le carbone capturé. Il arrive aussi que l’énergie chimique des plantes
soit stockée sous la surface du sol, donnant lieu à la formation de pétrole, gaz ou charbon – processus qui
nécessite des millions d’années.
3. La surface de la terre réfléchit une partie du rayonnement solaire qui est renvoyée vers l’espace. Ce pouvoir
de réflexion est appelé albedo. Il diminue avec la fonte des glaces et de la couverture neigeuse, augmentant
ainsi le réchauffement (boucle rétroactive).
4. La terre rayonne également. Beaucoup plus froide que le soleil, elle rayonne dans le domaine infrarouge,
invisible à nos yeux.
5. À l’équilibre, la terre émet autant d’énergie vers l’espace que celle qu’elle reçoit du soleil. Sans cette
capacité de ré-émettre l’énergie, la terre serait en réchauffement perpétuel depuis sa formation, il y a 4,5
milliards d’années. C’est ainsi que la température à la surface de la terre est définie par l’équilibre entre
rayonnement reçu et émis.
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6. Une partie de l’infrarouge émis par la terre est absorbé par l’atmosphère et ré-émis vers la surface de la
terre. Ce sont les gaz à effet de serre qui absorbent l’infrarouge (mais pas la lumière du soleil), qui
influencent à la hausse la température d’équilibre à la surface de la terre. Sans effet de serre naturel
(principalement dû à la présence de vapeur d’eau dans l’atmosphère), il ferait en moyenne -18°C à la
surface de la terre.
La terre a déjà connu des épisodes de réchauffement entrecoupés de glaciations
VRAI
La terre a effectivement connu de grandes variations de température et de concentration de CO 2 dans son
atmosphère, comme le montre la figure ci-dessous3.
source: http://www.architecture2030.org/images/current_situation/CS02-CO2-Temperature.gif
Figure 3
Concentration atmosphérique de CO2 et températures terrestres depuis 450 000 ans
Sur ce graphique, nous observons que la concentration de CO 2 dans l’atmosphère n’a pas dépassé le seuil de
300 ppmv4 pendant au moins 400 000 ans. D’autres études qui remontent à plus de 800 000 ans confirment ce
fait. Nous perturbons actuellement un équilibre naturel de presque 1 million d’années, et ce sans aucun doute. Le
réchauffement actuel mesuré accompagne un accroissement de CO2 dans l’atmosphère, accroissement que la
terre n’a jamais connu durant des centaines de milliers d’années. En cela, le réchauffement actuel est différent
des épisodes du passé, il est sans doute beaucoup plus rapide que les variations naturelles. Cette accélération
laisse supposer que les espèces vivantes, qui se sont progressivement adaptées à un changement climatique
échelonné sur des millénaires, peineront à s’adapter à un changement dix à cent fois plus brutal.
À noter que lors du dernier maximum glaciaire, il y a dix-huit mille ans, il y avait environ 2 km de glace sur
Genève, pour une température de 6 à 8°C inférieure à celle d’aujourd’hui. Lorsque l’on parle d’une élévation de
température de plusieurs degrés, de grands bouleversements à la surface de la terre sont à envisager.
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4
4
Ces données proviennent de l’étude de bulles d’air piégées dans les glaces de l’Antarctique (au Sud) et du Groënland (au Nord).
Chaque hiver, une nouvelle couche de neige glacée se forme et il est possible de compter les années en extrayant des carottes de
glace parfois sur plusieurs kilomètres de profondeur.
ppmv: parties par million en volume. Sur un million de molécules d’air, environ 300 sont des molécules de CO2, soit trois sur dix mille.
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À relever également que, dans le passé, l’élévation de température semble antérieure à l’accroissement de CO 2.
En effet, des études montrent un décalage d’environ 800 ans entre le début d’une période de réchauffement et le
début d’une période d’accumulation de CO2 dans l’atmosphère. Cette anomalie apparente est souvent soulignée
par les «climate-skeptics». Pourtant, les modèles actuels ne sont guère invalidés par ce décalage. En effet, les
réchauffements passés sont plutôt provoqués par des phénomènes naturels (distance terre-soleil et inclinaison
de l’axe de rotation de la terre), ce qui entraîne une libération de CO 2 dans l’atmosphère (venant des océans en
particulier), qui, à son tour, va renforcer le réchauffement. Cela explique qu’un réchauffement de 2°C entraînerait
des conséquences désastreuses.
Il n’y a pas de consensus scientifique à propos du réchauffement climatique
FAUX
Aujourd’hui les scientifiques sont quasiment unanimes, ce qui n’était pas le cas il y a une vingtaine d’années. S’il
y a une chose à retenir après avoir vu le film «Une vérité qui dérange», c’est l’étude des articles publiés
récemment sur le climat. Sur environ 1000 articles scientifiques 5 récents traitant du climat, pas un seul ne met en
doute le réchauffement climatique ou sa cause principale: l’activité humaine et en particulier la combustion des
énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon). Alors que sur 1000 articles de la presse grand public, plus de 50%
mettent en doute le réchauffement et/ou sa cause principale. Il est donc correct d’affirmer aujourd’hui que le
réchauffement climatique et sa cause principale – l’activité humaine et ses émissions de gaz à effet de serre –
font l’objet d’un consensus scientifique. Ceci reste vrai malgré les nombreuses attaques contre le GIEC.
Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) fait l’objet de nombreuses critiques
VRAI
Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a été créé par les Nations Unies en
1988. Il est composé de diplomates et de climatologues issus des 192 pays membres de l’ONU. Il publie tous les
cinq à six ans un rapport qui se veut être la synthèse des meilleures connaissances sur le sujet et donc voici
quelques affirmations:
1er rapport, 1990: «La validité scientifique des préoccupations sur le changement climatique, à savoir
que la température moyenne à la surface de la terre a augmenté au cours du 20e siècle de 0,3 à
0,6°C.»
2e rapport, 1995: «The balance of evidence suggests a discernible human influence on global
climate». Traduction: les preuves démontrent une influence humaine sur le changement climatique.
3e rapport, 2001: «Le réchauffement au cours du 20e siècle est d’environ 0,6°C avec une réduction
de la couverture neigeuse et de l’étendue des calottes glaciaires. Le troisième rapport stipule
également “There is new and stronger evidence that most of the warming observed over the past 50
years is attributable to human activities ». Traduction: Il existe de nouvelles et solides preuves que la
plupart du réchauffement observé dans les 50 dernières années est imputable aux activités
humaines.
4e rapport, 2007: «Le réchauffement observé est sans équivoque. La probabilité que ce
réchauffement puisse être attribué à des causes naturelles est inférieure à 5%.»
Le GIEC est majoritairement constitué de diplomates, les scientifiques sont en minorité. Il n’est pas étonnant
dans ce contexte que le fonctionnement et les rapports du GIEC soient l’objet de critiques constantes, relevons
quelques éléments:
5
5
Articles publiés dans des revues à caractère scientifique avec comité de lecture. Aucun article ne peut être publié s’il n’a pas été
validé au préalable par au moins deux équipes indépendantes de spécialistes du même sujet. Cela permet d’éviter de publier des
affirmations peu ou pas étayées par des arguments convaincants.
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Le GIEC fonctionne par consensus. Refusant de cautionner l’une des conclusions du groupe
d’experts sur les cyclones (selon laquelle l’augmentation du nombre des cyclones dans l’Atlantique
Nord était due au réchauffement climatique) Christopher Landsea a démissionné du GIEC en 2005.
Les rapports des scientifiques sont corrigés par des politiciens, qui doivent répondre à leur agenda
politique. Richard Lindzen a démissionné du GIEC en 2001 pour dénoncer l’influence politique sur
les publications.
Certaines affirmations du GIEC ont été publiées sans les précautions nécessaires quant à la validité
des informations. Ce fut récemment le cas pour la date probable de la disparition des glaciers
himalayens dans le rapport de 2007, estimée à 2035 dans le dernier rapport du GIEC, qui a ensuite
fait l’objet d’un erratum officiel de la présidence du GIEC.
Il y a suspicion de manipulation des données. En effet, des courriels auraient filtré du serveur de
l'un des principaux centres de recherche climatique du monde (l’Université d’East Anglia en
Angleterre), courriels qui démontreraient une manipulation des données chinoises.
Les ressources Internet sont bien documentées sur le GIEC et sur la science du changement climatique. Avec
une bonne dose de sens critique et quelques notions de base, chacun pourra se forger une opinion. À noter que
ni les critiques étayées du GIEC, ni ses membres démissionnaires, ne remettent en cause la réalité du
réchauffement climatique ou son origine anthropique. Ce n’est malheureusement pas ce qui transparaît dans les
médias.
Le réchauffement climatique est-il une escroquerie?
À VOUS DE DECIDER
Sur Internet, il est possible de visionner un film à première vue tout à fait sérieux qui remet en question l’influence
de l’homme sur le climat «Réchauffement climatique, une escroquerie?» de Martin Durkin (journaliste anglais). Le
film présente plusieurs interviews de scientifiques et d’économistes afin de démontrer que le réchauffement
climatique n’est pas provoqué par les émissions anthropiques.
Ce film met l’accent sur des failles apparentes de la théorie communément admise, comme le décalage de 800
ans entre réchauffements passés et hausses de CO2 (cf. page XX, point n°3) ou le refroidissement observé entre
1940 et 1970 (apparent sur la figure 1). Le film soulève de vraies questions qu’il convient de ne pas éviter si l’on
veut se convaincre que la très grande majorité des scientifiques n’est pas en train de nous mener en bateau.
Le film a soulevé une très vive polémique de la part des climatologues, dont certains ont eu l’impression que le
film avait délibérément déformé leurs propos. À vous de décider du poids que vous souhaitez donner à ces
critiques.
Le problème de la couche d’ozone et le problème climatique ne font qu’un.
FAUX
Il s’agit d’une confusion largement répandue. La diminution de la couche d’ozone et l’accroissement des gaz à
effet de serre (GES) sont deux phénomènes atmosphériques globaux qui ont commencé à être pris au sérieux
dans les médias il y a une vingtaine d’années. Les deux phénomènes concernent une menace liée à la fragilité
de notre atmosphère et provoquée par des émissions d’origine anthropique. Le tableau ci-dessous vous aidera à
vous y retrouver.
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Accroissement des GES
Diminution de la couche d’ozone
Principale
cause
Combustion des énergies fossiles (pétrole,
gaz, charbon).
Utilisation des bombes aérosols à base de CFC
(Chloro-fluoro-carbures).
Phénomène
physique en
jeu
Effet de serre (les GES sont transparents
pour le rayonnement solaire mais pas pour
le rayonnement terrestre, cf. figure 2).
La «couche d’ozone» se situe dans la
stratosphère entre 16 et 30 km d’altitude, où le
gaz ozone est plus concentré qu’ailleurs.
L’ozone stratosphérique absorbe les rayons
ultraviolets du soleil. Les CFC en particulier
attaquent la couche d’ozone provoquant son
amincissement.
Problème
identifié
L’accroissement des GES dans
l’atmosphère provoque un changement
climatique dans toutes les régions du
monde.
La diminution de l’épaisseur de la couche
d’ozone est à l’origine d’une recrudescence des
cancers de la peau, en particulier dans les
hautes latitudes. C’est là en effet que la couche
s’est le plus amincie, provoquant les «trous
d’ozone» proches des pôles.
Solutions à
apporter au
problème
Pour pallier le changement climatique il
faudrait réduire la quantité de GES émis par
les activités humaines et planter des arbres
pour stocker l'excès de carbone
atmosphérique.
Pour que la couche d’ozone puisse se
régénérer, il faut diminuer nos émissions de
CFC, ce qui a été réalisé suite au protocole de
Montréal en 1987.
Evolution de la Tout indique que le réchauffement
situation
climatique n’est près de ralentir. Le dernier
sommet sur le climat (Copenhague en
décembre 2009) n’a pas débouché sur des
mesures contraignantes qui obligeraient les
pays à réduire drastiquement leurs
émissions)
Le problème de la couche d’ozone est
largement désamorcé. Scientifiques et
décideurs ont élaboré une législation
contraignante qui solutionne le problème
(interdiction des CFCs). Pourquoi les sommets
sur le climat ne donnent-ils pas les mêmes
résultats?
Le réchauffement climatique n’aura pas que des conséquences négatives. Les bénéfices pourront peut-être
même l’emporter.
FAUX
Certains changements seront positifs. Certaines régions sèches recevront plus de pluie. Certaines régions
froides, inhospitalières, deviendront plus accueillantes, voire productives sur le plan agricole. Mais combien de
temps les espèces vivantes mettront à s’adapter? Pour combien de régions les changements seront négatifs?
Comment pouvons-nous nous adapter à des changements de plus en plus imprévisibles?
Le plus dérangeant, du point de vue éthique, restent les grandes inégalités face au changement climatique. Les
populations qui dépendent le plus des aléas de la météo sont les plus fragiles. Ce sont elles qui seront – et sont
déjà – les plus affectées par le changement climatique, elles qui n’ont aucune sécurité sociale pour les aider à
surmonter les catastrophes. Ce sont pourtant ces populations qui contribuent le moins aux émissions alors que
les pays industrialisés, grands perturbateurs du climat, ont une économie moins sensible au réchauffement. Ces
pays dominent les négociations internationales et ne semblent guère pressés de réduire leurs émissions.
La RevueDurable6, dans son numéro 31 d’octobre 2009, énumère différents scénarios d’un réchauffement de 1 à
3°C au cours du 21e siècle. Quelques exemples.
6
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La RevueDurable, magazine bimensuel publié en Suisse, édite des articles de qualité. La RD a en particulier contribué à la mise en
ligne d’un outil de calcul des émissions individuelles de CO2: www.leclimatentrenosmains.org
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Réchauffement Impacts
La banquise fond et altère le climat de l’hémisphère Nord. Ouragans plus fréquents et
+1°C
violents. Montée des eaux. Rétrécissement important des glaciers. Fonte de terres gelées
en montagne (glissements de terrain) et dans les zones froides. Crise aggravée de la
biodiversité.
En Inde, par exemple, nette baisse de la production agricole. Atteintes aux forêts.
+2°C
Inondations et orages. Diminution des débits réguliers de la plupart des grands fleuves
(fonte des glaces). L’Afrique est la plus touchée avec une augmentation des famines. Plus
du tiers de toutes les espèces vivantes vouées à disparaître.
Forte probabilité d’emballement du climat avec des effets rétroactifs comme la libération de
+3°C
quantités massives de gaz à effet de serre lors du dégel du permafrost. La capacité
d’adaptation de l’être humain est mise à mal et complètement dépassée dans la plupart des
pays africains et asiatiques.
Les décisions politiques permettent de garantir que le réchauffement ne dépassera pas le seuil critique de
2°C
FAUX
Les climatologues estiment qu’une élévation de 2°C de la température à la surface du globe représente un seuil
critique à ne pas dépasser, comme le montre le tableau ci-dessus. Au-delà de ce seuil, les scientifiques peinent à
évaluer les conséquences, excepté qu’elles seront effrayantes pour une bonne part de l’humanité, signifiant mort
et désolation. Les boucles rétroactives de renforcement, comme la fonte du permafrost (sols gelés depuis des
milliers d’années) libèrerait d’énormes quantités de méthane dans l’atmosphère. Ainsi le climat risque d’échapper
à tout contrôle et les conséquences sont imprévisibles.
Pour demeurer en deçà de ce seuil, la concentration atmosphérique en GES d’origine anthropique ne devrait pas
dépasser 350 ppm7 d’équivalent CO2. Or la concentration actuelle atteint déjà 385 ppm (alors qu’elle n’avait pas
dépassé 300 ppm depuis des centaines de milliers d’années – cf. figure 3). Nous sommes donc dans une
situation critique. Le sommet de Kyoto avait pourtant débouché sur des mesures contraignantes, édulcorées à
Copenhague malgré l’aggravation de la situation.
Le CO2 émis par nos machines demeurent dans l’atmosphère pendant une centaine d’années. Cela implique,
malheureusement, que les effets de nos émissions d’aujourd’hui seront ressentis pendant longtemps encore. Il
devient donc de plus en plus illusoire d’espérer que le réchauffement ne dépasse pas les 2°C. Il s’agissait
pourtant la cible fixée par de nombreux de pays avant le sommet de Copenhague.
Il est difficile d’aborder le sujet du changement climatique en classe sans culpabiliser les élèves, tomber
dans le catastrophisme ou faire preuve de prosélytisme
VRAI
Si vous abordez la question du changement climatique avec vos élèves dans le but de susciter la réflexion sur la
portée de leurs actes et de les inviter à agir pour réduire leur impact sur le climat, vous serez exposé(e) tôt ou
tard à ces questions. Sachez d’abord que vous êtes dans votre bon droit, que «l’attachement aux valeurs du
développement durable» fait partie des objectifs de l’école publique à Genève. La politique suisse s’affiche
clairement en faveur d’une réduction de notre consommation d’énergie et des émissions de CO2, vous n’avez
donc pas à vous soucier de délivrer un message qui serait contradictoire avec votre mission.
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Voir LaRevueDurable no. 31 et no. 35. Les 350 ppm (parties par million) représente un seuil réaliste pour ne pas dépasser + 2 °C
selon le climatologue James Hansen.
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Si au contraire vous faites partie des sceptiques, même après ces quelques pages, sachez que «la faculté de
discernement et l’indépendance de jugement» font également partie des objectifs de l’école. A ce titre, nous vous
recommandons d’organiser des débats en classe qui permettent aux jeunes de défendre les différents points de
vue.
Enfin, il est toujours difficile d’éviter l’approche catastrophiste et/ou culpabilisante, qui sont contre-productives et
amènent de l’eau au moulin des sceptiques. Si vous prônez une réduction des émissions et un changement de
cap par rapport à notre développement actuel, vous le faites probablement au nom de la qualité de vie sur notre
planète. Vous le faites aussi peut-être au nom du respect des peuples et de leur environnement naturel. Ce sont
ces valeurs fondamentales que vous pouvez aborder avec vos élèves et qui donneront un contexte et un sens à
cette thématique.
Quelques idées d’approches pédagogiques
Aborder le changement climatique c’est aborder un problème global qui nécessite une approche systémique.
Vous êtes au cœur des préoccupations de «La Décennie des Nations Unies pour l'éducation au service du
développement durable 2005-2014». Vous pouvez en effet aborder le changement climatique en lien avec des
thèmes aussi variés que l’énergie, la pauvreté, l’agriculture, l’industrialisation, la distribution des ressources, les
inégalités… Vous serez appelé(e) à faire des liens entre de multiples aspects qui touchent les sphères
économiques et sociales en plus de l’environnement. Impossible de faire le tour de la question, tant le sujet est
vaste et les possibilités nombreuses. Voici néanmoins quelques pistes pour vous aider.
Des projets d’école…
Démarrez un «agenda 21 établissement scolaire» dans votre école avec des collègues pour en
faire un projet d’établissement qui débouche sur des actions concrètes. Voir
http://icp.ge.ch/dip/agenda21
Organisez une exposition sur le climat dans votre école avec le WWF Suisse, voir
http://www.wwf.ch/fr/cequevouspouvezfaire/soyezactifs/formation/ecole/campagneseducatives/exp
oclimat
Participez à un projet Robin des Watts en collaboration avec Terragir et Terre des Hommes
Suisse qui vise des économies d’énergie dans une école suisse pour financer un projet d’aide au
développement, voir http://www.terragir.ch/robin-des-watt.html
Des projets de classe…
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Organisez des débats en classe (en débattant de la réalité du réchauffement, de l’influence de
l’homme sur le climat ou sur un sujet qui vous oblige à aborder le thème du changement
climatique: l’agriculture de proximité, les voyages en avion etc. voir
http://www.jugenddebattiert.ch/fr/projektinfo.php
Participez à l’un des projets proposés sur Internet, www.climatic-suisse.ch, www.webenergie.ch
ou d’autres encore.
Faites appel à un intervenant externe de milieux associatifs (Noe21, WWF, Terragir), ou
universitaires (un climatologue de renommée mondiale à Genève: Martin Béniston)
www.terredeshommessuisse.ch
Autres ressources pédagogiques en français
La Fondation éducation et développement (FED) recense un grand nombre de projets et de
références pédagogiques liés au développement durable, voir http://www.globaleducation.ch
La Fondation d’éducation à l’environnement (FEE) fait de même pour des projets qui touchent
plus particulièrement l’environnement, avec des ressources financières à disposition des classes,
voir http://www.educ-envir.ch/
Les documents et activités proposés par la Fondation Nicolas Hulot:
http://www.fnh.org/francais/doc/en_ligne/climat/intro.htm
Les dossiers pédagogiques du WWF Belgique: http://www.wwf.be/fr/?inc=page&pageid=205
Ressources Internet pour se forger une opinion sur le changement climatique et le GIEC
1. Wikipédia (Climat, réchauffement, GIEC etc)
2. Site du GIEC
3. Critiques du GIEC et autres actualités climatiques
4. Climat sceptique (les arguments des sceptiques)
5. Comment répondre aux arguments des sceptiques?
http://fr.wikipedia.org
http://www.ipcc.ch/home_languages_main_french.htm
http://energie.lexpansion.com/climat
http://www.climat-sceptique.com
http://www.grist.org/article/series/skeptics
Ce dossier a été élaboré à la demande de Terre des Hommes Suisse par l'association Terragir,
http://www.terragir.ch..
http://www.terragir.ch.. Rédaction: Benoit Molineaux
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