Les principales activités visées sont les suivantes :
•Le contrôle de l’activité minière et l’importation de ressources énergétiques ;
•la réquisition des infrastructures et des services de transport ferroviaire, routier et
maritime assurant la mobilité des personnes et des biens ;
•la contribution à l’industrialisation de la guerre ;
•la supervision de la poste et des réseaux de télécommunications ;
•la reconstruction d’un territoire et d’ouvrages d’art détruits ou endommagés par la
guerre.
Toutes ces différentes attributions du ministère français des Travaux publics, souvent
partagées avec d’autres administrations, assuraient une série de liens sensibles entre le
front, l’arrière et les Alliés. Services territoriaux et civils, les ministères soutenaient les
armées tout en participant à l’économie de guerre. Ces champs d’intervention étaient en
prise directe avec les conditions de vie des Français durant le conflit. Des progrès
techniques importants ont esquissé des traits durablement inscrits dans la société
française par la suite avec des changements modifiant les comportements en matière de
mobilité et d’usage de l’énergie.
Or les études sur les politiques publiques liées aux Travaux publics durant cette période
sont restées étonnamment rares et dispersées, sans vue d’ensemble. Des thématiques
telles que le déménagement puis le réaménagement du territoire, les rapports changeants
entre les services militaires et civils, la création de nouvelles structures étatiques induite
par la guerre puis par la reconstruction et marquée par des ministres techniciens comme
Étienne Clémentel, Albert Thomas, Louis Loucheur, Marcel Sembat ou Albert Claveille
seront au cœur du colloque. De même, l’engagement des personnels, de l’ingénieur au
cantonnier, l’évolution des cultures techniques, l’industrialisation de la guerre puis la
reconversion de l’économie de guerre vers le développement de nouvelles activités
industrielles seront rappelés.
Enfin, une attention particulière sera portée aux communications proposant de rapporter le
cas français aux cas d’autres pays belligérants, dans le cadre d’une histoire comparée ou
d’une histoire transnationale croisée. La situation de conflit ainsi que les compétences
ministérielles invitent à prendre en considération de multiples expressions étrangères des
travaux publics de guerre, y compris sur le territoire national.]
La première journée portera sur la période de la guerre elle-même :
•L’administration mobilisée et mobilisatrice : le ministère des Travaux publics dans la
guerre,
•Les enjeux des mobilités civiles et militaires en temps de guerre: innovations,
pratiques, coordination.
La seconde journée couvrira une temporalité englobant les années 1920 :
•L’industrialisation d’un conflit : les défis socio-techniques d’une guerre totale,
•Avec la reconstruction, un nouveau paysage : du territoire à la mémoire