Le Proche et le Moyen-Orient, un foyer de conflit depuis la fin de la

TH3 - Puissances et tensions dans le monde de la fin de la 1ère Guerre Mondiale à nos jours
3.Un foyer de conflits : Le Proche et le Moyen-Orient, un foyer de conflit depuis la fin
de la Première guerre mondiale.
Introduction :
Depuis la fin de la 1ère Guerre Mondiale, le proche et le Moyen-Orient sont une des régions du monde les
plus conflictuelles. Dominé jusqu'en 1918 par l'empire ottoman, cet espace est partagé en zones
d'influences britanniques et françaises en 1923 ; l'hostilité née de la création de l'Etat d'Israël en 1948
suscite des tensions, d'autre part la présence occidentale, donne une dimension internationale aux conflits
du Moyen orient. Aux divisions religieuses et culturelles s'ajoutent des enjeux stratégiques, et notamment
la question des ressources pétrolières qui font de la région une des zones les plus instables du monde.
Problématique : Quels facteurs font de la région un foyer particulier de conflits ? Pourquoi ces conflits
ont-ils dans le monde une telle résonnance ?
Plan
I.Racines des problèmes et enjeux (1918 1948)
A.Conséquences de la 1ère GM : fin de l’Empire ottoman, nouvelles frontières et développement du
nationalisme arabe et l’islamisme
B.La Palestine sous mandat britannique : un espace de tension
C.L’enjeu pétrolier
II.Un espace majeur de conflits pendant la Guerre froide (1948-1991)
A.Le Moyen-Orient est au cœur de la Guerre froide. Le panarabisme s’affirme avec Nasser pour refuser la
logique des blocs.
B.Après la proclamation d’Israël, les guerres israélo-arabes se multiplient.
C.D’autres conflits traversent le Moyen-Orient
III.Le Proche et le Moyen-Orient depuis 1991
A.La guerre du Golfe et les enjeux liés au pétrole
B.La question palestinienne toujours pas résolue.
C.Printemps arabes et montée du terrorisme
Proche-Orient : expression employée par les diplomates français dès la fin du XIXème siècle, désigne les
régions orientales du bassin méditerranéen de la Turquie à l’Egypte.
Moyen-Orient : expression qui remonte au début du XXème siècle et est utilisée pour la première fois en
1902 par l’historien et stratège naval américain Alfred T. Mahan (1840-1914). Le
Middle East
anglo-saxon
désigne alors les territoires situés entre la Méditerranée, l’Empire des Indes britanniques et l’Asie orientale,
soit la Péninsule arabique, le Golfe, la Mésopotamie et le monde persan.
→ Le Moyen et le Proche-Orient sont donc des notions qui varient selon l’approche envisagée, et renvoient
à des découpages géopolitiques effectués il y a un siècle par les européens.
Une région à forts enjeux
1.Une grande importance géostratégique : une position de carrefour de la région.
Historiquement, le Proche et Moyen-Orient est une zone de passage mettant en contact l’Europe et l’Asie,
suscitant l’intérêt et les appétits des puissances extérieures depuis le XIXe siècle.
2.Une grande diversité ethnique et culturelle : une mosaïque de peuples et de religions qui se
partagent historiquement le Proche et le Moyen-Orient : les Perses, les Turcs et les Arabes.
+ une grande opposition entre les deux grands courants de l’islam : Sunnisme et Chiisme.
+ La population juive ainsi que les minorités chrétiennes sont des éléments de cette diversité.
3.La présence des lieux saints des trois grands monothéismes : Jérusalem mais aussi La Mecque et
Médine.
4.Une forte pression démographique : qui pose la question du développement économique et de la
forte pression qu’exerce cette population sur les ressources, notamment l’eau.
5.Les plus importantes réserves mondiales de pétrole : avec près des deux tiers des réserves
pétrolières conventionnelles mondiales estimées et 40% des réserves gazières aujourd’hui connues, le
Moyen-Orient est devenu un lieu majeur de production couvrant une part essentielle des besoins
énergétiques mondiaux.
L’importance des réserves pétrolières et gazières du Moyen-Orient est un facteur clé de compréhension
pour tout ce qui touche aux grands équilibres géopolitiques de cette région, sans pour autant être le seul.
Depuis la découverte des premiers gisements en Perse en 1908, son contrôle est devenu un enjeu majeur
pour les grandes puissances, avant de devenir une chance, voire une arme, pour les pays qui disposent de
cette manne.
Sykes-Picot ? Ces deux noms très présents ces derniers temps dans le discours des jihadistes font
référence à l’accord de 1916 qui a donné naissance à ce qui allait devenir les frontières actuelles
de l’Irak. A l’époque, le monde est en pleine Guerre mondiale. Dans les chancelleries
européennes, on se partage l’Empire ottoman en déroute. «Dans la région de l’Irak actuel, il n’y
avait pas de frontières autres que régionales», rappelle Pierre-Jean Luizard, directeur de recherches au
CNRS, spécialiste de l’Irak. «Ces provinces ottomanes étaient délimitées selon des critères géographiques
plus que confessionnels : le vilayet de Mossoul, le vilayet de Bagdad, celui de Kirkouk, de Bassora, etc.»
Le Français François Georges-Picot, premier secrétaire à l’ambassade de Londres et spécialiste de
la Syrie alors sous influence française, et l'Anglais Mark Sykes sont chargés de tracer les limites
entre ce qui est alors l’Arabie britannique et la Syrie française. Un accord secret est conclu en mai
1916 par un échange de lettres entre les diplomaties françaises et britanniques.
La ligne dite de Sykes-Picot divise la région en cinq zones. Une première zone, du littoral syrien
jusqu’à la Cilicie, est placée sous l’administration directe de la France. Une deuxième zone, qui
recouvre la Mésopotamie et s’étend jusqu’à l’actuel Koweit, est placée sous administration
britannique. Deux autres zones sont des «zones d’influence», la zone A côté français, la zone B
côté britannique. La Palestine, enfin, devient une «zone brune» partagée en plusieurs lots. Les
lieux saints sont placés sous régime international.
«Cette frontière coupe la vallée de l’Euphrate, qui a une réelle unité humaine. Ce tracé a séparé des tribus
de semi-nomades et empêché toute transhumance», relève Pierre-Jean Luizard. «Pour l’EIIL, Sykes-Picot
illustre le caractère impérialiste de la division du Moyen-Orient et la trahison des promesses occidentales
de l’instauration d’un royaume arabe indépendant quand, en 1920, la Société des Nations partagea la
région en mini-Etats placés sous mandats français et britannique. On est là beaucoup dans le symbole.» Au
passage, note le chercheur, «c’est une approximation historique de la part de l’EIIL puisque selon le
tracé de Sykes-Picot Mossoul faisait partie de la même entité qu’Alep et Damas.» D’abord attribué aux
Français, Mossoul est rattaché à l’Irak actuel en 1925. Mais c’est bien ce partage secret de Sykes-
Picot qui a servi de base au tracé des frontières actuelles de la région. Les jihadistes veulent y
mettre fin pour créer un Etat islamique qui engloberait, a minima, la partie sunnite de l’Irak, la
Syrie et une partie du Liban.
Libération 17 Juin 2014
I.Racines des problèmes et enjeux (1918 1948)
A.Conséquences de la 1ère GM, fin de l’Empire ottoman, nouvelles frontières et développement
du nationalisme arabe et de l’islamisme.
La Première Guerre mondiale remodèle profondément le Moyen-Orient.
Le démantèlement de l’Empire ottoman (1916 : accords Sykes-Picot) au lendemain de la Première Guerre
mondiale a plusieurs conséquences.
Il profite tout d’abord aux puissances occidentales qui parviennent à dominer une partie de la région en
administrant les possessions arabes de l’Empire.
En effet, Français et Britanniques se partagent la région en établissant des mandats, lors de la conférence
de San Remo.
Traité de Sèvres, 1920 : Les possessions arabes de l’empire ottoman sont confiées par la SDN à la France
et au Royaume Uni. c’est-à-dire une tutelle accordée par la SDN à une grande puissance, dont l’objectif est
théoriquement de guider le territoire concerné vers l’indépendance.
Les deux puissances européennes ne tiennent donc pas compte des aspirations nationales et les frontières
qu’elles tracent sont artificielles, en suivant les besoins des occidentaux.
Ainsi, la France reçoit un mandat sur la Syrie, dont elle détache le Liban pour satisfaire aux revendications
des chrétiens maronites, légèrement majoritaire dans la région et protégés par la France pendant la
période ottomane.
Les Britanniques obtiennent un mandat sur la Palestine et sur la Mésopotamie (l’Irak et la Transjordanie) et
continuent d’exercer leur influence sur l’Égypte et les émirats du Golfe persique - Koweït, Qatar, Oman,
Yémen. En effet, les premiers gisements de pétrole, découverts en Iran et en Irak avant la Première Guerre
mondiale, représentent déjà un enjeu pour les Britanniques.
Les lieux saints de l’Islam sont attribués à l’Arabie saoudite qui est indépendante
Le Royaume-Uni n’a donc pas respecté sa promesse de créer un grand royaume arabe dans la région.
Conséquences de cette domination de l’occident
Elle alimente le nationalisme arabe et fait naître en Égypte, autour des Frères musulmans, une nouvelle
idéologie politique : l’islamisme qui se donne pour objectif d’instaurer un Etat arabe qui s’appuie sur le
respect de la loi coranique : la charia.
Elle réveille le nationalisme turc qui, avec Mustafa Kemal, donne naissance à une nouvelle Turquie.
(Traité de Lausanne, signé en Juillet 1923)
Elle fait enfin de la Palestine un nouveau foyer de tensions, le Royaume-Uni s’étant montré favorable à
l’établissement d’un foyer national juif dans cette région, politique qui rencontre lopposition des Arabes.
Ce démantèlement de l’empire ottoman redessine la carte du Moyen-Orient, consacre la domination
occidentale sur la région et alimente les nationalismes arabe et turc.
B.La Palestine sous mandat britannique : un espace de tension
La Palestine accueille à partir de la fin du XIXème siècle, plusieurs vagues d’immigration juive.
L’antisémitisme, stimulé par l’essor des nationalismes, se manifeste par des pogroms en Russie et en
Europe de l’Est, où réside la majeure partie des Juifs d’Europe.
Une idéologie, le sionisme, incite les Juifs à rejoindre la terre originelle du Judaïsme et à organiser le travail
de la terre en collectivités autonomes, les Kibboutz. (congrès de Bâle).
En 1917, les Britanniques s’engagent par la déclaration Balfour, à aider un foyer national juif en Palestine.
Les pays arabes voient dans ce peuplement juif une enclave occidentale.
En 1929, les Juifs d’Hébron sont massacrés par la population arabe.
En 1936, la répression britannique contre une révolte arabe, provoque l’émigration d’une partie des
notables palestiniens.
La 2nd GM accélère l’émigration juive. Après l’échec des deux plans de partage de la Palestine en 1937 et
1938, face aux difficultés britanniques, l’ONU adopte en 1947 un nouveau plan de partage de la Palestine
en deux Etats distincts. Il est refusé par les Arabes de Palestine et les Etats arabes voisins, dans un
contexte de quasi guerre civile. L’Etat Hébreu (fondation de l’Etat d’Israël par David Ben Gourion prévu par
le partage de l’ONU en 1947) naît en 1948 dans le contexte de la première guerre israélo-arabe lors de
laquelle les sionistes, par leur victoire, parviennent à assurer l’existence du tout nouvel État
C. L’enjeu pétrolier
La découverte de gisements d’hydrocarbures a accru l’enjeu stratégique que représente le Moyen-Orient.
L’exploitation des puits de pétrole commence en 1908 dans le Kurdistan iranien, puis au Bahreïn, en Irak et
en Arabie saoudite.
Durant la première moitié du XXème siècle, l’exploitation est aux mains de grandes compagnies privées
européennes et américaines (les majors).
En 1928, par les Accords dits "de la Ligne rouge" les majors se partagent le Moyen-Orient et la péninsule
arabique. Puis se constituent en cartel par l’accord Achnacarry.
En 1945, le Pacte de Quincy est conclu entre le président Roosevelt et le roi saoudien afin de permettre
l’accès des Etats-Unis au pétrole saoudien en échange d’une protection militaire et d’une aide en matériel
militaire américaine.
Les « sept soeurs » dictent leur loi aux pays producteurs en maintenant un prix bas qui sert l’Occident dans
son développement.
En 1960, les pays producteurs se réapproprient leurs ressources pétrolières. Ils achètent des parts dans les
majors ou procèdent à des nationalisations.
L’Iran, l’Irak, l’Arabie saoudite, et le Koweït fondent l’OPEP pour peser sur les cours mondiaux detrole,
maintenus artificiellement à des niveaux très bas par les majors.
L’organisation s’affirme surtout à partir 1973 en doublant le prix du pétrole lors de la guerre du Kippour.
Tout au long du XXe siècle, le pétrole s’impose comme un enjeu dans de nombreux conflits : en Iran entre
1951 et 1953, en 1956 lors de la crise de Suez (nationalisation du canal de Suez en par Nasser), en 1967
lors de la guerre des Six Jours, lors de la révolution iranienne de 1979 ou encore lors des guerres du Golfe
de 1991 et 2003.
Le Moyen-Orient est toujours aujourd’hui la première région pétrolière du monde tant au niveau des
réserves prouvées, évaluées aujourd’hui à 60 % du total mondial, qu’au niveau de la production.
II.Un espace majeur de conflits pendant la Guerre Froide. (1948 1991)
A.Le Moyen-Orient est au cœur de la Guerre Froide. Le panarabisme s’affirme avec Nasser
pour refuser la logique des blocs.
De 1948 à 1991, le Moyen-Orient s’impose comme un terrain de Guerre froide, au cœur des rivalités entre
les Etats-Unis et l’URSS.
Dans les années 1950, les pays de la région entrent dans la logique des blocs malgré les tentatives de
certaines puissances, telle l’Égypte de Nasser, d’y échapper.
La crise de Suez (1956) marque la fin de l’influence française et britannique. La région bascule alors dans
la Guerre Froide
Le Moyen-Orient devient une zone de tension extrême durant la Guerre Froide car l’URSS est
territorialement très proche des gigantesques réserves de pétrole de la région.
C’est pourquoi, les Etats-Unis en font une zone stratégique dans leur politique du containment. Leur but
est alors de créer un « pont stratégique » entre l’Asie occidentale et l’Occident afin d’encercler l’URSS
(signature du pacte de Bagdad en 1955 et soutien à l’État d’ Israël).
Pour l’URSS, après le soutien à l’Égypte lors de la crise de Suez, il s’agit de se poser comme le champion
des pays arabes (soutien à la Syrie, à l’Égypte et à l’Irak ainsi qu’aux Palestiniens dans leur lutte contre
Israël).
Cet affrontement par États interposés prend une vigueur particulière lors des conflits israélo-arabes de
1967 et 1973.
B.Après la proclamation d’Israël, les guerres israélo-arabes se multiplient.
Israël subit des attaques depuis la frontière égyptienne et le Sinaï. Pour les faire cesser, elle s’allie en 1956
avec la France et le Royaume-Uni lors de la crise de Suez qui a pour origine la nationalisation du canal de
Suez par le colonel Nasser. L’offensive francobritannique se double donc d’une offensive israélienne en
Egypte. Les alliés doivent retirer leurs troupes sous la pression des grandes puissances et des casques
bleus sont déployés à Gaza et le long de la frontière Egyptienne. Mais cette victoire montre que
l’indépendance de l’Etat israélien est bien établie.
Dans le contexte de guerre froide, Israël devient l’allié privilégié des Etats-Unis tandis que les Etats arabes
sont soutenus par l’URSS. L’affrontement israélo-arabe devient donc un conflit de la guerre froide. En 1967,
les Etats arabes voisins massent des troupes à la frontière israélienne. Les israéliens déclenchent une
guerre préventive : ils détruisent l’aviation arabe et écrasent l’armée égyptienne dans le désert du Sinaï
qu’ils occupent. La "guerre des six jours" est une nouvelle victoire pour les israéliens, comme la "guerre du
Kippour" en 1973, déclenchée par une offensive égyptienne. La paix est finalement signée avec l’Egypte en
1979 - les accords de Camp David -, mais Israël doit continuer de faire face à l’opposition de l’Organisation
de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat et à la révolte des Palestiniens dans les territoires occupés (les
Intifadas se succèdent).
Israël intervient également à plusieurs reprises au Liban : en 1978, l’armée israélienne entre au Sud Liban
afin de créer une zone tampon protégeant son territoire des raids de combattants palestiniens de l’OLP.
Tsahal se retire rapidement mais laisse L’Armée du Liban Sud, son alliée, combattre les Palestiniens de
l’OLP. En 1982, pour faire cesser les attaques des Palestiniens contre son territoire, Israël lance l’opération
" Paix en Galilée ". Tsahal fait le siège de Beyrouth et l’occupation israélienne dure trois ans, ce qui ne met
pas fin à la guerre civile. Des accords de paix isrlo-libanais sont signés, mais ils ne sont pas reconnus par
la Syrie ni par l’OLP. Le conflit se complique encore avec la formation du Hezbollah, mouvement armé
chiite libanais, soutenu par l’Iran et la Syrie, lequel devient l’adversaire principal d’Israël.
C.D’autres conflits traversent le Moyen-Orient (Irak, Iran, Liban)
Ces conflits échappent de plus en plus à la logique de la guerre froide et trouvent leur origine dans des
causes régionales multiples. C’est le cas par exemple de la longue guerre entre l’Iran et l’Irak (1980-1988).
En 1979, Saddam Hussein accède au pouvoir en Irak à la tête du parti Baas et s’appuie sur la minorité
sunnite du pays. La même année, le retour de l’ayatollah Khomeini en Iran entraîne la création d’une
République islamique chiite. À ces causes religieuses (sunnites contre chiites), ethniques (Arabes contre
Perses) et géopolitiques s’ajoute un ancien conflit frontalier entre l’Irak et l’Iran, concernant le fleuve Chatt-
el-Arab, situé dans la province du Khuzestan qui délimite la frontière entre les deux Etats et se jette dans le
Golfe persique. Côté irakien, les villes de Bassorah et de Fao sont accessibles aux pétroliers grâce au
fleuve. Côté iranien, on trouve la ville portuaire de Khorramshar et les raffineries d’Abadan. L’enjeu du
pétrole et de l’accès au Golfe persique représente donc un autre facteur auquel il faut ajouter l’ambition
personnelle de Saddam Hussein. Il lance ses troupes sur l’Iran, persuadé que la guerre sera courte. La
région du Chatt-el-Arab est occupée ainsi que plusieurs villes au centre et au nord de l’Iran. Mais
l’agression de l’Irak et l’intense propagande du régime de Téhéran galvanisent les Iraniens qui s’enrôlent
en masse dans l’armée. La guerre dure huit ans et conduit à un quasi statu quo dans la région.
En revanche, la guerre d’Afghanistan (1979-1989) s’inscrit bien dans une logique de guerre froide. En
1979, les Soviétiques interviennent militairement pour secourir le gouvernement communiste menacé par
les milices tribales. Les troupes de l’Armée rouge contrôlent les principales villes, mais s’enlisent dans les
combats contre les moudjahidines soutenus par les États-Unis. La guerre dure dix ans et laisse un pays
politiquement éclaté aux mains des chefs de milices tribales. De 1992 à 1996, un nouveau conflit éclate
entre les forces gouvernementales du commandant Massoud et les talibans qui veulent créer un État fondé
sur la charia. Ces derniers l’emportent et l’Afghanistan devient la base arrière du terrorisme islamiste et en
particulier d’Al-Qaïda.
À ces conflits, il faut ajouter la guerre civile quasi-permanente qui déchire le Liban des années 1970 à 1990
À partir de 1975, une guerre civile éclate entre les Phalanges armées maronites (chrétiennes) et les
Palestiniens au Liban et leurs alliés arabes sunnites. Les camps de réfugiés palestiniens sont pris pour cible
par les phalanges chrétiennes et, de leur côté, les Palestiniens massacrent des civils chrétiens et mènent
une guérilla urbaine. Le conflit s’étend et entraîne une première intervention militaire de la Syrie, inquiète
du basculement possible de l’équilibre des forces dans un Etat qu’elle considère comme appartenant à sa
zone d’influence. Israël intervient à son tour. Au début des années 1980, le conflit se complique encore
avec la formation du Hezbollah, mouvement armé chiite libanais, soutenu par l’Iran et la Syrie, lequel
devient l’adversaire principal d’Israël. Les attentats-suicides qu’il organise contre les Occidentaux à
Beyrouth entraînent le départ des forces internationales qui quittent la capitale. En 1988, le pays se divise
à nouveau lorsque le maronite Michel Aoun est nommé Premier ministre : la majorité des arabes sunnites
soutiennent un second gouvernement pro-syrien dirigé par le sunnite Selim Hoss. Aoun entreprend alors
une " guerre de libération " contre la Syrie. En 1989, les accords de Taëf (Arabie Saoudite) sont signés : ils
prévoient une répartition équilibrée des pouvoirs au Liban. Toutefois, le pays reste en partie occupé par la
Syrie et le Hezbollah continue de mener depuis le Sud des attaques contre Israël, qui bombarde ses
positions à plusieurs reprises
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