ment formative (et pas seulement sommative et
sociale), les élèves construisant et utilisant les
critères de réussite et de réalisation des tâches
qui leur
sont
proposées,
4 - Nous suggérons enfin que ces
objectifs
peuvent être atteints par des
dispositifs
pédagogi-
quement
différenciés, qui tiennent
compte
tant
des différences psychologiques ou
socio-cultu-
relies des individus que
de
leurs stratégies
cogni-
tives diversifiées, sans
oublier
la
spécificité
de
chaque série du baccalauréat. D'où la nécessité
d'une
variété méthodologique des séquences
d'apprentissage,
Ces différents
points
ayant été largement déve-
loppés
par ailleurs
(2),
nous voudrions
plutôt
dans
cet article les mettre en perspective,
en
examinant
deux
points:
1 - Quels
sont
les présupposés de
cette
didac-
tique?
2 -
Le
modèle
didactique
proposé est-il
perti-
nent?
lES
PRÉSUPPOSÉS DE CETTE DIDACTIQUE
Nous définissons notre éiaboration
didactique
comme:
"Une
tentative
pour
clarifier et
optimiser
les
processus possibles de l'apprentissage du
philo-
sopher
et
de son enseignement dans le cadre
d'une
initiation
scolaire
»,
Au centre l'apprentissage de l'élève, et non
l'enseignement du maître, L'apprentissage non de
la philosophie, mais du
philosopher
comme
mode
de pensée, Un apprentissage scolaire, avec des
groupes-classes et une relation éducative, dans
une institution donnée, le lycée, et non une
auto-
didaxie. Un apprentissage qui vise une initiation,
un
niveau
d'exigence
donné, et non un
perfection-
nement ou une spécialisation, Un apprentissage
qui s'adresse àdes personnes linguistiquement et
culturellement très hétérogènes, des sujets
de
fait,
même s'il faut les faire advenir sujets de droit.
Une tentative
pour
clarifier des processus d'ap·
prentissage, avec
l'appui
de référents intelligibles,
mais sans l'illusion de la totale transparence,
car
ii
demeure
l'opacité
du désir
d'apprendre
et
le
«courage
des commencements
Il.
Une tentative
pour
élucider
didactiquement
le mode philosophi-
que du penser, maÎs sans prétendre àune
modéli-
22
Revue Française de Pédagogie,
n°
103, avril-maHuin 1993
t' nqui réduirait mécaniquement son incontour-
sab
'o
l
complexité,
Un
effort
de
rationalisation pour
na e
d'
t'
d 1
t'miser
ces processus appren Issage e a
op
1
e'
emais sans
tomber
dans le fantasme d'une
pens ,l'b
t'
d'
d
maîtrise techniciste de la 1er eappren re,
Cette éiaboration
didactique
se
définit
dans
sa
S
titution
comme
un bricolage, au sens non
con
f'
l't'
'th'
d
.. ratif de Lévi-Strauss, de ma 1es eIques, e
pelo
é'
h'l h'
théories scientifiques, de
pr
su~poses
p
,1
osop
l-
es
et
d'essais
sur le terra.n,
Du
fait de
ce
qu , l '
caractère mixte, ce
n'est
pas une SCIence, ma gre
ses référents
théoriques;
ni
une technologie,
encore moins
un
art, malgré sa dimension praxéo-
logique;
ni une' philosophie
de.l'éducation,
malg~é
des fondements réfleXifs et aXiologiques, Tournee
vers
l'action,
elle cherche une
efficacité
pédagogi-
que mais s'enracine dans des valeurs,
Et
cette
action est éclairée àla
fOIS
par des connaiSSances
positives et une réflexion philosophique,
Reprenons ces différents
points:
1 - Dans sa dimension praxéologique (qui
COIl-
cerne la pratique pédagogique),
cette
didactique
ne peut s'élaborer hors des classes et sans les
élèves, Or l'enseignement philosophique, iorsqu'il
tente de
se
penser, se ramène presque toujours à
un
discours
philosophique sur lui-même,
dont
la
classe et les élèves sont curieusement
absents:
il
ne subsiste plus comme sujet et
objet
du discours
qu'une
raison éthérée indifférenciée, On peut
s'interroger
sur cette occultation de
tout
aspect
plus spécifiquement pédagogique ou sur ce déni
de la réalité quotidiennement vécue. Sans avoir à
convoquer le soupçon de la dissimulation idéolo-
gique
d'un
discours de classe ou de l'herméneuti-
que psychanalytique de l'oralité, nous évoquerons
une raison
intrinsèque:
la philosophie étant
en
occident
un certain rapport de la pensée
au
lan-
gage, elle est par nature discours, et ne peut
se
penser, s'exprimer, ni s'enseigner en dehors du
logos, Au royaume de la raison universelle, le
discours est roi et il y a la tentation
d'un
seul
dispositif
didactique
d'enseignement:
la parole
magistrale sur des notions, des problèmes, des
textes, L'entendement ne
s'y
met pas
au
pluriel:
l'éiève adisparu dans
sa
singularité,
tout
comme
le groupe-classe, puisqu'il
n'y
aplus que la Rai-
son Commune àtous,
La
didactique de l'appren-
tissage du philosopher, parce qu'elle est
praxéolo'
gique et pas seulement théorique,
sort
du rapport
purement philosophique où la cantonne
la
réflexion. Parce qu'elle se centre moins sur
le
discours
du maître que sur l'apprentissage de