Résumé
Cette thèse s’intéresse à l’origine et au développement d’une forme d’économie
coopérative concurrentielle aux caisses populaires au Québec, i.e. les caisses
d’économie. Au niveau théorique, elle vise à appliquer et à approfondir la perspective
de la New Economic Sociology (NES). La démonstration de l’enracinement social de
l’économie est ici abordée non pas d’un point de vue structurel (à l’exception du
chapitre 3.71) mais plutôt à partir de l’analyse des formes sociales de connaissance
(« enracinement cognitif »). D'un point de vue analytique, le social vient définir
l'économique comme forme sociale par l’enracinement de cette rationalité formelle
dans des représentations définies ici comme formes de connaissance et construisant le
sens de l'activité. La question de départ se formule ainsi: Quelle est la forme et le
contenu de l'enracinement cognitif de la rationalité économique dans les
représentations sociales d'épargne et de crédit constituées au sein des institutions
coopératives en milieux de travail?
L'histoire de l’origine de la Fédération des Caisses d’Économie du Québec
(FCÉQ) rend possible l'identification de représentations sociales qui sont d'ordre
culturelle, politique, religieuse, et économique, ayant contribué à son émergence et son
développement. Ces représentations peuvent être posées comme étant caractéristiques
de la FCÉQ mais également de la société québécoise en général qui y est décrite et qu'il
est dès lors possible d'expliquer. La description du développement de la FCÉQ demeure
un observatoire à partir duquel l'on peut examiner la transition qu’a connue cette société
à partir de la Révolution tranquille, i.e. le processus par lequel émergera la dimension