Dans le chapitre IV concernant la relation locative, nous étudions une construction où les
constituants (entités participantes, entité lieu, préverbes, adpositions) mettent en jeu la configuration
sémantique de l’espace exprimée par le verbe. Les différences entre les verbes locatifs du français et du
géorgien se situent au niveau de la mise en relation du verbe avec les prépositions (dans le cas du français) et
avec les préverbes (dans le cas du géorgien). En d’autres termes, les prépositions du français et les préverbes
du géorgien ont une incidence très forte sur la relation locative. Nous privilégions dans cet examen deux
niveaux d’analyse, l’un concernant les adpositions et les préverbes, et l’autre concernant l’argument locatif
sans adposition. D’un côté les adpositions et les préverbes apparaissent comme des éléments essentiels dans
la sémantique de la relation locative et, d’un autre côté, l’argument locatif sans adposition met en jeu le
sémantisme locatif propre de ces verbes.
Dans le chapitre V concernant la polarité aspectuelle, nous analysons la relation aspectuelle des
verbes de déplacement et de mouvement qu’ils mettent en jeu une des trois phases aspectuelles suivantes :
initiale, médiane et finale, phases qui correspondent aux lieux initial, médian et final. Étant donné que les
préverbes, les adpositions et le sémantisme du verbe mettent en jeu trois repères de localisation : lieu de
départ, lieu de passage et lieu d’arrivée, ces repères impliquent également trois phases qui définissent la
polarité aspectuelle du verbe. Nous montrons que, dans les deux langues, la polarité aspectuelle exprimée
dans l’ensemble d’un énoncé est définie par l’addition des propriétés sémantiques du verbe et de celles de la
préposition (en français) ou de celles du préverbe (en géorgien). Une des premières observations à propos de
la classification des Vdpt et des Vmvt en polarité aspectuelle concerne la structuration de l’aspect et la
relation aspectuelle. Nous distinguons les verbes qui expriment leur polarité aspectuelle à travers les
adpositions et les préverbes (aller à, venir de,) et les verbes qui l’expriment à travers leur sémantisme propre
et à travers leur argument locatif sans adposition (monter l’escalier, descendre l’escalier). Nous montrons
également que les Vmvc (verbes de mouvement corporel) présentent une polarité aspectuelle différente de
celle des Vmvt, car ils sont soit initiaux, soit finaux. En prenant en compte ces distinctions, nous mettons en
évidence une différence de comportement existant entre les Vdpt et les Vmvc d’un côté et les Vmvt de
l’autre.
Dans le chapitre VI concernant la typologie de l’expression du déplacement, du mouvement et de la
position, nous étudions comment le français et le géorgien conceptualisent cette expression. Dans la ligne des
travaux de Talmy (1985, 2000), nous proposons une typologie des combinaisons des verbes locatifs, des
adpositions et des préverbes selon leurs propriétés sémantiques, combinaisons impliquant différentes
trajectoires et manières dans l’expression du déplacement et du mouvement. Nous montrons que les
préverbes et les adpositions déterminent différents types de structuration des trajectoires et des manières. Le
géorgien a une tendance constante à encoder la trajectoire et la manière dans le préverbe et à laisser la racine
verbale exprimer le mouvement ou le déplacement, tandis qu’en français, la trajectoire peut être encodée
dans le préverbe, mais aussi dans une préposition, et laisse le verbe exprimer la manière du mouvement ou
du déplacement. En ce qui concerne l’expression de la position, les deux langues conceptualisent les
positions d’état naturel et d’état résultatif au moyen des propriétés sémantiques du verbe et des propriétés
sémantiques de l’entité localisée, chaque langue utilisant des outils morphosyntaxiques différents : les Vpos
du géorgien sont morphologiquement simples, alors qu’en français, ces verbes sont morphologiquement