Aspects psychosociaux de la douleur pelvienne chronique

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®
Comité de rédaction
Rédacteur en chef
Vol. XXI, No 1
Juin 2013
Aspects psychosociaux de la douleur pelvienne chronique
Jane C. Ballantyne, MD, FRCA
Anesthésiologie, Médicine de la Douleur
USA
Advisory Board
Michael J. Cousins, MD, DSC
Médicine de la Douleur, Médicine Palliative
Australie
Maria Adele Giamberardino, MD
Médicine Interne, Physiologie
Italie
Robert N. Jamison, PhD
Psychologie, Prise en charge de la Douleur
USA
Patricia A. McGrath, PhD
Psychologie, Douleur de l’enfant
Canada
M.R. Rajagopal, MD
Médicine de la Douleur, Médicine Palliative
Inde
Maree T. Smith, PhD
Pharmacologie
Australie
Claudia Sommer, MD
Neurologie
Allemagne
Harriët M. Wittink, PhD, PT
Médicine Physique
Pays bas
Production
Elizabeth Endres, Associate Editor
Kathleen E. Havers, Programs Coordinator
Karen Smaalders, Marketing and
Communications Manager
La douleur est non souhaitée, malheureusement fréquente, mais reste essentielle à la
survie (c.-à-d. à éviter un danger) et permet de faciliter un diagnostic médical. Cet
amalgame complexe de sensations, émotions, et de pensées se manifeste en tant que
comportement douloureux. La douleur est un facteur motivant les consultations chez
le médecin1 et les visites aux services des urgences. Elle est reconnue comme la cause
de près d’un tiers de l’utilisation en soins primaires.2 La douleur a été définit comme
« une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle, ou décrite en terme d’une telle lésion. »3
Dans un certain sens, la douleur est une expérience sensorielle qui varie dans son
intensité et son impact sur la vie selon les sens subjectifs que lui donne l’individu associés à la localisation de la douleur, sa réponse émotionnelle, l’attention donnée à la
douleur, et d’autres évaluations personnelles.4 En conséquence, le modèle bio-psychosocial de la douleur prétend que les aspects biologiques de la maladie chronique
(modifications des muscles, articulations, nerfs) ont des relations multi-directionnelles
avec des facteurs psychologiques (catastrophisme) et avec le contexte social des individus (activités quotidiennes, relations interpersonnelles)(voir figure 1). Les modèles
cognitivo-comportementaux de douleur se focalisent sur les interactions entre les
facteurs environnementaux et cognitifs, mettant en lumière le rôle des capacités à
‘faire-face’ et de soutien environnemental pour la personne souffrante. Quelque soit le
modèle discuté, il est clair que des processus auto-régulateurs sont engagés, faisant des
caractéristiques individuelles des patients un composant central de leur interprétation
adaptative ou mal-adaptative à la douleur et ainsi, de leur expérience de la douleur.5,6
Les réflexions concertées sur l’expérience subjective de la douleur ont changé la
manière qu’ont les cliniciens de conceptualiser et prendre en charge la douleur, spécialement dans les cas de douleur chronique réfractaire aux traitements existants.
L’objectif principal de ce Pain: Clinical Updates est d’informer le lecteur sur les
syndromes douloureux pelviens urologiques chroniques (SDPUC - UCPPS Urinary
Chronic Pelvic Pain Syndromes). En particulier, elle offre une revue focalisée sur la
recherche psychosociale associée à la douleur du patient et sa qualité de vie dans le
syndrome douloureux pelvien chronique/prostatite chronique (PC/SDPC) et la cystite
interstitielle/syndrome de la vessie douloureuse (CI/SVD). Cette mise à jour mettra
également en lumière la recherche sur les relations interpersonnelles et les tentatives
psychothérapeutiques pour améliorer la souffrance de ces patients. Les conclusions se
focaliseront sur les progrès dans les pratiques cliniques de ces syndromes.
complètement aux découvertes médicales.14 Malgré
le fait que la PC/SDPC peut intéresser des patients
Biologique
chez qui on découvre une prostate inflammatoire, il
- activité de la maladie
- condition physique
n’existe aucun signe pathognomonique, histologique,
globale
ou radiologique pour confirmer le diagnostic. Ainsi,
- médication
la PC/SDPC est une association complexe de symptômes plutôt qu’une maladie spécifique.15,16 La
définition du N.I.H. de la PC/SDPC est une douleur
Psychologique
Syndrome douloureux pelvien
pelvienne pendant 3 des 6 derniers mois, avec ou sans
urologique chronique (SDPUC)
- impuissance
symptômes mictionnels et sans preuve d’infection
- auto-efficacité
symptômes
bactérienne uro-pathogène.11 Un diagnostic de
- distorsions cognitives
sévérité
prostatite est posé chez plus de 8% des patients en
consultation d’urologie aux Etats-Unis et presque
Sociale
3% au Canada. Le pic de symptômes se situe entre
- aide sociale
35-65 ans,17 mais peut s’étendre considérablement
- adaptation maritale
selon le statut socio-économique, la race, et l’âge.13
- aide de l’époux(se)
La prévalence de la PC/SDPC en Amérique du Nord
est estimée entre 2-16%.18,19 Dans un échantillon
d’adolescent d’Amérique du Nord, 8,3% rapportaient
Fig. 1. Syndrome douloureux pelvien urologique chronique (SDPUC) : contributions
avoir expérimenté des symptômes ressemblant à une
bio-psycho-sociales au devenir et à l’évolution.
PC/SDPC, avec une prévalence de 3% de symptômes
modérés à sévères.20 Une prévalence similaire alarmante était
également retrouvée dans un échantillon d’adolescents mâles
Syndromes douloureux pelviens
Africains, avec 13,3% rapportant des symptômes peu sévères, et
urologiques chroniques
5,4% des symptômes modérés.21 Les symptômes de PC/SDPC
Les SDPUC sont caractérisés par une douleur pelvienne durable
ne disparaissent pas systématiquement, avec 66% des patients qui
avec des épisodes de poussées de symptômes aigus et sont un
présentent toujours des symptômes 1 an plus tard dans des échanproblème de santé important. La PC/SDPC et la CI/SVD sont
tillons de population générale11, et des patients dans des centres
deux de ces syndromes qui se manifestent par des profils de
de soin de troisième ligne ne présentant aucune amélioration de
symptômes qui se chevauchent. Ces syndromes ont des théories
leur douleur, leur handicap, ou leur catastrophisme après un suivi
similaires concernant leurs causes et leur physiopathologie,7,8
de plusieurs années.22 Les succès thérapeutiques au cours de PC/
mais leur étiologie exacte est inconnue. Les symptômes similaires SDPC sont maussades, avec des stratégies basées sur des monode la PC/SDPC et de la CI/SVD incluent la dysurie, la douleur
thérapies séquentielles considérées comme sub-optimales pour
périnéale, sus-pubienne, vésicale, et/ou sexuelle, et une qualité de les patients avec de longues histoires de PC/SDPC sévères.10 La
vie diminuée.9
qualité de vie des individus avec une PC/SDPC est diminuée à un
niveau comparable à celle vécue par les patients présentant une
Prostatite chronique / Syndrome douloureux pelvien
insuffisance cardiaque congestive sévère, un infarctus du myochronique
carde, un angor instable, une insuffisance rénale terminale hémoLes prostatites bactériennes aiguë (catégorie 1) et chronique (cadialysée, ou une maladie de Crohn active.23,24
tégorie 2) sont les mieux comprises et les syndromes prostatiques
les moins courants. La PC/SDPC, sans ou avec inflammation,
Les revues de la littérature sur le devenir psychologique et de
est la troisième catégorie de syndrome de prostatite. Dans la PC/
qualité de vie des PC/SDPC suggère que la maladie physique et
SDPC de type 3A (avec inflammation), les urines, le sperme, et
les désordres psychiatriques coexistent fortement.25 Des études
autres fluides prostatiques ne montrent aucune infection. Le type
de personnalité dans les PC/SDPC sont en faveur d’un type de
3B (sans inflammation) est reconnu comme étant le plus commun personnalité hétérogène (e.g. psychosomatique, alexithymique,
mais également le moins compris.10 La quatrième catégorie de
borderline, ou narcissique), suggérant que le pronostic individuel
prostatite est une inflammation prostatique a-symptomatique dans peut être un défi. Les études récentes plaident pour un modèle
laquelle les globules blancs sont présents dans le sperme mais il
bio-psycho-social concernant la douleur, la qualité de vie, les
n’existe aucune douleur. Les symptômes de PC/SDPC peuvent
facteurs psychologiques au cours de la PC/SDPC.6,26 Le cata11
varier sans prévenir, avec de nombreux hommes rapportent des
strophisme lié à la douleur est un schéma de pensées négatives
attaques aiguës douloureuses, une douleur persistante de longue
et exagérées typiquement développé lorsque le patient a mal, ou
date, ou une combinaison des deux. La douleur de PC/SDPC est
anticipe le fait d’avoir mal.27 Le catastrophisme peut être mesuré
localisée dans la région uro-génitale (périnée, zone pelvienne, et/
grâce à un questionnaire validé et fiable, le Pain Catastroph12,13
ou génitale).
Comme dans d’autres pathologies douloureuses izing Scale (PCS),27 qui évalue trois facteurs : la rumination, la
chroniques, la douleur au cours des PC/SDPC ne correspond pas
magnification, et l’impuissance (voir Fig. 2). La rumination et
2
la magnification tendent à être considérés comme une réponse
cognitive primitive ou en réaction à une réponse douloureuse,
alors que l’impuissance peut se développer sur un temps plus
long après des pensées de rumination ou de magnification concernant la douleur. L’impuissance est associé à une sensation
de désespoir et représente la croyance interne que « personne
ne pourra soulager la douleur ». Le catastrophisme est un indicateur robuste de douleur selon des échantillons cliniques et
non-cliniques19 et est important pour comprendre le devenir des
PC/SDPC. La première étude qui a examiné le catastrophisme
au cours de PC/SDPC l’a trouvé associé à un plus grand handicap, une plus grande dépression, des symptômes urinaires plus
graves, et une douleur plus intense.6 De plus, l’impuissance
est l’indicateur le plus puissant de douleur, même si les signes
urinaires et la dépression sont contrôlés. Dans une autre étude,
les déterminants de la qualité de vie au cours de la PC/SDPC
ont montré que la santé mentale altérée était prédite par une
plus grande impuissance et une plus faible aide des amis ou
de la famille, par-dessus tous les facteurs démographiques
et médicaux, ainsi que les autres variables psychosociales.26
L’impuissance est un indicateur prédominant de douleur et de
qualité de vie dans la PC/SDPC et est exprimée par les patients
ayant les durées de douleur les plus longues (e.g., 4-7 ans).28 Il
est à noter que la relation entre l’impuissance et la douleur n’est
pas spécifique à la PC/SDPC et est probablement une manifestation de la souffrance lorsque la douleur dure depuis longtemps.
Ainsi, il peut être supposé que ceux souffrant au stade précoce
de la chronicité manifesterait des facteurs associés différents.
Par exemple, un échantillon d’adolescents mâles au Canada (1619 ans) rapportait un haut niveau de prévalence de symptômes
ressemblant à une prostatite chronique (8,3%),20 avec douleur,
symptômes urinaires, symptômes dépressifs, et catastrophisme,
tous étant associés à une diminution de la qualité de vie. Une
analyse secondaire indiquait également que le sous-questionnaire
de catastrophisme « magnification » (e.g., « Je pense souvent
à d’autres événements douloureux ») était le seul indicateur de
faible qualité de vie lorsque les symptômes urinaires et la douleur
étaient contrôlés.
En surveillant de manière prospective les symptômes de PC/
SDPC, nous avons réalisé une évaluation de la qualité de vie,
de la douleur et de facteurs psychosociaux sur 2 ans dans un
service de soins ambulatoires d’urologie de 3ème rang sur
des prostatites.22 Les résultats montrent une dépression et une
anxiété chez les patients, qui restent stables sur la période de
l’étude sans traitement direct. En outre, la douleur des patients,
le handicap ressenti, et le catastrophisme ne diminuaient pas
sur cette même période. Le niveau de catastrophisme dans
l’échantillon était comparable à celui de patients présentant un
coup du lapin,29 une CI/SVD,30 et autres PC/SDPC.6 Ainsi, en
l’absence d’intervention psychosociale ou sur le catastrophisme,
ou de réduction de la douleur, les patients présentant une PC/
SDPC sont susceptibles de développer des émotions négatives
terriblement stables et des pensées de catastrophisme concernant la douleur pendant des périodes étendues. En conséquence,
le catastrophisme et probablement
l’impuissance associée sont plus
probablement une conséquence de
se sentir sous-puissant à produire
des changements positifs dans la capacité à gérer la douleur. Dans une
Impuissance
tentative de guider l’apprentissage
d’une gestion différente par le patient, Shoskes et coll. ont incorporé
- Je sens que je ne peux plus
les données du catastrophisme au
avancer
cours de la PC/SDPC dans le sys- Je sens que je ne peux pas
tème de phénotypage UPOINT.31
supporter plus longtemps
Ici, le domaine psychosocial cible la
- Il n’y a rien que je puisse
réduction du catastrophisme comme
faire pour diminuer
objectif primaire. Des interventions
l’intensité de la douleur
empiriques qui ciblent la réduction
- C’est terrible et je pense que
cela ne pourra jamais aller
du catastrophisme et l’impuissance
mieux
sont probablement intéressantes
- Je m’inquiète tout le temps
pour les hommes présentant une
sur la possibilité d’en finir
PC/SDPC.32
Catastrophisme lié à la douleur
Rumination
Magnification
- Je veux, anxieusement,
que la douleur s’en aille
- Je pense que quelque
chose de grave peut arriver
- Je n’arrive pas à me l’ôter
de l’esprit
- J’ai peur que la douleur
devienne pire
- Je pense tout le temps au
fait que ça fait très mal
- Je pense sans cesse aux
autres douleurs qui
pourraient survenir
- Je pense sans cesse à ce
que la douleur cesse
- C’est affreux et cela me
submerge
Fig. 2. Les éléments, sous-types et relations de l’Echelle de Catastrophisme lié à la Douleur (PCS-Pain
Catastrophizing Scale).
3
La recherche a également fournit des
aperçus concernant le catastrophisme des SDPC et sur la façon dont
le soutien social des épouses peut
aussi être une cible importante pour
améliorer la qualité de vie. Lorsque
l’on examine le soutien perçu de l’épouse dans la relation avec
le comportement douloureux du patient, une réponse attentionnée, soucieuse, pré-occupée de l’épouse envers la douleur
du patient était associée avec une moins bonne adaptation au
cours de PC/SDPC.33 Nous avons étudié les modifications dans
l’association entre la douleur et différentes variables du devenir
comme la qualité de vie du patient, la dépression, et le handicap, à différents niveaux de réponses de l’épouse à la douleur
du patient. Parmi ces résultats, seuls la qualité de vie mentale et
le handicap ont été prédictifs, et l’association entre la douleur
et les diverses variables du devenir ne variaient pas en fonction
des réponses négatives ou gênantes de l’épouse.33 A de hauts
niveaux de pré-occupation de l’épouse (e.g., « essaie de te reposer »), la douleur du patient était plus souvent associée à un
handicap qu’à de bas niveaux de pré-occupation de l’épouse. En
fait, lorsque de faibles niveaux de pré-occupation de l’épouse
sont rapportés, la douleur n’était pas significativement associée
au handicap. Cette étude suggère que les plus hauts niveaux
de pré-occupation de l’épouse, concernant le comportement
douloureux de l’homme, peut augmenter l’impact négatif que
la douleur peut avoir sur le handicap pour les hommes avec
une PC/SDPC et donc devrait être évité. Toutefois, les données
peuvent également signifier que les épouses pourraient répondre
avec sollicitude en réaction à la douleur du patient et son niveau
de handicap, où les patients sont physiquement incapables
d’effectuer certaines tâches, et ainsi demandent de l’aide à leur
épouse. De façon surprenante, cette étude montre également que
la réponse gênante et négative de l’épouse envers le patient n’a
pas d’impact sur l’association entre la douleur du patient et sa
qualité de vie mentale. Probablement ces résultats soutiennent
l’idée que les réponses des épouses à un comportement douloureux peuvent être différemment associées à l’adaptation à la
douleur chez l’homme et la femme présentant une douleur chronique34 et peuvent être influencées par une série de variables
inter- et intra-personnelles.35,36 Nos collègues et nous-mêmes
ont également fournit une nouvelle découverte à publier à partir
de ces données. Nous avons analysé le potentiel modérateur du
catastrophisme sur le devenir des patients (qualité de vie, dépression et handicap). L’association entre la douleur et la qualité
de vie mentale était plus forte aux niveaux élevés de catastrophisme que cela n’était à des niveaux modérés à faibles de catastrophisme lié à la douleur. Par conséquent, le catastrophisme
apparaît augmenter l’impact négatif de la douleur sur la qualité
de vie mentale.
Fig. 3. Localisations des douleurs selon les groupes de phénotypes douloureux pour des douleurs rapportées dans les régions traditionnellement
douloureuses [ BPS/IC only = CI/SVD seulement], la région traditionnellement douloureuse + une à trois zones additionnelles [ BPS/IC + (1-3)],
+ 4-9 zones additionnelles [ BPS/IC + (4-9)], + de 10 zones additionnelles [ BPS/IC + (10+)] (adapté selon Tripp et al. [42]).
4
En tenant compte des impératifs médicaux de ces découvertes,
un modèle psychothérapeutique a été proposé, qui ciblait les
facteurs de risque psychosociaux retrouvés expérimentalement au cours de SDPUC (émotions négatives, aide sociale,
et catastrophisme),37 et une étude a examiné la faisabilité
thérapeutique d’une intervention visant à réduire un facteur de
risque.38 Nous avons recherché à déterminer la faisabilité d’un
programme de gestion des symptômes cognitivo-comportementaux pour une amélioration rapide des facteurs de risque
psychosociaux liés à la diminution de la qualité de vie chez des
patients avec une PC/SDPC. Dans cette étude, la moyenne des
scores de base montrait une diminution significative linéaire de
la douleur, du handicap, et du catastrophisme au fil du temps.
De même, des changements positifs mais modestes apparaissaient sur les symptômes de dépression et l’aide sociale. L’étude
a aussi montré que les scores de suivi de la qualité de vie étaient
améliorés et que les symptômes de PC/SDPC étaient significativement réduits. De plus, l’analyse entre le début et la fin des
8 semaines de l’étude montrait que la modification des scores
des symptômes de PC/SDPC et des facteurs de risque psychosociaux était prédite par la réduction du catastrophisme. Nous
avons conclut que des programmes de gestion psychosociale
pouvaient cibler et significativement réduire divers facteurs de
risque psychosociaux associés avec des résultats médiocres de
PC/SDPC, mais une étude randomisée contrôlée avec un suivi
longitudinal est nécessaire.
La CI/SDV a été associée avec des phénotypes cliniques distincts
sur la base du chevauchement des syndromes (SDV et aucun autre symptôme, SVD et syndrome du côlon irritable seul, SVD et
fibromyalgie seule, SVD et syndrome de fatigue chronique seule,
et toutes ces pathologies associées).30 Ainsi, au fur et à mesure
que les pathologies associées augmentent, les patients dans une
étude bougent d’une présentation localisée vers une présentation
systémique, avec douleur, stress, dépression, et troubles du sommeil augmentant alors que l’aide sociale, la fonction sexuelle, et
la qualité de vie se détériorent. A la fois l’anxiété et le catastrophisme sont très élevés à travers ces phénotypes.46 De plus, une durée accrue des symptômes est également associée à la progression
du phénotype (de localisé à systémique). Dans une étude de cartographie des douleurs chez des patients présentant une CI/SVD,
les patients rapportaient plus de douleurs que les sujets ‘contrôles’
dans toutes les aires corporelles étudiées, et quatre phénotypes de
douleur ont été créés en se basant sur le nombre de localisations
corporelles. Les patients rapportaient plus de zones corporelles
douloureuses, en même temps que plus de douleur, de symptômes
urinaires, de dépression, de catastrophisme, et une diminution de
la qualité de vie par rapport aux sujets ‘contrôles’. Le phénotype
‘douleur augmentée’ était associé avec une adaptation psychosociale faible et une qualité de vie physique altérée, avec des scores
de catastrophisme et de qualité de vie mentale restant stables à
travers tous les groupes.42 Ces études suggèrent que les cliniciens
doivent attentivement considérer la distribution des localisations
douloureuses et l’impact potentiel des phénotypes de douleurs corporelles au cours de l’évaluation et du traitement des patients.
Cystite interstitielle / Syndrome
de la Vessie Douloureuse
Les patients présentant une CI/SVD exprimant un catastrophisme
plus important rapportent également une dépression plus importante, une santé mentale pauvre, un mauvais fonctionnement
social, et une plus grande douleur.47 De plus, le catastrophisme,
mais pas l’âge ou la sévérité des symptômes, était lié à des
symptômes plus graves à la fois pour la dépression et la qualité
de vie, suggérant une association similaire à d’autres populations douloureuses. L’expérience douloureuse et le catastrophisme ont aussi été testés dans une étude expérimentale étudiant
l’hypersensibilité cutanée générale, et a trouvé que le catastrophisme était corrélé à une prolongation des symptômes et à des
seuils aux stimuli ‘chaleur’ sur le dermatome T12 modifiés, suggérant que l’habituation aux stimuli somatiques est altérée chez
les patients. Avec beaucoup de précautions pour décrire leurs
conclusions, les auteurs suggèrent que les différences physiques
et psychologiques trouvées dans leur étude peuvent potentiellement prédisposer les patients présentant une CI/SDV à une douleur chronique.48
La CI/SVD est un syndrome pelvien douloureux chronique, avec
une pression ou une douleur perçue comme étant liée à la vessie,
avec au moins un autre signe urinaire, tels qu’une impériosité
urinaire ou une pollakiurie et aucune infection objectivable
ou autre maladie surajoutée.39 La CI/SVD peut être divisée
en deux grands sous-types : ulcérante et non-ulcérante.40 La
douleur est le plus souvent sus-pubienne, irradiant vers l’aine,
le vagin, le rectum, ou le sacrum,41 avec des patients rapportant de multiples localisations douloureuses externes à la région
abdomino-pelvienne42 (voir Fig. 3). La douleur de la CI/SVD
est faible à modérée mais peut être constante, est parfois sévère,
et est habituellement associée à une sensation de plénitude vésicale. Les patients avec une CI/SVD souffrent aussi de multiples
co-morbidités avec la douleur comme symptôme commun (e.g.,
syndrome du côlon irritable, fibromyalgie).30 La fréquence de
moments douloureux peut atteindre 10 à plus de 25 fois par
jour.43 La prévalence des symptômes de CI/SVD est estimée à
3300-11200/100 000.44 Typiquement, les symptômes débutent
entre 20 et 40 ans, après une cystite aiguë bactérienne.43 Les
traitements biomédicaux de la CI/SVD ciblant dans un premier
temps la vessie sont souvent inefficaces.40 Malgré le fait que le
diagnostic soit effectué chez l’homme et que quelques uns répondent parfois au traitement, la CI/SVD est diagnostiquée le plus
souvent chez la femme (ratio femme/homme 9:1),43 cette revue
se focalisera donc sur le devenir de la douleur et de la qualité de
vie chez la femme.
La CI/SDV a également été examinée selon l’association unique
et partagée entre qualité de vie, symptômes, catastrophisme,
dépression, douleur et fonction sexuelle.49 Des femmes de trois
centres d’Amérique du Nord ont rempli des questionnaires, et les
données ont alimenté une régression hiérarchique, qui étudiaient
à la fois les effets de facteurs uniques et combinés sur la qualité
de vie. Les résultats ont montré que des scores diminués de
5
qualité de vie physique étaient prédits par une durée plus longues
des symptômes et une plus grande intensité de la douleur. Toutefois, des scores faibles de qualité de vie mentale étaient prédits
par l’âge avancé et un plus grand catastrophisme vis-à-vis de la
douleur (sur un sous-score d’impuissance). Ces données montraient que la longueur des symptômes, la douleur, l’âge avancé,
et l’impuissance prédisaient mieux une mauvaise qualité de vie
que le fonctionnement sexuel.
perspectives sur les boulevards potentiels en vue d’une meilleure
gestion de ces symptômes. Ainsi, les psychothérapies au cours des
SDPC sont réalisables, indiquant que des interventions psychosociales supplémentaires devraient être étudiées et étendues dans
la planification des soins pour les patients. La discussion du catastrophisme (ou des distorsions cognitives) concernant la douleur
et sa « signification » avec nos patients peut s’avérer cruciale pour
améliorer le vécu du patient. Le type de thérapie utilisée par Tripp
et coll.38,52 est transposable à la relation médecin-malade et peut
offrir des options intéressantes qui peuvent soutenir les médecins,
en leur fournissant un trousse à outils plus large dans les stratégies
de gestion des maladies. Cette opinion ne représente en aucun cas
un affront envers les progrès médicaux potentiels qu’il faut mettre
en avant dans le traitement des syndromes douloureux pelviens
et urologiques chroniques, que nous espérons voir fleurir dans un
futur proche, mais plutôt constitue une recommandation forte pour
le soutien psychosocial de nos patients. La cartographie des soins
pour les patients urologiques douloureux de demain doit utiliser
tous les chemins pour combattre la nature multidimensionnelle de
telles pathologies.
Une autre étude similaire tentait de transposer l’analyse de l’aide
des épouses au cours des PC/SDPC aux femmes souffrant de
CI/SVD.50 L’association entre la douleur et toutes les variables
du devenir n’était pas modifiée en fonction des niveaux de
pré-occupation et de réponses négatives des époux. Toutefois,
l’association entre douleur et qualité de vie mentale était plus
forte à de faibles niveaux de distraction qu’ils n’étaient si une
telle réponse des époux était modérée ou forte (e.g., « tente de
m’impliquer dans quelques activités »). En substance, la réponse
distractive des époux joue comme un « tampon » sur les effets
délétères de la douleur sur la qualité de vie mentale au cours des
SDV. Cette étude a également testé les effets d’une réponse « négative » de l’époux aussi bien qu’une réponse de « sollicitude »,
mais aucune relation significative n’a été trouvée. Ces résultats
contrastent avec ceux sur les épouses au cours de la PC/SDPC,
où les réponses distractives des épouses ne modifiaient pas les
relations entre la douleur et la qualité de vie mentale chez les
hommes présentant une PC/SDPC. Il semble probable que les
réponses distractives des époux peuvent agir en « tamponnant »
les effets délétères de la douleur sur la qualité de vie mentale des
femmes souffrant de CI/SVD, mais ce type d’aide ne fonctionne
pas chez les hommes avec une PC/SDPC.
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D’une façon similaire à la PC/SDPC, les découvertes sur le catastrophisme au cours de la CI/SVD ont dirigé les efforts actuels
vers le domaine de l’évaluation clinique et du management des
facteurs psychosociaux dans le but d’améliorer l’adaptation
des patients. En utilisant le système de classification UPOINT
pour les patients diagnostiqués CI/SVD,46,37 le domaine psychosocial (catastrophisme, dépression) a identifié des patients
présentant une CI/SVD qui rapportaient également une douleur
plus intense et une fréquence de miction et urgence mictionnelle
plus grandes.51 Malgré le fait qu’un lien de cause-à-effet dans
la relation entre la douleur, les symptômes de CI/SVD, et des
paramètres psychosociaux n’étaient pas réalisables à partir de ce
type d’étude, les facteurs psychosociaux, et le catastrophisme en
particulier, affectent significativement le devenir de la CI/SVD.
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Commentaires de conclusion
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Par leur nature même, les syndromes urologiques douloureux
(spécialement uro-génitaux) sont plus qu’un phénomène physique.
Ils représentent plutôt une combinaison complexe de physique,
d’émotionnel, de sexuel, et d’interprétations associées à un pronostic négatif. La recherche, aussi bien que notre pratique clinique,
suggèrent que les facteurs de risque psychosociaux, pour la douleur
et la qualité de vie des patients, sont importants, fournissant des
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Les sujets opportuns en recherche sur la douleur et son traitement ont été sélectionné pour publication, mais les informations fournies et les opinions
exprimées n’ont pas impliqué de vérification des découvertes, conclusions, et opinions par l’IASP. Ainsi, les opinions exprimées dans Douleur: Mises
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